Oh punaise Piwaille tu me fais peur !
Ca fait combien de temps que tu n'as pas joué avec les limites de l'accélérateur ? Ou plutôt quelle année de conception la dernière aile avec laquelle tu as fait ça (potentiellement une très bonne AD d'ailleurs) ? Ton expérience même si juste et réelle vaut-elle pour des ailes "modernes" ?
Je plussoie Charli323 complètement. Sans avoir vu l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours. Et je confirme (si les seuls résultats des homologations, de manière générale, ne suffisent pas à te convaincre) que les fermetures accélérées sont quasi toujours plus violentes que les fermetures non accélérées. Avant même de faire de la méca vol, on parle de quantité de mouvement et d'inertie, de mouvements pendulaires... Tu arrêtes une aile (ou les 2) à 60km/h, évidemment que les conséquences en terme d'amplitude et de rapidité des évènements sera augmentée par rapport à la même à 30km/h.
Par ailleurs (je ne parle pas des ailes écoles de Demarez, à qui je ne veux surtout pas faire peur, au contraire, tu DOIS jouer avec ton accélérateur si tu veux voler serein, et ça se passe très très bien si c'est fait dans les bonnes conditions d'apprentissage), par ailleurs donc, les calages des ailes sont de plus en plus fins, de plus en plus à la limite, et le poulie-poulie est une belle limite donnée par le constructeur (et qui bien sûr s'en sert). Je peux te donner pas mal d'ailes à venir essayer ici (et même des nôtre) où si tu dépasses les
Il est dit et même par ses concepteurs d'une aile de cross et compet récente (EN D) adoptée à juste titre par de très nombreux pilotes, que jusqu'à 80-90% de la course d'accélérateur, ses comportements à la fermeture sont "classiques" pour la catégorie, et que dans les derniers 10-20%, tout change. Elle reste EN D, mais je connais des pilotes qui ont même bridé leur accélérateur pour éviter cette zone qu'ils ne veulent pas être tentés de rencontrer.
Enfin, accélérateur et freins en même temps... ouhlala malheureux ! Le problème est très loin de n'être "que" contre-productif. Quand tu freines accéléré, tu creuses ton profil, diminues significativement l'incidence de ton bord d'attaque, et vas très vite te la prendre sur le nez, si tu ne sais pas faire (je parle de généralités). Un de nos pilotes test m'avait dit, sur une 2-lignes, pas besoin de lignes de pliage pour faire une asymétrique: accélère à fond, mets un coup de frein d'un côté et te voilà avec une belle papillote. Bien sûr une aile "école" sera beaucoup plus tolérante. Mais quelle drôle d'idée de recommander de le faire quand en montant en gamme il ne faudra surtout plus.
Cela dit...
Demarez: le domaine de vol de ton aile s'étend du point de décrochage jusqu'à fond d'accélérateur. Elle est faite (et saine) pour ça. Et on n'est jamais obligés d'être binaire. Tu peux tester ton accélérateur en le poussant un tout petit peu pour commencer (comme tu ne vas pas freiner jusqu'à décrocher pour commencer). En air calme ou vent laminaire pour commencer. Tu ne courras aucun risque (l'aile est faite pour ça). Tu sentiras plus de vent sur ton visage, tu te rendras compte que ton aile vole très très bien (elle est faite pour ça). Puis tu pourras même jouer tout doucement à la piloter aux arrières, légères tractions (quelques petits cm d'un côté pour voir comme elle change gentiment de cap), ou à la sellette. Que ça t'inquiète, finalement, c'est normal et sain. Si tu ne te sens pas de le faire tout seul ? fais-toi accompagner par un moniteur. Tu découvriras plein de nouvelles capacités de ton aile et tu te sentiras mieux, en sécurité, avec plus de marges de manoeuvre. Peut-être même que tu adoreras ça
Et n'oublie, pas, pas de frein en même temps que tu pousses (donc mains bien hautes), et ne dépasse jamais le poulie-poulie. L'aile n'est pas du tout faite pour ça.
Edit: cas 'illustratif" des ailes en 2-lignes: si on tente une fermeture en tirant sur un (ou deux) élévateurs, il y a de fortes chances qu'on n'arrive à rien (tout son poids étant déjà sur les A, on va faire une belle traction mais ne rien changer à l'incidence avec un peu de chance. Si on y arrive, plus facile en tirant sur un seul, on transfère tout son poids sur un des élévateurs, on commence par faire varier significativement l'incidence d'une demie-aile. Qui donc accélère, comme si on ne poussait qu'un côté de l'accélérateur. Et au moment où on dépasse l'incidence limite (même en air calme, ça va vite), c'est comme si on se prenait une fermeture full accéléré d'un côté (le pire des cas). Et ça n'a absolument rien à voir dans les conséquences et la gestion nécessaire avec la gestion d'une fermeture (même de profondeur identique) avec une ligne de pliage (vitesse différente). Ou même d'une fermeture par cisaillement. D'où les lignes de pliage, pour contrôler la profondeur dans les limites de la norme.
Piwaille, quand tu reviens par ici, je te prête une gentille 2 lignes pour essayer
Re-Edit: désolé si je paraphrase pas mal Wowo que j'ai lu après coup.