+ Le chant du vario +

Forum de parapente

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Auteur Fil de discussion: Pointe Charbonnel - 3752m - On a charbonné dur!!!  (Lu 10256 fois)
0 Membres et 1 Invité sur ce fil de discussion.
ororange
Invité
« le: 13 Novembre 2021 - 20:04:20 »

C'est bon? Vous avez digéré les précédents récits? Allez, je vous en ressert une plâtrée!

C’est l’histoire d’un projet qui n’a pas totalement abouti. Mais c’est aussi l’histoire d’un beau sommet dans un cadre idyllique – encore et toujours en Haute Maurienne - d’un décollage qui fait trembler dans les chaumières, d’une bonne dose d’adrénaline et surtout d’une péripétie partagée entre amis. Et c’est ce que l’Histoire retiendra de cette aventure…

Le projet

Je sais plus comment j’avais eu c’t’idée à la con, mais j’avais vraiment envie d’aller faire deux sommets en Haute Maurienne, la Pointe Charbonnel et l’Albaron. Je voyais le temps passer et avec lui s’en allait la perspective de pouvoir les réaliser en 2021. Un éclair de génie me traversât le cerveau (faut dire que y en a de la place là-dedans !) et je me dis, pourquoi ne pas enchainer les deux sommets sur une même journée ? J’appellerai ça le Charbaron, ça ferait un bon titre de récit ça, tiens ! Et dans ce sens, car l’Albannel, ça serait un peu plus compliqué dans la réalisation…

Sitôt l’idée émise, j’ai empoigné le PC, un peu de carto, les itinéraires etc. La conclusion ? Ben, ça se tente… Côté vol, la meilleure saison serait l’automne, pas trop de vent de vallée, donc pas obligé de démarrer trop tôt la rando ni de pression sur l’heure du final, ça laisse plus du temps même si les journées sont moins longues qu’en été. Côté nivologie, la meilleure saison pour l’alpi pour moi, c’est quand même juin avec des glaciers bien bouchés et pas de glace vive. Mais bon quand j’ai eu c’t’idée, on était déjà en août…

Pour un projet comme ça, il faut un bon cocktail :
-   un poto sympa pour partager l’idée à la con. Comme j’en ai trouvé un bien gratiné qui a la bougeotte et a accroché direct (ou presque) alors je l’ai pas lâché ! Bien sûr faut avoir les mêmes disponibilités ce qui complique un peu la tâche,
-   la bonne météo avec le bon vent, pas question de décoller dans des conditions scabreuses,
-   une bonne forme physique parce que rien que le Charbonnel c’est déjà 2000m de D+ bien raide et il faut ensuite rajouter environ 1500m pour l’Albaron, donc faut avoir un peu la caisse. Mais en cette fin de saison où j’ai bien crapahuté, même si je ne suis pas rapide, je peux dire que je suis en meilleure forme qu’à la sortie de l’hiver ou mon endurance consistait en une alternance raclette/tartiflette/pinardo. Quant au poto, il est égal à lui-même, constant dans l’effort, 1000m/h sans transpirer, été comme hiver,
-   des conditions nivologiques idéales : point trop de neige mais point trop de glace et pas trop de crevasses (ça fait un peu princesse de vouloir tout ça mais bon…).

Bref, vous l’aurez compris, une fois que la liste est faite et qu’il faut réunir tout ça, les jours pour réaliser ce projet se comptent sur les doigts d’une main.

Une fois l’idée lancée, nous échafaudons des plans. Il y en a toute une série allant du plan A : on décolle de Charbonnel et on pose quelque part en altitude on enchaine avec l’Albaron – tous les atterrissages possibles et imaginables sont envisagés (au-dessus de la Buffaz, à la Buffaz, dans le ruisseau, etc.) constituent des plans B, C, D, etc. – en terminant par le plan Z : déco de Charbonnel et on pose en bas à Bessans, point final.

Finalement, ça sera le plan Z comme les Zouaves que nous sommes. Certains diront que c’était déjà ambitieux. Pour ma part, une petite déception de ne pas avoir vu ce projet aboutir. Mais aucuns regrets car il ne faut jamais en avoir : en arrivant là-haut, j’ai été immédiatement attirée par la crête qui mène à la pointe de Tierce et que je n’aurai pas pu survoler si nous avions dû aller poser de l’autre côté de la vallée pour faire l’Albaron. J’ai donc pu profiter pleinement de ce vol et comme ça, le repérage pour le projet Charbaron est fait ! (Qui a dit que j’avais de la suite dans les idées ?)

Le Charbonnel késako ?

D’après cet article-là : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9764100r/f9.item la pointe Charbonnel est le plus haut sommet de Maurienne et culmine à 3760m. Selon Wikipédia (source qui peut être discutable certes), la Grande Casse (3855m) appartient à la vallée de la Maurienne (rahlala ces mauriennais alors, ils veulent tout s’approprier ! quand ce n’est pas le Grand Pic de la Lauzière, c’est la Grande classe…. Euh Casse!) et le Charbonnel (3752m) occupe la seconde place. Bon nous, on s’en fout, nous ne sommes pas là pour la médaille et toute cette hauteur, ça nous dépasse un peu… L’idée c’était surtout de vous dire que vindiou qu’c’est haut c’t’affaire et qu’une fois perchés tout là-haut, la vue va être démente !

Sur le plan géologique, le Charbonnel c’est plus simple que la Parrachée, c’est un empilement de schistes lustrés, point barre (et ça j’aurai même pu vous le dire sans avoir à regarder geo-alp, et ce malgré mes faibles connaissances en géol). Sur le plan morphologique, c’est un mastodonte qui finit en toit, une sorte de pyramide tronquée. Enfin, sur le plan alpinistique, nous envisageons la facilité, à savoir la voie normale, avec quelques 2000m de dénivelé au départ du parking des Vincendières et une cotation donnée PD. Pas d’acrobaties donc et point trop de matos.

Le Charbonnel subjugue. Il se cache dans la vallée d’Avérole mais depuis les plateaux de Bessans, il s’impose. Difficile de ne pas le remarquer, il n’y en a que pour lui ! L’an passé, nous l’admirions avec Valérie depuis la pointe de Tierce, nourrissant l’espoir d’y aller un jour. Tout l’hiver, j’ai fait une pause dans mes sessions de ski de fond pour l’admirer (et reprendre ma respiration !) et envoyer des photos aux copains d’la Yaute. Finalement, cette expédition se fera sans eux mais je les ai tout de même emportés avec moi tout là-haut dans mon cœur.



Le grand départ

Finalement après en avoir parlé et rêvé pendant longtemps et alors que je ne l’espérais plus, la journée parfaite pour la mise en œuvre de ce projet se profile ce dimanche 17 octobre. D’après les images satellite, je vois qu’il a neigé un peu ce qui pourrait tourner à notre avantage, au moins pas de glace vive ! Bruno est dispo et toujours partant alors l’agenda est bloqué. La veille, dernier check météo, itinéraire et matos pour être sûrs de ne rien laisser au hasard. Et puis dodo. 

