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Forum de parapente

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Auteur Fil de discussion: Avoir peur suite à une (très) grosse frayeur  (Lu 23345 fois)
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Vincebenoit
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« le: 29 Juillet 2014 - 13:21:30 »

Bonjour à tous,

Je poste rarement, mais j'en arrive à un stade de progression où j'ai envie d'avoir des avis "éclairés" .

Je me suis fait très très peur, et encore plus rétrospectivement, en vol, en 99. J'étais très jeune, et très (trop!) aventurier.

Depuis, l'envie est toujours aussi présente, mais je ne fais plus le pitre comme avant.
En quelques années, j'ai réussi à re-voler en conditions calmes, puis en vol de pente. dent

Problème, ce plaisir est souvent gâché par des peurs, une fois en l'air , injustifiées pour la plupart, ou largement exagérées. En fait, au déco, je suis impatient de voler, et une fois en l'air, à la moindre turbulence je flippe et cela gâche tout le plaisir..

Cela se traduit par des idées négatives ("je ne saurai peut-être pas descendre", "ca bouge trop là", "c'est pas de mon niveau", "tout le monde a quitté cette zone de vol y a sûrement une raison", "la météo a changé", etc) .

Actuellement, je suis en école, pour "encadrer" un peu cette peur, et je souhaite progresser en thermique.
Mais, rien n'y fait : ce matin, j'ai fui le thermique, alors qu'il était tout doux... Et pourtant, je rêve de monter au plafond et de partir en cross !  Embarassé

Je sais que le père Noël n'existe plus, il n'y a pas de solutions miracles, mais avez-vous déjà été touché par ce type précis de peur ?
Comment y avez-vous remédié ?

Merci.  trinquer  trinquer

Vince

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Escape
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Sam


« Répondre #1 le: 29 Juillet 2014 - 13:24:16 »

Hello
Je sais que ça en a aidé certains de reproduire et de revivre un "vrac" en SIV…
Mais je vais laisser les pros répondrent Clin d'oeil
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"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"
Thomas B
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« Répondre #2 le: 29 Juillet 2014 - 13:44:30 »

Salut,

A ce jour je ne me suis toujours pas vraiment fais peur. Cependant, je ne brille pas par mon coté téméraire, mais je m'en accommode. On est quelques uns à l'avouer aujourd'hui : on pose en premier parce qu'on serre les fesses avant les autres.

A mes débuts, j'étais semble-t-il assez à l'aise avec la voile au sol et très académique en l'air. Dés mes premiers vols en autonomie, je n'ai fait que constaté que les autres, moins craintifs, progressaient mieux que moi. Et pourtant, j'avais toujours cette envie de voler.

Du coup, j'ai enchainé les SIV. Le premier ça a été dur...et maintenant j'y retourne(m'inscrit) 2 fois pas an avec grand plaisir.

Donc même si aujourd'hui ma réserve d'émotion arrive à saturation avant celle des autres, enchainer les SIV a vraiment été une thérapie qui me procure beaucoup plus de plaisir à voler. Et en plus pour le coup j'ai progresser bien au-delà de mon imagination de jeune piou-piou.
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plumocum
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« Répondre #3 le: 29 Juillet 2014 - 13:47:59 »

Ce que tu décris ressemble un peu à une phobie. Pas sûr qu'un SIV soit la solution (certains ressortent du siv encore plus traumatisés). J'ai ressenti un truc un peu pareil (à une autre échelle puisque j'ai pu continuer à voler) suite au décès de mon pote. Je crois que ce truc ne te quitte jamais mais qu'il existe des solutions pour vivre avec. Je connais bon nombre de pilotes qui sont passés par des moments difficiles typiques de comportements phobiques (certains on réussit à surpasser le truc après un bon moment), je ne suis pas sûr qu'il existe une solution miracle et je crois qu'il s'agit avant tout d'un combat contre ses propres fantômes. Mais il y aura peut être un fin psychologue sur ce forum pour te donner meilleurs conseils.
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Willow16
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« Répondre #4 le: 29 Juillet 2014 - 13:54:05 »

as-tu essaye de voler en biplace avec un pro, qui puisse demystifier le ressenti de tel ou tel comportement, de comprendre tes peurs en temps reel et de les expliquer pour essayer de les faire disparaitre?

(@) Thomas, en tant que biplaceur, ressens-tu les memes craintes quand tu voles en biplace? ou est-ce que le fait d'etre avec quelqu'un te rend plus zen?  Je me doute que tu dois pratiquer le bi dans des conditions optimales et pas te mettre dans le rouge

moi, je suis pas toujours a l'aise en l'air, principalement quand les nuages commencent a developper trop a mon gout...je sais que c'est comme ca et je ne cherche pas a forcer le truc, si c'est trop gros et trop sobre pour moi, je vais poser, et je le vis bien comme ca..le principal c'est de se faire plaisir avant tout, meme si parfois c'est un peu rageant de voir les autres continuer a tourner sous le cum une fois qu'on est pose
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SébP
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« Répondre #5 le: 29 Juillet 2014 - 13:55:41 »

C'est marrant, ça me fait un peu ça aussi maintenant, depuis que j'ai pris une grosse asymétrique dans la tronche...

Pas vraiment d'idées... quand c'est calme je gère, dès que ça bouge (même un tout petit peu) j'ai l'adrénaline qui creuve les plafonds... dans ces moments, gros efforts sur moi-même pour garder la tête froide (je me parle à haute voix, me dit que ça va, que c'était pas trop fort et que j'ai déjà eu bien pire sans même sourciller) et ça finit par passer... mais tout dépend de ton caractère, de base je ne suis pas vraiment craintif et du coup j'arrive plus facilement à me convaincre que tout va bien...
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randoum
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« Répondre #6 le: 29 Juillet 2014 - 14:03:18 »

On a peur de ce qu'on connais pas ou mal, tu l'identifie toi meme par la nature des questions et idees negatives qui s'enchainent dans ton esprit.

La solution c'est d'apprendre et de progresser dans les zones qui te provoquent ces craintes. Si comme il semble c'est due a une phobie il faut y aller encore plus progressivement. Mais ne t’alarme pas non plus, les phobies ne sont pas insurmontable.

