D'abord je n'ai pas nié et ne nie pas les conclusions des scientifiques qui nous annoncent l'Armageddon climatique, je nie l'efficacité et la pertinence des mesures que les politiques qui se réclament ou presque de l'écologie aujourd'hui décident et ça avec l'aval de ces scientifiques qui ont écrit les dites conclusions.
Puis je ne donne pas un blanc-seing à une quelconque continuité d'un quelconque système actuel. Puisque le système est déjà prisonnier d'un engrenage politico-financier qui nous emmène dans le même Armageddon climatique que si on faisait rien, mais là ça se fera juste avec d'autres moyens et d'autres dégâts, éolien, photovoltaïque, voiture électrique, etc. qui ont tous en commun de n'avoir rien d'écologie mais tout d'une arnaque à très grande échelle de la crédulité de ceux qui se sentent l'âme de preux chevaliers blancs de l'écologie.
Salut wowo,
Il me semble tout à fait caricatural d'assimiler les propositions des mouvements écologistes ou des scientifiques uniquement à l'éolien, au photovoltaïque ou à la voiture électrique, comme tu sembles le faire.
Il est évident que s'il existait une méthode simple, peu coûteuse et efficace pour lutter contre le dérèglement climatique actuel, elle aurait été mise en œuvre depuis longtemps.
Mais comme cela a déjà été exprimé à de multiples reprises, les solutions possibles relèveront de divers domaines et ne seront certainement pas faciles à mettre en œuvre de façon efficace, mais encore faut-il les envisager, communiquer à leur sujet et voir comment elles pourront être déployées.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières et il y a de multiples propositions sur la table, que ce soit de la part de la convention citoyenne sur le climat (qui a fait un gros travail vraiment intéressant), les scientifiques eux-mêmes, les partis écologistes, les associations de défense de l'environnement...
De façon absolument non exhaustive, on peut citer en vrac ceci :
- le plus grand gisement d'énergie propre et non polluante est clairement constitué par le domaine des économies d'énergie, d'où la nécessité de s'orienter vers plus de sobriété énergétique et donc d'accompagner une décroissance de la consommation globale d'énergie qui semble inévitable ;
- isolation thermique des bâtiments ;
- taxation carbone aux frontières de l'UE pour pénaliser financièrement les produits venus de loin (Chine ou autre) fabriqués sans aucun respect des normes environnementales ou sociales internationales ;
- taxation plus forte du fuel lourd (cargos porte containers, bateaux de croisière...) ;
- réglementation plus stricte sur les techniques de pêche ;
- diminution des transports aériens nationaux de courte durée ;
- décroissance rapide de l'agriculture et de l'élevage industriels avec un fort soutien au développement des circuits courts et du bio ;
- diminution, voire interdiction, des pesticides, engrais chimiques... qui contribuent à la pollution des sols et des rivières et qui menacent la biodiversité (ex : insecticides tueurs d'abeilles) ;
- diminution de la consommation de viande avec de la communication forte à la clef et mise en place de repas végétariens dans les cantines scolaires ou d'entreprises ;
- arrêt des accords de libre-échange du type CETA ou MERCOSUR qui font transiter au-dessus de l'Atlantique des millions de tonnes de viande bovine nourrie avec des produits interdits en Europe, ce qui est assez aberrant ;
- diminution drastique des importations de soja brésilien qui participent massivement à la déforestation de l'Amazonie (sommes-nous incapables de produire du soja en Europe) ?
- aide financière au covoiturage par une diminution des péages d'autoroutes (voire leur gratuité) pour les véhicules ayant au moins 2, 3 ou 4 personnes à bord ;
- développement de transports en commun (bus, cars, trains) efficaces et accessibles pour diminuer l'impact écologique des voitures ;
- suppression progressive du plastique dans tous les domaines où cela est possible ;
- augmenter les capacités des filières de recyclage ;
- mesures fiscales à mettre en place pour augmenter le part de la contribution des plus riches pour financer ces mesures ;
- mise en place de la taxe Tobin sur les transactions financières ; tout le monde est d'accord sur le principe, mais personne ne veut en fait la mettre réellement en place ;
- etc.
Il y a eu un grand "consensus universel" au moment des accords de Paris sur le climat, mais en fait quand on voit les "mesurettes" qui sont prises par les Etats ("loi climat" proposée par le gouvernement français par exemple), on voit que les grands changements de production et de consommation indispensables ne sont même pas envisagés.
N. Hulot a démissionné car il n'avait pas les moyens de faire avancer un peu les choses.
B. Pompili a affirmé qu'elle était entrée au gouvernement pour essayer de peser un peu de l'intérieur, mais force est de constater qu'elle ne peut en fait rien faire et qu'elle semble de plus en plus marginalisée (à quand sa démission ?).
Notre gouvernement actuel n'a de toute évidence aucun souci prioritaire concernant l'avenir du climat, mais affirmer, comme tu le fais, que les scientifiques, les partis écologistes, les associations citoyennes... sont "aux ordres" du pouvoir financier et ne proposent rien de concret me semble assez loin de la vérité.
A+ Marc