J’ai transpiré toute la nuit et bien que je me sois couchée tôt, je n’ai pas l’impression de m’être vraiment reposée. J’ai tourné en rond une bonne partie de la nuit et quand le réveil a sonné à 4h, je commençais tout juste à m’endormir pour de bon. C’est toujours pareil… Je me lève et tente de rester discrète pour ne pas réveiller le copain qui dort mais le parquet trahi mon passage dans un couinement horrible (« la prochaine fois tu dors dans le lit de la chambre à côté » qu’il me dit toujours. Mais je m’entête, rien que pour le plaisir de l’embêter). Il met la tête sous l’oreiller et retourne dans les bras de Morphée pendant que je sors de la chambre de moins en moins discrètement. Maintenant qu’il est réveillé, tant pis pour le bruit... Le poêle est froid et le thermomètre affiche 13°C dans la maison. Ambiance hivernale !

Je m’habille avec les vêtements préparés la veille. J’ai tellement peur de me cailler que j’ai prévu plusieurs couches. Dans l’immédiat, je ne mets que la première, un collant fin de course à pied, mes chaussettes merinos, un T-shirt à manches longues et mon bonnet à pompon (et non, je ne vous donnerai pas de détails sur mes sous-vêtements, c’est pas la peine d’insister !). Les couches supplémentaires finissent dans le sac que j’emporte avec moi. J’achèverai l’habillage ultérieurement.

Bruno, avec qui je commence à avoir fait quelques sorties, en a marre de devoir s’arrêter toutes les demi-heures pour que je mange alors j’ai assuré le coup : la veille double ration de lasagnes et ce matin, plâtrée de pâtes au beurre pour le petit déjeuner. J’avais préparé la dose et je ne mange finalement que les trois quarts, le reste finit dans une boite et je finirai mon repas sur le trajet en voiture. Quelques étirements pour réveiller mes muscles froids et préparer le dos au portage du paquetage de 10kg (beaucoup d’eau, de bouffe, du matos pour le glacier, des vêtements supplémentaires et bien sûr de quoi décoller, mais ce n’est pas ce qui pèse le plus lourd dans l’histoire). Je récupère mon sac que j’avais, telle une bonne élève, préparé la veille avec plus d’assiduité et de soin que lorsque petite, je préparais mon cartable les veilles de jour d’école.

« Départ 5h pétante » qu’il avait dit. Je sors à 4h55 de chez moi et il est déjà là à m’attendre, le coffre ouvert pour que je n’ai plus qu’à y jeter mes affaires. Ce que je m’empresse de faire avant de me jeter moi-même vers la chaleur de l’habitacle. Et hop, nous voilà partis dans la nuit. Au fur et à mesure que nous remontons la vallée, le thermomètre descend. Arrivés au parking des Vincendières à 1818m, il affiche -3.5°C. C’est « moins pire » que ce que j’avais imaginé. Je rajoute néanmoins les couches de vêtements prévues (pantalon de rando intérieur polaire, buffs, gants, polaire, doudoune) par-dessus la première couche, avant de sortir de la voiture pour affronter le froid sec et mordant qui me saisit le bout du nez, quasiment la seule partie de mon corps encore visible. Je lève la tête et découvre une multitude d’étoiles. Je me perds un moment dans tant d’immensité avant de revenir à la réalité. Fini de rêver, il va falloir avancer !

5h45, nous attaquons la rando par la route sur quelques mètres avant d’obliquer à droite sur une piste. Après 200 ou 300m, c’en est terminé du plat, et ça monte sec d’entrée de jeu. Alors nous nous calons à un rythme régulier qui permet d’enquiller les bornes et le dénivelé tout en papotant. Les bords enherbés sont recouverts d’une pellicule de givre qui forme des cristaux éphémères. J’en shoote quelques-uns au passage pour le plaisir du bruit que cela engendre et de la sensation que cela procure. Je les filme, les admire. Le tout en essayant de garder le rythme du mec de d’vant et de ne pas m’arrêter tous les cinq mètres pour m’extasier sinon je risque de mettre sa patience à rude épreuve.

Comme d’habitude, je fais la conversation et il écoute. Il s’en tire toujours bien… Puisqu’au final, c’est moi qui m’essouffle le plus alors que c’est lui qui tient la meilleure forme et devrait faire la causette. Il est malin, mais promis, je ne me ferai plus avoir ! (Jusqu’à la prochaine sortie… et je vous le donne en mille, j’ai encore fait la causette… je suis aussi bavarde en vrai que dans mes CR !).

La sente est bien marquée sur la première partie et nous avançons à la lumière des frontales. Le seul hameau du coin, celui des Vincendières, n’étant pas éclairé, nous sommes dans le noir absolu sans repère visuel pour évaluer le dénivelé réalisé. Mais je sais que nous montons, c’est une certitude qui pique les mollets ! Nous montons…, nous montons…, nous montons… et ça fait un moment que nous tirons à droite. J’ai l’impression que nous nous égarons. En tous cas, c’est sûr que le sommet est bien plus à gauche même sans lumière, ça se sent. Petit coup d’œil à la carte numérique où notre position est matérialisée par un petit point bleu (y a pas à chier, parfois la technologie, c’est bien). Effectivement, nous avons dû manquer un croisement et sommes légèrement trop à droite mais pas encore trop loin pour rectifier le tir en tirant droit à gauche pour retrouver la sente qui nous ramène sur le droit chemin de gauche (on s’y perd un peu entre la droite et la gauche mais sachez que nous avons trouvé le bon chemin !).

Tiens, d’ailleurs le jour arrive et nous commençons à le voir. Qui ça ? Beh le sommet pardi ! Un coup d’œil tout là-haut, ah ouéééééé !!! y a encore du chemin… Le Charbonnel nous écrase de toute sa hauteur, BAM ! Un coup d’œil en bas vers la vallée que nous voyons enfin… Quoi ? nous ne sommes que là ? Bon, serait p’tet’ ben temps de passer la deuxième ! Je m’alarme un peu mais Bruno jette un œil à sa montre et me rassure, la vision est trompeuse, la pente est raide, nous sommes déjà haut et avançons honorablement vers notre objectif. Ouf, je suis un peu rassurée mais faudrait pas ralentir non plus.



Au fur et à mesure que nous montons, l’ambiance devient plus minérale. Nous passons quelques ruisseaux gelés qui s’illuminent à la lumière de nos frontales et forment des cascades brillantes aux formes féériques et complexes. La Reine des Neiges peut aller se rhabiller avec ses gants, nous n’avons pas besoin d’elle ici ! Le tout étant de poser le pied au bon endroit car la glissade pourrait être fatale.

Nous montons par une petite cheminée où j’ai fait une grande démonstration de toute ma grâce et de mon agilité (grand écart à 45°, dur dur) tuant ainsi tous préjugés sur la soi-disant souplesse des filles… Démonstration également de mon mental d’acier et solide à toute épreuve (« euh oué tant qu’on y est je veux bien que tu balances un bout de corde, je vais la mettre autour de la taille, c’est juste pour le mental à deux balles, hein ! »). Quelques petits pas bien placés et nous arrivons sur…, euh ben sur quoi… ? Alors, c’est moins pentu que tout à l’heure…, mais y a trop de pente pour que ça soit un plateau…, bon vous voyez le topo ? Parce que là, j’peux pas faire mieux…. C’est des pentes mais pas trop raides quoi, un peu d’imagination, mince ! Bon d’ailleurs, on aurait même pas dû se retrouver là, la trace est normalement plus à droite.

