dangerosité des sites
<< < (17/25) > >>
samepate:
 karma+ FK

J'ai essayé plusieurs fois d'expliquer à Wowo et d'autres les statistiques des grands nombres mais j'en suis venu à la conclusion que cerains ne veulent pas comprendre, comme si le cerveau se mettait en mode sécurité car la vérité leur fait trop peur... J'en connais même qui, après une grosse frayeur, sont passés d'une vision "je contrôle tout rien ne peut m'arriver" à une vision "si je continue le parapente je suis sûr de me tuer" et qui ont arrêté de voler. Dommage car dans les deux cas ils avaient une vision erronée de l'activité.

Samy
wowo:
(@) Flying-Koala salut,

Tu décrit assez bien ma philosophie de vol même si tu forcis (beaucoup) le trait pour donner du relief à tes dires. Je le fais souvent aussi, alors c'est de bonne guerre.
Seulement tu auras je pense, du mal à trouver sur le fofo un post de ma part ou j'affirmerais que le zéro accident est possible en parapente.

Non, mon souhait se limite à plus de sécurité et moins d'accidents de tout type et surtout de grave voire fatal.

Ton paragraphe de fin de post me semble une belle conclusion que je reprends volontier tellement elle illustre mon idée de notre pratique :

Citation de: Flying Koala le 23 Septembre 2017 - 06:07:59

[...]
PS: Sur le fond, je suis d'accord avec toi. Le seul moyen de faire baisser l'accidentologie est de nous responsabiliser sur chaque incident/accident. Mais même si nous y arrivions parfaitement, elle ne disparaîtra pas, elle tendra juste asymptotiquement vers notre niveau d'engagement.


Car si déjà notre accidentalité ne reflétait que notre niveau d'engagement et que ce dernier soient en phase avec les ambitions sportives réelles des pratiquants et que ces ambitions elles-mêmes soient réfléchis "raisonnablement" en rapport aux niveaux réels de ces mêmes pratiquants. Alors déjà l'accidentalité dans notre activité serait bien moins dramatique.

Mais le constat que je ne peux m’empêcher de faire tous les jours ou je vais voler sur des décos fréquentés voire seulement en compagnie d'autres pilotes, c'est que ; Nombre de pilote font preuve d'un engagement qui n'est nullement en rapport avec leurs ambitions sportives puisque ils revendiquent bien de n'être des pilotes-loisirs sans aucune ambitions particulières si ce n'est de prendre du plaisir à voler. Mais surtout je les vois décoller/voler voire atterir dans des conditions voire de "manière", avec un engagement qui n'est nullement en rapport avec leur niveau réel de compétences pilote.

En fait, cela me donne l'impression que leur engagement est virtuel, comme dans un jeu électronique ou perdre une vie n'est pas grave car on en a plusieurs et que même si le réservoir de vie est consommé, il suffit de faire un reset pour recommencer.
Comme si leur engagement ne les engageait pas vraiment, comme si finalement les dangers n'étaient que virtuels.
C'est cela qui me laisse penser et répéter qu'il existe dans notre pratique une forme d'aveuglement, de déni, de manque d’objectivité voire de conscience (retenez l'expression qui vous convient) des dangers potentiels que notre activité recèle, de combien ces dangers peuvent êtres augmentés du fait d'éléments en sus (aérologie, fréquentation, émulation, fatigue, etc.) Mais aussi du fait d'un manque d'objectivité (ou autre terme au choix) sur leur niveau réel de compétence pilote.

Alors non, je ne crois pas à une possible pratique du Vol-Libre sans aucun risque d'accident à moins de le pratiquer que sous simulateur et là encore, il sera sans doute possible que l'un ou l'autre "pilote" se blesse en s'installant dedans ou en le quittant. Mais j'ai espoir que l'accidentalité actuelle n'est pas une fatalité.

(@) Samepate, peut-être que tu explique mal les statistiques des grands nombres à moi et d'autres puisque on n'arrive pas à comprendre. Peut-être aussi que moi et d'autres on ne veut tout simplement pas accepter que la sécurité se réduise à de simples statistiques.
Ou peut-être le déni n'est-il pas là où tu souhaite le voir car cela remettrait en question ta propre philosophie de vol. Que finalement il t'es peut-être confortable de penser que ; "puisque je ne contrôle rien pas grand chose, il n'y a pas besoin de m'inquiéter quant à ce que je pourrai y changer" rassuré par la vision ; "Il m'est déjà arrivé des sketch que je n'avais pas vu venir mais qui finalement ne m'ont pas tué, alors...".

Bref, chacun se rassure comme il peut. Pour ma part, j'ai encore le souvenir des copains qui ont commencé il y a presque vingt ans avec moi et qui durant une bonne partie de la 1ère décennie se moquaient (gentiment) de moi, de mes analyses "prudentes" des situations et plans de vol voire de mes renoncements. Cela fait longtemps qu'ils ne se moquent plus... sans compter que plus d'une fois chacun d'eux a eu l'occasion de pleurer sur sa décision de voler, le choix de ses options et les semaines d'abstention qui ont suivi...

Tu pense que je me rassure sur mes peurs de pilote en pensant que les autres sont inconscient. Il me semble que nombreux sont ceux qui tentent de se rassurer sur leurs peurs bien plus profonde d'humain en voulant se persuader que les autres sont des couards...