Tiens un article qui va t'interesser, (je te donne pas le lien direct par respect pour l'hebergeur)
http://www.lespassagersduvent.com/stage-pilotage-david-eyraud/ puis clique sur "Supports Techniques" puis "La peur"
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TAUPE
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« Répondre #7 le: 29 Juillet 2014 - 14:14:57 »

Comme souvent dans les activités de plein air il faut arriver a différencier les risques subjectifs et objectifs, c'est pas parce que ça bouge que c'est dangereux, un bon encadrement en radio peut vraiment t'aider dans ton analyse en l'aire,te confirmer tes impressions ou relativiser les conditions. Un bon débrif sur ton vol avec un observateur attentif, repart sur une progression avec des objectifs de vol en adéquation avec les conditions et garde l en tête que tu est là pour prendre du plaisir !
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FlyingBen
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« Répondre #8 le: 29 Juillet 2014 - 14:27:28 »

Le titre me fait bien marrer quand même : j'ai eu très peur alors j'ai peur ! Dans notre petit royaume on a un mot pour ça : "couyon".

BOUH !

Explique nous donc ta grosse frayeur pour commencer et p'têt' qu'on pourra essayer si pas de rationaliser un peu tes craintes, au moins de t'expliquer pourquoi tu peux voler serein ... ou pas.
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brandi
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« Répondre #9 le: 29 Juillet 2014 - 14:36:25 »

Voila un sujet tabou, peut être à cause du non respect par certaine personne de nos peurs (le couillon est peut être ailleurs)
Tu as bien fait d'en parler et sache qu'il y en a beaucoup plus que l'on pense et à tous niveaux.
La sophrologie peut être un outils , il faut d'abord que tu prennes conscience de ton état pendant le vol et ensuite être capable de changer la situation.
ça passe par la gestion de la respiration et réussir à prendre du recul sur soi
Ce n'est pas simple et ça peut prendre du temps, mais ça peut être passionnant.

Effectivement la radio peut être une aide , si tu as un pilote/moniteur qui te connais tu peux lui demander qu'il te rassure (si c'est justifié) à des moments clés
 
  
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Le meilleur ? celui qui est en haut de grappe mais qui a pris des marges plus grandes que les autres.
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« Répondre #10 le: 29 Juillet 2014 - 14:44:26 »

tiens on dirait moi ! ça doit être le prénom qui fait ça (Vincebenoit) ... Bilan des courses, je fuis dès que ça monte trop (à mon gout) et je fais tous les cross possibles par le bas du bas (ça limite forcément)
sauf que je n'ai jamais réussi à déterminer ce qui m'a rendu si sensible (ce n'était pas le cas au début)
j'arrive à monter mais je ne passe quasi plus jamais au dessus des sommets (ou crêtes).

une personne qui m'a pris en stop lors d'une vache m'a parlé d'un truc (mais c'était pas sophrologie) ... faudrait que je retrouve (EDIT : ce devait être Kynesiologie).
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Vincebenoit
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« Répondre #11 le: 29 Juillet 2014 - 14:47:20 »

Le titre me fait bien marrer quand même : j'ai eu très peur alors j'ai peur ! Dans notre petit royaume on a un mot pour ça : "couyon".

BOUH !

Explique nous donc ta grosse frayeur pour commencer et p'têt' qu'on pourra essayer si pas de rationaliser un peu tes craintes, au moins de t'expliquer pourquoi tu peux voler serein ... ou pas.

J'avais 15 ans, j'étais téméraire, je pensais avoir tout compris, je volais par tous les temps ou presque...
J'étais hyper confiant, je savais maîtriser ma voile, sauf que...

Je flirtais avec les basses vitesses ("pour rester plus longtemps dans l'ascendance" ), et je me suis retrouvé tellement surpris quand j'ai senti qu'il n'y avait plus de vent relatif... "c'est pas possible", "pas à moi" ! (gros manque d'humilité quoi ) , que je n'ai pas réagi, avec une main complètement descendue.. Puis, je me suis retrouvé twisté, dé-twisté, re-twisté, une fraction de seconde la falaise, l'autre le ciel, l'autre encore le sol 300m plus bas, le tout avec les 3/4 de voile (au moins) fermés .

J'étais paralysé par la peur. J'ai pensé à faire secours (il était en ventral), mais je n'ai pas réagi... Je n'ai pu que hurler en me voyant tomber (j'avais l'impression à Mach 2). Quand mon aile s'est enroulée tout en bas dans un arbre, et que j'ai repris conscience , j'avais les pieds en l'air, dans les suspentes, la voile avait traversé un arbre et s'était enroulée autour, et mon dos était au sol.
Par miracle, aucun bobo.

Sauf dans la tête !

C'était il y a 15 ans. Yeux qui roulent  Yeux qui roulent
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OlivTwist
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« Répondre #12 le: 29 Juillet 2014 - 15:18:56 »

Ah oui quand même, ça t'a laissé un "jolie film" en souvenir...

Alors le SIV ? Pour prendre le taureau par les cornes ?
Revivre des trucs pas forcément agréables, mais en milieu sécurisé avec la douce voix du gentil mono ?
Répéter les sketch pour sentir le temps qui se ralenti petit à petit, et te laisse reprendre le contrôle ?
Pourquoi pas, faut le prendre comme un jeu, et se faire confiance.

Les idées négatives, il faut les identifier quand elles arrivent, mais surtout les accepter !! et prendre le temps de comprendre ce qui est derrière.
Exemple : tu vols en thermiques, ça va... tu enroules, ça va... tu enroules et tu te fais sortir, ça shoot et accélère, ça va plus !!!!
Une fois la peur arrivée, les idées vont fuser, normal.
Et là il faudrait pouvoir se dire (par exemple) : "ok j'ai flippé, mais c'est quoi ? ça shoot... ça shoot et ça me rappelle ça...
ça me rappelle ça et j'ai peur... pté j'ai peur mais quand même, ça va... là c'est différent... c'était y a 15 ans et j'ai compris, non ? bah oui...
allez, j'y retourne parce que quand ça monte, c'est quand même sacrément bon..."  clown
En bref, accepter les pensées négatives... sinon ce sont elles qui pilotent à ta place !

Bon vols à toi !


