Salut le Piaf, salut aux autres aussi
Ca fait un moment que je ne suis plus revenu sur le forum, pour cause, je suis rentré en Suisse de mon périple en Colombie et je n'avais plus de voile
Maintenant, un pote m'en a prêté une de 1991, pas homologué, ni expertisée, mais qui va parfaitement pour faire un peu de gonflage et de petits décos/atterros. J'y suis déjà allé 6 fois depuis jeudi passé où je l'ai reçue. Je profite maintenant, car j'ai déjà volé 21 fois tout seul, mais c'était en Colombie, et leurs "écoles" ne sont pas tout à fait comme les nôtres au niveau des réglementations. Bon, j'ai quand même fait deux jours de gonflage, afin d'apprendre à contrôler la voile et les techniques de déco (dos et face à la voile), suivis d'une demi-journée de pente école où je me suis fracturé le gros orteil après avoir fait n'importe quoi au moment d'atterrir (freiné beaucoup trop tôt). Un mois et des poussières plus tard, je refaisais une journée de décos/atterros sans souci et la fois suivante je partais pour le premier grand vol tout seul (env. 500m de dénivelé).
Au second jour de vol, depuis le village, en-bas, je vois une voile rouge dans le ciel, pas très loin du déco. Le gaillard essaie d'envoyer une figure, la voile ferme et les deux se mettent à tomber dans un mouvement pendulaire sur une ou deux centaines de mètres sans que le pilote ne puisse faire secours. Une fois en-haut, j'apprends qu'il va bien, un buisson l'a amorti. Mes vols se sont eux aussi bien passés
Au 6ème vol, je suis sur un autre site, et comme selon l'instructeur, je me débrouille plutôt bien, je suis prêt à voler sans être assisté à la radio (sauf si urgence, évidemment).
Jusque là, tout se passe très bien, et j'imagine que cela doit ressembler au programme proposé dans certaines écoles ou par certains moniteurs. Comme en Colombie, il n'y a pas d'examen comme en Suisse ou dans d'autres pays, je n'ai jamais chronométré mes 360° par exemple. Mais j'ai eu un très bon livre pour apprendre la théorie que j'ai facilement ingurgitée pendant mon repos dû à l'orteil cassé. Une abondante lecture du
et le visionnage de plein de vidéos de parapente (surtout les SIV, je kiffe au max
) m'ont aussi été très utiles afin d'affronter ce qui allait suivre. Car je pense que certains pourraient perdre quelques points de santé mentale à la suite de ce qui va suivre...
Pour bien comprendre, il faut aussi savoir que le fils aîné de mon instructeur est dans les 5 meilleurs pilotes de son pays (44 mios d'habitants) et aime la compét'. Donc la majeure partie des vols suivants, je les ai effectués à peu près sans être encadré, parce que mon instructeur pensait que j'en savais assez pour me débrouiller tout seul dans mon bac en suivant comme je pouvais son fils et ses potes quand ils partaient voler. Je dis dans mon bac, car quand les autres partaient se faire un cross, je restais dans mon bac conique histoire de pas devoir aller vacher tout seul au milieu de je ne sais où, je ne suis quand même pas (totalement) fou.... quoique... le résumé de quelques vols en dira plus long et répondra à certaines de tes questions:
7.
17.10.2009, 12h30, Calarcá:
10 min. Ciel ensoleillé avec de petits cumulus. Pas mal de thermiques. 1er décollage avorté, vent un peu de travers et corrigé avec le mauvais frein. Second décollage sans problème. Juste après m’être assis, entrée dans un thermique suivi de la
fermeture de la moitié droite de l’aile. Corrigé avec la sellette, puis réouverture automatique 3-4 secondes après sans besoin de pomper. Vol bien turbulent, traversé plusieurs thermiques tout droit. PT8 et atterrissage sans problème.
14.
03.11.2009, 14h15, Calarcá:
30 min. Ciel parsemé de cumulus, léger vent et thermiques un peu partout, une bonne journée. Décollage de dos, sans problème. Parti tout de suite sur la gauche et cherché les thermiques par là-bas, me suis maintenu un bon moment à la hauteur du décollage, il m’est encore difficile de bien centrer le thermique. Un peu plus loin, en direction de Calarcá, trouvé un bon thermique qui grimpait bien, ai dû monter une bonne centaine de mètres. Raúl me dit que le vent se lève et qu’il vaut mieux que je rentre. Je file donc en direction du stade grimpant chaque fois un petit peu en passant sous les cumulus. Me retrouve à environ 500 mètres en-dessus du stade. Je lance une toute petite série de wingovers. Bonne sensation, mais je le fais avec peu d’amplitude, j’ai encore un peu le trac. Puis, comme ça montait toujours, je fais les oreilles pour descendre plus vite. Approximation en PT8 au-dessus du mur nord, un peu turbulente, puis finale un peu longue que j’abrège en pompant quelque peu. Atterrissage sans problème.
