Le danger du parapente, repenser notre pratique
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lexou:
Sans indiscretion,c est arrivé comment?
Voile calée et révisée ?
wowo:
(@) Wolfd, alors désolé si j'ai (mal) interprété ton msg précédent rapport au terme "chance".

Maintenant comme pour Piment, est-ce qu'une analyse fine de l'accident fatal de ton ami malheureux s'est vue faite et a permit de "comprendre" les causes et circonstances qui y ont mené ? Ce n'est pas forcément dans les conditions aérologiques ou le placement qu'elles se trouvent ces sus-dites causes. Pour autant il est certain qu'elles existent ces causes.

Après il est certain que le vol de distance voire le simple vol thermique sous-entend plus de dangers potentiels que le simple plouf du matin lui même facteur de plus de dangers potentiel que de faire du macramé lui même certainement pas totalement exempt de dangers potentiels.

Vivre est dangereux par essence mais en toutes choses on peut par notre reflexion, nos décisions et nos actions, faire en sorte de transformer ou non tous ces dangers potentiels en risques avérés.

Ce n'est jamais notre matos ou la météo/aérologie qui nous met en situation de risques mais bien notre choix de commencet quelqiue chose avec ou non.

 :trinq:
Man's:
Citation de: wolfd le 09 Juin 2019 - 23:25:03

Edit: en relisant mes messages je donne forcement une vision assez fataliste du sport, peut être plus qu'en réalité. Je partage juste ma reflection après 10 ans de pratique et je suis très curieux de voir si les autres autour de moi ont la meme idee du risque (visiblement oui pour certains non pour d'autres) et avec cette idée du risque quelle est la reaction (je continue de voler, j'ai modifié ma pratique).  

Je fais le même constat que toi et je suis de ton côté wolfd, ne pas vouloir reconnaître qu'il y a une part d'impondérables (pour ne pas dire de chance/malchance, je fais partie de ceux qui pensent qu'il s'agit bien de cela) dans notre activité, c'est se mettre le doigt si profond dans l’œil qu'il rend aveugle, même si on peut bien sûr limiter les risques. Je ne suis juste pas d'accord sur le fait que tu sembles dire que c'est le cross en particulier qui est dangereux, alors qu'un retour à la pente, un oubli d'attache, un décollage/vol/atterro dans des conditions foireuses, un tour de frein, un surpilotage, etc. peuvent potentiellement dégénerer en accident fatal dans n'importe quel type de vol.
La mort frappe dans notre activité à tous les niveaux, des débutants aux experts ; les Pierre Naville,  Xavier Murillo ou Benoit Bayon qui nous ont quitté trop tôt  et dont on peut supposer qu'ils savaient ce qu'ils faisaient, montrent bien qu'on ne peut pas parer à toute éventualité !

Par contre, ce qui m'énerve profondément, c'est que notre communauté ne fait pas la part des choses entre les impondérables réglés à coups de chance et celles prévisibles qui pourraient être réglées mécaniquement une bonne fois pour toutes comme les outils d'accrochage, et on ne fait quand même rien, en attendant le prochain oubli. :roll:
piment:
Citation

Après coup est-ce que après coup, avec ton esprit scientifique en tant qu'ex-prof de physique (de mémoire) Tu as tenté de trouver des explications au phénomène.

Pourquoi c'est devenu le Vietnam ça c'est facile à comprendre, vallée étroite et profonde avec une brise genre 15-20 km/h qui la remonte donc en basse couche c'est Nord -> Sud, là dessus tu rajoutes  au dessus une entrée de SO de 20 à 25 km/h tout à fait gérable bien que turbulente parce que la vallée est sous le vent de la chaîne frontière. par contre la zone de friction entre les 2 flux mama mia...
J'étais en train d'enrouler tranquille du thermique faible quand j'ai commencé à sentir un truc bizarre donc j'ai filé vers mon atterro habituel du lac, du coup j'étais haut et loin du relief sans trop de point de repère, c'est le GPS qui m'a expliqué ce qu'il se passait, j'étais à un bon 60 bras hauts, tant que j'ai été dans le flux de sud c'était juste turbulent mais en descendant dans la couche de friction c'est parti vraiment très fort pendant environ 100m de déniv, le seul truc que j'ai pensé c'est pas tomber dans la voile donc bloquer au maxi toutes ses tentatives de shoot. Une fois dans la couche de brise c'était tranquille...
mais ça c'est facile à comprendre au débrif, par contre pourquoi il y a eu cette entrée de SO sans aucun signe annonciateur, je ne sais toujours pas... Depuis je me méfie des ciels sans nuage!
Après il faut savoir que la crête frontière des Pyrénées est aussi une frontière climatique, le versant français est sous influence atlantique, le versant aragonais sous influence méditerranéenne, l’aérologie peut être aussi compliquée que la géologie du coin. A la réflexion je me demande si ce n'était pas un effet de contournement d'un coup d'ouest dévié par le massif du Balaïtous et qui revient en SO. Mais pas d'ouest annoncé ni de front et les balises ne disaient rien de particulier une fois rentré à la maison.
J'ai eu la chance que la couche de brise soit assez épaisse pour récupérer le truc, que la Spantik soit gentille et bien construite et que c'était pas mon jour...
Parapente Samoens:
Citation de: wolfd le 09 Juin 2019 - 22:56:16