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M@tthieu
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So beautiful ! ;)


« Répondre #13 le: 29 Juillet 2014 - 15:24:52 »

Après ma frontale et mes deux fermetures asymétriques lors du même vol, il m'a fallu une bonne semaine et trois-quatre vols (deux ploufs et deux vols en conditions plus musclées) pour ne plus tressaillir lorsque je ressentais l'aile bouger. Cela a disparu depuis Clin d'oeil
Si c'est une phobie, je ne pourrais te dire, car cela fait partie de l'irrationnel et là... hein ?
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Mes débuts : https://youtu.be/ZD3afqWvaqw
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« Répondre #14 le: 29 Juillet 2014 - 15:41:49 »

ya aussi la solution non-violente, ptêt pas la plus rapide mais celle qui m'a convenu, rester dans la zone de confort et en repousser très progressivement les bords : conditions calmes puis tranquillement de moins en moins calmes, et surtout tout ce qui en l'air peut habituer à voler sous une aile qui bouge : de la balançoire dans tous les sens, des bébé-wings, des petites fermetures volontaires, du twist, du cochon-pendu, du vol yeux fermés, des exercices de précision (suivre le petit chemin de terre avec l'ombre de la voile) ... En grignotant par tout petits bouts, la zone de confort s'agrandit. J'en vois qui font les gros yeux mais je pense sincèrement que ça peut être fait sans risque, c'est ludique, ça fait grandir, et c'est probablement moins brutal qu'un SIV ...
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FlyingBen
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« Répondre #15 le: 29 Juillet 2014 - 15:59:59 »

Mouais.

En gros tu as fait un décro, une cascade d'incident sans rerentrer dans le domaine de vol, puis sauvé par les arbres : que du classique.

Il y a quelques années, je décolle d'un de nos sites de nains en Belgique (60m de dénivelée), je fais un tour dans un +4 étroit au dessus du déco et au deuxième tour comme je sents que je me fais jetter de la bestiolle, j'enfonce un peu plus la commande intérieure. Je sents le sellete s'enfoncer du coté intérieur, un bruit de tissu et je rends la main en regardant ce qui se passe au dessus. La demi aile intérieure revole déjà et va dire bonjour à l'autre demi-aile, les plumes se touchent et puis ça part dans tout les sens, je vois la foule du déco de l'autre coté de l'aile, j'ai les pieds en haut, la tête en bas et je tombe vers eux, avec l'aile entre nous qui shoote dans tout les sens. Je vois passer la cime d'un bouleau entre mon bras et mon torse et, la commande toujours en dragonne, je referme le bras sur le corps coinçant la pointe de l'arbre sous le bras. Le bouleau a plié amorti la chute qui s'est poursuivie dans un petit chêne, en contrebas dans la pente, qui semblait déjà avoir bien souffert pour monter la tête à 3m du sol, puis j'ai fait un roulé boulé et je me suis retrouvé à quatre pattes dans la pente avec l'aile dans le petit chêne au-dessus de moi.

A la radio ça gueulait : BEN ! BEN ! Réponds !

J'entendais aussi des gars crier en courant dans la pente.

J'ai répondu à la radio que tout allait bien, j'ai crié pour que les gars dans la pente viennent droit sur moi. Je me suis relevé, vérifié que tout bougeait bien (j'ai 6 boulons et 4 tiges en titane dans le dos, suite à un crash au Semnoz il y a quelques années), on a récupéré l'aile, on est remonté au déco, on a trié les suspentes, vérifié qu'il n'y avait pas de déchirure (mais jamais l'aile n'avait été mise en tension dans l'arbrissage), j'ai fait un gonflage et décollé pour partir en cross ... oh pas long, il était déjà tard et je pose 10km plus loin, mais j'ai revolé tout de suite.

C'était avec mon AVAX XC2. J'ai continué à voler avec cette aile là jusque ce printemps. Là j'ai une R11 qui marche du tonnerre, mais avec laquelle il y a quatre choses qui me font régulièrement flipper (et je ne te parle pas d'une vague inquiétude, mais du truc limite de me faire gerber).

- Les atterros : chaque fois que le sol se rapproche et qu'elle se met à faire l'accordéon ça me fout les choquottes (ça c'est l'héritage du Semnoz)
- Les gros nuages bien noirs, mais ça ne m'empêche pas d'aller régulièrment jouer avec eux.
- Les suspentes de ma R11 ... 'tain c'est quand même pas épais ce truc, et je charge 130 kgs en-dessous.
- Et la dernière (ça c'est l'héritage du vrac que je viens de vous raconter) c'est moins ciblé, plus diffus, ca peut me prendre n'importe quand et c'est la partie que j'ai le plus de mal à chasser de mon esprit : comment je vais faire la prochaine fois que je serai dépassé par les événements ?

Je suis certain que je ne suis pas le seul à avoir ce genre de peurs. Je les chasse de mon esprit en positivant. Quand il y a un truc qui ne marche pas (dans le genre fermeture soudaine, cravatte, aérologie qui forçit ...) je m'applique à me concentrer sur les moyens disponibles pour résoudre le problème  (tenir un peu plus mon aile, se barrer loin, aller poser ...). Quand ça va vraiment mal (t'sais quand tu commence a entendre ton coeur battre dans les oreilles) je me dis que je suis en train de faire ce que je préfère au monde, que je vis un truc que peu de gens sur la planète vivent et en général je redeviens serein.

Je précise aussi que je ne vole jamais bourré et que ma seule drogue c'est l'adrénaline ... putain qu'est-ce que c'est bon et qu'est-ce que ça me manque quand on a un mois de juillet pourri.

Donc ouais, je suis un couillon aussi, on l'est tous un peu. C'est surtout à toi de voir ce que tu aimes dans le parapente. Moi c'est ce subtil mélange d'adrénaline, d'aventure, de splendeurs insoupsonnées, de confrontation avec les éléments et ce narcissique sentiment de faire un truc pas banal.

Si je dois y laisser ma peau, ben autant que ce soit de ça. J'aimerais pas mourir en faisant un truc que je déteste faire : t'sais les gars qui devaient bosser dans les mines et qui mourraient d'un coup de grissou par exemple, quelle horreur ! Autant mourrir d'un truc qu'on aime ... mais le plus tard possible quand même. T'sais on te dit "Monsieur, chaque fois que vous tirez votre crampe, vous risquez d'y rester", un soir tu te prends un pied monstre et gloups ! Pas de regrets quoi ... oui bon pour ta femme c'est moins sympa, ça c'est sur. C'est ce que j'ai le plus regretté quand je me suis cartonné au Semnoz en 2004 : avoir fait chier tout mon entourage en inquiétude à distance, retour hasardeux en Belgique, convalescence, tout ça pour avoir tenté d'assouvir une passion.

