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Forum de parapente

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Auteur Fil de discussion: accident évité d'extrême justesse : une voile peu en cacher une autre  (Lu 3774 fois)
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Planbfr
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« Répondre #25 le: 30 Mars 2012 - 20:06:47 »

Chapeau au pilote de l'Advance rouge qui sait bien viser quand même...  je sors   
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Steph pp-pm
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« Répondre #26 le: 30 Mars 2012 - 22:26:34 »

dans ce cas moi je fais un écart marqué mais bref vers la gauche pour montrer au pilote que j'ai compris par ou il passait pour éviter de lui coller le doute.

Oui. C'est un point important: utiliser l'orientation de la voilure comme une signalisation affichant la trajectoire souhaitée vis-à-vis du reste du monde.

C'est comme en voilier (euh, pour le peu qui m'en reste): quand tu vois que tu es sur une route de collision avec un autre bateau, tu prends une décision claire sur la route à suivre et tu mets un coup de barre franc d'un coté ou de l'autre, pour lever l'ambiguïté et annoncer de quel coté tu passes, quitte à reprendre ensuite un cap moyen assez proche de celui que tu suivais.

"Avoir une trajectoire lisible de l'extérieur"...

Mais ça suppose d'avoir suffisamment de temps... et donc d'anticiper, comme l'a souligné Patrick.

Une fois, une seule fois, j'ai merdé gravement en faisant un refus de priorité en parapente. C'était il y a 8 ans, mais je m'en souviens comme si c'était hier, tellement ça m'a marqué, tellement j'avais la honte, et la rage, de m'être pris en défaut et d'avoir fait courir un risque à un autre.

C'était en stage sur Annecy. Le vendredi (dernier jour du stage) vol du matin à Marlens. J'étais un peu grillé par la fatigue, je n'étais pas dans mon vol car je n'arrêtais pas de ressasser mon mauvais pilotage en thermique constaté sur la semaine ("suis-je une bille incurable? qu'est-ce qui foire dans mon pilotage?"), et là j'étais en train de gratter lamentablement tout en me faisant enterrer petit à petit le long de la pente, quand j'ai croisé un autre stagiaire du groupe.

J'ai le relief à gauche, je suis légèrement plus bas que lui aussi mais plus près de la pente (forêt). De loin je crois qu'il va passer au-dessus de moi, puis je vois que non, je sors de ma léthargie et me surprends à me demander si j'ai priorité ou pas (??? êêh?). A 70-80 km/h de vitesse relative, la moindre hésitation coute cher: on se retrouve très vite en route de collision partielle. Je vois que ses jambes risquent de toucher mon stabilo, et là, panne de cerveau de ma part (ou viscosité mentale, peu importe le nom): je serre à gauche, là où je vois le plus d'espace disponible (un peu comme mon chat, qui fonce dans l'insterstice d'une porte en train de se refermer pour y aller coûte de coûte, quitte à se faire coincer la queue dedans Rigole).

Je ne sais pas si j'ai eu peur de lui couper la route en faisant un écart à droite pour me remettre où j'aurais dû être, je ne sais même plus si j'ai "pensé" tout court, toujours est-il que je serre progressivement les arbres sous mes pieds à gauche. Lui, voyant que ça ne va pas le faire, dégage fort heureusement en vallée, et on s'est croisé à moins d'une envergure, mon aile à hauteur du pilote, et les arbres à moins d'une envergure de moi....

[Radio] (Pierre-Olivier vu depuis le déco au-dessus) "Putain les gars, faites gaffe quand vous vous  croisez, c'est chaud ce que vous venez de faire, Steph et [je ne sais plus son nom]"

La vache... après ça, j'avais le cerveau en compote, tous les voyants du tableau de bord qui clignotaient en rouge, je suis parti direct à l'atterro. Consterné. Mortifié par ma propre nullité.

Une belle situation de risque d'abordage, un cas de "presqu'accident". Sur le plan vital on s'en serait sortis en cas de vrac, il y avait la forêt en dessous. Mais bon... pas glop...

