Et ça continue ; on n'en sortira pas :
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Chloroquine : alors que trois des quatre auteurs de l'article de The Lancet, à l'origine de multiples interdictions de la molécule dans le monde et en France, se sont rétractés,
deux nouvelles études invalident les traitements contre le coronavirus à base d'hydroxychloroquine...
[Mis à jour le 5 juin 2020 17h32]
Elle faisait polémique depuis des semaines. Elle a finalement été enterrée. L'étude publiée le 22 mai par The Lancet sur la chloroquine (CQ) et son dérivé l'hydroxychloroquine (HCQ) a été retirée par la célèbre revue ce jeudi 4 juin au soir, après un énorme scandale sur les données sources utilisées.
Mais deux essais randomisés, menés en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord, jugent de nouveau inefficace la molécule d'ordinaire prescrite contre le paludisme et chère au professeur Raoult en France.L'étude la plus récente a été publiée ce vendredi 5 juin par des chercheurs britannique de l'université d'Oxford. Cet essai, baptisé RECOVERY, a porté sur une base 11 000 patients provenant de 175 hôpitaux au Royaume-Uni. Au total, 1 542 patients ont reçu un traitement à base d'hydroxychloroquine, contre 3 132 patients "randomisés", qui ont reçu les soins habituels. A l'arrivée, "aucune différence significative" n'a été constatée entre les deux groupes au niveau de la mortalité à 28 jours (25,7% dans le groupe hydroxychloroquine contre 23,5% dans l'autre groupe ; rapport de risque 1,11 [intervalle de confiance à 95% 0,98-1,26] ; p=0,10).
L'hydroxychloroquine "n'a aucun effet bénéfique sur les patients hospitalisés pour Covid-19", concluent donc les chercheurs britanniques, qui ajoutent qu'"il n'y a pas de preuves d'effets bénéfiques sur la durée du séjour à l'hôpital ou sur d'autres résultats".
Martin Landray, professeur de médecine et d'épidémiologie qui a participé à l'essai, résume : "Aujourd'hui, les résultats préliminaires de l'essai RECOVERY sont très clairs : l'hydroxychloroquine ne réduit pas le risque de décès chez les patients hospitalisés atteints de cette nouvelle maladie. Ce résultat devrait changer la pratique médicale dans le monde entier et démontre l'importance des grands essais randomisés pour éclairer les décisions concernant à la fois l'efficacité et la sécurité des traitements".
Ces résultats, même préliminaires, ont d'ores et déjà poussé les chercheurs à arrêter le recrutement des participants. "Les résultats complets seront disponibles dès que possible", indique Peter Horby, professeur de maladies infectieuses émergentes au département de médecine Nuffield, de l'université d'Oxford, et chercheur principal de l'essai. "Bien qu'il soit décevant que ce traitement se soit révélé inefficace, il nous permet de concentrer les soins et la recherche sur des médicaments plus prometteurs", tranche-t-il. Comme en écho à la polémique The Lancet, le texte de présentation de RECOVERY précise qu'un "comité indépendant de contrôle des données" a été chargé d'examiner "les données émergentes toutes les deux semaines environ".
Pas d'intérêt préventif selon une autre étude.Une autre étude remarquée a été publiée le 3 juin dans le New England Journal of Medecine. Menée par des chercheurs de l'université du Minnesota et du Canada, elle porte sur 821 personnes exposées à des patients infectés par le virus, ce qui en fait le premier grand essai clinique contrôlé de l'hydroxychloroquine et le premier à tester le médicament à titre préventif. Les participants étaient des travailleurs de la santé et des personnes qui ont été exposées à domicile à des conjoints, partenaires ou parents malades. Choisis au hasard et recrutés par Internet, ils ont reçu soit un traitement expérimental, soit un placebo.
Les conclusions de cette étude : l'hydroxychloroquine n'a pas empêché la contamination par le Covid-19. "Le message à retenir pour le grand public est que si vous êtes exposé à une personne atteinte de Covid-19, l'hydroxychloroquine n'est pas une thérapie préventive post-exposition efficace", a déclaré l'auteur principal de l'étude, le Dr David R. Boulware, de l'Université du Minnesota, dans une interview.
Plus précisément, l'étude n'a pas trouvé de différence significative entre le groupe placebo et les personnes qui ont pris le médicament. Parmi ceux qui ont pris de l'hydroxychloroquine, 49 sur 414, soit 11,8%, sont tombés malades. Dans le groupe placebo, 58 des 407 personnes, soit 14,3%, sont tombées malades. "Analysée statistiquement, la différence entre ces taux n'est pas significative", indique le NEJM qui précise que "le médicament n'a pas non plus rendu la maladie moins grave". Les effets secondaires comme les nausées dues à l'hydroxychloroquine étaient en revanche plus fréquents que celles dues aux placebos, 40,1% contre 16,8 %, même s'il n'y avait aucun problème de rythme cardiaque ni aucun autre effet indésirable grave. L'étude précise néanmoins que les participants étaient âgés de 33 à 50 ans, l'âge médian étant de 40 ans, et qu'ils n'avaient aucun problème de santé qui aurait rendu l'hydroxychloroquine dangereuse pour eux.
Ces résultats étaient très attendus, car il s'agissait d'un
essai contrôlé randomisé, protocole considéré comme la référence pour l'étude des résultats cliniques. Mais elle est "trop petite pour être irréfutable", a insisté Martin Landray, épidémiologiste à l'université d'Oxford.
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Les polémiques et les supputations diverses vont donc encore se poursuivre...
On n'est pas sortis de l'auberge...
Marc