Toi même Samepate, tu as déjà eu droit à quelques jokers grillés et je souhaite évidemment que tu ne te retrouve jamais dans un mauvais jeu sans aucun joker pour te sauver les miches. Mais, et tu devrais en être persuadé en tant que statisticien avéré ; "Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse" (dicton du XIII siécle, toujours vrai)
dilmo:
Citation de: Flying Koala le 23 Septembre 2017 - 06:07:59

Bonjour Wowo,

Dans ta volonté pédagogique de nous expliquer qu'il ne tient qu'à nous de voler en sécurité, il me semble que tu fais abstraction d'une notion pourtant essentielle dans les sports nature : l'engagement.

[...]



Bien d'accord. C'est ce que j'expliquais dans un vieux post. J'utilisais le mot de "pari".

On fait tous un pari sur l'aérologie -en fonction de ses connaissances et de son analyse- avant de décoller ou lors d'un vol en territoire plus ou moins connu.

Notre pensée est conditionnée comme suit: "Je parie que les conditions que je vais rencontrer vont être conformes à ce que j'attends, à ce que j'ai pu déterminer."

Cela est d'autant plus vrai quand on est seul sur un site. Mais quelques soient les circonstances, nous faisons tous un pari: nous engageons nos doutes et nos certitudes dans l'espoir que nous allons gagner notre vol.
Être sûr à 100% de ce que l'on va rencontrer, c'est au mieux un doux fantasme, au pire d'une prétention absolue. Nous faisons tous un "mix" entre doutes et certitudes. Et quand tu as plus de doutes que de certitudes, mieux vaut s'abstenir.

Après la part de ce mix est variable selon les pilotes car l'engagement n'est pas le même pour tous: certains en dépit d'une analyse qui les mettrai dans le rouge font tout "simplement" et en pleine conscience le pari de s'en sortir vivant. Dans ce cas, c'est leur vie qu'ils mettent en jeu clairement. Ce peut-être le cas pour certains pilotes à fort niveau d'engagement (exploits/performances, compét, très haute montagne etc). Faudrait demander à Zeb et Claire ce qu'ils pensent rétrospectivement de leur envol de l'Everest en Bi. A mon avis ils doivent penser que c'était complètement dingue ce qu'ils ont fait mais ils ne regrettent pas pour autant de l'avoir fait.

Mais bon, va expliquer ça à quelques pinailleurs et allergiques au mot "doute" qui vont tout te décortiquer et te dire qu'au final t'as tout faux.





wowo:
Citation de: dilmo le 23 Septembre 2017 - 12:03:00

[...]
Notre pensée est conditionnée comme suit: "Je parie que les conditions que je vais rencontrer vont être conformes à ce que j'attends, à ce que j'ai pu déterminer."

[...] certains en dépit d'une analyse qui les mettrai dans le rouge font tout "simplement" et en pleine conscience le pari de s'en sortir vivant. Dans ce cas, c'est leur vie qu'ils mettent en jeu clairement.[...]


(@) Dilmo, salut,

Totalement en accord avec ta 1ère phrase citée. C'est bien ainsi que j'agis pour mon propre compte. Par contre comment justifier le raisonnement que tu décris dans ta 2ème phrase citée et qui existe évidemment.
Tu cite le vol en biplace depuis l'Everest de Claire et Zébulon, c'était un exploit ou l'acceptation d'un risque majeur est évident et nécessaire pour le réaliser (comme déjà dans le "simple" fait d'ambitionner l'escalade du Mont Everest)
Pour autant est le lot commun de la grande majorité des parapentistes de voler dans l'ambition de réaliser un "exploit" ?
Ce serait quand même très inquiétant sur la psychologie voire simplement l'intelligence du parapentiste lambda, non ?

Tu le dis toi même et fort à propos ;

Citation de: dilmo le 23 Septembre 2017 - 12:03:00

[...]
Être sûr à 100% de ce que l'on va rencontrer, c'est au mieux un doux fantasme, au pire d'une prétention absolue. Nous faisons tous un "mix" entre doutes et certitudes. Et quand tu as plus de doutes que de certitudes, mieux vaut s'abstenir.
[...]


Alors même si il est parfaitement normal et compréhensible que ce "mix" diffère suivant les personnalités des pilotes, il me parait quand même impossible d'imaginer que la plupart des pilotes blessés, grièvement blessés voire décédés cette années ont choisi délibérément de risquer leur vie pour un vol. S'ils avaient vraiment imaginé avant ou pendant leur vol qu'ils étaient volontairement en train de risquer leur intégrité physique, il me semble, qu'ils se seraient abstenus et à minima auraient tenté d’écourter leur vol pour un retour sain et sauf au sol avec la possibilité de revoler le lendemain, non ?

Il me semble que le plus beau vol sera toujours celui à venir et certainement pas, le dernier de fait.
samepate:
Citation de: wowo le 23 Septembre 2017 - 11:28:12

[...]

; "Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse" (dicton du XIII siécle, toujours vrai)


"Wowo parle beaucoup trop." (Toujours vrai aussi)
Navigation
Index des messages
Page suivante
Page précédente