Il y a dans le métro parisien des tapis roulants rapides qui raccourcissent les temps de parcours de très longs couloirs, notamment à Châtelet et à Montparnasse.
J'en ai aussi pris un une fois à Schipol (pour les ignorants en géographie, c'est l'aéroport d'Amsterdam).
Je suggère donc à ceux qui élucubrent (comme le chanteur Antoine) sans vergogne de faire l'expérience sur un tel tapis.
1 - comme un sac de charbon.
On a une vitesse nulle dans le référentiel du tapis, donc une énergie cinétique nulle, mais on observe qu'on se déplace par rapport au couloir à la vitesse du tapis, donc qu'on a par rapport au couloir une énergie cinétique. En arrivant au bout, on passe au référentiel du couloir avec la vitesse du tapis, donc avec une énergie cinétique non nulle, et on se casse la gueule si on n'amortit pas ce différentiel d'énergie cinétique en entamant une marche à la vitesse du tapis.
2 - en marchant.
On a la vitesse d'un piéton et on voit le couloir défiler très vite, comme si on courait, ce qui produit une énergie cinétique bien plus importante que dans le cas 1. En arrivant au bout du tapis, il va falloir accélérer velu pour ne pas se casser la gueule, donc on ralentit avant le bout du tapis pour pouvoir accélérer en le quittant.
Ce petit exposé devrait convaincre les "coureurs en salle" que si le tapis s'arrête brutalement on se mange le mur.
Le tapis est plus léger que le coureur, il a moins d'inertie et il s'arrête plus vite (j'aime bien cet oxymore). Le coureur doit donc amortir son énergie cinétique / tapis en passant au référentiel /
couloir salle.
La course se résumant à une succession de bonds, il serait illusoire d'imaginer que si le tapis s'arrête pendant que le coureur est en l'air le dit coureur n'aura pas d'énergie cinétique.
Un bon documentaire animalier sur les guépards devrait convaincre les plus réfractaires.
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D'autre part, j'ai souri de la blague du chasseur d'ours. Le triangle parcouru ne peut être que sphérique, donc on est à un pôle. Comme il n'y a pas d'ours en Antarctique, on est donc au pôle nord et l'ours est blanc.
Elémentaire Pr Shadoko.
La géométrie sphérique n'est pas enseignée au lycée mais elle est indispensable pour approcher l'astrophysique, ce qui passe largement au-dessus de la plupart des gens.
Pourtant, la Terre étant sphérique, on ne peut pas représenter des cartes fidèles sur du papier, on utilise alors le plus souvent la projection Lambert et il faut tenir compte des approximations quand on veut de la précision, par exemple dans l'artillerie.
On ne s'étonnera pas que l'Ecole Polytechnique ait été destinée au départ à former des officiers d'artillerie.
Quant à la géométrie descriptive, imaginée par Gaspard Monge au début du 19e siècle, elle n'est plus enseignée du tout.
Pourtant, quand j'étais en prépa, nous nous faisions un monstre plaisir un vendredi matin sur deux (l'autre étant destiné au calcul numérique) en passant 4h à chiader une épure pour transcrire en 2D sur le papier des figures géométriques en 3D. Je me rappelle l'intersection d'un paraboloïde avec une sphère, c'était vraiment chouette de construire chaque point de la courbe, en fait des deux courbes : l'une en projection horizontale et l'autre en projection frontale.
Cette géométrie conférait à ceux qui la pratiquaient une excellente vue dans l'espace et des références spatiales de tout premier ordre.
Personne n'aurait eu l'idée absurde de se lancer dans des calculs et à l'époque il n'y avait ni ordinateurs ni calculettes, on travaillait à la table de logs pour la précision, à la règle à calcul pour les calculs moins précis en physique (à cause des incertitudes).
S'il y a des amateurs, j'ai encore mes deux règles à calcul (la petite de 20cm avec fonctions de base et la grande de 40cm avec plus de fonctions), et mes deux tables de logs, la jaune et la rouge (Bouvard et Ratinet). Cela date de 1965 et c'est en parfait état.
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Le parapente est un engin souple qui se déforme facilement dans le milieu plus ou moins turbulent de l'air dans lequel il vole. La description de ses divers mouvements, que nous appelons "mécavol", ne peut être qu'un ensemble d'approximations en se plaçant dans une masse d'air laminaire, ce qui est rarement le cas, surtout en montagne. On considère aussi les thermiques comme des colonnes cylindriques montant à vitesse plus ou moins constante, en sachant bien que cela monte plus vite le long de l'axe central, donc qu'il vaut mieux les noyauter. Le problème se complique quand les thermiques sont couchés par le vent mais les bons pilotes sentent bien cela à défaut de pouvoir le modéliser sur le papier pour l'éducation des foules ignorantes.
C'est encore plus compliqué quand on bute sur un thermique puissant, là le vrac montre les dents si on ne "sent" pas le phénomène juste avant de le rencontrer, et même quand on l'a flairé on n'est pas à l'abri d'une amorce de vrac, qu'il faudra gérer.
La "souplesse" du tissu confère quand même au parapente un avantage par rapport à un aéronef presque rigide comme le delta : cela amortit les mouvements dus aux turbulences... avec une voile rigide, on se ferait secouer comme un dé dans un cornet mais on vole 3 fois plus vite avec un delta et l'énergie cinétique (l'inertie) lui permet de franchir plus facilement les pièges aérologiques.
Avec un avion de ligne, on sent encore les grosses turbulences mais les petites sont effacées, de même que le pétrolier est moins sensible à la houle que le voilier.
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La suite au prochain numéro.