Nous sommes aux alentours de 2800-2900m. La neige recouvre les pentes par plaques d’entre lesquelles des touffes de végétation type toundra apparaissent. Nous apercevons enfin les séracs tout là-haut. Un bon vent catabatique froid provenant du glacier nous cingle le visage et nous refroidi. Mais tant que nous restons en mouvement, tout ira bien, j’aurai chaud.



Sauf que voilà, le moment tant redouté arrive : il faut s’arrêter pour s’équiper. Et bien sûr, c’est toujours pareil avec l’alpi, ce moment-là arrive précisément à l’instant le plus froid du jour, avant le lever du soleil, dans un endroit pas du tout abrité du vent. Nous ne pourrions pas faire ça en plein milieu de l’après-midi au soleil, pardi ? D’abord il faut enlever le sac qui me tenait chaud au dos. Maintenant qu’il est par terre, je sens bien que j’ai le T-shirt trempé de transpiration. J’enfile rapidos le baudrier, les crampons, vite la corde, le nœud, j’attrape le piolet et avale une barre de céréales. Je remets le sac sur le dos qui vient appuyer le T-shirt mouillé et froid contre la peau de mon dos me déclenchant un frisson. Je n’ai pas trainé mais en moins de 10 minutes, je suis comme une conne-gelée, et je ne sens plus mes doigts. Ils reviendront quelques temps plus tard dans d’atroces souffrances. Première onglée de la saison, c’est parti pour l’hiver ! Mais, avec ma mémoire de poisson rouge, j’aurais oublié ce passage douloureux en moins de deux et quand on me proposera une belle sortie dans le froid et l’ombre du petit matin, je dirai « mais oué trop bien, allez on y va ! »… que voulez-vous, la mémoire de poisson rouge, ça a aussi ses avantages !
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ororange
Invité
« Répondre #1 le: 13 Novembre 2021 - 20:18:42 »

De son côté, Bruno a sorti le baudrier jaune fluo assorti au coupe-vent qui rendrait vert de jalousie Sylvain (mais si, vous vous souvenez, le voisin bavard, celui avec les dégaines roses et jaunes fluo…). Une petite pique au passage « T’avais peur que je ne te vois pas ou bien ? Tu fais concurrence à Sylvain ! ». Mais restons sympa tout de même, vu que c’est lui qui porte la quasi-totalité de la corde et qu’il se tape le sale boulot en premier de cordée, faut le ménager un peu... Bon, sauf qu’il a fait un encordement ultra court je trouve. Et comme nous montons dans une série de gradins rocheux, je vois les 12 pointes de chacun de ses crampons d’un peu trop près à mon gout… Un mètre supplémentaire de corde ne m’aurait pas déplu… Heureusement, il maîtrise et je ne finis pas empalée sur un crampon. Il rallonge l’encordement une fois que nous sommes sur le glacier.

Nous aurions dû arriver de la droite mais Bruno aime les détours donc nous arrivons par la gauche. Nous traversons en oblique la zone de rochers pour rejoindre enfin le glacier. Nous attaquons cette dernière partie pour laquelle il nous reste environ 500 à 600m de dénivelé avant d’atteindre le sommet. Une trace a été faite dans les 30 à 40cm de neige inconsistante typée sucre glace et récemment tombée. Malgré cette trace, la progression est fatigante car nous nous enfonçons dans cette poudre au moindre mouvement et il nous faut lever haut les genoux entre deux pas. Et en plus, je ne peux pas prendre l’excuse que je suis petite, le copain de cordée est aussi grand que moi, c’est dire… Le piolet dans une main, le bâton dans l’autre, je tente de prendre appui dessus mais ils s’enfoncent également dans la poudre et je me retrouve parfois les mains dans la neige à avancer sur quatre pattes.

Tout cet effort me réchauffe et après avoir eu trop froid, j’ai maintenant trop chaud ! Mais je n’enlève pas ma veste sinon je vais me geler à nouveau, c’est sûr ! J’ouvre la fermeture éclair et j’opte pour une respiration type « ventilation canine » qui me permet de garder un niveau de température et d’oxygénation acceptable. Heureusement, la neige n’est pas humide et mes pieds sont restés secs et bien au chaud dans mes grosses.

Le glacier est bouché, mais seulement en apparence, les crevasses ne sont pas bien loin en-dessous. Ça sonne un peu creux par endroits et nous devinons leur présence aux formes de la neige. Méfiance donc… Nous avançons prudemment en continuant de brasser. Les passages en neige dure (ou est-ce de la glace recouverte par une fine pellicule de neige ?) sont extrêmement rares mais appréciés. Nous zig-zagons en direction de la zone rocheuse en haut à gauche qui ne semble pas vouloir se rapprocher. Mais finalement nous l’atteignons et la surmontons. Et voilà. Après 1933m de dénivelé, nous sommes au sommet. Quoi déjà ???? Je m’attendais à ce que nous ayons atteint une antécime d’antécime de sommet comme c’est souvent le cas avec les montagnes rusées. Mais le Charbonnel ne triche pas, et ne se cache pas. Merde alors ! J’étais prête à marcher encore un moment. C’est déjà fini alors qu’on commençait tout juste à se marrer !!!!



Je suis encore fraiche comme un gardon et j’ai toujours en tête la suite du programme, la transition vers le pied de l’Albaron pour enchainer sur le deuxième sommet. Seulement voilà, petit check horaire il est en fait déjà 11h20. Nous n’avons pas été bien rapide sur la deuxième partie de la montée à brasser dans toute cette neige. Et le temps de manger, admirer, décoller, transiter, plier, remanger, repartir, remonter, redécoller, rekiffer, revoler, replier… et tout ça si on part du principe que le plan se déroule comme sur le papier, ça met le doute. De plus, la perspective de brasser de nouveau dans la neige et surtout le message du pote de Bruno « Albaron : plus de neige qu’au Charbo mais glacier bien craignos quand même, crevasses bouchées mais on passe facilement à travers les ponts … » ne nous donne pas vraiment envie. (Enfin, je crois que si Bruno avait dit « OK, on y va », je ne me serai pas posé la question j’y serai allée. Mais il a été plus raisonnable et prudent que moi. Merci à lui, je crois qu’il nous a sauvé d’une bonne bavante !).

Alors avec un petit pincement au cœur qui durera une fraction de seconde, nous abandonnons le projet Charbaron et optons pour le Super Projet Charbonnel : la première partie, la montée est faite, y a plus qu’à assurer la deuxième, le vol !

Maintenant que la décision de s’arrêter là est prise, nous ne sommes plus vraiment pressés et prenons le temps de savourer la vue, de manger un morceau et raconter quelques conneries. Je sors la bouteille et tente de boire. L’eau a commencé à geler et des glaçons se sont formés dedans. Ça aurait été idéal pour l’apéro mais là j’aurai plutôt bu un bon thé chaud... Tant pis, nous serons bientôt en bas (normalement) où je trouverai de quoi me désaltérer correctement alors je ne bois que quelques gorgées, histoire de m’hydrater un minimum. 