Je ne sais pas si ma façon d'apréhender le vol libre est la bonne, ni ça peut t'aider, mais c'est comme ça que je l'aime.
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« Répondre #16 le: 29 Juillet 2014 - 16:09:11 »

Mes 2 balles, car apparemment on a le même "parcours"  canap

Jusqu'a l'an passé, j'avais une pratique du vol libre un peu...kamikase  canap (j'vous préviens, je vais abuser du smiley "canapé" dans ce message)

Fin 2010, tentative de formation: 2 heures de pente école, 1 bi, 2 ploufs,2 vols de 30 minutes en soaring a Bali, j'ai pas été plus loin, le prof, un francais, était aussi con qu'incompétent, du coups j'ai décidé de lacher l'affaire (me suis barré sans payer  canap  mais c'est bien fait pour sa gueule  Twisted )

Début 2011 j'emprunte une aile de speedriding de 14m² a un pote. Après 5 jetés de viande du haut de la montagne, j'achete une 12 et je fait la saison avec  canap

Juin 2011, j'achete une atis 2 et part a Iquique. Après 3-4 vols d'une demi heure, je décide de m'affranchir du mec a la radio pour faire ma vie comme un grand. J'ai ensuite passé les 14 mois suivants a voler a droite a gauche sur le continent, dans des lieux ou la moquette au déco et la biroute sur green de golf a l'attéro est un concept plutot abstrait... Il m'est souvent arrivé de décoller en n'ayant aucune idée de l'endroit ou j'allais pouvoir attérir  canap  Il m'est arrivé souvent aussi de me retrouver dans des aérologies plutot moisies  canap avec le vario qui fait des bruits de sifflet a roulette.  Tout cela je l'ai payé par quelques frayeurs, quelques attéros sur le cul, un passage a l'hosto: 2 mois de platre, poignet cassé  canap Un jour que j'en avait marre de ce platre, j'ai pris un couteau a steak et je me suis libéré par moi même  canap pour retourner voler le lendemain, me faire arracher puis trainer dans la caillasse: bilan le bras fraichement déplatré entaillé profond, ca pissait le sang... Pas grave, j'étais le lendemain matin au déco comme si de rien était  canap et j'ai continué a voyager et a voler encore 6 mois en faisant de la merde de temps a autre (je pense qu'il y a une petite compil en video sur ce forum  canap )
 Bref, je rattaque le parapente en juin 2013, apres une saison de speed en 10 m². Premiers vols supers a Annecy, je vais me balader aux dents de lanfont, je monte a 2500m en conditions un peu fortes, tout va bien, mais progressivement, au fur a mesure des vols, je me sent de moins en moins a l'aise, jusqu'a finir par avorter un vol a planfait a bout de 5 minutes, conditions calmes, j'ai enroulé 2 bulles et suis allé posé direct, les mains bien moites... Les jours/semaines suivantes, impossible ensuite de rester en l'air plus de 5 minutes. Je vais au déco avec l'envie de voler, sans trop d'appréhension, dans des conditions calmes, et sitôt les pieds décollés du sol je n'ai plus qu'une idée en tête: aller me poser... Impossible de savoir pourquoi... La moindre turbulence me faisait serrer les fesses (limite si je me choppais pas des hémoroïdes  mort de rire ), j'avais le tournis 100 mètres au dessus du déco  fum  
Sur un coup de déprime j'ai revendu mon parapente en aout 2013 (une jedi itv, achetée en cours de route en amérique du sud, une aile que je trouvais super)  en me disant: "va falloir trouver un autre passe temps, essaye la broderie ou le canevas"

J'ai quand meme retenté le coup par la suite avec ma 17, parce que j'avais toujours envie de voler et que cette situation m'enervait un peu quand même... Ca allais mieux que sous une 25 m². J'ai essayé ensuite une shooka 19 et une zion 19, pas pour moi... Puis une zunzun 21 achetée en septembre dernier... J'ai retrouvé le plaisir de voler en conditions calmes.

En fait ce qui me foutait la trouille, c'était surtout la sensation d'avoir un flotteur de 25 m² au dessus de la tête (en milieu de fourchette), l'impression bizarre de ne pas controler l'engin et de subir la masse d'air...

J'explique pas pourquoi après plus de 200 heures de vol a faire globalement un peu n'importe quoi, n'importe ou avec le sourire  canap  je n'était même plus capable de voler avec des débutants en fin de matiné, mais j'ai résolu en partie le probleme en ne volant plus que sous une grosse mini voile... Pas de tangage, c'est maniable et on sent mieux l'aile (pas facile d'expliquer ca avec des mots...)   Depuis je vol serein (quand le soleil est de la partie, pas souvent donc  fum )  en évitant les conditions trop fortes.


J'ai vraiment les boules, a la fin de mon voyage en Amérique du sud j'était chaud, je me voyais déjà pouvoir retourner au Pakistan avec une voile après une ou 2 saisons passée a voler en france a bloc pour avoir le niveau. Avec tout le temps libre et les occasions de voler que j'ai eu ( et dont je n'ai pas profité du coup) depuis juin 2013, une personne normale aurais aujourd'hui le niveau pour planifier ca au printemps prochain. Moi, si je pars en voyage au printemps prochain, ce sera surement pas pour aller crosser au pakistan  Mr. Green  Mr. Green  Mr. Green
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« Répondre #17 le: 29 Juillet 2014 - 16:10:57 »

Ah ouais ! Une dernière chose : c'est bien que tu aies des inquiétudes sur l'aérologie, sur tes capacités, sur le fait de te retrouver seul en l'air quand tout le monde pose. Le jour ou tu n'en auras plus c'est que tu seras en réel danger.
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travailler moins pour voler plus


