De l'accidentologie (etait : nouveau deco à st hil)
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calvat1:
Le cross, c'est un peu comme les courses engagées en montagne. Comme en montagne certains jeunes parapentistes brûlent les étapes et ont de la chance, ça passe et ça casse pas. Du coup, nous les vieux machins , on reste perplexe. D'autant plus que les conditions météo semblent se détériorer, trouver une trace GPS ou les thermiques sont enroulés verticalement est de plus en plus rare. Maintenant penser que des que l'on sort de son site favori ,la grande faucheuse est la prête à frapper, non il ne faut pas exagérer. C'est une discipline à risque, certe mais faite avec raison gardée , pas tant que ça.
Le problème c'est que nous ne mettons pas tous le curseur au même endroit.

 
Dominique B:
 Pour relativiser cette crête de l'accidentologie, plus de 1000 cross déclarés à la CFD depuis mercredi.
 Je ne sais pas combien de vols ont été effectués pendant cette même période de 4 jours de week end de printemps en conditions "généreuses"après une diète contrainte, mais ça a été certainement le plus gros pic de l'activité de l'année.
Moi même(qui a la chance d'avoir du temps, because retraité) j'attendais depuis un mois en rongeant mon frein le créneau magique pour aller voler et je me suis jeté immédiatement  sur le gateau qui m'était enfin offert la semaine passée.
Pas étonnant donc tous ces shetchs et incidents à ce moment de la saison,tous les ingrédients étaient malheureusement présents pour ce faire.
J'ai eu la chance d'avoir le lundi et mardi (Journées moins fortes) pour reprendre mes marques et mes marges et j'en suis très heureux car dès le mercredi c'est devenu musclé et jeudi et vendredi atomique (plafond à plus de 3000 dans de nombreux massifs) varios à plus de 5m/s en intégré avec des pics à 9m/s.Tout le monde n'a pas eu cette chance et un max de pilotes se sont retrouvés après une longue période d'inactivité directement dans le grand bain du printemps.
Ce qui serait intéressant c'est de connaître le ratio d'incidents par rapport au nbre de vols. Peut être est il moins catastrophique qu'il n'y parait.
 
Lassalle:
Citation de: julienF le 10 Mai 2016 - 21:36:14

Personnellement, c'est l'accidentologie de l'an passé qui m'a convaincu de m'éloigner de l'activité petit à petit.

Cette année je n'ai pas encore volé, je n'ai même pas racheté de sellette. Pour avoir commencé en 2009, j'ai eu une progression assez standard, je dirais dans la moyenne basse. J'ai fait peu de stages, puis d'abord du vol thermique sur site, puis enfin j'ai voulu "comme tout le monde", faire moi aussi du cross, rêvant devant ces vols déclarés à la CFD. Finalement un peu moins de 300 vols et rien de mirobolant. Quand je vois ce qu'ont fait certains à 50 vols !
...
Bref, j'ai très vite compris que pour être bon crosseur il fallait : 1. du temps libre, 2. un gros investissement temps (regarder la météo, passer du temps sur la route, sur les décos à attendre...), 3. du talent et un gros bagage technique, 4. une grosse connaissance aéro, 5. une grosse paire de burnes... Bref tout ce que je n'ai pas et que je n'aurai jamais la capacité d'avoir.

A un moment, il faut être honnête avec soi-même, prendre un gros temps de recul sur sa pratique et vraiment se dire au fond de soi même : "de quoi je suis capable".
Et moi, ben en gros, dès que je sors du bocal, je me mets en danger bien plus que de raison. Le pire c'est que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Se mettre en danger pour faire 20 malheureux kilomètres quand d'autres en font sereinement 150...

MON AVIS c'est que le parapente est une activité de casse cou. Soit de gens qui ont un talent particulier que je n'ai pas, soit de gens qui ignorent complètement le danger.
Pour moi, le parapente en vol thermique en montagne (j'exclue le vol en dynamique), c'est un peu comme la mobylette débridée et kitée sur circuit. Inadapté, dangereux, trompe la mort... Je sais que la majorité des parapentistes (et moi le premier il y a encore quelquestemps) seront bien contre cette idée. Et d'ailleurs le prouvent en réalisant des vols superbes.
Bref, je réserverai désormais mon parapente pour descendre des montagnes en air calme. De temps en temps m'amuser en soaring ou sur des sites en fin de journée. Ca ne m’empêchera pas d'avoir un accident de nouveau un jour (le risque 0 n'existe pas). M'enfin au moins, je fais quelque chose qui est en phase avec moi-même.
...
Bon voila, en tout cas je souhaite de bons vols à tous, j'espère que vous ne vous ferrez pas mal !


Bonjour,

Le message est intéressant ; je souhaite faire quelques remarques et évoquer mon approche personnelle vis-à-vis de l'activité.

Affirmer que "tout le monde veut faire du cross" est tout à fait faux !
A te lire on a un peu l'impression qu'un pilote qui ne parvient pas à réaliser des vols de plus de 100 km a en quelque sorte "raté" sa vie de parapentiste.
Mais il n'y a aucun objectif à atteindre autre que celui de se faire plaisir et les façons de pratiquer sont toutes respectables et n'ont pas à être classées les unes par rapport aux autres (cross, voltige, vols sur site, compétition, soaring, rando, paralpinisme, vol bivouac...).