Au loin j’aperçois le Mont Pelve dont je suis secrètement amoureuse ! Enfin maintenant, ce n’est plus un secret ! Comme il est beau ! C’est un morceau de caillou perdu dans un océan de glaciers de la Vanoise ! On ne le voit, ce jour-là, pas sous son meilleur angle mais je connais sa courbe majestueuse qui s’élance d’est en ouest. Et puis bien sûr, il y a aussi le Mont Blanc, la Grande Casse, le Rochemelon, le Viso et tous les autres copains…. Le soleil qui nous a fait défaut dans la montée, qui est exposée nord, nous chauffe le cœur et le corps et nous restons là un moment à nous perdre dans cette étendue de blanc qui surmonte les vallées habillées de leurs couleurs automnales. Sans un souffle de vent, il y a là-haut un silence étrange et apaisant.



Une fois le gavage visuel et stomacal achevé (en fait non, j’avais encore de la place pour l’autre moitié de mon sandwich mais je l’ai gardée pour le savourer 15 minutes plus tard en bas dans la vallée), nous reprenons les affaires et nous dirigeons vers le sommet ouest de la pointe Charbonnel où il y a potentiellement un déco un peu moins engagé que là où nous sommes. Parce qu’ici, c’est fichtre raide !

Le vent a bien soufflé la neige et formé une petite corniche au sommet. J’avance vers le lieu-dit où l’espace pour étaler nos voiles est légèrement plus large qu’à la pointe est. Ce n’est pas immense mais nous devrons nous en contenter. Les conditions sont idéales puisque la neige qui n’a pas été soufflée forme une couche assez mince pour ne pas s’enfoncer, mais il en reste une épaisseur suffisante pour ne pas voir la glace. Nous sommes soulagés car je crois que vu l’engagement du déco, si le sommet avait été en glace vive, nous aurions probablement renoncé, même avec les crampons. Nous les garderons tout de même pour décoller, la glace n’est pas bien loin, s’agirait pas de zouiper... d’ailleurs je vois un morceau de glace non recouvert de neige juste en dessous de là où je me trouve… 

J’ai posé ma voile sur la « plateforme », en évitant de passer derrière pour ne pas marcher sur la zone cornichée. Je n’ai pas tendu les suspentes mais elles sont bien démêlées. Tout ce temps de préparation, je l’ai passé face à ma voile et face à la pente. Maintenant que je me retourne, face au décollage, face au vide, je prends toute la mesure de la raideur de cette pente devant moi. Une fois que les suspentes seront tendues, que je serai installée dans ma bécane, il ne restera de la place que pour deux ou trois pas avant que la pente ne s’incline vraiment fortement. C’est court et engagé qu’il disait sur le topo. Je ne peux que confirmer. Je suis terrorisée à l’idée de décoller là et en même temps, ce vide m’attire. Faut être à moitié barjot (voire même p’t’être complétement) pour se dire qu’on va devoir courir vers le vide comme ça, et qu’il va bien falloir charger la ventrale, la tête et le buste en avant… ça y est, je flippe rien que d’y repenser !!! Mais sur le coup, j’ai préféré ne pas trop y songer.



La montagne et le parapente ont ça de merveilleux et de commun qu’ils nous poussent dans nos retranchements, vers l’inconnu, le dépassement de soi et à nous mettre à nu. On ne triche pas avec la montagne, et on ne lui ment pas non plus. Avec Bruno, nous jouons parfois les gros durs à la montée à vouloir avancer toujours plus vite sans paraître essoufflés ou fatigués, surtout moi et ma fierté à la con. Mais pour une fois, je la mets de côté. Je regarde Bruno et je lui confie simplement : « j’ai peur ». Petit rire nerveux. Et comme pour me rassurer, je lui demande :
-   T’as pas peur toi ?
-   Si un peu, me répond-il
-   Ah ok !

Fin de la discussion. De toutes façons, je ne savais pas quoi dire d’autre…. Ah si, j’ai aussi dit « je crois que j’ai jamais eu aussi peur sur un décollage ». Je pose le cerveau. J’attends qu’il n’y ait vraiment plus de vent (il y avait un léger cul ou un léger travers droit 90°). Et sur un coup de tête, parce qu’il ne faut pas rester là trop longtemps à se dire que la pente est raide sinon je ne décollerai jamais, je déclare « y a plus rien, j’y vais » et BIM ! je cours en avant. La voile lève comme une balle. Je suis tellement surprise, que je ne me pose pas de question, je charge en avant pour ne pas m’arrêter en plein milieu de la pente à l’endroit le plus critique, et c’est fini, c’est fait, je suis en vol !



Le grand vol

Je pousse un cri d’exultation. C’était nécessaire, il fallait évacuer le stress. Mais promis, maintenant je me tais et je contemple en silence le paysage, avec pour unique son, celui du vent dans mes oreilles. Bruno a eu moins de chance, il a levé la voile en même temps que le petit vent d’est a eu envie de revenir le voir et il a dû avorter le décollage avant le point critique. Du coup, il s’est payé un petit démêlage de suspentes qui lui a pris pas mal de temps mais la 2e tentative fût la bonne. Dommage pour le vol ensemble mais l’important est que nous ayons tous les deux décollé.



Je survole cette grande pente de neige. Le glacier étant bouché en apparence, il apparait tout lisse et moelleux comme un duvet. Je fais un ou deux aller-retours au-dessus pour le contempler avant de me diriger enfin vers la fameuse crête qui s’étend entre le Charbonnel et la Pointe de Tierce et qui m’appelait tout à l’heure.

Il y a un itinéraire répertorié entre ces deux sommets mais vu d’ici, ça ressemble plus à une course d’arête qu’à de la balade dominicale sur une crête dodue. Je me penche en avant dans la sellette pour la regarder. Punaise ce que c’est raide en dessous, j’en ai le vertige rien qu’à regarder !!!!



Puis je passe légèrement en dessous de la crête. Je suis le relief et me dirige vers la Pointe de Tierce avec l’espoir de survoler la chapelle mais je suis déjà trop basse. Je contourne alors cette pointe et me retrouve dans son ombre. Je vais jusqu’au sentier qui monte sur le flanc ouest et repasse au soleil. Un groupe de randonneurs est en route pour le sommet. M’ont-il vue ? Je n’en sais rien, en tous cas, je me suis fait discrète pour ne pas rompre le silence et ce moment d’extase.

Les mélèzes en dessous sont dans une phase de transition. Certains commencent à prendre une teinte dorée tandis que d’autres arborent encore leur pelage estival verdoyant. Je me régale de cette vue pendant que Bruno aura choisi de rester dans la vallée d’Avérole, au soleil avec la vue sur le Charbonnel.

Nous n’avions pas convenu d’un atterrissage et je n’ai que l’embarras du choix avec tous ces champs fauchés. Et comme je serai la première à atterrir, je fais bien ce que je veux ! Pas envie de retourner poser au parking des Vincendières, je préfère rester à zoner au-dessus du cours d’eau qui descend de la vallée d’Avérole pour l’admirer. Je finis par me décider pour un champ qui est pas trop loin du sentier qui nous ramènera au parking. Nous ne sommes plus à quelques (kilo)mètres près…

Je pose en prenant soin de bien écarter les pieds pour ne pas m’empêtrer avec les crampons. Quelques pas, puis la voile retombe derrière moi, sur fond d’Ouille Allegra. Bruno débarque quelques minutes plus tard, discutant mon choix de terrain d’atterrissage. Monsieur aurait préféré quelque chose plus près du parking… Quelle feignasse !



