C'est bien connu dès le stage init, quand on enseigne au sol les rudiments du face voile : si la voile se met en spi, on avance vers elle pour rapprocher le point de pivotement et lui permettre de monter au-dessus de la tête, sinon on part dans un sketch potentiellement accidentogène. Quand on l'affale, on avance vers elle pour la décharger.
Rien de nouveau là-dedans.
Sur un déco très court, ce qui est fréquent en (haute) montagne, avancer vers la voile au gonflage, au risque de partir de l'autre côté, n'est pas forcément judicieux et cela doit être assez croquignol sur terrain rocheux ou avec les crampons aux pieds. "Notre" col des Frêtes est un déco tout à fait débonnaire mais je n'en dirai pas autant des 4000 valaisans, de l'Aiguille d'Argentière ou de l'Aiguille Verte (un vieux projet que je ne mettrai peut-être jamais à exécution).
A mon sens - et c'est une question de pratique - le coup de fesses dans la sellette remplace avantageusement la traction classique sur les A. Cela marche aussi bien au sol que sur un déco, et même par vent faible. Piloter la montée de la voile avec les C n'est pas évidente, cela se travaille.
Quand ma copine d'Auxerre (qui débute) m'a fait essayer sa Masala 2 toute neuve à Planfait, je lui ai montré le truc et elle en a été baba. Je l'ai aussi montré au sol à un copain avec sa Mentor 4 "light", il en a bavé des ronds de flan et il a essayé mais il n'a pas maîtrisé la voile une fois au-dessus de sa tête, il ne sait pas gonfler en face voile et le seul fait de n'avoir pas les A en main l'avait perturbé.
Il faut toujours travailler au sol le plus possible, il n'y a rien de tel pour bien sentir sa voile et affiner sa gestuelle, et il y a tant d'exercices possibles que ce n'est jamais ennuyeux.