17.
07.11.2009, 15h00, Calarcá:
40 min. Ciel parsemé de cumulus, pas mal de thermiques. Décollage de face, mais il semblerait que les quelques cordes du parapente au-dessus du mien l’empêchèrent de se lever correctement. Seuls les côtés se sont levés (et bien sûr, je n’ai pas freiné pour recommencer…) et la voile a beaucoup dévié sur la gauche. Je n’ai pas réussi à contrôler le cap et une rafale m’a fait décoller sans que je le veuille. J’ai donc décollé à reculons et twisté. Par chance, j’ai réussi à me remettre droit et ai pu reprendre mon vol normalement. Vol thermique, sur la gauche du décollage, réussi à grimper jusqu’à une petite centaine de mètre plus haut que le décollage, mais pas réussi à suivre Hernán qui a toujours été 100-300 mètres en-dessus de moi. Le contrôle de l’aile va bien et je la regarde de moins en moins, seulement quand elle abat, pour la contrôler. Ai grimpé dans du pas petit, mais je ne sais pas encore optimiser. Arrivé au-dessus du stade, je fais ma PT8 en prenant garde de rester à l’intérieur. Le problème est que je le fais trop haut et sans revenir bien (donc plutôt une PTS…). Du coup, j’entre avec beaucoup trop de hauteur, traverse le stade en diagonale puis entame un 180 en arrivant au bout. Une fois le 180 terminé, je fais face à un cheval apparemment attaché par une corde que je vais me manger en plein dans la face !!! J’opte pour me coucher sans atterrir proprement, la corde étant mon plus gros souci. Atterri sur le cul, mais sans bobo. Il faut que j’améliore grandement mon approche, approximation de la hauteur et de la distance restante et anticipation de la perte d’altitude avec le virage.
18.
08.11.2009, 14h15, Calarcá:
10 min. Ciel couvert, bruine legère venant de derrière. Décollage de face, sans problème. Je descends tout de suite beaucoup. Me dirige vers la gauche pour trouver un éventuel thermique. Je crois grimper un peu, mais comme je ne sais pas encore bien centrer, je descends plus que ce que je monte. Je prends la direction du stade en essayant d’enrouler à nouveau un autre courant qui me semble ascendant. Peu de confiance dans l’enroulement, j’ai déjà perdu pas mal de gaz, et en plus un match a commencé dans le stade et je suis trop bas pour aller à l’autre atterrissage officiel. On va devoir vacher... Je ne sais pas trop où poser, les prés me paraissent petits, avec des câbles ou des arbres et je n’arrive pas à me décider. Heureusement, de petits pets me maintiennent suffisamment en l’air jusqu’à ce que j’arrive dans une propriété qui a un pré suffisamment grand pour moi. Je fais une PTI et atterris sans problème.
Les trois derniers se sont déroulés correctement et j'ai apprivoisé le cheval
Maintenant je profite du moindre pet de vent pour aller m'entraîner un peu à faire du gonflage et des décos et des atterros. Comme ça, je corrige mes défauts (en tout cas, ceux dont je m'aperçois) et je peux pratiquer en sécurité pour ne pas faire de bourde comme le déco twisté par exemple; super flippant de voir la planète et ses potes s'en aller et de ne pas avoir de rétroviseur pour savoir si on va se ramasser les arbres un peu plus loin...
D'ailleurs (et comme ça j'anticipe peut-être une de tes futures questions) comme il s'est crée une discussion sur le sens de retournement lors du déco voile de face, voici mon avis de newbie inexpérimenté:
Je l'ai toujours fait pour revenir dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (donc en tournant contre la gauche) avant de décoller. Et c'est grâce à l'incident où j'ai décollé twisté (à reculons, donc) que j'ai compris l'explication d'Akira sur ce que ça changeait de le faire dans un sens ou dans un autre suivant les conditions. Du coup, cet après-midi j'ai essayé de tourner dans l'autre sens et ça l'a totalement fait. Il n'y a qu'à s'entraîner et ça peut toujours servir au besoin.
En conclusion, si tu kiffes comme moi te faire de la pente-école jusqu'à ce que tes jambes te brûlent à force de remonter la pente et que tu en redemandes (parce que quand il fait 5 degrés, monter ça réchauffe au moins un peu...), c'est le meilleur truc qu'on puisse faire avant d'aller voler dans des conditions décentes, parce que chaque fois qu'il nous arrive une couille en entraînement, c'en est peut-être une qui ne nous arrivera plus sur un vrai déco.
Bons vols et bons gonflages