Personnellement je vole depuis très longtemps (bientôt 30 ans) et j'aime beaucoup ça.
Mais je vole en fait très peu (20 h de vol par an en moyenne seulement).
En matière de vols de distance, j'ai juste fait un "stage cross" à Annecy en juillet 1994 "pour voir" et les conditions étaient parfaites (plusieurs vols avec plus de 1 000 m de gain au-dessus du décollage de Montmin) et j'ai pu en particulier réaliser un vol de 31 km (avec un point de contournement) qui reste à ce jour mon record personnel et qui le restera !
J'ai compris que pour progresser en vols de distance il fallait :
- voler régulièrement ;
- acquérir une technique que je ne possède pas ;
- et bien sûr avoir la motivation nécessaire pour cela.
Je ne correspond à aucun de ces trois critères et j'ai tout à fait renoncé aux vols de distance.
Ce n'est pas mon truc, la belle affaire !
Où est le problème ? Je n'ai aucun complexe d'infériorité, ni aucun amour-propre à ce sujet et je trouve magnifiques les vols que réalisent certains pilotes, mais cela ne me frustre en aucune manière de ne pas être intéressé personnellement par ce type de vols.

En fait ma pratique est celle-ci :
- vols en local sur le site magnifique de la montagne Sainte-Victoire (j'habite juste à côté) avec très souvent de longs vols faciles en soaring au-dessus de la crête sommitale de la montagne avec les couleurs magnifiques des fins d'après midi ;
- vols rando en moyenne montagne en conditions calmes (avec un goût particulier pour les montées en raquettes au printemps) ;
- quelques (trop rares !) vols en haute montagne ; ce sont, de loin, les vols qui m'ont offert le plus d'émotions ; ils constituent en quelque sorte la cerise sur le gâteau !

Je sais très bien que ce sport magnifique de nature comporte des risques (je connais des amis qui se font fait mal, voire très mal, en pratiquant l'activité) : chacun fixe son curseur de sécurité où il choisit de le faire (modèle de voile, type de vols, engagement...).
Personnellement, au vu de ma faible pratique, je prends de grandes marges de sécurité : je ne décolle que si je le sens vraiment et je suis prêt à renoncer à voler sans aucun souci ; je vais me poser si je sens les conditions se dégrader en vol et cela ne me dérange pas d'écourter, inutilement parfois, un vol...
Je sais tout à fait que le risque zéro n'existe pas, mais je prends de grandes marges de sécurité, ce qui ne veut pas dire qu'il ne m'arrivera jamais rien...
Je vole avec une Ultralite d'Ozone (ce n'est pas tout à fait une voile destinée aux vols de distance n'est-ce-pas (!), mais elle est adaptée à ma pratique) ; il est possible que j'achète prochainement une Spantik, mais ce n'est pas pour autant que je partirai en vol de distance avec elle !

Le cross n'est pas l'objectif ultime et incontournable d'un pilote, comme de savoir descendre un couloir à 40° à skis n'est pas l'objectif de chaque skieur !

Le parapente permet de multiples types de pratiques ; chacun choisit celle qui lui convient en fonction de ses compétences et de ses motivations.
Il n'y aucune "norme" pour savoir si on a "réussi" ou non sa vie de parapentiste.  :pouce:

Désolé pour ce message un peu long.

 :trinq:

Marc
jeff:
Marc tu es vraiment un "sage".  ;)

Personne ne t'oblige à crosser.... certes.

Mais les jeunes (et moins jeunes) sont poussés par l'effet de groupe comme dans tous les autres domaines de notre vie quotidienne, la multiplication des applis comme strava pour la course à pied et le vélo poussent en ce sens avec un certain succès qui n'est pas dû au hasard.

Marc je suis inquiet, petit à petit ma pratique se rapproche de la tienne, je deviens vieux tu crois ? :sors:

Chris224:
Citation de: julienF le 10 Mai 2016 - 21:36:14

...
Je fais un bref parallèle avec le ski de randonnée. Bon tu peux aimer engager la viande, faire du couloir à 50°, des descentes en poudre en face nord dans des pentes à 40°. Beaucoup de gens sont persuadés de maitriser (gros niveau à ski, connaissance nivologique...). Finalement on les retrouve un jour ou l'autre dans la rubrique nécro. Une caillasse caché par la poudre en pente raide, une plaque sournoise.
L'autre jour un pote me disait : moi je dépasse plus le 30° en poudre (on dit que le seuil de 30° est crucial pour le déclenchement des plaques).
C'est finalement sage, même si l'adrénaline n'est peut être pas au top.
...


Le parallèle avec le ski de rando est intéressant, mais je ne vois pas les choses comme toi.
Je connais plein de randonneurs qui ne font jamais de couloir et qui sont très heureux dans leur pratique. Pour beaucoup, le plaisir de se balader en montagne, de skier hors des foules des stations est largement suffisant.

Il me semble qu'en parapente aussi, comme en témoigne Marc, il y a largement moyen de se faire plaisir sans jouer les casse-cou. D'ailleurs on rencontre pas mal de pilotes ayant une longue pratique derrière eux sans accident majeur. Ça ne peut pas être juste de la chance.
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