Citation de: Patrick Samoens le 09 Juin 2019 - 21:38:47


Je suis totalement en désaccord avec ton analyse. Très peu d'accidents de parapente arrivent par manque de chance, à postériori l'analyse des causes est toujours très claire. C'est même plutôt l'inverse que j'observe, de nombreux pilotes se mettent en danger et c'est bien la chance qui intervient pour les préserver.

Je n'ai jamais observé un accident où seul le manque de bol est la cause. Se prendre une rafale à l'atterrissage quand on vole au printemps à 15 h n'est pas de la malchance.

J'entend ta sensation de ne pas maitriser le risque que tu prends quand tu voles. C'est TA sensation avec l'expérience et les connaissances qui te sont propres. Ton choix de limiter ta pratique est tout à fait honorable et sensé.

Merci de ne pas généraliser à tous les pratiquants. Nous sommes nombreux à avoir l'impression de maitriser la prise de risque que nous prenons en allant voler, cela ne fait pas de nous des inconscients.


Tu veux pas parler de chance ok pourquoi pas, c’est une expression. Si tu penses qu’il peut rien arriver à quelqu’un qui maîtrise son risque quel qu’il soit ça c’est bien inconscient.
Quand t’auras perdu des proches qui sont pour toi des mentors en parapente et qui maîtrisent leur risque encore mieux que toi, tu comprendras, comme le dit piment, ce que je ne te souhaite pas.

Quand tu te prendras ta voile dans la gueule avec ton super niveau de moniteur dans des conditions pour lesquelles tous les pilotes sur le déco auraient dit que c’est super sain et qu’un débutant peut décoller, que personne n’aurait pu prédire cela (voir témoignage de piment), tu comprendras et j’espère que tu seras encore là pour en parler.

On ne maîtrise pas tout monsieur et encore moins le vent et l’atmosphère. Et c’est pareil dans les autres sports. Les statistiques et ce que je vois autour de moi me font juste dire qu’on maîtrise encore moins en parapente, et pas toujours à un niveau acceptable. Si toi t’accepte ce niveau de risque c’est tant mieux pour toi. Je l’ai aussi accepté pendant des années. Et je l’accepte dans une moindre mesure en recadrant ma pratique, et cela n’a rien à voir avec ma maîtrise du risque comme tu le prétends.


Je vole depuis 37 ans de manière intensive. Tu peux imaginer que j'ai perdu des proches, que j'ai déjà pris ma voile sur la tête . J'ai d'ailleurs quelques bouts de ferraille dans le dos pour me rappeler mes erreurs. Car à chaque fois il s'agissait d'erreur de la part du pilote, mauvaise analyse, matériel inadapté et le plus souvent excès de confiance. Le coup de vent imprévisible est à mon avis un mythe, j'y vois plutôt un manque de connaissance et d'expérience. Je vois trop de pilotes tomber dans les mêmes pièges chaque année pour croire au hasard.

Je suis le premier à dire qu'il faut adapter sa pratique au niveau de ses compétences et à dénoncer la mise en danger de pilotes qui veulent voler plus haut que leur cul. Le choix est clair, il faut soit se limiter dans sa pratique à des sites et des conditions de vol plus cool soit progresser dans sa technique, son analyse, ses connaissances théoriques et pratiques. En cela je suis d'accord avec toi.

Tu décides d'abaisser ta prise de risque, c'est une décision personnelle tout à fait recommandable. Tu adaptes ta pratique à ton mental et à tes aptitudes actuelles, je ne peux que t'approuver.

Par contre ton analyse du risque impondérable me parait fausse.
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