Un point important c'est au moment de se harnacher, il faut vraiment se faire un protocole et le suivre religieusement au moment de s'équiper pour ne pas oublier les cuissardes bien sûr mais aussi de veiller à ne pas emprisonner drisses d'accélérateur ou sangles de réglages du cocon dans les sangles cuissardes. Cela peut pas mal compliquer le vol et le retour au sol si l'on ne s'en aperçoit qu'une fois décollé.
Cela m'est arrivé deux fois cet été et franchement cela m'a valu des bonnes galères, qui se sont traduites après avoir pas mal bricolé en vol - activité scabreuse s'il en est - par des vols avec le cocon bien ouvert.
Pendant la canicule, l'inconvénient était relatif mais pour ce qui est de la prise au vent c'était un désastre.
Il m'était arrivé une fois, en 2011, de décoller en sellette-string avec une boucle de cuissarde que j'avais oublié de refermer après avoir sorti un truc de ma poche. Je ne raconte pas le stress en vol, totalement déhanchée avec la voile en sinusoïde, et ceux qui ont volé avec l'Awak 18 peuvent imaginer que l'atterrissage fut générateur d'une angoisse pas possible... posée vivante, posée contente.
Au positif : je procède TOUJOURS de la même manière quand je me mets dans la sellette : cuissarde gauche puis droite, ventrale, puis sur la Delight 2 je ferme le cocon EN VERIFIANT que rien ne coince... sans oublier la petite sangle de confort entre les bretelles.
Retour au sujet.Avant la Delight 2, j'avais fait quelques essais en cocon, sur l'insistance amicale de Philippe Paillet (Espace 3D à Doussard) qui m'avait prêté diverses sellettes. La seule qui m'avait plu, question confort et sensations, c'était la Fusion (de Nervures) mais le montage du secours en ventral me stresse depuis ma séance de G-Force, je n'avais pas investi.
La transition Karma 2 => Delight 2 s'est faite dès le premier vol d'essai début avril 2015. Adaptation évidente.
J'ai écrit sur un fil y consacré que la Delight 2 m'a fait faire d'énormes progrès en 2015. J'ai bien amélioré mon niveau de vol, mieux supporté de me faire secouer comme une bille dans un sifflet et cessé d'aller me poser quand j'avais encaissé un moindre vrac. Avec une poche à eau dans le dosseret de sellette, j'ai aussi cessé d'aller me poser pour cause de soif ou de mal de dos, et la fatigue en vol ne se manifeste plus que très tardivement.
J'ai aussi gagné en précision de pilotage et en confiance, et je peux enfin utiliser l'accélérateur grâce aux grosses poulies qui rendent le mouflage efficace.
Et quelles sensations ! J'ai maintenant vraiment l'impression de faire corps avec mes voiles, cela me rappelle quand je courais en moto et que je sentais tout ce qui se passait dans ma machine.
Bilan 2015 : 150h de vol contre 107 en 2014 avec la Karma 2, et 50 vols de plus d'une heure contre 10. Des cross, de la distance, des vols plus engagés, bref je suis passée de la lampe à huile à l'électricité.
Merci Paul de m'avoir donné envie d'essayer la Delight 2, merci Damien de me l'avoir prêtée pour l'essayer, et re-merci Damien d'en avoir eu une à ma taille en stock.
Au passif de
ma sellette-cocon :
- C'est infernal par forte canicule, j'ai eu le cul trempé à chaque vol.
- Attraper le cocon avec un pied en sortie de déco demande de l'habitude, et si on loupe son coup il y a une petite séance de gymnastique à se pastiller, dont on se passerait bien dans un thermique généreux.
Petite astuce : une boucle de suspente reliée au plateau dans laquelle on passe un pied, comme on fait pour le cale-pieds avec une sellette standard. De cette manière, le cocon ne prend plus de retard sur les pieds et il devient facile de le crocheter pour s'installer.
- La fixation des élastiques de rappel de l'accélérateur demande à être vérifiée à chaque vol, c'est trop bête de se retrouver en vol avec un barreau derrière les mollets, impossible à utiliser. Cela m'est arrivé.
A l'actif, j'ajoute un effet important lié au lacet : le virage à plat en tête à queue en aérologie tonique. C'est très étonnant et j'aimerais bien un jour voir une vidéo pour comprendre comment cela se produit. Bref je me retrouve dans la position d'un skieur qui vire sur une contre-pente en ayant quasiment viré sur place, et ce qui est le plus surprenant c'est qu'il y a encore de la vitesse, je n'ai jamais eu d'amorce de décrochage ni d'abattée en sortie de virage.
L'effet est le même avec ma vieille Artik qu'avec la Diamir. Est-ce un effet de résonance dynamique lié à l'allongement ?
En tout cas il y a une certitude : je n'envisage pas un seul instant de revenir un jour à une sellette classique, c'est au point que je me demande comment j'ai pu voler aussi longtemps aussi mal et aussi peu sereine.
Maintenant il va y avoir les vols d'hiver et le problème sera le froid aux mains. J'ai acheté hier des gants de soie et mes vieilles moufles Himalaya vont reprendre du service.
(c'est bon la Einbecker Winterbock)