Salut.
Pour rappel
date limite de consultation : 15 juin
adresse mail :
ddt-biodiversite@isere.gouv.frCi-dessous quelques axes de réflexions qui n'engagent que moi.
À noter que personnellement je suis plutôt pour garantir la protection d'espaces où les activités humaines seraient 'controlées'. J'ai quand même un gros problème avec les atteintes aux libertés des individus plutôt que les sensibilisations surtout lorsque les politiques générales préfèrent l'utilisation de méthodes coercitives largement contestables qui semblent très à la mode et qui se généralisent à une vitesse inquiétante.
Voici donc, quelques éléments qui permettront à quelques indécis de participer à cette consultation publique.
Même si ça ressemble à une mascarade qui ne changera pas grand chose à la décision finale. Au cas où cette histoire finirait devant un tribunal administratif, s'il y a une forte participation, ils ne pourront pas dire que personne n'a rien dit.
Le projet en cours c'est :
• 4 Bulles de Quiétude dont 3 pour 1 seul couple d’aigles royaux donc 2 vides et 1 avec peut-être une reproduction en cours..
• taux actuel de repro des aigles 0,45 jeunes par an entre 2009 et 2019 comme indiqué dans l’introduction à la consultation publique et par le contenu de l’étude page 160 « Le couple d’aigles royaux nichant dans les falaises du Moucherotte possède un taux de reproduction très faible par rapport a la moyenne du département de l’Isere du fait du dérangement important impactant le couple, et notamment du dérangement aerien provoque par les parapentes, les planeurs, les ULM, les avions de tourisme et les helicopteres. Ce dérangement impacte également les autres espèces rupestres dont la nidification est moins étudiée. Il faut donner la possibilite a ces espèces patrimoniales de se reproduire. »
Alors que le taux révélé par le Mercantour en zone coeur où il ne circule aucun parapente est de 0,41 pour l’aigle royal
https://www.mercantour-parcnational.fr/fr/des-connaissances/le-patrimoine-naturel/la-faune-du-mercantour/aigle-royalL’aigle Royal a été observé sur 101 communes en Isère. Vu ce qui est mis en place pour un seul couple, on peut être en mesure de réinterroger sur la politique que compte mener le département pour tous les autres.
• Sur une zone régulièrement survolée par des parapentes/planeurs mais aussi des avions depuis au moins 25 ans.
• La LPO dénonce un échec de repro suite à un dérangement qui aurait été provoqué par un parapente il y a 2 ans. Il y en a eu une l’année dernière (2024) alors qu’il y a eu autant de parapentes. Pas de mise en valeur de cette réussite par la lpo.
• Pas d’intervenants des fédérations de vol dans les commités de suivi.
La LPO formule la même plainte alors qu’il est indiqué p160 de l ‘étude « Pour l’aigle royal, le suivi est effectue chaque annee de maniere benevole par le Groupe Aigle Royal Isere et des observateurs de la LPO »
• L’ALS (association des fédérations des usagers aériens : FFVP, FFVL) indique avoir participé à plusieurs concertations depuis plus de trois ans mais qu’aucunes de leurs interventions n’ont jamais été citées dans les comptes rendus et leurs avis jamais pris en considération. Ils soulignent les contradictions apparentes entre ce que préconise l’étude qui sert de référence à la mise en places des bulles de quiétudes et l’application qui en est déduite sur cet appb.
Elle souligne l’aspect disproportionné entre l’objectif et les moyens mis en place.
Lorsque l’on constate l’intérêt qui a été accordé aux fédérations aériennes, on est en mesure de douter des conclusions émises concernant toutes les autres fédérations de sport/nature.
