bilan accidentalité des moniteurs
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poupet vol libre:
Citation de: Flying'enclume le 09 Octobre 2023 - 11:26:24

merci de vos retours stimulants  :pouce:

Bien sûr, le fort volume de vol des moniteurs les sur-expose aux accidents.
… mais ce n’est pas le seul facteur responsable de leur sur-mortalité.
Le risque d’accident dépend de pleins d’autres facteurs (type de pratique, type de voile, âge…)

Un exemple pour vous en convaincre  : les acrobates ont un volume de vol moyen encore supérieur aux moniteurs (autour de 200h/an).
Pourtant, il n’y a quasiment jamais d’accidents mortels en acro.
Pourquoi? Probablement parce que les acrobates sont en moyenne plus jeunes, ont 2 secours, pratiquent dans un box, de façon très collective…
Bref, rien à voir avec la pratique majoritairement cross montagne solitaire de nos moniteurs décédés.

Je le redis autrement : le risque d’accident n’est pas juste strictement proportionnel au nombre d’heures volées.
Si on s’arrêtait à ce facteur là, la seule prévention possible des accidents serait de réduire le volume de vol…
Idéalement à 0 pour éviter tout accident ;-)…
Evidemment, c’est une impasse qui n’a pas de sens!


Le but de la video c’est de faire discuter et réfléchir aux autres facteurs (type de voile, type de pratique, sentiment de confiance…)


je rajouterai meme une note, a la question vous vous senter plus a risque, moins a risque , a risque égal, je connais des pilotes d'accro qui repondent : plus a risque
gof38:
Citation de: Flying'enclume le 09 Octobre 2023 - 11:26:24


Le but de la video c’est de faire discuter et réfléchir aux autres facteurs (type de voile, type de pratique, sentiment de confiance…)

Je crois qu'il serait aussi assez intéressant de connaitre le type de vol dans lequel le pilote s'est engagé, depuis combien de temps il volait avant l'accident, sa durée moyenne par vol...

Est-ce qu'on peut considérer que 2 pilotes ont la même expérience si un fait 50 vols d'une heure et l'autre 5 vols de 10h dans son année?
Est-ce qu'on arrive à conserver le bon niveau de concentration après 3h, 5h, 7h, ou plus? Par rapport par exemple à ton acrobate qui ne va faire que des runs de maxi 30min?

La zone de vol aussi peut-être. Un coin bien rocailleux comme St André pardonne certainement moins qu'une belle forêt bien touffue en cas de retour au sol.
Willitou:
Je ne suis pas certain que se focaliser sur les décès est la bonne variable. Un décès est un accident qui a réussi.

Par ailleurs l'échantillon est trop faible pour dépasser l'analyse descriptive de base.

Hier je discutais avec un pilote qui avait changé de matériel. Il a fait une autorotation qui s'est finie dans les arbres les pieds à 50 cm du sol.

A quelques mètres d'un parking. Quelle chance. Il s'est loupé.

J'ai eu vent aussi d'un énorme vrac d'un moniteur qui n'avait pas emporté de secours et qui a pu in extremis remettre sa voile en vol ; pilote aussi expérimenté en cross qu'en voltige.

Il estime que sans son expérience des vracs contrôlés en voltige c'était cuit.

Ensuite les données sont incomplètes, il manque un paquet de variables qui pourraient influencer l'accident.

Par exemple les moniteurs volent dans des conditions plus fortes, fatigués les jours de repos ou un indice résumant la météo du jour.

Si la FFVL veut progresser, chaque gros accident devrait faire l'objet d'un questionnaire plus fin et les résultats mériteraient une analyse de type régression logistique pour prendre en compte les interactions ou des variables de type offset (temps de pratique par exemple).

L'analyse descriptive simple montre ses limites (et frôle le café du commerce pour certains commentateurs).





 
Fuser:
Citation de: cuiv le 09 Octobre 2023 - 01:30:32

De ce que j'ai vu dans la vidéo, les moniteurs on 2.6x plus de risques de se tuer que la moyenne des pilotes.

Cependant, de ce que j'ai vu ils volent 3.7x plus d'heures (189/an vs 51/an pour la moyenne).

Si on regarde la mortalité par heure de vol la tendance est opposée.

Mais en même temps il est possible qu'ils aient plus d'heures de vol parce qu'ils sont plus confiants et se permettent de voler dans des conditions plus fumeuses que le pilote lambda.

Sur la question perfide de la FFVL, les réponses semblent ne pas réfléchir au volume total de vol, mais penser de manière absolue "je sais gérer les vracs, je peux mieux analyser les conditions météo, etc. J'ai donc moins de risque de m'accidenter" sans vraiment considérer son volume de vol par rapport aux autres. Il serait intéressant d'avoir cette question modifiée pour avoir une donnée temporelle "sur une saison complète, pensez vous que votre probabilité d'avoir un accident est supérieure , inférieure, ou égale à la moyenne des pilotes?", ce qui force à réfléchir au volume de vol.




Justement, cette population, volant plus souvent en fréquence, et plus souvent dans des conditions difficiles, devrait se considérer plus à risque.
D'après le graphe, seule une petite partie se considère plus à risque. Il reste encore une grande partie qui s'estime moins à risque.
Or, l'excès de confiance a toujours été un facteur défavorable dans les accidents.
plumocum:
Citation de: Fuser le 09 Octobre 2023 - 13:03:51


Or, l'excès de confiance a toujours été un facteur défavorable dans les accidents.

Ce que certains mettent sur le compte de la sur confiance est peut-être simplement de la banalisation. Rayer les falaises avec sa plume peut être fait des centaines de fois, il suffira d'une seule...
Pareil pour la banalisation du vol sous le vent. C'est une des évolutions de pilotage les plus marquantes que j'ai pu observer. Avec l'expérience les démons se font détails, et pourtant. S'en est à tel point que je vois maintenant cette pratique (comme celle de poncer le caillou) se banaliser même chez des gens de peu de pratique.
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