J'ai eu beau ressasser le truc dans ma tête des dizaines de fois, sur le thème "mais qu'est-ce que j'aurais pu faire pour éviter cela", et il n'y a jamais eu qu'une seule réponse: il fallait an-ti-ci-per. L'échelle de temps de l'incident que je raconte ici, c'était déjà trop tard. Il aurait fallu que j'ouvre mes yeux avant, et il aurait aussi fallu que je sois lucide sur mon état mental: soit je me rends compte que je ne suis pas en état de voler en thermique en groupe et je passe mon tour sur ce vol (euh, même pas la peine d'y penser, depuis des mois que j'attendais de faire ce stage...), soit je prends conscience que je suis un danger public du fait de ma difficulté à me concentrer ce matin-là, et je double, je triple mes marges de sécurité... sous réserve que ce soit possible selon le site et les conditions de vol (car si petit bocal à forte concentration...)

Bref. Depuis ce jour, j'ai une raison de plus de me méfier des croisements à faible distance: pas seulement parce que je ne connais pas le niveau de de pilotage l'autre, sa capacité d'anticipation, ni sa maitrise des priorités, ou encore la civilité de son comportement (forcer la priorité, ou la laisser gracieusement).

Je me méfie de "l'autre", parce que c'est potentiellement un autre "moi-même" (*), avec les pertes d'attention qui peuvent en découler en situation de stress, de fatigue, de souci récurrent qui tourne en boucle dans la tête.... La défaillance est toujours possible, pour tout un chacun.

(*) et ça, c'est grave! Rigole

C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pas volé de juin à septembre l'an dernier: en situation de déménagement (avec vente de maison, en 2 essais après un raté), de changement de situation professionnelle (et je vous passe les détails sur le stress dans la vie de couple Mr. Green ) eu égard à mon expérience, et constatant qu'il n'y avait plus assez de RAM disponible pour le pilotage, j'ai considéré que j'aurais été capable de faire des erreurs de débutant sur un soaring de bord de mer...

Bon. Un peu long, désolé, et j'ai un peu dérivé par rapport à la question de départ, mais il fallait que ça sorte très heureux

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"L'expérience, c'est le nom que chacun donne à ses erreurs." (Oscar Wilde)
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just flying


« Répondre #27 le: 30 Mars 2012 - 23:14:11 »

dans ce cas moi je fais un écart marqué mais bref vers la gauche pour montrer au pilote que j'ai compris par ou il passait pour éviter de lui coller le doute.

Oui. C'est un point important: utiliser l'orientation de la voilure comme une signalisation affichant la trajectoire souhaitée vis-à-vis du reste du monde.

C'est comme en voilier (euh, pour le peu qui m'en reste): quand tu vois que tu es sur une route de collision avec un autre bateau, tu prends une décision claire sur la route à suivre et tu mets un coup de barre franc d'un coté ou de l'autre, pour lever l'ambiguïté et annoncer de quel coté tu passes, quitte à reprendre ensuite un cap moyen assez proche de celui que tu suivais.

"Avoir une trajectoire lisible de l'extérieur"...

Mais ça suppose d'avoir suffisamment de temps... et donc d'anticiper, comme l'a souligné Patrick.

Une fois, une seule fois, j'ai merdé gravement en faisant un refus de priorité en parapente. C'était il y a 8 ans, mais je m'en souviens comme si c'était hier, tellement ça m'a marqué, tellement j'avais la honte, et la rage, de m'être pris en défaut et d'avoir fait courir un risque à un autre.

C'était en stage sur Annecy. Le vendredi (dernier jour du stage) vol du matin à Marlens. J'étais un peu grillé par la fatigue, je n'étais pas dans mon vol car je n'arrêtais pas de ressasser mon mauvais pilotage en thermique constaté sur la semaine ("suis-je une bille incurable? qu'est-ce qui foire dans mon pilotage?"), et là j'étais en train de gratter lamentablement tout en me faisant enterrer petit à petit le long de la pente, quand j'ai croisé un autre stagiaire du groupe.

