Je reçois des messages sympas en réponse à mes écrits qui sont -j'en suis bien conscient- parfois touffus et/ou déstabilisants !
Comme cela vient de m'être aimablement suggéré, je vous propose d'ouvrir un fil consacré aux demandes d'explications, contradictions (il y a eu... il y en aura d'autres!) et autres questions ouvertes relatives au contenu des fils tels que Ressenti Incidence-Pilote ou Manœuvres Dissipatives
Cela facilitera la lecture de ces fils dédiés à l'exposé de mes théories, postulats, propositions d'interprétation et autres décorticages...
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Je commence avec les dernières questions qui m'ont été posées
Elles sont très pertinentes et peuvent sans aucun doute en intéresser d'autres qui se sont sentis un peu découragés par la complexité de certaines explications
Bonne lecture
Paul
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1ère question : "Je me demande si cet auto-lacet marche aussi quand on vole au contact ou avec un peu de frein/volet, ce qui est souvent le cas en air turbulent. Qu'en penses tu ? Cela doit dépendre de l'aile."RE:
Effectivement - Plus précisément je pense au lobe de l'extrémité d'aile et à la forme du volet
Si tu regardes bien les schémas, le couple qui génère l'auto-lacet pourrait même... fonctionner
à l'envers si la droite d'action de la portance passait
derrière la verticale au CDG
Cela pourrait se produire avec beaucoup de volet en plume et un recul du centre de poussée
C'est pour cela que je dis souvent que si la tactique de marche pas... et bien il suffit d'essayer l'inverse!
2ème question "Je n'ai pas bien compris la situation ou on est en appui dynamique sur un relief, et un thermique déclenche au vent. Tu écros que quand on se sent aspiré par le relief il faut chercher au vent (si j'ai bien compris). Hors le thermique devrait plutot couper le vent et donc on ne devrait plus etre poussé vers le relief, non ?"RE:
Le thermique :
- dévente effectivement la pente (tu chutes plus...
vers le sol)
- crée pour ton aile une rafale arrière (ce qui va déclencher un auto-lacet... à l'opposé du thermique - Cf. auto-lacet en bas du thermique- donc qui te dévie
vers la penteCQFD
Mais encore une fois, il n'y a de règle sans exceptions... l'essentiel est :
1- de savoir que le phénomène est bien réel,
2- d'expérimenter et d'apprendre en fonction du comportement de son aile ce qui marche le mieux pour vous et votre aile
3ème question
"Je n'ai pas vraiment compris ta technique de vol comme les mouettes au relief. En tant que scientifique, je comprends que tu transforme ton énergie cinétique en énergie potentielle dans la zone qui monte pour monter plus et rester plus longtemps dans la zone qui monte. Mais cette énergie te manque alors pour traverser la zone qui descends et tu y restera plus longtemps non ?RE:
Non
Le vol cinétique au gradient n'exploite pas une transformation d'énergie, comme le fait une ressource à l'atterro, qui transforme de l'énergie cinétique en un petit gain altitude (énergie potentielle) en dégradant la vitesse
Le phénomène est plus à rapprocher de ce qui se passe quand l'on rentre dans un thermique : il y a gain d'énergie majoritairement sous la forme d'altitude (et aussi un peu d'énergie cinétique puisque nous acquérons en quelques secondes une vitesse verticale), gain qui t'es fourni par la masse d'ait dans laquelle tu t'embarques
Dans le cas du vol au gradient, c'est l'inverse : il y a majoritairement gain d'énergie cinétique, une énergie cinétique apportée par le vent
Ensuite seulement (quand tu pénétres dans la masse d'air
inerte comme un bolide), tu transformes cette énergie cinétique en énergie potentielle pour réaliser un gain d'altitude en effectuant la manoeuvre la plus "pure" possible pour dégrader le moins possible l'énergie acquise - une ressource en spirale ascendante pilotée à la sellette - puis ressortir de la masse d'air inerte pour repartir à la "pêche au vent" devant le relief
Puis revenir en bolide percuter dans l'air inerte collé au sol, etc.
Il faut bien comprendre que le secret de la réussite de cette manoeuvre "magique" tient dans ton habileté à réaliser un contrôle parfait de l'incidence et du roulis, sans provoquer le moindre dérapage qui annihilerait tout le potentiel de la manoeuvre en une fraction de seconde !
Car on parle pas ici de comment monter à +6 m/s
Il s'agit là de capitaliser sur des "pouiémes" d'énergie
De tenir quand tout le monde descend vers l'atterro... ou de monter quand tout le monde peine à s'accrocher dans du "rien"
Et comme le parapente c'est injuste, c'est plus facile avec une Sigma 9 qu'avec une Alpha 2 hors d'âge !