Je laisse sécher la voile au soleil quelques instants. J’ai trouvé le moyen de mettre de la neige dans l’un des six caissons que comporte la SKIN. Alors je m’en saisis et m’approche discrètement de Bruno pour tenter de le surprendre en lui envoyant une boule de neige. Bien sûr les représailles ne se font pas attendre et c’est moi qui finit bombardée ! Dès que la neige sera vraiment revenue pour de bon, je me vengerai !

Nous rangeons le matos, j’achève mon sandwich, nous remettons les sacs sur le dos et en route ! Les mélèzes forment une haie d’honneur de chaque côté du chemin et accompagnent nos pas en direction du parking sous l’œil bienveillant du Charbonnel qui brille de mille feux. Nous retrouvons alors la voiture. Il est finalement encore tôt et il nous reste presque tout l’après-midi pour profiter de cette belle journée avec nos familles respectives, leur raconter comment nous en avons chié dans la neige mais comment c’était beau, et comment nous sommes heureux ! et comment… et comment… Le copain m’a dit « dès que tu fais du biplace tu m’emmènes ». Bon, au Charbo, en biplace… ? Mmmmhhhh… On verra…



Epilogue

Nous roulons presque en silence mais avec un sourire benêt sur les lèvres, les yeux plein d’étoiles après cette journée. Les jambes fourmillent déjà d’impatience d’une nouvelle expédition. Le pincement au cœur pour l’abandon du projet Charbaron est déjà presque oublié et nous nous félicitons de l’aboutissement de cette belle aventure. C’était « quand même » chouette… il faut bien l’avouer.

Mais dans l’histoire, on y va quand à l’Albaron ?????? Combien de fois vais-je devoir poser cette question avant qu’on y aille pour de bon ???? J’ai l’impression que ça sera plutôt pour 2022 c’t’affaire… Gilles dirait que je suis têtue… C’est vrai que je suis presque aussi entêtée que ce Haut-Savoyard ! Le problème étant que j’ai vraiment beaucoup d’idées… Heureusement qu’il existe aussi beaucoup de bons copains pour venir les partager…

Parce que je ne triche pas non plus avec vous et que tout ce que je vous raconte est la stricte vérité vraie, la preuve en son et en image : https://www.youtube.com/watch?v=16gE3OiK87c

http://www.youtube.com/watch?v=16gE3OiK87c
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« Répondre #2 le: 13 Novembre 2021 - 22:26:12 »

Magnifique merci
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Bob73
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« Répondre #3 le: 14 Novembre 2021 - 00:41:58 »

Merci de nous régaler de tes récits, photos, vidéos, un vrai plaisir à lire et à voir  sautillant
Et  bravo pour la grimpette  pouce
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Airtoysdealer
Invité
« Répondre #4 le: 14 Novembre 2021 - 08:31:59 »

 pouce

On en redemande, merci pour ce beau récit.

Question de béotien (mais qui a quelques projets en tête, histoire de ne pas rester dans la zone de confort), pour les alpinistes qui traînent ici, est ce que ce genre de course est accessible à un novice accompagné (45 balais très bientôt, pas encore trop pourri, habitué à la rando mais aucune expérience en alpi), ou est-ce qu'il faut viser nettement plus simple?

Parce que la miss, elle me mets l'eau à la bouche avec ses histoires  Clin d'oeil
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ororange
Invité
« Répondre #5 le: 14 Novembre 2021 - 10:48:54 »

Super que ça donne envie, c'est aussi le but de tout ce blabla!

Au risque de paraître rabat-joie, je dirai "commence par autre chose". Le Charbo c'est "pas dur" techniquement (côté PD, soit Peu Difficile). Par contre c'est loooong! Y a pas de refuge intermédiaire, donc soit tu le fais à la journée comme nous soit tu prends de quoi faire bivouac (vers 2800 il y a des emplacements) mais donc il faut porter... Comme je l'ai dit c'est 2000m de D+ avec des bons passages à 40° (détails techniques ici https://www.camptocamp.org/routes/53797/fr/pointe-de-charbonnel-face-n-version-estivale-).

Et puis, il faut avoir dans l'esprit que si ça décolle pas, tu te tapes la descente intégrale!!! soit les 2000m que tu viens de te farcir. De plus, je suis pas sûre que la vidéo rende bien l'engagement du déco, mais je peux te dire que aïe aïe aïe, c'est raide! M'enfin, c'est mon avis. Et celui du collègue aussi!

Enfin, les conditions changent très vite au charbo. Généralement, la glace apparait aux alentours de mi juillet (ça dépend des années) mais ça rend la course plus technique et le déco également. Nous, nous avons eu la neige... Pour te donner une idée, on tablait sur 4h de montée tranquille et on a mis 5h30... On était dans le timing sur les premiers 1000m et une fois qu'on était dans la neige, c'est là qu'on a sacrément ralenti.

Bref, pour une première et pour en profiter pleinement, je pense qu'il y a d'autres très beaux sommets à réaliser!

Mais après tout, je ne te connais pas et je suis toujours trop prudente... Et peut-être que je me trompe? D'autres avis?
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Petit Toro
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« Répondre #6 le: 14 Novembre 2021 - 11:33:29 »

Un merci de plus pour ce récit et les images/vidéos qui vont avec.
 pouce
On en redemande.
Et en plus c'est gratuit  clown
 trinquer
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Airtoysdealer
Invité
« Répondre #7 le: 14 Novembre 2021 - 11:35:29 »

oui, effectivement 2000 de D+, ça me fait pas peur, sur du sec et en mode rando, sur glacier, ça doit pas être la même.

Donc, en te suivant, faut que je regarde ce qui existe (et qui me branche) en PD, avec moins de dénivelé.

Un pote qui a un bon passif m'a proposé le dôme des écrins il y a quelques temps, j'attends de voir si on arrive à concrétiser le truc.

Merci pour ton retour en tout cas.
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airsinge
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« Répondre #8 le: 14 Novembre 2021 - 13:18:22 »

Une fois là-haut ça semble compter pas mal de pouvoir sortir du sac une voile dont on ne doute pas vraiment du gonflage "automatique". (Ce qui sous-entend qu'on ne se munit pas d'une R-light, mais pas non plus d'une monosurface sans avoir déjà expérimenté son gonflage jusqu'à le ressentir comme "automatique").

Quand Ororange et son comparse ont peur dans un texte je me rétracte "un peu" dans un canapé (de peur que son bord soit trop glissant...).

Entre les lignes j'ai eu l'impression que la première considérait qu'il n'y avait pas d'option d'avortement du gonflage sur un tel terrain et qu'elle aurait couru même avec une voile imparfaitement gonflée ou en girouette assez transverse une fois au-dessus de la tête. Me trompai-je ?

Ça serait donc intéressant de savoir si dans le cas de Bruno il considérait déjà par avance qu'il était envisageable d'avorter un décollage, s'il l'a opté et effectué en toute lucidité, si c'est plutôt une hésitation qui l'a saisi et fait basculer dans un réflexe d'affalement pas complètement choisi, ou si la voile mal gonflée ne lui permettait même pas de courir...

