Juste un petit truc que j'ai oublié de dire, c'est que j'ai rencontré 2 pilote qui volait au cap blanc nez et qui m'ont dis que les conditions étaient bonnes même un peu faible au cap
Une autre chose à toujours avoir en tête, sur la cote d'Opale comme partout ailleurs: "ca vole", "c'est fort", c'est faible" ne veut pas dire la même chose selon l'expérience des pilotes, le type de voile qu'ils utilisent, leur charge alaire / position dans la fourchette, etc...
Si les gars te disent que c'est faible mais qu'ils volent 200 h par an chargés comme des mules sous des avions de chasse, ça n'est peut-être pas une indication pertinente pour toi qui débute, de surcroît en étant surtoilé...
Sinon, d'accord avec Hub: en déco "falaise", ou du moins, "avec rupture de pente franche", lorsque tu as du mal à avancer dans le venturi juste avant la cassure, la méthode qui va bien c'est bras hauts, ventrale chargée à fond avec le haut du corps penché en avant, et tu pousses comme un âne sur tes godasses.
Si ça n'avance pas comme ça, si tu dérapes sur les caillous, ou dans l'herbe mouillée, si tu te fais refouler par la cassure, eh bien... il est peut-être temps de penser à une autre activité pour ce jour-là!
=> Et j'en ajouterai une dernière, importante à mes yeux: dans ce genre de situation, tu y arrives seul (à décoller), ou tu laisses tomber! En clair, ne demande pas une assistance (traction), et refuse (gentiment mais fermement) si quelqu'un improvise cette assistance.
Pourquoi? J'ai un souvenir cuisant d'un après-midi de vol avorté, sur un terril, où je jouais régulièrement entre midi et deux en semaine. Je m'y rends un dimanche après-midi, conditions soutenues, plus fortes qu'à mon habitude. Beaucoup de monde => facteur humain, confiance excessive, je ne mesure même pas la vitesse pour la comparer à mes repères....
Terril en forme de cône tronqué: la zone de gonflage est à plat, voile au sol limite dans le rouleau, puis tu as une cassure franche avant la pente. Au niveau de la cassure, venturi important, il fallait user de la technique ci-dessus. Sauf que, certaine voiles pénètrent mieux dans le vent que d'autres (selon le calage, l'épaisseur du profil, etc). Avec la voile école que j'avais à l'époque (Astair), relativement lente, j'avais toujours beaucoup de mal à avancer.
Après plusieurs tentatives infructueuses (gonflage / avancée / soulèvement prématuré des pieds / reculade au sol), un pilote au sol prend pitié de moi, et en me voyant peiner à avancer, se propose de m'aider, m'attrape les bretelles de la sellette, et me tire vers la cassure. Sauf qu'arrivé près du bord, je décolle, et malgré son gabarit (une belle baraque) ses pieds quittent le sol!... Réflexe de survie, il lache tout, retombe au sol pendant que je fais bouchon de champagne!
Je me retrouve à 3-4 m / sol, scotché en plein venturi, je crains de me faire reculer sous le vent (pas le réflexe d'utiliser l'accélérateur, que je n'avais d'ailleurs pas pris au pied), je me décale latéralement vers un "coin" arrondi du terril, où l'ascendance diminue, je descend lentement puis pose quasiment au bord. Pas le temps d'en profiter, une rafale me satellise vers l'arrière: je retombe violemment sur le dos, et gros BANG sur l'arrière du casque! Malgré le casque intégral, je me suis bien fait sonner! Coté dos, rien du tout, merci gros mousse-bag (collector, un bump'air de 20 cm, ça ne se trouve plus!) avec plaque anti-perfo twintex.
Fin de la partie. Rentrer maison. Tiens, j'vais tailler la haie, y a besoin.
Drôle de goût dans la bouche en rentrant:
"t'as bien volé?"
"euh, ben nan, comment dire, je vais t'expliquer..."
[interne cerveau]: bon, j'ai failli finir aux urgences, voire finir tout court, je vais essayer d'être factuel mais soft...
Moralité:
- depuis ce jour, je décolle seul, ou je ne décolle pas
- merci le casque
- merci la protection dorsale
... et je suis longtemps resté très méfiant vis-à-vis du vent soutenu...
Bons vols quand même!