Le danger du parapente, repenser notre pratique
<< < (27/53) > >>
akira:
Citation de: wowo le 11 Août 2019 - 23:20:24

Le fait est que si on pense ainsi, la seule réponse possible est effectivement ou d’arrêter l'activité ou d'accepter d'être une victime en puissance.


Pas du tout ! C'est precisement l'inverse.
Ne jamais reconnaitre que certains accidents arrivent par hasard ou par manque de chance, c'est etre dans un fantasme pueril de toute puissance.
C'est se voiler la face tout autant que l'exces inverse.
M@tthieu:
Quand on décide de faire de la natation et que l'on sait nager, on peut passer plusieurs brevets, mais si l'on est très bon nageur, on va se mettre à la compétition en bassin (plus rare en eaux vives) mais il ne viendrait à personne l'idée de nager à travers les torrents, fleuves, mers et océans et pourtant c'est ce qu'il se passe (à quelques degrés près en parapente). Le parapentiste qui sait décoller et atterrir veut thermiquer, puis crosser puis... et là arrivent certains accidents, on sait pourquoi, pas la peine d'y revenir. Mais en discutant très régulièrement avec des débutants et des moins débutants dans les navettes, qui va-t-on écouter ? Celui qui fait 100 km régulièrement dans les Alpes en expliquant qu'il a pu fermer ou que les conditions étaient chaudes, ou celui qui fera des vols dans le bocal de 20 minutes le matin et le soir ? c'est là que le bât blesse quelque part. Comme en moto quand on va plus écouter celui qui fait du circuit que celui qui prend sa moto pour aller faire ses courses. Je pourrais aussi citer le skieur et celui qui préfère le hors piste etc etc...
C'est rare de se contenter de pratiques "raisonnables" où rien ne se passe, où rien n'est quantifié, révélé, admiré ou loué...:grat:
Julio2:
Citation de: M@tthieu le 11 Août 2019 - 23:47:10

C'est rare de se contenter de pratiques "raisonnables" où rien ne se passe, où rien n'est quantifié, révélé, admiré ou loué...:grat:


Effectivement, la recherche de reconnaissance vis à vis des autres de la communauté semble pour certains très importante. Et pas très saine.

´Pratique raisonnable où rien ne se passe... ´
On parle de quoi là ? On cherche quoi en volant en fait ? A se faire plaisir, à partager, ou à se faire mousser ?

Dépasser ses limites, toujours...
Nous ne nous considérons pas tous comme des winners, des champions, des sportifs de l’extrême, où je ne sais quel autre cliché de société.

L’humilité, la vraie, l’intime, et non celle que l’on sert aux autres, n’est pas forcément un vilain défaut.
wowo:
Oui M@tthieu, probable qu'avec ta conclusion tu approches d'une partie de la vérité "poursuoi on prend dew risque que l'on est capable en principe d'identifier au préalable". Au finale c'est alors bien un "choix" que de prendre des risques, quitte à y laisser éventuellement sa santé voire sa vie voire... gâcher la vie pour qui on compte et que l'on pense/prétend aimer.
 :bang:

Citation de: akira le 11 Août 2019 - 23:38:27

Citation de: wowo le 11 Août 2019 - 23:20:24

Le fait est que si on pense ainsi, la seule réponse possible est effectivement ou d’arrêter l'activité ou d'accepter d'être une victime en puissance.


Pas du tout ! C'est precisement l'inverse.
Ne jamais reconnaitre que certains accidents arrivent par hasard ou par manque de chance, c'est etre dans un fantasme pueril de toute puissance.
C'est se voiler la face tout autant que l'exces inverse.


Encore une fois tu déforme ce que j'écris. Je n'ai jamais prétendu que l'on pouvait infailliblement éviter tout accident. J'estime seulement que l'on peut grandement diminuer la prise de risque en ne faisant jamais confiance à sa chance ou aux heureux hasards.
Pour moi et tu as le droit de penser autrement, commencer à incriminer la malchance dans ce qui nous arrive de désagréable est déjà un frein pour identifier les causes sur lesquelles on pourrait influer pour eviter de revivre les mêmes situations désagréables.
Car j'espère que personnes ne s'imagine pouvoir influer sur chance ou malchance. Celui qui y arrive au poker par exemple, généralement on le qualifie de tricheur. En vol libre je n'ai pas encore eu écho d'un pilote qui aura su tricher avec la prise de risque (éventuellement sur le tapis vert des règles...)

Moi aujourd'hui je n'ai pas volé et donc je n'ai pas pris de risque de m'accidenter en volant. Tous ceux qui ont volé aujourd'hui dans les régions concernées par l'arrivée de ce front ont pris le risque de s'accidenter, déjà par le simple fait d'aller voler, mais avec une probabilité d'autant plus importante qu'ils se rapprochaient du moment de survenance de ce vent fort. Moment qui, j'espère que sur ce point on pourra être d'accord, personne n'est capable de prédire exactement et certainement pas les previsions.

D'ailleurs il me semble que sur le fond tu le penses toi même puisque tu conclus par : C'est se voiler la face tout autant que l'exces inverse. Si c'est "autant" que l'excès inverse, l'inverse est alors vrai aussi, non ?

 :trinq:
Pascal H:
Pas de souci, vous dites la même chose de manière complémentaire et identique quant on relis bien.
En montagne j'ai vu le vent changer de 180° en 10 minutes et forcir à plus de 60.
Je m'étais posé avant par chance, car je n'avais rien prévu. juste vu que ça chargeait trop. Mais c'était prévisible et on aurait pu ne pas voler ce jour là ou bien rester en alerte niveau 5 comme on l'a fait.
A l'inverse des grands mouvements prévisibles, quand tu pars en cross, tu peux tomber sur des cisaillements du à des thermiques que tu n'aurais pas pu prévoir. La chance passe par là, un peu plus tôt tu passes, plus tard tu passes, au mauvais moment t'as un sketch !
Les situations thermiques fortes en cross sont aussi dangereuses que les vents turbulents.
Rester humble, comme le dis julio2 et M@tthieu permet d'éviter la plupart de ces situations.
Ensuite, rester haut, ne pas gratter le rocher, rester loin des autres, atterrir avec de la vitesse, avoir un secours, ne pas se tromper en passant sous le vents à un angle de montagne, avoir une voile suffisamment chargée, voler sain et ne pas chercher à décrocher la lune a tout prix, tout cela devrait amener suffisamment de sécurité.
Quand au soaring LAMINAIRE OBLIGATOIRE !
Quant on voit le nombre de gars qui se gamellent dans les rafales en soaring, on arrive a ce que dis M@t, on nage en traversant le torrent…
Perso j'ai vu trop de gars faire des exploits (des très bons, ou des très chanceux) imités par des moins bons, certains jours ça passe, d'autres ça casse. Mais il est sûr que ça a perturbé mon évaluation du risque, envie de faire la même chose... 
Bref, c'est à nous choisir quand on va voler ou pas.
Parfois ça s'apprend dans la douleur, surtout quand on manque de conscience du risque réel.
Et ça seul l'expérience ou la conscience + l'inteligence + l'humilité peuvent nous l'apporter.
(expérience, nom dont les hommes baptisent leurs erreurs)
Navigation
Index des messages
Page suivante
Page précédente