Salut à tous,
Ça fait un moment que j'y pense, et je commence à être sérieusement décidé, je veux arrêter de fumer.
Pour ceux qui avaient suivi le sujet sur le cannabis, j'étais un ex fumeur régulier, et cela fait maintenant 3 semaine que je n'ai pas touché le moindre joins (pour ce dernier, je ne vise pas un arrêt définitif, mais plutôt le retour à une consommation de loisir/occasionnelle...soirée, grandes occasions, etc...).
Bon, revenons au sujet initial. J'aimerai savoir parmi vous si y'en a qui ont réussi avec succès à se passer définitivement de la cigarette, quels sont les moyens que vous avez utilisé (patch, volonté, acuponcture, hypnose....pas de débat sur "ça c'est une technique bidon" SVP). Bref, ceux qui ont arrêté, pouvez vous faire votre retour d'expérience, sur votre état d'esprit lorsque vous avez arrêté, avez vous eu besoin d'un truc à substituer à la cigarette, quels ont été les moments difficiles etc...
Merci d'avance aux participants.
hello
bon, je vais te dire comment j'ai réussit à arreter, ..., puis à reprendre, puis à arreter
je n'ai fumé que trois ans mais bon, comme seuls les fumeurs le savent, 1 an, 3 ans, 10 ans ou toute la vie c'est toujours aussi dur de décrocher (encore plus dur qu'avec une bright3, c'est dire!)
un jour, j'ai réflechi et je me suis dit trois choses:
-je suis sportif
-mes parents ne savent pas que je fume
-je ne veux surtout pas me voir en train de fumer à 50 balais, avec les poumons cramés, incapable de faire 3 mètres sans reprendre mon souffle.
j'avais 17 ans et demi.
et je me dis: "Olivier, tu fumes autant que tu le souhaites jusqu'à tes 18 ans". je suis né le 27 février à 10h35.
de septembre à février j'ai fumé comme un pompier, enchainant joints, cigarettes et atmosphères enfumées
arrive le 27 février, un matin d'hiver avec une petite neige qui tombe tranquillement dans mon jardin... je regarde l'unique cigarette rescapée de la soirée de la veille, la cigarette que je redoutais depuis tant de mois... celle qui marque la fin de tout... 10 heures, j'ai envie de reculer, d'abandonner ce projet stupide et de foncer au bureau de tabac dés que j'ai fini cette minuscule Malback. je me dis (comme bien souvent on se dit) qu j'aurais du moins fumer la veille et en garder deux de suite pour le terrible moment qui arrive.
c'est terminé. je ne peux pas abandonner cet impératif , je ne peux pas m'abandonner maintenant. 6 mois que j'y pense que je repete autour de moi que je vais arreter de fumer...
10h20...
je commence à paniquer... serais-je capable de tenir? ais-je fais ces 6 mois de préparation psychologique inutilement?
saurais-je refuser ce joint charitablement tendu en soirée par cette satanique main? je doute... je tremble...
10h29...
je décalotte mon paquet, attrapant fiévreusement cette cigarette qui ignore encore qu'elle va être la cigarette la plus langoureusement tirée de toutes les cigarettes de l'univers.
je vérifie une 14eme fois qu'il n'y aurait pas une ou deux autres cigarettes bien cachée derrière, dés fois que je me sois trompé les 13 fois précédentes
moment terrible!
10h29'55
une étincelle jaillit de mon briquet.
10h30'00
Pouahhhhhhhh!!! quelle taffe!!!!!! l'une des meilleure de toute ma vie.
une question surgit: "est-ce que mes trois principales raisons suffisent à me priver de ce plaisir?".
j'hésite.....
je me maudis de n'avoir pas gardé un pétard pour mon jubilé... un gros pétard de pure qui m'aurait envoyé la gueule dans la neige... au lieu de ca, je me retrouve avec une malback au tiers consumée... destin terrible! si au moins j'avais eu une rouliche, j'aurais pu arreter de tirer dessus et reprendre plus tard, projeter ma souffrance encore plus loin dans le futur, mais cette cigarette c'est pireque le sablier de frt boyard, ca défile à une vitese!