Désolé Bruno pour l'enquête pas très pudique... Mais ça en aidera peut-être d'autres à aborder ces situations plus "tranquillement" (ou à inventer un système de gonflage pyrotechnique sans course relayé par ventilateurs redresseurs de vent).  

Question subsidiaire très très impudique aussi : aviez-vous explicitement décidé d'un ordre de décollage ?
(À voir les images on pourrait penser que vous vous laissiez la possibilité d'un décollage simultané pour ne pas avoir besoin de vous fixer un ordre préalable, si c'était bien le cas, est-ce à postériori la situation la plus vivable ?).
« Dernière édition: 14 Novembre 2021 - 13:32:11 par airsinge » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
arogues
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« Répondre #9 le: 14 Novembre 2021 - 14:32:01 »

Super et bravo !!!

Un pote qui a un bon passif m'a proposé le dôme des écrins il y a quelques temps, j'attends de voir si on arrive à concrétiser le truc.
Je ne connais pas pour la pointe Charbonnel, mais pour le dôme des Ecrins (qui est en F+: https://www.camptocamp.org/routes/53811/fr/dome-de-neige-des-ecrins-versant-n-voie-normale-) mais par contre y'a clairement un ou 2 endroits ou il faut pas tomber (exposition) mais aussi et surtout de la chute de sérac ... Et la même le meilleur du monde y sera exposé ... Pour l'avoir vécu en direct (petite chute, rien de gros), ca a refroidi tout le monde qui était dans les parrages. Bon par contre moins de D+ d'un seul coup avec les refuges.
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Lassalle
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« Répondre #10 le: 14 Novembre 2021 - 15:19:56 »

Oui, effectivement 2 000 de D+, ça ne me fait pas peur, sur du sec et en mode rando ; sur glacier, ça ne doit pas être la même chose.
Donc, en te suivant, il faut que je regarde ce qui existe (et qui me branche) en PD, avec moins de dénivelé.
Un pote qui a un bon passé m'a proposé le Dôme des Ecrins il y a quelque temps, j'attends de voir si on arrive à concrétiser le truc.
Merci pour ton retour en tout cas.

Salut,  salut !

Juste quelques remarques :

1/ Si on est en compagnie de quelqu'un de compétent, il est tout à fait possible d'aller faire l'ascension (et le vol à la clef si les conditions sont bonnes) de sommets en alpinisme, même si on n'a aucune expérience préalable de la haute montagne.
L'important est d'avoir une bonne condition physique et d'être bien accompagné.
Il s'agit alors de choisir des voies normales d'accès pas difficiles et il faut y aller lorsque ces itinéraires sont encore en neige et non pas en glace.
Je ne parle pas des magnifiques ascensions, soutenues et parfois techniques, dont Ororange fait de magnifiques récits avec de superbes photos et vidéos (un grand merci à elle !).

2/ Exemples personnels (parmi d'autres) :

- J'ai emmené (avec d'autres amis) à plusieurs reprises au Dôme des Ecrins des amis n'ayant jamais fait d'alpinisme et cela s'est à chaque fois passé sans aucune difficulté.
En bonnes conditions il s'agit d'une véritable "autoroute" par laquelle montent, les jours de beau temps, plusieurs dizaines d'alpinistes (dont souvent des débutants).
Pour ce qui est du risque des séracs, il y a en fait deux itinéraires de montée dans la face sous le sommet : l'un direct est en effet potentiellement avec le risque d'une chute de séracs, l'autre, un peu plus long, fait un détour qui minimise énormément ce risque.

- Lors de notre vol du sommet du mont Blanc, il y avait avec nous un ami sportif, en bonne condition physique, qui n'avait jamais mis de crampons aux pieds et qui n'avait jamais touché un piolet.
Il est monté au sommet sans aucun problème (l'itinéraire par l'arête des Bosses est long, mais pas du tout difficile).

3/ Le problème est qu'avec la fonte accélérée des glaciers, les itinéraires classiques qui se faisaient en neige en juillet ou début août se font plutôt maintenant en mai ou juin si on veut y aller lorsqu'ils sont encore en neige.

Bonnes courses et bons vols en haute montagne Willow !  Rigole
Tu nous raconteras.

 trinquer

Marc

H.S. : j'ai remplacé "passif" par "passé" dans ton message !
« Dernière édition: 14 Novembre 2021 - 15:31:00 par Lassalle » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
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« Répondre #11 le: 14 Novembre 2021 - 15:28:20 »

Pour l'ordre des décollages en haute montagne, je répète ce que j'ai déjà écrit :

- pour faire des vols en haute montagne, les pilotes doivent être autonomes au décollage (ils peuvent être débutants en alpinisme, mais pas en parapente !  Rigole ) ;
- si certains sont vraiment très fatigués, il faut les aider à décoller si nécessaire ;
- le meilleur alpiniste du groupe doit décoller en dernier, même s'il n'est pas le meilleur en parapente ; une redescente à pied, sans vol, est toujours possible si les conditions (force et/ou direction du vent) changent et une redescente en solo n'est donc jamais à exclure.

J'avais écrit (il y a bien longtemps) un article au sujet des vols en haute montagne dans Parapente Mag.

Marc
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Airtoysdealer
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« Répondre #12 le: 14 Novembre 2021 - 18:21:25 »

Une fois là-haut ça semble compter pas mal de pouvoir sortir du sac une voile dont on ne doute pas vraiment du gonflage "automatique". (Ce qui sous-entend qu'on ne se munit pas d'une R-light, mais pas non plus d'une monosurface sans avoir déjà expérimenté son gonflage jusqu'à le ressentir comme "automatique").

Concernant la R-light, je te laisse à tes convictions, après avoir pris en main la bête, je la trouve finalement très adapté pour des décos foireux, sa prise en charge tout en douceur (et sans distance supplémentaire me concernant) en faisant un vrai gage de sécurité. Je ne dirais pas la même chose de la Rook 3, que je viens de mettre à l'épreuve, et qui m'a causé plus de soucis, bien que rien d'insurmontable avec une bonne gestuelle.

[edit]

l'as tu essayée?
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Airtoysdealer
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« Répondre #13 le: 14 Novembre 2021 - 18:25:07 »

Super et bravo !!!

Un pote qui a un bon passif m'a proposé le dôme des écrins il y a quelques temps, j'attends de voir si on arrive à concrétiser le truc.
Je ne connais pas pour la pointe Charbonnel, mais pour le dôme des Ecrins (qui est en F+: https://www.camptocamp.org/routes/53811/fr/dome-de-neige-des-ecrins-versant-n-voie-normale-) mais par contre y'a clairement un ou 2 endroits ou il faut pas tomber (exposition) mais aussi et surtout de la chute de sérac ... Et la même le meilleur du monde y sera exposé ... Pour l'avoir vécu en direct (petite chute, rien de gros), ca a refroidi tout le monde qui était dans les parrages. Bon par contre moins de D+ d'un seul coup avec les refuges.

merci pour ton retour, et désolé de polluer un peu le fil original. Ororange, n'hésite pas à dire si ça craint, qu'on demande un coup de ménage
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SergeiGRE
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« Répondre #14 le: 14 Novembre 2021 - 19:08:20 »

Magnifique course et magnifique récit bravo
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airsinge
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« Répondre #15 le: 14 Novembre 2021 - 20:22:22 »

Willow me rétorquait :
Citation
Concernant la R-light, je te laisse à tes convictions, après avoir pris en main la bête, je la trouve finalement très adapté pour des décos foireux, sa prise en charge tout en douceur (et sans distance supplémentaire me concernant) en faisant un vrai gage de sécurité. Je ne dirais pas la même chose de la Rook 3, que je viens de mettre à l'épreuve, et qui m'a causé plus de soucis, bien que rien d'insurmontable avec une bonne gestuelle.

