Est-ce que le chasseur tient compte de l'avis du lièvre avant de lui tirer dessus ? Est-ce qu'il lui demande seulement ce qu'il en pense ?
J'avoue que l'utilisation de cet argument est assez croquignolesque de la part de quelqu'un qui ne voit aucun problème à la chasse dite "de subsistance"... Donc il y a des fois où il faudrait demander l'avis du lièvre, et des fois où on s'en tape?
Et du coup, l'avis du mouton, de la vache ou du lapin qui finissent dans ton assiette, on en fait quoi?
La compassion c'est seulement quand ça l'arrange, je trouve ça un peu facile. Il faudrait être capable d'assumer ses choix et ses actes que personne ne les a obligé à commettre.
Les critiques, c'est seulement que ça t'arrange... en l'occurrence, le chasseur assume son choix de donner lui-même la mort à l'animal qu'il consomme, il ne délègue pas cet acte.
Pour répondre à piment, il est tout à fait normal et naturel que dans la vie animale, certaines espèces chassent pour en manger d’autres.
Les lions mangent des gazelles, les loups mangent des chevreuils ou des sangliers, les requins mangent des poissons, les brochets mangent des carpes, les rapaces mangent de petits mammifères (lapins, mulots…) ou certains oiseaux, des oiseaux mangent des insectes ou des vers de terre, etc.
Cela correspond à de la régulation des espèces et ceci a lieu à des fins évidentes d’alimentation.
Cela correspond au fonctionnement de tous les écosystèmes... dont l'humain fait intégralement partie.
Cela a aussi été le cas pour les hommes jusqu’à ce qu’ils développent les méthodes d’élevage, ce qui signifie que la chasse n’est plus aujourd’hui indispensable à l’alimentation humaine comme cela a été le cas dans un lointain passé.
Qu'elle ne soit plus indispensable à sa subsistance (et encore, ça se discute) n'implique pas qu'elle soit devenue condamnable... chasser fait partie du comportement humain.
Et d’autre part on sait bien que la chasse n’a pas pour objectif la régulation des espèces.
Il suffit d’entendre le Président de la fédération nationale de chasse, Willy Schraen qui a déclaré à la radio ceci :
« On prend du plaisir dans l’acte de chasse. J’en ai rien à foutre de réguler ! »
Encore faut-il bien comprendre pourquoi il a dit cela...
Ce qu'exprime le président de la FNC, c'est qu'effectivement la régulation n'est pas la motivation première du chasseur, qui chasse d'abord par plaisir... et qui n'a aucun problème avec le fait de rentrer bredouille (ça fait partie de la chasse) si l'animal s'est montré plus malin que lui.
Le gros problème actuel, c'est que la charge de la régulation a été dévolue aux chasseurs (qui l'ont un peu voulu au départ, il ne faut pas se le cacher) et qu'en conséquence de l'explosion de certaines populations, la chasse se fait maintenant avec une obligation de résultat et dans certains coins de France, les battues pourraient s'apparenter à de l'abattage...
On peut comprendre alors que les chasseurs se lassent de devoir mettre la main au porte-monnaie pour indemniser les agriculteurs, d'être sous pression de divers organismes d'état pour atteindre les objectifs d'abattage et en même temps d'être systématiquement la cible de nervis usant des arguments les plus vils.
Il n'est vraiment pas anodin que des dizaines de milliers de pratiquants de la nature ressentent un certain stress mental, voire une certaine peur, à aller en forêt à cause des risques potentiels liés à la chasse.
Je parle des randonneurs, joggeurs, VTTistes, trailers, promeneurs, cueilleurs de champignons, etc.
Ce
sentiment de danger est relativement récent, on n'en parlait pas 15 ou 20 ans en arrière, alors même que la réalité des chiffres des accidents liés à la chasse montre clairement:
- que le risque est significativement faible, voire infime
- qu'il est en constante diminution depuis plus de 20 ans.
Donc si le sentiment ne correspond pas à la réalité, c'est qu'il est généré et entretenu par des intervenants qui y trouvent leur intérêt...
Conclusion: les non-chasseurs cesseront d'avoir peur quand il arrêteront de donner du crédit à ceux qui veulent la suppression de la chasse.
Même si les accidents liés à la chasse (légers, voire graves ou mortels) sont rares, ils existent bel et bien et impactent chaque année des non chasseurs.
C'est bien à cause de cet impact social de la chasse que la pratique de celle-ci, insuffisamment régulée, pose problème à beaucoup de nos concitoyens.
Des accidents provoqué par des voitures ou des cyclistes sur des tierces personnes sont bien moins rares et font peser une menace nettement plus élevée... Pourtant, personne ne se plaque au sol en entendant une sonnette de vélo, non?
Les détracteurs de la chasse voudraient justifier leur volonté de suppression de la chasse par un
sentiment qu'ils ont eux-mêmes provoqué!!!