J'ai le relief à gauche, je suis légèrement plus bas que lui aussi mais plus près de la pente (forêt). De loin je crois qu'il va passer au-dessus de moi, puis je vois que non, je sors de ma léthargie et me surprends à me demander si j'ai priorité ou pas (??? êêh?). A 70-80 km/h de vitesse relative, la moindre hésitation coute cher: on se retrouve très vite en route de collision partielle. Je vois que ses jambes risquent de toucher mon stabilo, et là, panne de cerveau de ma part (ou viscosité mentale, peu importe le nom): je serre à gauche, là où je vois le plus d'espace disponible (un peu comme mon chat, qui fonce dans l'insterstice d'une porte en train de se refermer pour y aller coûte de coûte, quitte à se faire coincer la queue dedans Rigole).

Je ne sais pas si j'ai eu peur de lui couper la route en faisant un écart à droite pour me remettre où j'aurais dû être, je ne sais même plus si j'ai "pensé" tout court, toujours est-il que je serre progressivement les arbres sous mes pieds à gauche. Lui, voyant que ça ne va pas le faire, dégage fort heureusement en vallée, et on s'est croisé à moins d'une envergure, mon aile à hauteur du pilote, et les arbres à moins d'une envergure de moi....

[Radio] (Pierre-Olivier vu depuis le déco au-dessus) "Putain les gars, faites gaffe quand vous vous  croisez, c'est chaud ce que vous venez de faire, Steph et [je ne sais plus son nom]"

La vache... après ça, j'avais le cerveau en compote, tous les voyants du tableau de bord qui clignotaient en rouge, je suis parti direct à l'atterro. Consterné. Mortifié par ma propre nullité.

Une belle situation de risque d'abordage, un cas de "presqu'accident". Sur le plan vital on s'en serait sortis en cas de vrac, il y avait la forêt en dessous. Mais bon... pas glop...

J'ai eu beau ressasser le truc dans ma tête des dizaines de fois, sur le thème "mais qu'est-ce que j'aurais pu faire pour éviter cela", et il n'y a jamais eu qu'une seule réponse: il fallait an-ti-ci-per. L'échelle de temps de l'incident que je raconte ici, c'était déjà trop tard. Il aurait fallu que j'ouvre mes yeux avant, et il aurait aussi fallu que je sois lucide sur mon état mental: soit je me rends compte que je ne suis pas en état de voler en thermique en groupe et je passe mon tour sur ce vol (euh, même pas la peine d'y penser, depuis des mois que j'attendais de faire ce stage...), soit je prends conscience que je suis un danger public du fait de ma difficulté à me concentrer ce matin-là, et je double, je triple mes marges de sécurité... sous réserve que ce soit possible selon le site et les conditions de vol (car si petit bocal à forte concentration...)

Bref. Depuis ce jour, j'ai une raison de plus de me méfier des croisements à faible distance: pas seulement parce que je ne connais pas le niveau de de pilotage l'autre, sa capacité d'anticipation, ni sa maitrise des priorités, ou encore la civilité de son comportement (forcer la priorité, ou la laisser gracieusement).

Je me méfie de "l'autre", parce que c'est potentiellement un autre "moi-même" (*), avec les pertes d'attention qui peuvent en découler en situation de stress, de fatigue, de souci récurrent qui tourne en boucle dans la tête.... La défaillance est toujours possible, pour tout un chacun.

(*) et ça, c'est grave! Rigole

C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pas volé de juin à septembre l'an dernier: en situation de déménagement (avec vente de maison, en 2 essais après un raté), de changement de situation professionnelle (et je vous passe les détails sur le stress dans la vie de couple Mr. Green ) eu égard à mon expérience, et constatant qu'il n'y avait plus assez de RAM disponible pour le pilotage, j'ai considéré que j'aurais été capable de faire des erreurs de débutant sur un soaring de bord de mer...

Bon. Un peu long, désolé, et j'ai un peu dérivé par rapport à la question de départ, mais il fallait que ça sorte très heureux



merci steph car il est important de savoir se remettre en question, analyser son erreur ou décider de ne pas voler si l'esprit n'est pas dispo ce jour là
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Quand je vole, c'est comme dans un rêve sauf que ce n'est pas un rêve
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