Par contre faire la révolution en lançant des pavés sur la tête des policiers ça revient à se dire que les pertes collatérales on les accepte .... et ça je suis carrément pas d'accord !
La désinformation produit réellement des ravages impressionnants !
La "Révolution" de 68 n'a rien à voir avec l'image d'Epinal des pavés qui volent.
Lors des "nuits d'émeute" de Mai 68, qui était l'agresseur ? Les jeunes qui manifestaient légalement et qui avaient été canalisés dans une souricière par des "forces de l'ordre" ayant mission de les encercler puis de les massacrer ?
Qui utilisait des gaz de guerre, les mêmes que les Américains au Viet-Nam, en les appelant pudiquement lacrymogènes ?
Qui tirait à l'horizontale des grenades à gaz en métal, dont les explosions balançaient des éclats partout sans parler des bouchons allumeurs ?
Ceux qui savent la puissance de la cartouche "feuillette", destinée au tir de grenades avec un fusil, comprendront les dégâts à l'arrivée.
Ils comprendront aussi peut-être ce qui causa l'incendie d'un certain nombre de voitures.
Les pavés parisiens, lancés à la main, avaient une portée de 20m, munitions défensives dérisoires.
En 68, nous savions avec quelle sauvagerie les flics de Paris avaient massacré, en octobre 61, les Algériens qui manifestaient pour l'indépendance avec femmes et enfants. 700 morts, et degaulle avait dit : "c'est regrettable mais secondaire".
La belle âme !
Je rappelle à tout hasard qu'en 61 le préfet de police était un certain papon, un criminel contre l'Humanité qu'il a été très difficile de poursuivre et de condamner, tant il était bien protégé par ses "amis politiques", et qui à peine mis en prison a été libéré pour "raisons de santé" par Chirac.
Ben voyons !..
Je rappelle aussi qu'en 68 il restait encore dans la police pas mal de gradés qui avaient "fait leurs armes" sous Vichy puis en Algérie, que ces gens se savaient couverts pour toutes leurs exactions par le pouvoir exécutif, ce qui en faisait une sorte de garde prétorienne dont il aurait été stupide d'espérer un comportement républicain.
Les temps ont changé et les rues de Paris sont goudronnées.
L'esprit révolutionnaire a été dévoyé par le "parti" et les idéologies sont mortes, les gens sont seuls, réduits à l'individualisme pour le plus grand profit des ploutocrates.
En 68 nous étions ainsi, matraqués depuis 10 ans par un système qui poussait déjà à l'individualisme, meilleure façon pour lui d'assurer sa pérennité. Nous avons pris la parole et réveillé les consciences assommées, et tout le pays a pris la parole, les gens se parlaient au lieu de s'ignorer, c'était fabuleux. Cela n'a duré qu'un printemps, le mouvement a été noyé dans des élections, manipulées par une monstrueuse désinformation du pays.
Il n'y a plus de partis politiques porteurs de projets, plus de militants, plus de syndicats, plus de belles idées pour enflammer la jeunesse. Alors on organise des apéros géants, des raves parties, des love parades, des marches des fiertés LGBT, des Solidays, et cela marche parce que c'est l'occasion de rencontrer d'autres gens qui souffrent de la même solitude sociale.
Il ne faut pas voir ailleurs le succès des "réseaux sociaux" comme facebook.
Essayez de faire de l'auto-stop, et regardez la gueule des gros cons qui font semblant de ne pas vous voir et qui font exprès d'accélérer en passant devant vous. Vous comprendrez pas mal de choses.
28 juillet 1794 / 10 thermidor An 2 : Robespierre et Saint-Just sont assassinés, la Révolution est morte. La Vendée est vaincue, nos armées victorieuses à Fleurus ont repoussé l'invasion, les affaires louches peuvent reprendre. Les ripoux ont gagné, ils ne lâcheront plus le pouvoir.
Et si, un triste jour, il ne reste plus qu'une seule personne capable de lever de Drapeau Rouge de l'insurrection, celui des Canuts, rouge du sang de nos pères, ce sera moi... si je ne suis pas dans le trou avant.
Ugh !