dangerosité des sites
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wowo:
Citation de: laurentgedm le 18 Septembre 2017 - 11:28:49

Citation de: wowo le 18 Septembre 2017 - 10:47:40

un incident de vol est un accident qui a loupé.

Eh oh, faudrait peut-être voir à pas exagérer avec les grandes maximes dramatisantes hein!
Il faut savoir raison garder, monsieur le prof de morale!  :prof:


Si le sujet était différent, cela me paraitrait amusant que tu trouve ma maxime "dramatisante" et grande de surcroit. J'avais hésité avec ; "un accident est un incident de vol qui a réussi" mais là, je la trouvais vraiment par trop sarcastique voire irrespectueux pour ceux qui...

Alors toi Laurent tu pense aussi qu'un incident de vol et j'y inclus les incident de décollage ( :pouce:  Christian-Luc), n'est pas en soi une situation potentiellement apte à dégénérer en accident ?

Prenons pour exemple la liste à Archaleon, présentés tels quels les incidents N° 1 -2 et 3 ne semble pas mérités le qualificatif de presque-accident puisque l'accent est mis en fin de phrase à chaque fois sur le coté mineur de la perturbation engendrée. Alors que les N° 4 et surtout 5 laissent quand même bien sous-entendre que la sortie du domaine de vol était réelle même si à des degrés différents.

Posons nous la question, qu'a t-il (heureusement) manqué pour que la N°5 ne se termine en accident (moins de gaz sous la sellette et/ou un relief trop près), et de même qu'a t-il manqué à la N°4 pour qu'elle ne soit pas un N°5 (un chouia de manque de pilotage et/ou sur-pilotage ?) ou même un accident (sol et/ou relief trop près) ?
Et en toute honnêteté, peut-on être certain que les cas de figure N°1 - 2 et 3 ne risquaient en rien de se transformer en N°4 voire 5 ?

Il me semble que nier que les plus petites causes peuvent amener les plus grandes conséquences n'est pas de nature à améliorer la conscience collective et individuelle des risques potentiel de notre activité.

Dans ma conception de voler, ce n'est pas de faire de l'alarmisme mais seulement de sensibiliser autant que se peut sur l'idée que toute situation qui nous échappe "un peu" peut et pas forcément pour grand chose, nous échapper bien plus voire totalement.
Que donc même les événements anormaux qui peuvent paraître anodin en première lecture (par exemple les N° 2 & 3 et plus encore N°1 d'Archaléon) devraient systématiquement nous amener à réfléchir sur le pourquoi du comment et sur le comment on aurait pu s'en prémunir (placement, pilotage, choix et décisions, etc.)

C'est le principe de la pyramide de l'accidentalité ci-après (source ; Rock the Outdoor)



Et pour en revenir sur le sujet même du fil, la technicité d'un site et ses exigences faites au pilote ne devient un danger que si le pilote n'en a pas conscience et/ou n'en tienne pas compte dans les choix et décisions qu'il prend.

C'est d'ailleurs dans l'absolu, la même pour l'aérologie, la voile, la sellette, le plan de vol, etc.)

Ce ne sont pas les sites qui crée le danger, tout au plus ils présentent des risques (j'insiste pour éviter toute ambiguité, il y a bien des sites plus "risqué" que d'autres) Le danger ce sont les pilotes qui le créent à partir des risques potentiel de la situation voire depuis les risques qu'ils créent de toutes pièces. Par exemple ; en poursuivant un vol alors que la fatigue devient sensible pour réussir un vol "magnifique", peut on dans un tel cas vraiment parler de la dangerosité du site si le pilote se loupe à l'arrivée ?

Et du coup, je trouve que l'approche de Justinbieber est mature et sensée.
choucas:
Salut

Mon avis c'est qu'il y a effectivement des technicités différentes d'un atterrissage à l'autre. Ou même d'un vol à l'autre.
Mais restons sur l'atterrissage et quelques généralités

Petit terrain technique = grosse concentration --> Et donc en général approche construite et posé précis... En général.
Grand terrain dégagé = approche relax --> Et donc on observe un manque de construction et moins de précision au posé. Et pas forcément parce que le pilote a un petit niveau.

Certains terrains par leur petite taille ou leur côté verrouillés effraient à juste titre des "jeunes pilotes". Personne ne veut, par manque de précision, finir dans un arbre, une ligne ou un jardin. Alors avec raison, ils choisissent des grands terrains dégagés.

Ce qui est dommage, c'est que comme c'est grand et dégagé, ils arrêtent de chercher à progresser et à travailler la construction des approches, la précision des posés, la qualité des arrondis.
Mais il y a pire que ça. Le problème des grands terrains faciles c'est qu'ils sont souvent très fréquentés. Et des pilotes qui n'ont pas une construction propre peuvent vite devenir dangereux pour les autres. On voit trop souvent :
 - Des pilotes qui ne respectent pas le sens de posé
 - Des pilotes qui remontent la vent arrière
 - Des pilotes qui font une approche en PTS alors que la PTU est demandé (pour cause de fréquentation)
 - Des pilotes qui ne regardent QUE sur leur trajectoire idéale et en oublient les autres
 - ...