je me maudis de toutes ces clopes négligemment jetées à peine allumées, que n'ais-je pas savouré ces fruits sataniques à leur juste valeur!
je regarde ma montre, il ne faudrait pas que je prenne trop d'avance sur mon RDV avec la souffrance... seulement 10h33, il me reste deux minuscules centimètres de blanc... il faut que je me calme.... je respire à fond l'air pur des matinées enneigées, aucun bruit aux alentours, je ferme les yeux quelques secondes et ne pense plus à rien...
je regarde la montre: 10h34 et 45 secondes... bigre, j'ai failli louper le RDV, je regarde les misérables millimètres qui me restent en main, je ferme les yeux, j'expire tout l'air de mes poumons et tire cette taffe qui restera gravée dans la mémoire durant 3 terribles et longues années, je n'en vois pas le bout... quand mes poumons sont au bord de l'explosion, je bloque et regarde ma montre: 10h34 et 55...56...57....
j'expire alors tout ce poison de mes poumons et lorsque mon alarme sonne à 10h35, j'inspire ce qui sera dorénavant mon air quotidien.
je jette ce mégot dans la neige fraiche, puis me ravise, je vais le conserver, bien précieusement...
....
le plus dur commence....
1 jour
...
2 jours
....
3 jours
......
1 semaine
...
2 semaines (la devient dur dur la...)
...
1 mois.... (fierté personnelle bien légitime!)
2 mois...
3 mois...
6 mois (bigre! un deux centième de siècle!!! je suis troooooooooooooop foooooort)
je m'en vante autour de moi, je ne rencontre que les approbations négligées de mes amis non-fumeurs, bandes de cons!!! connaissent rien à la souffrance! en revanche, au sein du cercle (très large) des fumeurs qui ne supportent plus de fumer, je suis un héros! ils me célèbrent chaque jour en cantiques et chantent à ma gloire...
ils me regardent les yeux pétillants, je fais le blasé...
ils allument nonchalamment une cigarette (nom de dieu: une Phillip Morris!!!! l'enfoiré!!!!!) *petit sifflotement*
june fois allumée, ils me demandent si ca me gêne "Meeeeeuuuuuuh nooon!! c'est derrière moi tout ca, fais toi plaisir"
...
*aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarghhhhh*
mes yeux ne quittent plus ce petit bout rouge en fusion, je sens venir délicatement à mes sens cette odeur qui concurrence sérieusement celle des plats de lasagne de ma grand mère lorsque je suis à jeun depuis 48 heures.
et là, alors que je commence à me demander si je vais pas lui piquer sa fin, je me souviens de ces 6 derniers mois ou j'ai traversé les épreuves, subissant les soirées enfumées, regardant avidemment passer les joints sous mon nez... me satisfaisant du micro-moment de plaisir qui est celui de dire "non merci j'ai arreté de fumer"
l'horreur absolue.
je me souviens de ces 6 mois de préparation, je n'aurai pas une seconde chance, je ne dois plus fumer... rien du tout, jamais!
si je recommence une fois, je ne pourrai pas me faire confiance... sachant que j'aurai déja failli une fois... tenter une deuxième sera perdue d'avance.
c'est terrible.
parfois, je prete ma science du roulage (ca se perd pas, ca) aux néophytes insouciants qui vont, eux, dans trois minutes de défoncer allègrement...pendant que moi, je couperai ma bière avec.... une autre bière...
...
1 an....
27 février ->10h35! ouaouh! 1 an, j'ai envie de fumer ma clope de l'année... ce serait cool, ca, une clope chaque 27 février à 10h35... mais je connais le sournois problème qui surgit au tournant... allez une clope... une autre... et puis une autre...
non!!!!!
je resterai "propre".
...
2 ans...
...
