Il y a des jonc dans les voiles de compét depuis l'U3 ! et Boom je ne sais plus combien sur le bord d'attaque sous le nom de rigifoil. La R10 n'est pas une nouveauté de ce point de vu. Je ne pense pas qu'une R10 cravate plus qu'une Boom. Les principaux facteurs pour les cravates sont l'allongement et l'espace entre deux suspentes. Ce qu'il faut voir, c'est que les voiles de compét utilisent des profils bien plus solides en fermeture que les voiles homologuées. Du coup, on ferme très peu avec ces voiles, et pour peu qu'on ne les poussent pas dans leurs derniers retranchements, ces voiles sont faciles à piloter et sûres.
A mon sens le point négatif des voiles de compet actuelles, c'est l'impossibilité de descente rapide qui elle est bien réelle ! il faut voler en anticipant un peu plus les éléments et fuir les situations foireuses ! Mais sinon, comme je le disais plus haut, cela fait longtemps que je n'avais pas eu un confort pareil avec une voile de compet, la R10² est une voile qui n'use pas son pilote en l'air car elle est amortie sur l'axe de tangage et qui permet donc de faire de longs vols de distance.
A+
Nico
Curieuse sensation de déjà vu...
La spirale qui a failli avoir ma peau et figé mes convictions à propos des risques de perte de connaissance sous Gs élevées (Cf. le fil sur la mesure des accélérations) faisait suite à une aspiration sous un congestus au fond de la vallée de Luchon avec une EDEL, copie de la Falhawk Athlete, dont le bord d'attaque était rigidifié par... des joncs en fibre de verre longs d'une trentaine de centimètre.
Par rapport aux voiles avec lesquelles ont apprenait à l'époque à voler, le gain de perfo était énorme: on tenait les ascendances et, arrivées facilement au plafond, on commençais à attaquer des transitions.
Mais là, mis en confiance par le ciel bleu devant moi et le plouf d'une VS plombant sous moi, j'avais sous-estimé la santé du gros chou(x) qui venait déborder sur le versant nord des Pyrénées, et j'allais rencontrer de sérieuses difficultés...
à descendre! Eternel recommencement...
Je dus enchainer plusieurs séries de 360 pour repasser sous les crêtes voisines, alternant avec les glides face au vent pour m'éloigner du relief que je commençais à perdre parfois de vue (séquence frisson!). Quand je suis rentré en virage dans ma dernière série avec une oreille (involontaire) à l'intérieur, la spirale s'établit tout à fait normalement et je me rappelle très bien m'être dit alors "qu'avec aussi peu de tissu ainsi froissé, ça pouvait pas faire de mal, juste me faire descendre un peu plus vite..."
Tout à coup, le manège est devenu fou : au dessus de ma tête, la voile était repliée en deux dans les suspentes et j'étais centrifugé comme jamais... J'ai eu alors la chance que l'aile se redresse et la conviction que, ce jour là, dans la situation où j'étais et pour mon matériel de l'époque, le décrochage était la moins mauvaise façon de perdre de l'altitude.
Mais, depuis 87, je n'ai jamais réalisé ou toléré plus qu'une oreille externe dans un 360!