Bonjour,
Il m'est arrivé assez souvent entre Queyras et Ecrins de monter tres haut.
(4700 /4900m) et surtout assez régulièrement lors de certains vols.
Il m'est arrivé notamment une fois en particulier d'observer des lenticulaires
assez éloignés mais qui témoignaient de vents forts malgré mon ressenti d'un
vent d'altitude peu fort et surtout très laminaire...
Cette fois là (vol en Septembre au dessus du col Izoard/pic de Rochebrune)
"catapulté" gentilment à 4400m (ce qui n'etait pas mon plus haut plaf), j'ai pris un instant
des planeurs pour des avions de ligne...
Des avions de ligne qui enroulaient à 1000m ou 1500m encore au dessus de moi et plus en aval
du vent ressenti... (soit certainement vers 6000m d'altitude).
J'ai ressenti ce jour là une sensation très étrange que j'avais déjà rencontré à plusieurs reprises
(première fois à st André les alpes sans pourtant monter très haut: des pilotes locaux très expérimentés
m'avaient alors dit qu'il y avait de l'onde ce jour là...
Cette sensation que je suis sûr beaucoup de pilotes ont déjà senti en montant au bord
d'un nuage n'est pas pour moi la plus agréable:
je peux la decrire assez facilement: mon vario monte relativement fort en fonction de l'ascendance
qu'on pense être liée à celle du nuage, tout est normal à cet instant, puis au moment de "tester" le thermique,
pour savoir si c'est large/bien organisé et si la voile est complètement dedans ou pas, vient
la très désagréable sensation de "vide": comme en apesanteur la sellette semble monter à la même
vitesse que la voile! Aucune sensation ou presque sur la sellette, on pourrait penser qu'on
est en train de descendre dans une degueulante (et qu'on va s'en prendre une bonne) si le vario
n'hurlait pas un +4 intégré voire beaucoup plus, ce qui est commun à ces experiences (souvent de courte durée pour moi
mais assez répétitives) c'est la constance du vario et la douceur extrême de l'ascension (qui contraste au final
beaucoup avec le faux sentiment d'être en mauvaise zone descendante).
J'ai longtemps cherché à comprendre comment il etait possible que je puisse ressentir aucune
pression dans ma sellette tout en montant avec de grandes valeurs de vario comme si ma sellette
montait en même temps que ma voile ( à un point ou je me demande même à chaque fois
s'il y a beaucoup de tension dans mes suspentes...)
Je m'etais expliqué vaguement dans un coin de ma tête sans trop y croire que c'etait
peut-être une certaine configuration des thermiques désorganisés par l'onde (puisqu'a chaque fois
que j'ai ressenti ca de forts soupcons d'onde etaient notés) qui provoquaient peut-être
de legers mouvements pendulaires à l'intérieur de l'ascendance.
Je me suis dit que la prochaine fois je ferais beaucoup plus attention aux mouvements de mon aile.
Ce que j'ai pu faire hier à Vallouise!
Vol très peu intéressant pour moi car bien trop venté mais
en montant a 3400m au bord et au vent d'un nuage, j'ai pu ressentir à nouveau ce curieux phénomène...
Tres large, et en apesanteur donc.... et entre +4 et +5 l'ascendance me monte au bord du nuage...
J'ai observé avec curiosité ma voile qui malgré mon inquiétude ce cette fausse sensation, elle semblait
plutôt ravie et tournait rondement et relativement large sans aucun mouvement parasite...
Un pilote au sol m'a dit avoir ressenti la même chose.
Sur la route du retour je crois avoir enfin compris la cause probable de cette
sensation si paradoxale: l'onde (vent) contourne le nuage pour lui passer au dessus,
formant l'onde. La forme caractéristique de la partie ascendante est une courbe:
l'ascendance decroit donc imperceptiblement jusqu'à son sommet.
=> d'oú cette sensation d'allégement puisqu'on est en fait dans une phase de décélération d'une
grosse ascendance dynamique.
Voilà j'ai terminé mon roman que je tenais à partager car ca me semble intéressant
et sûrement rencontré par des tas de pilotes sans peut-être en avoir conscience
comme moi auparavant.
Pour les autres qui connaissent peut-être le phénomène, je suis preneur de toute info
ou correction si elle est constructive.
Bons vols.
Denis