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« Répondre #18 le: 29 Juillet 2014 - 17:00:46 »

je ne peut pas dire que j'ai déjà fait de gros sketchs mais par contre j'ai un physique de fusible de vent fort
et il y a quelques temps sur une année j'ai eu ma première frontale "genre 75% avec les stabilos collé serrés devant"
puis un attéro ou j'ai senti l'aile "s'arrêter" au dessus de ma tête a 10 m sol manœuvre que j'ai fini en parachutale volontaire et maintenue sauf qu'encore assis dans la sellette les talons et le bassin ont tapé en même temps ce qui me donna le plus gros tour de rein de ma vie.
oui je sait comparé a certains récit c'est un peu faible mais on est pas là pour compter les points
au sortir de cette année j'ai clairement ressentis que mentalement j'avais reculé de plusieurs marches,
la technique est toujours là j'en ai eu la preuve lors de la gestions de sketchs suivants mais il m'a fallu du temps pour reprendre ce que j'avais perdu.

si je devais te donner un conseil pour la gestion de ton stress,
déjà au sol essai de bien analyser les conditions, de faire une projection de ce que tu pense rencontrer en l'air, a corréler a la fin du vol avec ce que tu a vraiment ressenti
lors de la préparation de ton aile pour des étapes précises met toi dans une bulle, en gros concentre toi sur ce que tu fait "préparation de l'aile et du vol" en laissant de coté tout ce qui n'a rien a faire avec ça.
j'ai tendance a dire que si au sol tu n'est pas capable de créer cette bulle pour les moments cruciaux il y a peu de chance que tu y arrive une fois en l'air.
quand je suis en l'air et que je passe par des moments "d'inconfort" j'ai pris l'habitude de boire une ou 2 gorgées au camel back
en vol aussi tu a la possibilité quand le stress monte de te mettre sur une trajectoire "safe" et de renter dans ta bulle "celle d’avant le déco" et de te demander

je stress, pourquoi?
est ce en rapport avec :
 la voile
 le site
le nombre de pilotes
la météo
la hauteur
mon physique,
mon mental,
non défini

ensuite pour chaque point de stress se demander
quel est son niveau
faible
normal
limite
trop important

puis se demander :
puis je faire quelque chose pour le ramener a un niveau gérable pour moi

si oui le mettre en place
si non envisager le retour sur le plancher des vaches

a la fin du vol faire un auto débreifing
avec entre autre ce que je pensait rencontrer en l'air avant le départ vs ce que j'y ai vraiment trouvé

a un collègue qui est en phase de progression, je lui avait conseiller de régulièrement faire le point sur son mental et physique en vol, y ajouter une estimation du temps nécessaire pour revenir a l'attéro et de décider s'il peut voler encore ou s'il vaut mieux commencer a se rapprocher tranquillement de l'attéro.
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« Répondre #19 le: 29 Juillet 2014 - 18:19:41 »

Bonjour tous,

J'ai eu plusieurs petits sketchs mais le plaisir de voler l'a toujours emporté sur la peur rétrospective. Pendant les sketchs, je n'ai pas le temps d'avoir peur, je gère aussi bien que possible en essayant de ne pas aggraver la chose et cela se passe bien pour le moment. Après, j'analyse le problème du pourquoi du comment avec les éléments dont je dispose... Erreur de placement par rapport au vent qui a changer (faut arriver à le savoir avant), vent qui a forci (à les prévisions météos), bulle trop instable. Et j'interroge les amis pour avoir d'autres infos, c'est très instructif... Cela permet de relativiser la chose et d'essayer de l'éviter à l'avenir.

Mais les sketchs arrivent car je commence les cross-compétition et que l'engagement est bien plus fort que le vole dans le bocal où je n'ai pas eu de sketch en plus de 350 vols (sauf une fois, au décollage).
L'heure de décollage est aussi plus limite entre 14h et 15h pour profiter des thermiques et faire de la distance, donc plus de risque de fermeture et autres joyeusetés du même styles. Il faut faire un choix, bocal ou cross-compétition. J'ai pas mal attendu pour faire cela, un ami avec seulement 40h et sa Ion 3 vient juste de commencer, je trouve que c'est un peu jeune, mais pas l'entourage qui l'encourage à poursuivre (!).

Le plus important est de prendre plaisir à voler, sinon, il faut changer d'activité, voir le planeur, l'Ulm... puis revenir une fois assagit la peur.

Jean-Nono
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« Répondre #20 le: 29 Juillet 2014 - 18:47:28 »

Seuls le temps et les heures de vol t'aideront à reprendre le dessus.

J'ai eu un gros sketch au mois de juin qui s'est fini sous le secours et je commence seulement à me ressentir à l'aise dans les bons thermiques.
La confiance est revenue mais la prudence et la méfiance sont toujours présentes.

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« Répondre #21 le: 29 Juillet 2014 - 20:05:47 »

J'aime bien l'approche et l'humour de Ben.

Pour ce qui me concerne, après un classique sketch comme dirait ce dernier, où l'aile s'est remise en forme (malgré moi) à 100 mètres sol, je suis remonté dans le thermique un bon bout mais pas jusqu'au plafond, histoire de comprendre cette sérologie qui me semblait saine. RAS, j'ai posé et me suis tapé quelques mousses en tremblotant.

Puis, et c'est l'essentiel, analyse de l'aérologie et du pilotage avec l'aide de témoins. Histoire de digérer, il m'a fallu 2 semaines pour intégrer le tout. J'ai compris mon erreur de pilotage et surtout j'essaie d'analyser beaucoup mieux l'aérologie avant de décoller. Comme disait l'autre, mieux vaut regretter de ne pas avoir décollé que d'avoir décollé.

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« Répondre #22 le: 30 Juillet 2014 - 09:17:06 »

Salut à toi, j'ai pas encore tout lu, mais je tiens à te donner l'astuce qui m'a permis de me refaire plaisir en l'air: le bottage de cul !!

Quand j'avais les boules comme pas permis de rester à me faire chier au déco, à redescendre les voitures, quand les copains se gavaient en l'air, j'ai décidé d'y aller quoi qu'il arrive, l'aile dépliée, je ne recule plus.

Une autre chose qui m'a permis de bien aider, c'est comprendre à fond tous les questionnements liés à la mécavol, pour savoir que quand ça bouge, c'est normal, qu'il faut piloter, et que ce pilotage est un plaisir et non une contrainte.