3 ans
... puis vient ce jour (dont je ne me souviens plus de la date)
retour de soirée... un pote est trop sec pour rentrer, je lui propose de pioncer chez moi... on se met devant "shaun of the dead" ...
et là mon pote ressort son matos et s'applique (comme seuls les defoncés savent s'appliquer, c'est à dire: pendant 15 minutes) à rouler un splendide deux feuilles.
shaun of the dead perd soudain de son interet.
je le regarde avec mes yeux d'ivrogne rouler son buzz complètement absorbé ... je suis sous le charme...
je "sais" que je vais le fumer avec lui... je renonce à ces trois années de souffrances, à ces trois années pendant lesquelles, après le repas de midi, la panse bien gonflée, au lieu de sortir mon paquet et d'allumer cet objet de désir, je me tournais les pouces en me mordant les lèvres...
j'ai envie d'y renoncer, pas de "contre-réaction" .... soudain mon pote me regarde... il sourit... il a comprit... il m'a suivi pendant ces trois années, il me connait... il me dit "il était temps" d'un regard apaiseur...
je suis outré!!!
il ne croit pas en moi... a bin puisque c'est comme ca, je fumerai pas, na!
il l'allume!!! quel arome!! quel délice! cette épaisse fumée dense et odorante qui s'interpose entre shaun of the dead et moi... (qu'importe j'ai laché depuis 5 bonnes minutes!)
et la lutte commence... ce furent les 5 minutes les plus difficiles de toute mon existence, pascal, 5 minutes de déchirement, l'âne au milieu de la route... j'avais tellement envie de ne pas laisser passer ce plaisir immédiat et en meme temps ces trois années qui DEVAIENT me servir à qqch, je n'aurait plus d'occase...
et là, c'est le drame! v'la que je pense à la chose à laquelle je n'aurais jamais dû penser.
ne voulant pas tout laisser tomber, j'ai taillé dans la convention, je me suis dit: "c'est un joint et meme si y'a du tabac dedans, ca reste un joint, c'est pas une cigarette, c'est pas une cigarette, c'est pas une cigarette, c'est pas une cigarette, c'est pas une cigarette
et boom, je n'ai pas fini la reflexion que j'inspire une grosse latte qui me démonte quasi-instantanément la caboche, et qui me fait tousser pendant 5 minutes.... j'avais oublié ce détail... j'ai une gorge saine, .... enfin j'AVAIS une gorge saine...
et tut sais ce que l'on se dit à ce moment là, pascal?
que l'on est le pire des cons, le plus gros abruti de la terre entière, je realise que je viens de faire qqch qui vient de changer ma vie.
J'AI RECOMMENCE A FUMER....
je lui rend le joint, j'en n'ai plus envie... je me releve et vais marcher dans la nuit, déboussolé, zonant de ruelles en ruelles, completement déçu, anéanti par la tromperie que je viens de cautionner parfaitement consciemment ... quel abruti... je regrette... c'est trop tard.... je me déteste. trois ans d'effort pour ca...
je me remémore les sensations que j'avais eu quand j'avais jeté cette cigarette plus de 3 ans auparavant... c'était le bonheur, la fierté, la satisfaction... je me souviens de toutes ces soirées terribles ... pourquoi a t il fallut que je flanche?
je suis démoralisé.
je rentre après 15 minutes de déprime.
mon pote est en train de rire comme une betterave.... je le crucifie du regard, je le rend responsable "visuellement parlant", son rire de défoncé redouble et me renvoit à ma propre honte.
Je m'endors aussitot... l'une des soirée qui s'averera être la pire comme je le decouvrirai dans le futur.
le lendemain, temps de merde.
15 jours après, je refume ma première clope en soiée à nouveau.
le lendemain, je me rachete mon premier paquet.
une semaine après, je me rachete ma première beuh... et ainsi de suite pendant deux ans.
...
entre temps, mes parents ont découvert que je fumais (vis à vis du grand oncle qui est décédé 3 mois avant du cancer du poumon, ca la fout mal...)
etc... etc....
et en ce mardi 16 septembre 2008, j'ai arreté depuis cette terrible soirée une bonne vingtaine de fois et repris tout autant de fois.
à ce jour, je n'ai pas acheté de paquet depuis 3 semaines, mais ai fumé 4 cigarettes ainsi qu'un pétard.
je ne sais plus quoi faire... j'ai grillé mon joker: le joker "confiance envers soi-même"... c'est d'autant plus difficile que je l'ai grillé trois ans après.
je sais que j vais reprendre dans quelques jours, dans quelques semaines, dans quelques mois...... dans quelques années... mais je finirai par refumer.
c'est terrible et ca ne s'arrete pas.
comme dirait Leeloo: "Help me"