• Extraits de l’étude
AUNE PACA PUBLICATION N°111 :
«
Cependant, la probabilité de réaction des aigles ibériques au dérangement est plus faible dans les territoires avec une plus forte fréquentation (...), ce qui suggère une forme d’habituation (González et al., 2006).»P4/5
«
Ces distances sont typiquement mesurées par l’approche d’une unique source de dérangement, le plus souvent pédestre .»P6
«
La médiation et la sensibilisation du public sont indispensables pour veiller au respect des restrictions et des zones de protection mises en place .»P7
«
Les protections contractuelles permettent de poser un cadre favorable à la mise en place de mesures de protection.»P7
«
Par ailleurs, les restrictions mises en place doivent être flexibles et se baser sur un suivi annuel.»P7
«
Selon Windsor (1977), au Canada, durant la période d’incubation des faucons pèlerins, les vols d’avion à basse altitude ne causent pas trop de dérangement sauf s’ils sont à 150m d’altitude ou moins. »P13(faucon)
«
De plus, les mesures de protection mises en place doivent être flexible et se baser sur un suivi annuel de déroulement du cycle de reproduction afin de modifier les interdictions d’accès si les individus changent de site ou que les jeunes quittent l’aire plus tôt (Bussière et al., 2010). »P23
Cette même étude réserve un long paragraphe pour expliquer le modèle proposé par les ZSM qui fonctionnent sur un système de concertation et d’observation permettant d’allier les nécessités d’une espèce et les activités humaines.
• Pour rappel, le département de l’Isère c’est aussi la politique de : construction et la promotion du plus gros domaine skiable du Vercors sur Corrençon, Villard de Lans, Lans en Vercors depuis 50 ans (250 000 skieurs/ 8millions € de CA en 2024). L’aménagement de routes destinées exclusivement à l’exploitation forestière, un projet en cours dénommé ‘les sublimes routes du Vercors’ avec les aménagements et la bétonisation où l’on peut y retrouver la parfaite panoplie de la promotion du surtourisme.
La plus grande agglomération des alpes françaises. L’agglomération grenobloise compte 49 communes et 450 000 habitants : routes, autoroutes, ZI, ZA etc...
Tout ça à mettre en corrélation avec ce projet d’interdiction totale d’accès et des limitations rigoureuses (enfin, sauf si permis de chasse) enclavée entre l’agglomération Grenobloise d’un côté et le domaine de Ski sur le versant de l’autre côté.
• Les principales causes de disparitions anthropiques des rapaces sont très connues : pollution (agriculture), tirs au fusil (no comment), percutions avec des objets (voitures, trains, éoliennes, câbles), pillage des œufs, destruction des biotopes (exploitation forestières, constructions etc...).
• En termes d’appréciation plus générale : lorsqu’on lit ce projet contenant une multitude d’articles dont une très grande partie contient des restrictions d’usages ou de limitation formulées avec la mention ‘sauf activités cygénétiques’ (chiens errants, tirs, plombs etc..) il y a moyen de s’interroger sur la réelle volonté de mises en place d’objectifs conservatoires ou de création d’un Lunaparc pour chasseurs.
Prenant en compte cette schizophrénie politique, il y a aussi moyen de s’interroger sur le projet social qu’implique une politique orientée vers les développements de l'industrie du tourisme, d’exploitations des territoires d’un côté où l’on autorise des pratiques ayant des coûts environnementaux élevés et la mise en place de sparadraps blindés d’interdictions de l'aitre là où peut-être que la sensibilisation et l’éducation auraient probablement des effets positifs mesurables sur le long terme. Une interdiction d’accès aux espaces sauvages que l’on pose maintenant, plus une, plus une... cumulées dans le temps pose le problème de ce que l’on va laisser de liberté à nos enfants.
• Enfin, pour vivre dans une région où il y a des zsm, je sais que ces zones sont étroitement surveillées par une armée de volontaires (qui représentent eux même, parfois, une des principales source de dérangements enthropiques). Les infractions qui risquent de se produire régulièrement feront systématiquement la cause d'une communication à outrance ciblant l'activité vol libre et particulièrement parapentes. Pourtant ces derniers ont clairement montré leur volonté de respecter ces habitats et démontrés leurs engagements et respects dans une multitude de régions concernant les objectifs de conservation des grands rapaces.