Le siv je l'envisage comme une porte d'accès à l'accro, où pour permettre un engagement plus élevé, mais si tu veux en faire une thérapie, j'espère pour toi qu'elles sont bien accrochées, car le vol suivant mon sketch, j'ai vécu la même situation mais avec du gaz, et c'est à cause de ça que j'ai été traumatisé, beaucoup plus qu'à cause du sketch qui pourtant aurait pu très mal finir.
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« Répondre #23 le: 30 Juillet 2014 - 10:31:58 »

Quand j'avais les boules comme pas permis de rester à me faire chier au déco, à redescendre les voitures, quand les copains se gavaient en l'air, j'ai décidé d'y aller quoi qu'il arrive, l'aile dépliée, je ne recule plus.

Ouais ça c'est encore un autre problème, différent de celui de Vincebenoit qui lui semble plutôt flipper en l'air.

Toi Florent, ton soucis c'est que tu traine trop sur les décos à écouter les autres raconter leurs malheurs. J'ai quelques potes comme ça qui tournent interminablement sur les décos, qui se racontent des histoires qui font peur, qui scrutent la moindre fermeture des gars déjà en l'air, le moindre trouble aérologique et qui en fin de compte volent peu (ou pas). Le pompon va a un pote qui a deux ailes (il cummule lui) trop chaudes pour son niveau, qui peut t'expliquer comment qu'on vole, et pourquoi il a les meilleures ailes du monde, mais qui reste au sol en roulant des mécaniques devant les p'tis jeunes, à raconter des histoires qui font peur ... le chien qui se mord la queue.

La solution pour toi, Florent, c'est effectivement de passer moins de temps au déco (ton fameux coup de pied au cul) :
- Tu fais une bonne analyse météo du jour.
- Tu te pointes au déco plus ou moins à l'heure ou tu crois que ça va voler (pas 3 heures avant).
- Tu humes les conditions du jour et tu te fais une analyse aérologique en 10 minutes.
- Tu déplies et tu te mets en l'air.

Mais je ne suis pas sur que ça marche pour Vincebenoit, parce qu'il ne semble pas avoir ce problème là, lui ça se passe une fois en l'air.
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« Répondre #24 le: 30 Juillet 2014 - 11:30:12 »

C'est vrai Ben, mais mais quand même eu un peu de mal en l'air, avant de redouter les décos.

Mon schéma c'est ça: sketch-> répétition du sketch -> flipette quand ça bougeais un peu -> rester au sol par peur d'être brassé.

Donc j'ai aussi été concerné par son problème, et là, la solution est la même à mon avis.

(je raconte vite fait mon histoire pour illustrer)

Sketch sous ma mistral 4, une B milieu-haut d'homologation. Je flippe à chaque vol parce que je trouve que je me fais brasser.
Je reprend confiance sous cette voile, et la laisse partir dans le container.
Un ami me prête une Aspen 1, une C à la hauteur des Aspen de maintenant, mais plus vieille  Rigole
Aile réputée très (beaucoup trop pour certains) vive, je l'ai adoré dès le premier vol, et pour mon deuxième vol je me suis fixé un objectif: partir en cross, peu importe le tracé, juste ne pas rester devant le déco.

Avec cet objectif, j'ai pas du tout flippé, malgré un beau +8 sous une aile (sans doutes) limite pour moi, que je ne connaissait pas du tout.
Donc vraiment, se fixer un objectif, c'est le meilleur moyen de se rassurer en l'air. Tu te dis "je vais là bas !!", et tu fais tout pour y aller. Tu connais le site, tes potes sont toujours en l'air, tu vois des mecs voler sous des mojo, donc tu sais que tu peux rester en l'air.

Et quand je me fais brasser, dans me tête, je me dis "tapette, ton vario est qu'à +3, trouve ce foutu noyau !!" (je viens de réaliser que quand je fais ça, je me fixe encore un objectif  pouce ).
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« Répondre #25 le: 31 Juillet 2014 - 12:31:31 »

Merci à tous pour vos avis, vos expériences et l'excellent article sur la peur !


Perso, il y a plein de domaines, dans la vie ou je suis prêt à me mettre des coups de pied au derrière, mais ce ne sera certainement pas pour mes loisirs !

Je retiens donc essentiellement :

- avoir toujours envie de voler qd on décide de décoller,
- ne voler que dans des conditions saines,
- prendre encore davantage de temps pour se remettre en forme "psychologique"en conditions thermiques calmes,
- quand je le pourrai, faire du SIV,
- et à l'occase, en parler avec qui voudra autour d'une bière !! trinquer  trinquer

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Triple Seven France
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« Répondre #26 le: 31 Juillet 2014 - 12:54:18 »

Je te souhaite de trouver ta voie dans l'activité. Personnellement je pense que les conclusions que tu tires des témoignages lus sont, au moins pour la plupart des pilotes, illusoires...

Perso, il y a plein de domaines, dans la vie ou je suis prêt à me mettre des coups de pied au derrière, mais ce ne sera certainement pas pour mes loisirs !

Hélas le parapente est un loisir très exigeant qui demande énormément d'investissement personnel et parfois de se faire carrément violence !

- avoir toujours envie de voler qd on décide de décoller,

Justement, la peur te donnera de moins en moins envie de voler et te décidera de plus en plus à ne pas décoller.

- ne voler que dans des conditions saines,

La peur peut obscurcir le jugement et te faire voir des conditions malsaines en permanence, jusqu'à ne plus jamais vouloir voler.

- prendre encore davantage de temps pour se remettre en forme "psychologique"en conditions thermiques calmes,

Les conditions thermiques "calmes", celles qui ne font pas peur, sont vraiment très rares et il est souvent difficile pour des raisons pratiques de se trouver au bon endroit au bon moment. La rareté de ces moments peut décourager et offre un volume de pratique faible, peu propice au retour de la confiance.

- quand je le pourrai, faire du SIV,

Si tu penses que le SIV est une solution pour toi, il ne faut pas le faire "quand on pourra", il faut s'inscrire maintenant et s'organiser pour le faire à la date choisie (qui doit être proche). Par exemple, un SIV de 3 jours dès cet automne.