[edit]

l'as tu essayée?

Non, désolé, je l'ai seulement observée maniée au gonflage à côté de moi, avec talent et succès, dans une bonne brise qui ne me permet pas de présager de son gonflage sans vent.
J'ai utilisé l'exemple de la R-light de manière un peu "générique" du fait qu'elle apparait comme ton aile du moment (et par curiosité pour savoir si c'était bien l'équipement que tu prévoyais pour tes idées de décollages de sommets étriqués).
C'était aussi pour souligner qu'avec ma propension à craindre la pente forte et le risque de glissade je n'envisagerais pas de préparer un décollage d'un tel endroit sans la voile que j'aurais déjà considéré la plus évidente à gonfler, à faire décoller en travers...
Juste parce-que ma pratique du gonflage n'a pour l'instant jamais été complètement rassurante, et qu'un poil de doute sur un tel décollage me rendrait probablement encore moins fiable.
Les récentes vidéos de gonflages de monosurfaces comme la Run&fly, la Skin 3, et l'Ufo2 m'ont quand-même donné l'impression qu'il y a beaucoup moins de chances d'avoir une voile mal ouverte au bout de deux pas qu'avec tout ce que j'ai eu entre les mains pour l'instant.
En fait je voulais essentiellement dire que pour la première fois des circonstances m'ont fait imaginer qu'une monosurface faite pour son gonflage immédiat me rassurerait.

Mais il y a des chances que ça reste virtuel pour moi car le vertige à pieds m'empêchera probablement toujours d'accéder à ce genre de décollage. (Pas de raison pour moi de remplacer SuSi3 par Ufo2 donc.)
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« Répondre #16 le: 14 Novembre 2021 - 21:25:44 »

ok, je comprends mieux ta remarque
 trinquer
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Cowa
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« Répondre #17 le: 15 Novembre 2021 - 00:17:00 »

Juste une petite remarque concernant l'accompagnement en haute montagne de néophytes, tel que décrit par Marc, tout se passe bien jusqu'au moment où...
La Charbonnel (moi j'ai toujours dit La...) n'est pas compliquée en soi mais en effet sur un passage plus technique il ne faut pas que la fatigue ou l'inquiétude fasse faire le mauvais pas. Donc en bref rien en s'invente et faire un peu de glace avant aide beaucoup pour les crampons et l'utilisation de la corde.
Pour la R-Light on peut prendre plaisir à son décollage avec de l'air mais il est plus difficile lorsque ça ne souffle pas, elle est très lente à monter, il ne faut pas du tout toucher aux freins et la prise en charge est longue au point que sur le déco du Banchet par exemple, site classique, on m'a fait remarqué que la vole n'était pas complètement apte à prendre en charge lorsque j'ai plongé au bout de la pente.
Une mono ou une SuSi sont complètement à l'opposé de cela, on y découvre une facilité de gonflage qui aide à se décontracter pour se mettre en l'air lorsque les conditions sont difficiles.
A la vue des images, je pense que je n'aurai pas sorti la R-Light de son sac (je ne l'aurai de toute façon pas emmenée la-haut), par contre le déco avec la SuSi aurait été une formalité ce jour-là.
Si tu es dispo Willow on peut se prévoir quelque chose pour mettre en application ce que je viens de dire.
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« Répondre #18 le: 15 Novembre 2021 - 10:24:07 »

Bravo pour ce récit, ça fait rêver quand on est passionné de vol rando.
Il faut toujours se dire qu’il faudra peut-être redescendre à pied même si on a bien épluché les prévisions météo, ça fait partie du jeu ma pov Lucette….
Donc avoir un sac léger est primordial pour envisager cette solution, ça m’est arrivé 2 fois cette année et ça a été plus supportable de n’avoir que 6 kgs tout compris dans le dos.
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ororange
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« Répondre #19 le: 15 Novembre 2021 - 10:55:39 »

Salut,

Je vais tenter de donner une réponse.

@Willow, je me suis mal exprimée. Je pense que tu es tout à fait capable de trainer tes guêtres jusqu'au sommet du Charbonnel tant que tu es bien accompagné et que tu es entrainé. Par contre, je considère (et c'est subjectif) que le risque de ne pas décoller est un peu plus important que sur certains autres sommets. La pente est clairement orientée nord et avoir un vent travers peut facilement être plus dur à gérer que sur un sommet de type "dôme" (typiquement, le Mont-Blanc est un décollage beaucoup plus "facile", si tant est qu'il n'y a pas trop de vent et que tu gères 1000m de haut de plus. En tous cas, la pente est beaucoup plus sympa là-bas). Une fois encore, peut-être que c'est moi qui n'ai pas la bonne technique... Et comme je le disais les conditions d'enneigement sont très variables. Si tu regardes les sorties sur C2C, ça s'arrête généralement fin juillet avec de la glace déjà apparente. Clairement, c'est pas des conditions pour apprécier sa sortie (enfin moi je ne l'apprécierait pas). Parce que l'idée c'est pas d'en chier un max non plus. Il y a par ailleurs des éléments auxquels je ne peux pas répondre pour toi tels que l'impact de l'altitude sur ton corps. Nous sommes très inégaux face à cela et même pour une personne ça peut très bien se passer à 4000m une fois et pas du tout à 3700m une autre fois. Dans tous les cas, il faut savoir identifier les signaux et écouter son corps. Mais ça, on ne le sait qu'une fois sur place.

En conclusion, je dirai que si c'est sommet, le Charbonnel, qui t'attire, fonce! Mais en connaissance de cause. De toutes façons, il n'y a pas de sommet parfait car il y a d'autres "problèmes" à gérer sur les autres sommets. Comme le dit Arogues, la roulette russe avec les séracs au Dôme des Ecrins c'est pas jojo non plus. D'ailleurs, il me semble que cette année la VN a été bien arrosée. Bref, n'oublie pas le récit, les photos et la vidéo quand tu iras, où que tu ailles!

Pour donner quelques infos supplémentaires sur mon décollage. J'ai levé la voile qui est montée pleine balle au-dessus de ma tête. Pour cela, j'ai fait exactement 4 pas. A ce point-là je suis limite prise en charge. Ce qui m'a surprise et on m'entend un peu sur la vidéo faire un bruit étouffé parce que je suis presque déjà soulevée. Puis je fais un micro sur place. Ensuite j'engage, je fais exactement 2 pas sur la pente pentue et ensuite je pédale en l'air. Sur les 4 premiers pas, je pouvais encore avorter le décollage mais étant donné que la voile était déjà presque en train de voler ça aurait été complètement stupide de faire ça.
Je précise que ces 4 pas ce sont ceux d'une personne d'1m64 qui vole avec une SKIN 16m². Une personne plus grande et/ou avec un suspentage plus long pourrait se retrouver quasiment déjà dans la pente pentue au départ...

