La France a fait le choix de défendre celui qui a déjà un emploi.
On pourrait très bien faire un autre choix : favoriser l'embauche et éliminer (ou au moins atténuer) ce qui effraye l'entrepreneur.
Peut-être, mais ça aurait beaucoup d'autres impacts.
1. D'un point de vue moral. Tu disais ailleurs que ceux qui réussissent ont pris beaucoup de risques. Mais là, il s'agit de reporter le risque inhérent à l'entrepreneur vers le salarié. Personnellement je trouve ça très moyen.
2. Aujourd'hui, banques et bailleurs demandent beaucoup de garanties. Ne crois-tu pas que ça risque de poser un réel problème concernant l'accès aux prêts et au logement.
J'ai une dizaine d'amis qui ont entre 2 à 20 salariés. Absolument tous pourraient embaucher, mais ils ne le font pas car ils ne peuvent pas se séparer du salarié quand le travail diminue, car ils ont peur des prud'hommes qui sont totalement en faveur des salariés et le surcroit de C.A de l'embauche est de toute façon absorbée par un éventuel litige aux prud'hommes.
C'est la raison pour laquelle il y a tant de délais chez les artisans alors que nous avons 5 millions d'inemployés.
Selon moi, si tu sais que tu peux plus facilement trouver un emploi, tu t’accroches moins à celui que tu as.
Plusieurs choses là aussi. Quand il y a surcroit de travail, il y a un outil qui s'appelle l'intérim. Dans l'autre sens c'est le chômage partiel. Avec les 35h, les employeurs ont également obtenus une plus grande flexibilité dans l'organisation du travail.
S'il y a litige aux prud'hommes, et que l'employeur perd, c'est que le motif n'était pas justifié. Donc....
Ce que j'en vois, c'est qu'aujourd'hui les employeurs veulent des salariés disponibles, bien formés et compétents, mais sans assumer le coût que cela représente.
Passer au 39 h permettrait de diminuer le cout du travail de 4 à 7%.
Cela augmenterait la compétitivité de la production française.
Pour rappel, à l'époque des 35h, une des motivations était tout de même de faire profiter les gains de productivité aussi aux salariés. Comme ça ne s'était pas fait équitablement et de manière linéaire dans le temps, c'est arrivé de manière plus brutale. mais dans le temps, je n'ai pas vraiment l'impression que ce soit ça qui ait tant mis la production française dans le rouge.
Mais plutôt l'émergence des pays à bas coût, et quoi qu'il en soit ce n'est pas 4 à 7% qui changera grand chose (d'ailleurs il sort d'où ce chiffre).
En France, le chômage touche tout le monde. Salariés qualifiés qui normalement devraient arriver à s'en sortir, mais aussi et surtout tous ceux qui ne sont pas qualifiés. Parmi ceux là, il y en a plein qu'on arrivera pas à faire devenir "qualifiés" (parce qu'il n'en ont pas les moyens matériels, intellectuels, etc...) et ils sont en concurrence directe avec les pays à bas cout.
De plus, je me rend compte que tous les pays sont plus ou moins impactés par ce fameux "déficit de compétitivité", même les pays comme la Chine commencent à le ressentir (je dis la Chine parce que c'est l'exemple sur lequel tout le monde fantasme).
Toute l'économie est basée sur la fameuse croissance qui permet de tout régler. Mais à un moment ne faut-il pas considérer qu'on est arriver au maximum? A part les théories sur l’expansion de l'univers, j'ai l'impression qu'il n'y a qu'en économie qu'on considère que tout peut croitre sans se casser la gueule.
Après tu as mis pas mal de points qui contredisent tes autres interventions. En particuliers ailleurs tu faisait comprendre (comme dans ton point 3), que nous ne sommes pas compétitifs dans une économie mondialisée, mais par ailleurs tu veux obliger les importateurs à respecter les obligations nationales (points 6 et 7).
Pour l'exemple de ton kiwi, ne crains-tu pas que la Nouvelle Zélande nous mette une taxe à 100% sur les bons fromages qu'on exporte là-bas?