2 élèves s'accrochent et chutent de 15 m
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Derob:
Tout d'abord, tous mes voeux de bons rétablissements aux deux accidentés.

Premier point sur la notion de commandant de bord.
Etre commandant de bord, il me semble que ça s'apprend aussi, et comme tout apprentissage, il doit être progressif. Ca ne me semble pas réaliste que quelqu'un qui fait le 2eme ou 3eme vol de sa vie sache réagir correctement en situation de gros stress avec peu de marge de manoeuvre possible. [Je vole depuis peu et je me souviens encore combien il est difficile de prévoir la place que va prendre un virage, ou être surpris par la vitesse de rapprochement en cas de route convergente (70km/h) sans compter que le sol se rapproche, les obstacles se multiplient et que la vitesse perçue augmente.] Il me semble d'ailleurs que lors des premiers vols, les moniteurs essaient d'apporter de la sérénité. Et il y en a besoin. Impossible de décoller et voler proprement si on est tendu comme un string ; il n'y a qu'à regarder le décollage qui suit un déco raté pour s'en convaincre.
J'ai exercé une fois mon rôle de commandant de bord en ne suivant pas les instructions données par mon moniteur. Je devais traverser un vallée pour me placer au dessus d'une petite butte pour voir si ça tient un peu. Erreur de paralaxe, le moniteur me demande de tourner alors que je suis en plein en milieu de vallée (verrou). Je décide de continuer. Le moniteur insiste ; je bouge les jambes pour montrer que je l'entends mais je continue. Il insiste à nouveau ; je lui obéis (la brise n'était pas très forte, donc pas de danger dû au verrou). Bilan : pas d'ascendance et je vais poser tranquillou. J'en étais environ à mon 30ème vol.

En lisant ce fil, je me dis que ça pourrait être un exercice fait en école après que la notion de commandant de bord ait été abordé oralement.
1. Donner un plan de vol au déco du type : quand on survole la cabane/peuplier/etc. on prend le cap de X (avec changement de cap bien visible)
2. Pendant le vol, le moniteur se "trompe" exprès, en demandant de tourner bien avant que la cabane/peuplier/etc. ne soit atteinte (en conditions de sécurité bien sûr).
3. Déroulement normal de la suite du vol, et débriefing à l’atterrissage pour expliquer que c'était un exercice et une couche à nouveau sur la notion de commandant de bord.

C'est une idée, comme ça, avec apprentissage en sécurité. Ne voyant pas défiler des dizaines d'élèves tous les ans, je ne sais pas si c'est une bonne idée de leur apprendre à "désobéir" au moniteur.

Deuxième point : que faire si on se retrouve à deux ou plus en entrée de terrain ?
En école, on apprend qu'il faut s'étager par exemple en faisant les oreilles si on est à la même hauteur. Cela suppose de s'y prendre un peu tôt. Parfois, et c'est le cas ici, on se retrouve quasiment en entrée de terrain, c'est à dire bas, à 2. Ca m'est arrivé une fois (vers le 40ème vol) : j'ai quitté la face ouest parce qu'il était temps vu ma hauteur et j'ai rejoint l'aterro sans aller jusqu'à la zone classique de perte d'altitude qui se trouve de l'autre côté du terrain d'aterrissage. J'avais quand même un peu de marge donc quelques S s'imposait. Et là, un bi-place a déboulé, on s'est croisé mes pieds environ 2 mètres au dessus de sa voile. Honnêtement ça va très vite. Il venait de la zone de perte d'altitude, et il y a un petit bosquet à contourner. Je ne l'ai vraiment pas vu. Je ne sais pas si c'est à cause du bosquet ou simplement parce que j'étais concentré sur mon point d'arrivée et les obstacles immédiats qui m'entourraient. Et là, je n'ai pas su quoi faire. On était environ à 15m du sol à hauteur d'arbre donc. D'ailleurs, j'étais en radio avec mon moniteur qui m'a dit de le suivre ; il me voyait derrière lui (erreur de paralaxe à nouveau) alors que j'étais devant. Tout s'est bien fini et on a débriefé avec le bi, très sympa, pas stressé ni sa passagère (un gros niveau, je pense). Il m'a dit que je l'avais un peu enfermé mais que ça s'etait bien fini. Je ne sais pas quelle trajectoire j'ai eu, ni la sienne. Je me souviens simplement m'être concentré pour poser sur la droite du terrain. Il me semble avoir posé avant lui, ce qui m'étonne.
Aujourd'hui, je me dis que j'aurais du faire un virage en tournant le dos au terrain ; il était plus bas, et ça lui laissait la place. On m'a toujours dit que ça ne se fait pas, et je suis resté sur cette consigne. Je ne sais pas si ça aurait été la bonne solution.
Bref, il me semble qu'il nous manque une règle de vol dans ce cas (qui serait également utilisée par les moniteurs guidant leurs élèves en approche). Par exemple, un virage dos au terrain pour l'aile la plus haute ? (si les obstacles le permettent)

