St Hil au printemps - attention accidents
py:
Citation de: laurentgedm le 01 Mars 2012 - 15:53:06
Il est vrai, en revanche, prends garde: ils ne trigottent pas dans le même sens non plus, or donc, il convient, de fait, d'adapter le discours mutatis mutandis, pour le coriolis britannique!
nope. they do trigott exactly the same !
faut pas confondre coriolis avec ses anciens cousins romains sinus & cosinus!!!
Citation de: Brad Pitre le 01 Mars 2012 - 16:07:43
Citation de: laurentgedm le 01 Mars 2012 - 15:53:06
Pour le reste, moi, en montagne, je dévie du côté de ma jambe la plus courte.
Crotte .. le dahu est de retour
en version 2 pattes...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Pastiches/Dahu
... Les deux pattes de l'un des côté de l'animal sont plus courtes que celles de l'autre côté, ce qui lui donne un avantage certain pour circuler à flanc de montagne. Le côté où les pattes sont plus courtes détermine le sens dans lequel tourne le dahu autour des montagnes.
Paragliding old bag:
Marrez-vous, c'est excellent pour la santé mentale.
Citation de: Götzi le 01 Mars 2012 - 15:12:35
Désolé POB, mais je ne suis pas d'accord avec l'interprétation de ton erreur d'orientation dans le brouillard. Un leader doit savoir de quel côté il a tendance à dévier pour ainsi viser un point qu'il atteindra même en déviant (moi par exemple, je dévie toujours un peu vers la gauche, que je remonte vers le nord ou vers le sud !!!).
Il n'y avait pas eu d'erreur d'orientation, la déviation était prévue.
Moi aussi je dévie vers la gauche, ce qui est normal pour une ancienne gauchiste soixante-huitarde, tendance anar, qui n'a jamais viré sa cuti ni renié ses engagements.
"Porter à gauche" a une connotation typiquement masculine, je ne suis pas concernée. Je doute cependant que le déséquilibre statique lié à cet excédent de poids déplace assez le centre de gravité d'un mec normal pour le faire boîter, même si c'est un parapentiste particulièrement audacieux. :mrgreen:
Il faut rester sérieux.
Sur une petite distance, les effets de la force de Coriolis sont assez minimes.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'Oberland bernois, l'immense bassin glaciaire nommé Konkordiaplatz, confluent du Jungfraufirn, de l'Aletschfirn, de l'Ewigschneefeld et du Grüneggfirn, constitue le bassin d'alimentation du Grosser Aletschgletcher, le plus grand glacier des Alpes. Le diamètre du bassin avoisine 3km, plus si on compte à partir des rimayes, et c'est aussi plat que l'Helvétie vue par Obélix. Par beau temps, on cuit comme en Vallée Blanche ou sur les autres grands glaciers. Par mauvais temps, l'orientation est impossible et la boussole ne sert à rien si on n'a pas la carte préparée avec angles de marche tracés, pour aller de point coté en point coté, chacun étant l'occasion de régler l'altimètre.
On évite ces problèmes avec le GPS... mais quand les piles du GPS ont trop froid on se retrouve dans une situation peu enviable. Je suis de la vieille école et je crapahute toujours avec des instruments simples, sans électronique, donc fiables en toutes circonstances. Seule concession à la modernité, ma boussole et mon rapporteur sont gradués en milliradians, séquelle de mon passage dans l'artillerie d'appui quand j'étais troufion.
La traversée de Konkordiaplatz sans traces par gros mauvais temps, nous ne l'avions pas improvisée. Depuis la cabane Finsteraarhorn, il avait été facile de monter à la Grünhornlücke, puis nettement moins simple de descendre sur Konkordiaplatz, le seul point de repère étant la série d'échelles montant au refuge Konkordia, il fallait les trouver. Après, il y avait 4km sans traces dans le brouillard avec la neige qui arrivait de face pour atteindre le point coté suivant, mission impossible à cause de la force de Coriolis... ce qui nous amena sur l'Aletschfirn, une très courte éclaircie nous faisant voir les rimayes de l'Aletschhorn. La suite - c'était prévu sur la carte - consista à prendre un cap pour aller attraper les contrepentes descendant de l'Ebnefluh pour ensuite les traverser, ce fut parfois difficile.
Nous étions 8, tous alpinistes et skieurs de haute montagne expérimentés, je guidais le groupe mais aucune de mes décisions ne prêta à la moindre contestation, tous connaissaient la force de Coriolis et nous avions préparé ce raid la veille tous ensemble.