Bref je pense que beaucoup trop de pilotes s'estiment trop vite autonomes. Sans pour autant aller dans une école, il faut oser exiger un minimum de construction, de précision et de prudence avant de s'estimer autonome sur un grand terrain. Il faut oser analyser ses approches et les critiquer l'une après l'autre jusqu'à atteindre la perfection. Jusqu'à ce que la construction mentale de l'approche se fasse d'elle même dans la tête.

Bons vols
A+
L
laurentgedm:
Citation de: wowo le 18 Septembre 2017 - 14:40:16


Alors toi Laurent tu pense aussi qu'un incident de vol et j'y inclus les incident de décollage ( :pouce:  Christian-Luc), n'est pas en soi une situation potentiellement apte à dégénérer en accident ?



Ma réponse est simple et peu précise: ça dépend du pilote.

Pour un débutant à son 2è vol, une asym 50% qui se finit bien à 50 m/sol pourrait être "un accident qui a raté" car il y a certainement un gros facteur chance dans le fait de ne pas avoir impacté.

Pour un bon pilote qui a bien évalué ses marges, la même asym à 50m/sol peut être considérée comme un incident, une faute d'inattention compensée par la marge prise et totalement maîtrisée par le pilotage adéquat. Un "non-événement" qui ne fait même pas accélérer le rythme cardiaque parce qu'on reste dans la zone de maîtrise (j'ai pas dit zone de confort hein... mais de maîtrise).

... et puis il y a tous les autres cas. Mon avis perso à moi: une grosse partie de l'accidentologie est due à un engagement disproportionné par rapport au niveau de maîtrise de l'aéronef.
Si les conditions sont "fortes" pour lui, un pilote devrait pouvoir, à tout moment de son vol, décider de fermer volontairement son aile en toute confiance. Si ce n'est pas le cas, c'est soit qu'il a des marges trop faibles, soit qu'il n'est pas sûr de pouvoir remettre son parapente vol état de vol rapidement sans dégâts (ce qui revient un peu au même). Et donc, ce pilote n'a rien à faire dans ces conditions à cet endroit!
Seulement, comme la plupart du temps ça passe, on préfère compter sur le fait que cette fermeture n'arrivera pas. Ou qu'on arrivera bien à s'en sortir si elle arrive, comme toutes les fois précédentes.

La plupart des pilotes estiment qu'ils préfèrent subir une situation de sortie du domaine de vol plutôt que de la provoquer. Donc compter sur la chance plutôt que sur la maîtrise technique et la connaissance de ses propres capacités.

Et le titre du topic me semble complètement aberrant ainsi que la proposition de "classer" les sites de vol. Hors obstacles vicieux (type câbles, etc), un site en soi n'est jamais dangereux, c'est les pilotes (ou conducteurs) qui y volent qui le sont pour eux-mêmes ou pour les autres, dans certaines conditions.
Par exemple on parle de st-hil, eh bien certains jours St-Hil est super adapté aux débutants, ça y vole les mains dans les poches; d'autres jours c'est fort et réservé aux experts --> ces jours-là St-Hil est dangereux pour le débutant qui se croit un expert, pour l'expert qui commet une erreur de débutant, etc. C'est pas la faute au site...

Il faudrait que le topic se nomme "dangerosité des pilotes".
choucas:
Citation de: laurentgedm le 18 Septembre 2017 - 11:28:49

Citation de: wowo le 18 Septembre 2017 - 10:47:40

un incident de vol est un accident qui a loupé.


Eh oh, faudrait peut-être voir à pas exagérer avec les grandes maximes dramatisantes hein!

Il faut savoir raison garder, monsieur le prof de morale!  :prof:


Je pense que wowo a raison.
Si tu prends deux pilotes au décollage qui tombent tout deux en avant. L'un tombe légèrement de biais et se "pète" la clavicule et l'autre tombe bien de face, fait une culbute et se relève... Tu vas aller voir le premier et lui dire : "pas de bol. A peu de choses près c'était un incident de vol" ?

Toute la difficulté de la CTS est d'essayer de trouver des causes indépendamment des concéquences

A+
L
laurentgedm:
Citation de: choucas le 18 Septembre 2017 - 14:59:20

Si tu prends deux pilotes au décollage qui tombent tout deux en avant. L'un tombe légèrement de biais et se "pète" la clavicule et l'autre tombe bien de face, fait une culbute et se relève... Tu vas aller voir le premier et lui dire : "pas de bol. A peu de choses près c'était un incident de vol" ?


Si c'est au décollage, c'est pas un incident de vol...
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