- et à l'occase, en parler avec qui voudra autour d'une bière !! 
Il faut agir pour ne pas laisser la peur te faire passer dans le cas déjà évoqué sur ce fil, de ces pilotes qui ne viennent plus sur les sites... que pour parler ! (avec ou sans bière)
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py
Invité
« Répondre #27 le: 31 Juillet 2014 - 13:21:21 »

..  un loisir très exigeant qui demande énormément d'investissement personnel
1  (et pas "hélas"!  parapente )

... et parfois de se faire carrément violence !
là l'expression me semble un peut forte qd même  hein ?
ca serait intéresant que tu développes un peu ...
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Triple Seven France
Invité
« Répondre #28 le: 31 Juillet 2014 - 14:54:45 »


... et parfois de se faire carrément violence !
là l'expression me semble un peut forte qd même  hein ?
ca serait intéresant que tu développes un peu ...


Oui je peux développer... pendant des pages et des pages !
Je vais donc me contenter de donner un exemple personnel.
J'ai fait il y a déjà quelques années un stage SIV d'une semaine et ce fut pour moi une véritable violence psychologique (et le terme n'est pas trop fort).
De plus j'y suis allé volontairement avec une aile non homologuée de l'époque, en taille XS en haut de fourchette.
Disons immédiatement que ça s'est très bien passé et que je n'ai même pas été mouillé...

Je volais déjà depuis longtemps et j'étais (je suis toujours car ça a bien préservé ma santé) un pilote "à l'ancienne" formé avec des règles simples : prendre des marges, tout contrer et garder l'aile au maximum au-dessus de la tête. Tout le reste, je n'en avais qu'une connaissance théorique...
Justement, à ce moment-là j'estimais que je devais en avoir une connaissance pratique pour ne pas être totalement largué dans mon discours et pour éventuellement aller plus loin.
Donc déjà, la décision pour moi de m'inscrire en SIV fut une véritable épreuve. Car théoriquement je savais ce qui m'attendait et je n'avais pas envie de le vivre.
Hélas pas de divine surprise, la réalité (et les sensations associées) s'est révélée en tout point conforme à mes connaissances "livresques" et aux "expériences mentales" que j'en avais.

Je ne détaillerai pas la semaine mais le pire par anticipation était pour moi le décrochage. Inutile de dire que le jour venu j'étais totalement terreur et qu'il m'a fallu toutes mes ressources pour ne pas fuir le décollage en courant et en abandonnant tout mon matériel ! J'y suis allé comme on part à la guerre, celle de 14 (du siècle avant) dans les tranchées...
La manœuvre ne m'a pas déçu, avec cette horrible chute en arrière telle que je l'imaginais, et en plus les mains tout en bas ça secouait encore plus que ce à quoi je m'attendais ! L'horreur ! Et j'en ai fait trois ou quatre à la suite, dont le second avec une magistrale détente asymétrique et chute en passant à 1m du stabilo... bref...

Il y a plein de manières de se faire violence en vol libre, c'en était une.
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« Répondre #29 le: 01 Août 2014 - 00:51:02 »

Personnellement suite à mon accident finalement relativement benin (radius fracturé) j'ai revolé - pépère - mais avec plus d'appréhension qu'avant.
En fait mon niveau de peur en l'air est très variable et  complètement déconnecté de la réalité. Je peux me mettre à psychoter comme un débile lors d'un plouf rando (l'autre jour à la dent déco en est j'étais mal à l'aise)  et a contrario avoir le couteau entre les dents et me sentir très a l'aise dans une aerologie relativement forte qui brasse des lors que je me suis psychologiquement fait à l'idée que ça va être du "sport".
Le pire pour moi c'est de partir pour ce que je crois être un plouf calme et de rencontrer des bulles qui me secouent alors que j'ai rien demandé !

Le parapente est vraiment une activité psychologiquement compliquée ! . Lors de mon soucis à Millau je n'avais pas peur en vol. Jusqu'à cette énorme degueulante et ce posé foireux.  J'ai eu peur surtout rétrospectivement. J'aurai du avoir peur bien avant de me faire mal et aller poser au lieu de partir connement en XC avec ces conditions de merde.
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« Répondre #30 le: 01 Août 2014 - 01:50:24 »

Tiens si tu comprends l'anglais voila un interessant podcast http://www.theparaglider.com/podcasts/seven-steps-to-fear-management-in-paragliding-43
et son pdf http://www.iapop.com/wp-content/uploads/dissertations/haman-sevenstepstodealingwithfear.pdf
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« Répondre #31 le: 01 Août 2014 - 21:31:47 »

Merci à tous pour vos avis, vos expériences et l'excellent article sur la peur !


Perso, il y a plein de domaines, dans la vie ou je suis prêt à me mettre des coups de pied au derrière, mais ce ne sera certainement pas pour mes loisirs !

Je retiens donc essentiellement :

- avoir toujours envie de voler qd on décide de décoller,
- ne voler que dans des conditions saines,
- prendre encore davantage de temps pour se remettre en forme "psychologique"en conditions thermiques calmes,
- quand je le pourrai, faire du SIV,
- et à l'occase, en parler avec qui voudra autour d'une bière !! trinquer  :trinqtiv:

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 salut ! VinceBenoit, la réponse de TrpleSeven est dure, mais il y a du vrai Clin d'oeil dans le sens ou notre activité est très exigeante au plan mental.
En ce qui me concerne, à la suite du vrac qui m'a immobilisé une bonne semaine, heureusement sans séquelles, ce qui m'a aidé à me remettre en l'air c'est:
- m'interroger sur ma pratique: pourquoi j'aime voler ? q'est ce que je recherche ? quel est mon niveau ? etc...
- aucun reproche de mon entourage (discuter de l'activité avec ses proches)
Beaucoup sur ce forum semblent accorder peu d'importance au facteur humain, mais le facteur humain est excessivement important. Ce sont des pilotes très expérimentés qui mettent en avant le facteur humain. Lire le bouquin (me souvient plus du titre exact) sur les facteurs humains a été pour moi très enrichissant; Autant que le SIV que j'ai suivi en septembre dernier. Le SIV est effectivement une expérience à passer dès que possible. Sur l'ensemble des pilotes présents lors de ce SIV, deux ou trois étaient en "ré-éducation" au point d'avoir du mal à donner de l'amplitude à leur tangage ou de rentrer en 360 engagé. Le mono s'adaptait bien à eux. Je pense qu'effectivement, ils se faisaient violence !