Derob
choucas:
Salut
Y'a pas mal de trucs qui me font peur dans ce post.

 1. Voler c'est pas anodin :
Si on veut se balader sans responsabilités aucunes, autant se payer un baptême en avion autour du Mont Blanc !
Moi sur mon enseigne il est inscrit ECOLE de parapente. Donc c'est pour apprendre. J'hallucine qu'on me reprenne quand je dis que je prépare mes élèves à réfléchir par eux-mêmes dès le premier vol. C'est pourtant en prenant des décisions qu'on apprend. Le 100% radio c'est confortable pour l'élève, pour le moniteur, mais d'une part on apprend rien et d'autre part c'est tout aussi exposé au risque d'accrochage, de panne radio, faiblesse du moniteur qu'en prenant des initiatives.

 2. On ne vous a pas attendu pour chercher des solutions :
J'ai un peu l'impression que le risque d'accrochage en l'air et entre ou avec un élève se découvre aujourd'hui. On a pas attendu cet accident pour réfléchir sur le sujet. On (les moniteurs) est comme vous, des personnes responsables, avec familles, enfants, maisons et crédits. Notre objectif, c'est de faire notre travail bien et longtemps. des accidents il y en a et il y en aura encore. Ce sont des ACCIDENTS. On peut chercher les causes, faire en sorte que tout soit réuni (ou presque) pour que tout se passe bien, ... mais il faut accepter qu'il reste une part de risque que tout le monde essaye de minimiser. D'où le choix chez nous de responsabiliser l'élève. ce qui ne veut pas dire qu'il soit responsable, mais qu'avec cette responsabilisation, il y a UN moniteur qui réfléchis et UN élève. Ca fait deux c'est toujours mieux que UN !

Bon pour les autres points, je vais attendre les réactions, je pense que je vais me faire allumer par les représentants du risque zéro  :lol:

A+
L

Rowen:
Et Pourquoi pas un gros plastron Orange visible par les pilotes et les moniteurs pour tous les pilotes débutants ?
Jean-Nono:
Bonjour tous,

"Juste pour info", ici les débutants on un ruban (environ 1 m) orange ou jaune accroché sur la sellette, cela permet de les reconnaître et de les laisser voler tranquille.

Je ne dis que c'est ce qu'il faut faire, mais c'est une solution qui fonctionne bien. :-)

Jean-Nono
zewank:
Citation de: choucas le 20 Août 2014 - 19:38:17


Moi sur mon enseigne il est inscrit ECOLE de parapente. Donc c'est pour apprendre. J'hallucine qu'on me reprenne quand je dis que je prépare mes élèves à réfléchir par eux-mêmes dès le premier vol. C'est pourtant en prenant des décisions qu'on apprend. Le 100% radio c'est confortable pour l'élève, pour le moniteur, mais d'une part on apprend rien et d'autre part c'est tout aussi exposé au risque d'accrochage, de panne radio, faiblesse du moniteur qu'en prenant des initiatives.


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