@Airsinge : nous avions convenu d'un ordre de décollage. Bruno est largement plus expérimenté que moi en alpi et donc j'avais demandé à partir en premier. Ce qui était complètement stupide de ma part. Je m'explique : 1 - je suis effectivement moins expérimentée que lui, pour autant, l'itinéraire n'est pas compliqué, c'est un AR donc si je devais redescendre seule, fallait suivre les traces de montée. 2 - Je reste suffisamment expérimentée pour réussir à descendre seule (moyennant la gestion mentale de la présence de quelques crevasses) 3 - La probabilité que Bruno décolle et moi non est beaucoup plus faible que l'inverse. En effet, dans les conditions du jour avec la SKIN, j'avais toutes les chances de mon côté. Par ailleurs, je pense que je suis un peu meilleure que lui en décollage (il se rattrape en étant bien meilleur que moi en précision d'atterrissage). Donc suite au debrief que nous avons fait, il est apparu que si nous devions refaire l'expérience, dans des conditions similaires nous ferions autrement (il décollerait en premier). Toutefois, ce choix n'est pas si stupide que ça car je crois que si je l'avais vu foirer son déco en premier (mais il ne l'aurait peut-être pas foiré), ça m'aurait beaucoup stressée et in fine pas sûre que j'aurai réussi le mien... (c'est très égoïste comme pensée mais juste pour montrer comme nous - je - pouvons être influencés sur ce type de déco). 

Maintenant pour ce qui est de l'avortement de son décollage. Lorsqu'il a levé sa voile et fait donc les 3 ou 4 premiers pas, la voile a vraiment fait un 90° à droite (un peu d'est). Pourtant, il a tenté de décoller 5 secondes après mon départ. Donc l'avortement est possible mais en fait ne devrait pas avoir lieu : les raisons de cet arrêt sont multiples et bien qu'on en ait discuté c'est difficile de savoir précisémment sans oeil extérieur. A priori, il y a un peu de peur de l'engagement au déco et le fait de charger la ventrale Du coup, il y a mis moins d'énergie et ça a merdouillé. Il y a aussi le petit vent d'est qui s'est pointé mais c'était assez bizarre car nous n'étions pas très éloigné l'un de l'autre et nous n'avions pas les mêmes sensations de la provenance du vent avant de décoller (lui sentait travers droit, moi arrière). Enfin, il a vu que ça marchait pour moi et a voulu saisir le créneau plutôt que de se concentrer sur les sensations et de se rendre compte que le petit vent était revenu. Son 2e déco était parfait car il a attendu le moment propice et a engagé comme il faut pour que ça parte.

Pour ce qui est du débat sur les voiles, je connaissais même pas la R-light donc je me garderai bien de faire un commentaire. Par contre, c'est sûr qu'il vaut mieux bien connaître son matos. Et même comme ça, on se fait surprendre....

(@) Cowa : oui je dis la Pointe Charbonnel et le Charbonnel. Mais la Pointe Charbonnel est plus juste.

Voilà! Bons vols!

PS: pas besoin de faire de ménage dans la discussion, sauf si vous souhaitez créer un fil spécifique techniques alpi. En tous cas, vous êtes les bienvenus ici!

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« Répondre #20 le: 15 Novembre 2021 - 13:31:30 »

Aurore, il faut aussi prendre en compte que ton déco a crée des turbulences que Bruno à pris lors de sa montée de voile, c'est surement ça qui a fait avorter son déco.
Toujours très sensible sur les décos exigus surtout lorsque qu'il n'y a pas de vent de face...
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« Répondre #21 le: 15 Novembre 2021 - 14:53:57 »

Merci Aurore (et indirectement Bruno) pour ces précisions très instructives !

Je crains aussi que 5 secondes soit un laps de temps insuffisant entre vos deux décollages sur un tel site intransigeant. Même sur de larges sites de décollage tranquilles ça cause parfois des surprises au gonflage ou même à la prise en charge.

Difficile de garantir que ça expliquerait entièrement le gonflage merdique de Bruno le faisant décider d'affaler, mais ça peut vous aider à éliminer un facteur de doute supplémentaire pour les prochaines fois.

(Ça ne veut pas dire qu'un décollage parallèle simultané serait une meilleure option, ça c'était une très mauvaise "blague", hein !)

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« Répondre #22 le: 15 Novembre 2021 - 15:53:21 »

Merci pour les vôtres (précisions instructives)! C'est vrai qu'on y avait pas pensé mais avec le recul, ça a du sens et ça a certainement ajouté un facteur supplémentaire dans la balance.
 forum de parapente
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Airtoysdealer
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« Répondre #23 le: 15 Novembre 2021 - 19:29:11 »

@Cowa, je ne refuse pas l'invitation, faudrait juste trouver le créneau et la course qui puisse nous convenir, pas trop ennuyeuse pour toi et pas trop technique pour moi.
Concernant la R-light, je ne veux pas la mettre sur un pied d'estale, elle n'est clairement pas la voile la plus intuitive au déco, je voulais juste souligner que ce n'est pas non plus une aile à mettre au pilori, notamment car ce caractère très "nonchalant" peut être aussi considéré comme sécurisant, notamment pour ceux qui craignent toujours de se faire arracher et qui ont une maîtrise de la tempo assez aléatoire, et aussi car en l'air, ça reste une pure machine à plaisir en ce qui me concerne.

@Ororange, il n'y avait pas de second degré, j'ai réellement apprécié vos intervention (à toi et aux autres contributeurs) pour me faire une idée de l'engagement et comprendre qu'il valait mieux viser quelques chose de nettement moins long et technique pour découvrir l'apinisme. Je ne cherche pas la performance, uniquement le plaisir de découvrir de nouveaux horizons, et si possibles de nouveaux plaisirs. Et je suis loin d'être une bête de sport, juste un mec un poil sportif mais sans facilités particulières.

Concernant l'altitude, mon max a été le Tunupa (5300 m) en Bolivie, mais après 1 mois passés entre 2500 et 4000, donc déjà bien acclimaté. Donc pas du tout sûr de bien encaisser de me coller à 3700 en arrivant le matin de Toulon, sans aucune adaptation  Confus .
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Cowa
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« Répondre #24 le: 16 Novembre 2021 - 00:31:46 »

Il y a très longtemps j'avais décollé en biplace du sommet de la Gde Sassière, déco compliqué car beaucoup de gros rochers, cela doit être beaucoup mieux avec de la neige montée en raquettes ou en skis.
Y'a aussi la Tsanteleina dans le même coin qui était une belle course de glace au siècle dernier (ça claque en disant comme ça !!!) mais que j'ai vu de loin bien en peu de glace cet été, mais glace noire donc peu engageant. Voila le genre de course avec du dénivelé pour débuter.
Je me questionne aussi pour la Parrachée bien en cailloux partout de ce que j'ai vu, mais peut être avec une possibilité de déco en Sud, qu'en penses-tu Aurore ?
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Là où il y a la volonté, il y a un chemin... Jamais le même en l'air !
Il vaux mieux regretter un vol que l'on n'a pas fait, qu'un vol que l'on a fait !!!
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