Le danger du parapente, repenser notre pratique |
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lexou: C est arrivé sur quincieu |
lexou: Et j ai aucun doute sur la parole de mon collegue qui 60 ans qui me l a dit |
william_baptiste: "Personnellement, les ploufs du matin me feraient ch... quand j'aurais 80 ans peut-être. En plus décoller dos voile, bof..." J'ai souvent noté cette réticence d'une catégorie de pilotes "débrouillés" devant le dos voile. Au Puy de Dôme, tôt le matin ou (très) tard le soir, le dos voile est souvent de rigueur mais la majorité des volants attendent longtemps la première ou l'ultime brise. Un "beau" décollage dos à la voile demande technique et finesse ; une école locale d'ailleurs en fait un sorte de jauge du niveau instantané des élèves. Me concernant, il s'agit d'une compétence primordiale (J'ai encore en tête les propos de Pierre Braems associant à cette entrée en matière la notion de beau et de plaisir). Le dimanche 2 juin 2019, j'ai décollé à 08h00 du décollage Est du Chalvet et exécuté un dos voile académique qui m'a donné la banane (en plus de ce long plané du matin sur Saint André endormi). J'avoue prendre un plaisir particulier à faire "l'ouverture" et la "fermeture" de certains décollages et d'ailleurs je joue sans réticence le rôle de fusible. J'attends avec impatience Matthieu de te croiser pour te servir de fusible et tester la masse d'air pour ton cross du jour :trinq: |
Lassalle: Je ne crois absolument au destin (contrairement à certains ici) et rien n'est écrit quelque part à l'avance. Comme wowo je pense que la quasi totalité des accidents ont pour cause initiale un facteur humain. Après que l'accident/incident est arrivé on peut effectivement attribuer à la "chance" qu'il se termine sans bobo... ou avec des conséquences dramatiques (ex : autorotation jusqu'au sol non maîtrisée et arrivée soit dans des arbres, soit sur une zone pleine de pierres ; elle se trouvent parfois tout près l'une de l'autre). Personnellement je connais assez bien les circonstances de cinq accidents mortels survenus depuis une quinzaine d'années (dont trois amis). Dans TOUS les cas l'origine de ces accidents a été une très mauvaise décision prise par le pilote (deux d'entre eux étaient juste "autonomes" et deux étaient d'excellents pilotes réalisant régulièrement des vols de distance et connaissant parfaitement le site où ils sont décédés). Le dernier était un jeune adepte de la mini-voile en vol engagé près du relief en conditions aérologiques moisies... Nous sommes tous susceptibles un jour ou l'autre de faire des erreurs et il faut vraiment être attentif à la façon dont on prend ses décisions. Je suis un pilote tout à fait moyen (20 h de vol par en moyenne seulement !), conscient de ses limites et volant en général en conditions douces et tranquilles avec des voiles très sûres. Il m'arrive de refuser de décoller (même ici sur un site que je connais très bien) par conditions un peu fortes pour moi, même si d'autres pilotes sont en l'air. Et pourtant il y a quelques années j'ai réussi à prendre LA mauvaise décision lors d'un vol avec mise en vrac totale de ma voile (surpilotage). Je ne connaissais pas cette voile (trop sensible pour moi qui ai des gestes assez brusques) que je venais d'acheter (trois ploufs avec avant l'incident) ; j'ai été dans l'incapacité à remettre cette voile en état de vol, avec réouverture "chanceuse" de celle-ci à 50 m/sol. Je m'en suis sorti sans une égratignure, mais à quelques secondes près cela aurait pu très mal finir (sol encombré de gros blocs de pierres). Comme quoi la "chance" (si on veut utiliser ce mot) a peut-être permis l'issue heureuse (elle a transformé le presqu'accident en simple incident), mais j'étais entièrement responsable des causes de l'accident : aérologie pourrie, voile trop sensible pour mon niveau, manque de compétences en matière de grosse asymétrique (j'ai fait un stage SIV bien plus tard). Je n'étais en fait pas bien du tout en l'air, j'avais décidé d'aller me poser et je me dirigeais vers l'atterro (décision sage et adaptée à la situation), mais comme un autre pilote continuait à voler au-dessus des crêtes de la montagne, j'y suis retourné ! :grrr: Comme quoi on n'est pas à l'abri d'une grosse défaillance de jugement et il faut continuellement avoir les neurones en éveil et savoir réagir en cas de problème. Mais il faut surtout éviter d'aller se mettre dans des conditions que l'on ne maîtrise pas... :grat: :trinq: Marc |
Limonade67: Je suis aller voler au Népal au mois de mars. Ce que j'ai vu la bas est proprement hallucinant. Il y a eu environ 2 morts/3 jours. Le gouvernement a décidé d'interdire le vol dans tous le Népal. Une quinzaine de jours plus tôt, c'est en Colombie que le vol a été interdit. J'ai fait parti de la délégation qui est allé à l’aéroport pour essayer de négocier la reprise des vols. Notre sport vit une dérive incroyable :bang: J'ai passé beaucoup d'heures à essayer de comprendre, j'ai eu quelques réponses, mais pas toutes. Dans un pays, dans lequel il n'y a pas d’ambulances, hélicoptères, où les hôpitaux sont des infirmeries de colonie de vacances, les pilotes volent avec peu d’expérience, pas de météo, des vents de + de 25km/h + thermique très forts et hachés au dessus de zones très très difficiles d'accès. A la fin d'un Cross que j'ai trouvé très engagé en raison du vent, je suis aller discuter avec des Franco Suisse. Avant de leur adresser la parole, je les ai écouté. L'un parlait de son ami qui a fait secours, l'autre de sa très grosse fermeture. A l'endroit dont ils parlaient nous étions sous le vent en effet Venturi. Moi et un pilote Russe en Enzo avons quitté la zone, et je n'étais pas fier de m'être aventuré à cet endroit. J'ai demandé aux deux pilotes comment ils ont trouvé la journée : bien et toi ...... Cela résume un peu le vision qu'ont certains (dont je fais parfois parti) face aux risques mais surtout au déni de notre pratique. |
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