Bon, nous sommes amplement sortis du fil initial - j'y ai ma part - qui était consacré aux risques liés à l'usage du cale-pieds, cause secondaire du crash de David à St Hil.
Tout ou presque a pu être dit au sujet de ce crash, et c'est bien. C'est quand on a compris toutes les causes d'une erreur qu'on a le plus de chances de ne pas la reproduire. L'expérience des autres doit toujours nous enrichir, contrairement à ce qu'assène un mien copain, que je trouve misérablement con quand il prétend que "l'expérience des autres est un peigne pour les chauves".
L'alpiniste que je suis a connu des situations difficiles, dans lesquelles la frontière est mince entre la vie et la mort. L'expérience d'autres alpinistes, qui avaient raconté leurs aventures dans des bouquins, m'évita parfois de commettre les mêmes erreurs.
Un exemple. Juillet 1973, face N des Droites. Pris par une tempête de neige à 3600m, nous venons de redescendre 600m à coups de rappels, sous la neige, je descends comme toujours en dernier pour rappeler la corde parce que je ne la coince jamais, et là, les pieds sur le glacier, en rappelant la corde, un coup de vent la fait fouetter et elle se coince à 12m au-dessus. Le rocher est facile, dialogue :
V - Bon, je m'encorde, tu m'assures et je vais la chercher.
JH - Pas question, pense à Gervasutti !
V - OK, c'est ta corde... et d'un coup d'Opinel je coupe la corde.
Jean-Hervé avait lu "Montagnes ma vie" de Gervasutti, moi aussi, nous savions qu'il s'était tué en allant rechercher un rappel coincé. Monter chercher la corde était facile, redescendre ensuite aussi, mais avec tout ce que nous prenions sur la gueule depuis des heures, coulées de neige et cascades de neige fondue, quelques cailloux de temps en temps qui avaient des rebonds judicieux pour nous éviter, il aurait suffi d'un caillou un peu plus gros pour faire deux morts, la rimaye n'étant pas très loin et bien ouverte, prête à nous engloutir. Dans ce gros mauvais temps, avec la nuit qui approchait, il fallait foutre le camp pour échapper au danger, couper la corde fut une décision logique et judicieuse.
Je vous raconterai une autre fois le passage de la rimaye, extrêmement dangereux mais très subtil, très subtile aussi la descente du glacier d'Argentière jusqu'à Lognan.
Analyser un crash pour essayer de comprendre, cela participe à notre culture du vol. Cela contribue aussi à nous rendre plus clairvoyants, dans le style : "il y a du nord, Mme POB a fait un vieux sketch au Lanfonnet l'an dernier avec du nord, alors même si c'est une brèle il peut m'arriver le même gag, donc je ne gratte pas le caillou et je vais marsouiner à bonne distance du relief pour pouvoir pousser sur le barreau".
Salut et fraternité*
Notes. En allemand, glacier se dit Gletscher (Kees en tirolien et Vedret en rhéto-romanche). Firn désigne un glacier affluent, quelle qu'en soit la forme et la longueur. Pour nous autres français, c'est toujours glacier.
Mathieu:
POB, tes expériences sont très intéressantes mais tu n'aurais pas plutôt une source un peu concrète pour étayer ta théorie (à mon sens très fumeuse)?
FlyingBen:
Perso que ce soit au cirque ou aux JO, ce que je préfère c'est le moment ou l'artiste retombe athlétiquement sur ses pieds les bras levés au ciel dans un bruit de cymballes.
Là, roulement de tambour et force de Coriollis oblige, POB tourne toujours, mais je suis impatient, vous pouvez pas savoir.
Paragliding old bag:
Ce n'est pas MA théorie. Il suffit de se plonger dans un cours de mécanique de licence pour comprendre beaucoup plus de finesses que ma petite vulgarisation.
Pour en savoir plus, un lien :
http://forums.futura-sciences.com/physique/79501-forces-dinertie-dentrainement-de-coriolis.html
Pour ceux qui souffrent d'un rétrécissement culturel dans le domaine de la physique, un autre lien :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Force_de_Coriolis
Pour l'effet gyroscopique : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gyroscope
Pour l'effet gyroscopique en moto : http://www.mecamotors.com/e_theorie/01_force/011_gyroscopique/gyro1.html
Une manip pour comprendre : http://www.1001experiences.com/experiences-scientifiques/experience-facile-35.html
Avouez que je vous gâte, mais il suffit d'aller vadrouiller sur le Web pour en apprendre beaucoup plus, sans devoir passer par la reprise d'un cycle d'études universitaires.
Salut et fraternité*
(Ben, tu attiges : il faut encore que je te mette un karma+ tant tu me fais rigoler)
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