Le danger du parapente, repenser notre pratique |
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wowo: La question que l'on peut se poser pour espérer approcher d'une réponse est me semble t-il : Qu'est-ce qui amener des pilotes qui ont très certainement eu une bonne formation et qui par ailleurs ne sont pas plus des perdraux de l'année en tant que pilote qu'ils ne le sont dans la vie tout court (parent, travail avec responsabilités, etc.) d'aller se mettre sciemment en vol dans des conditions clairement trop fortes pour eux ? Est-ce qu'il n'est pas envisageable que c'est l'image même du parapente qui est peut-être, en partie du moins, en cause dans des motivations telle que rapportées par BenHoit ? :trinq: |
Pascal H: La réponse à cette question tient pour certains en tout cas à l'appréciation de ce qu'est le danger. On dit tellement des voiles qu'elles sont sécurisées, qu'elle rouvre, on est en A, et on ne connait pas la limite; Ce n'est pour certains qu'après un ou deux vracs non récupérables, qu'ils vont comprendre que l'air turbulent n'est pas qu'une histoire de se faire brasser et de contrôler sa voile en volant dans des conditions fortes. Parfois ils comprendront parce que le premier vrac c'est terminé en accident. Parfois ils ne seront plus vivant pour le comprendre. A contrario d'autres pilotes auront conscience du danger, je veux dire une autre perception des choses externes. Il m'est avis que ce n'est pas qu'une question de formation, mais une question de perception du cerveau humain qui n'est pas la même pour différents pilotes. Par nature, c'est très difficile à corriger. Le risque étant qu'un cerveau Sécurité, voit un cerveau Danger voler, et pense que les conditions soient bonnes. OU plutôt le cerveau qui n'a pas encore pris ses références, tire des mauvaises conclusions par rapport au nombre de pilotes en l'air, alors que ce point n'est pas une garantie en soit en terme de référence des conditions de vol. Il faut espérer que l'on ait un cerveau qui puisse se faire ses propres références, qui s'appelera Expérience ou Connaissance. De là on pourra décider tout seul (sans référence aux autres, qui ne sont pas forcément fiables) du niveau de risque ou de sécurité pour faire le choix d'aller voler. |
choucas: Citation de: wowo le 23 Août 2019 - 23:33:01 La question que l'on peut se poser pour espérer approcher d'une réponse est me semble t-il : Qu'est-ce qui amener des pilotes qui ont très certainement eu une bonne formation et qui par ailleurs ne sont pas plus des perdraux de l'année en tant que pilote qu'ils ne le sont dans la vie tout court (parent, travail avec responsabilités, etc.) d'aller se mettre sciemment en vol dans des conditions clairement trop fortes pour eux ? Est-ce qu'il n'est pas envisageable que c'est l'image même du parapente qui est peut-être, en partie du moins, en cause dans des motivations telle que rapportées par BenHoit ? :trinq: Salut L'image, je ne dirais pas ça. Non je ne pense pas que ce soit l'image qu'on en ait ou celle qu'on cherche à renvoyer qui soit réellement à l'origine de beaucoup d'accidents graves. Je pense que c'est son apparente accessibilité ET l'addiction euphorique de voler qui rend la pratique dangereuse. Dans quel domaine de la vie a-t'on encore le droit de se faire peur/mal sans rendre de compte à qui que ce soit ? J'exagère un peu bien sur. Personne ne souhaite se faire mal. Mais personne ne veut renoncer aux peu de libertés que nous avons. Et voler est une liberté à laquelle nous avons tous du mal à renoncer. Il y a une sorte d'énergie, de puissance, d'euphorie qui nous envahis lorsque nous partons avec notre aile pour quelques heures de libertés. Et cette énergie, cette euphorie, peut nous faire oublier notre analyse. Mais elle peut aussi nous pousser à ne pas tenir assez compte de cette analyse. A mon avis, au moins la moitié des accidents trouvent leur origine dans ce besoin de liberté qui nous empêche de nous raisonner. A+ L |
Pascal H: Pour des pilotes confirmés d'accord. Mais pour des débutants < 3 ans, l'image est sans doute trompeuse. Ca vole, il y arrivent, je dois y arriver aussi. Faire comme eux. Image + manque de savoir personnel (référence acquise par l'expérience) => pas encore d'analyse personnalisée; (juste mon avis) |
Airtoysdealer: Citation de: choucas le 24 Août 2019 - 12:05:28 A mon avis, au moins la moitié des accidents trouvent leur origine dans ce besoin de liberté qui nous empêche de nous raisonner. mon intervention vaudra ce qu'elle vaut... je travaille dans l'industrie navale, et, comme dans beaucoup d'industrie, la barre est mise très haut pour éviter les accidents de travail, très coûteux pour l'employeur. Et bien, je crois que ça a finalement peut-être un effet pervers, on nous fais tellement chier au quotidien avec la sécurité (à juste titre, je ne critique pas, mais c'est pesant et omniprésent) que je me demande si ça a pas des conséquences sur la vie en dehors du boulot. Je me dis qu'on est tellement sollicité sur cet aspect au quotidien qu'on en arrive à négliger plus ou moins volontairement la sécurité en dehors du travail, une certaine forme d'overdose en quelque sorte. Du coup, on accepte la prise de risque dans le sport, les travaux à la maison. Est-ce que je suis le seul à faire ce constat? |
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