Ce qui m'aide aussi en l'air, quand ça brasse un peu, c'est de savoir que plus tu es haut, plus tu es en sécurité ... En l'air, quand tu es haut, il n'y a pas de raison d'avoir peur. En revanche près du relief, il faut rester vigilant. Pour moi, moins je reste collé au relief, mieux je me porte (même en soaring, je préfère en général être le plus loin possible devant)
   
A part ça je trouve que c'est plutôt raisonnable de vouloir:

- avoir toujours envie de voler qd on décide de décoller,

- ne voler que dans des conditions saines,

Le plus souvent je pars en vol rando. Je redescends si les conditions ne sont pas au rendez-vous. A quoi ça sert de se mettre en danger ? personne ne t'y oblige. J'apprends que d'autres ont fait 80 km en partant d'un site officiel à 5 bornes de là, alors que moi je suis redescendu; et alors ? Je m'en fous, j'ai fait une belle ballade ... Demain sera un autre jour, et chaque vol, même le moindre plouf est un cadeau

Bons Vols et Enjoy !

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« Répondre #32 le: 02 Août 2014 - 11:05:26 »

La gestion de la peur, de l'angoisse ou du stress, est si personnelle que je ne sais pas s'il est possible d'aider les autres quand on connaît aussi cela.
La peur, la VRAIE peur, celle des Poilus avant un assaut, je n'ai jamais connu.
Le peur ordinaire, quand on a l'impression qu'on risque sa peau, cela ne sert à rien sauf à commettre des fautes, et donc à se retrouver en danger. Dans tous les sports mécaniques, on apprend à gérer cela pour ne pas faire d'erreur, cela passe par une bonne confiance en soi et une grande confiance dans le matériel.
Si l'une des deux fait défaut, il n'y a plus de plaisir.

Une de mes amies est psychothérapeute, spécialiste de la gestion de la mémoire traumatique. Elle a obtenu des succès avec pas mal de ses patients mais aucun avec elle-même, elle consulte donc un confrère.
Cela me fait rigoler.
-----
2007 - Moi aussi j'ai débuté avec le couteau entre les dents, à 59ans ! J'avais la même audace qu'à 15ans sur des skis ou à 25ans dans les grandes faces nord des Alpes... et la sanction est venue assez vite : mauvaise évaluation des conditions météo, décision de décoller au mauvais moment, mauvaise gestuelle et bing ! arrachée en arrière avec un twist, impact sur une petite barre rocheuse et fractures de la jambe gauche.
10 mois et 8 jours sans voler, dont 8 mois sur béquilles.
Cela laisse du temps pour réfléchir.

2008 - Reprise avec du stress et de la ferraille dans le genou, prudence, prudence. Petite saison.

2009 - Retrait de la ferraille en janvier, du ski en mars pour vérifier que tout va bien, et hop ! Reprise des vols.
Et premier sketch : sur une grosse rentrée de vent, ma voile a fait une énorme frontale, puis un shoot mahousse bien temporisé, atterro en marche arrière avec roulé-boulé, ouf !
C'était le moment de faire un SIV.
La saison a été excellente, le moral était revenu. Grosse frayeur en octobre : ma peau ne valait pas cher mais je suis restée concentrée et j'ai bien géré. Pas de bobo, pas de dégâts matériels.

2010 - Premiers cross, deux SIV, moral excellent, un sketch en l'air en me faisant cracher d'un +8 brutal, parfaitement géré... et un excès d'audace sur un déco montagne qui aurait pu m'envoyer au cimetière se termine par un poignet en vrac. Saison terminée, des mois de galère et une réopération magnifique.

2011 - Reprise prudente mais le moral est dans les chaussettes, saison médiocre terminée par une fracture de la cheville à l'atterrissage due à une bulle thermique + un coup de vent de cul + une saillie de terrain. La loi de Murphy.

2012 - Moral dans les semelles, un nouveau SIV s'impose pour le remettre d'équerre... mais une manoeuvre hasardeuse près de l'eau évolue en sketch et se termine par un impact assez brutal. Bilan : D9 et D11 tassées, 6 semaines de repos.
Reprise mi-juillet, et 3 jours après une fille que j'aimais beaucoup se tue à Plaine-Joux.
Moral sous les semelles.

Depuis l'accident débile de 2010 je ne suis plus téméraire, j'ai fait beaucoup de vols, pas mal de temps de vol dans toutes les conditions volables, mais je n'ai jamais retrouvé un mental assez fort pour "engager la viande". Il m'arrive trop souvent de gamberger en vol quand je me fais brasser, d'avoir sinon les jetons du moins une sorte de stress merdique qui rend le vol désagréable, alors je me botte les fesses en me disant : "ma vieille, tu couillemollises à donf et c'est très con, tu as un pilotage propre et il n'y a aucun danger, ta voile est saine alors applique-toi bien et..."
Ben ce n'est pas aussi simple que ça, la méthode Coué.

Ma petite Diamir vole bien et je suis très bien dessous mais je n'ai pas encore fait de SIV avec, alors quand l'aérologie est forte je ressors ma bonne vieille Artik. Elle a 8 ans mais j'ai fait 4 SIV avec, il ne peut rien m'arriver dessous.
Je suis peut-être arrivée au moment de repasser en classe B sous une voile moins allongée réputée plus facile ? Quand j'entends les copains faire l'éloge de leurs Blacklight, Hook 3 et tutti quanti, je me pose la question.
Et je me dis : "tu as les moyens techniques de gérer tes voiles quoi qu'il arrive, le problème n'est pas là, c'est bien davantage ta relation au vol libre en parapente qui est en cause".
La mémoire traumatique est une chose mais j'ai toujours envie de voler, simplement je n'aime pas me faire secouer comme une bille dans un sifflet, donc j'attends que les conditions me plaisent pour m'engager dans des petits cross pépères.

Au positif :
Jeudi dernier, je me suis fait poser dans les arbres sous le déco par le rouleau de NE (quelle vieille pioche je suis), sans bobo et sans dégâts. Hier, j'avais un vieux stress avant de décoller, mais du genre gérable, comme sur la grille de départ quand je courais en moto et que j'avais pris un gros volume aux essais. Dès qu'on est en action, la concentration évacue le stress.
J'ai volé normalement. J'avais fait une erreur, la voile n'était pas en cause ni abîmée.
Je suis si bien sous ma petite Diamir !
 trinquer
(Si vous m'avez lue en entier, vous avez bien mérité une petite bière)
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« Répondre #33 le: 03 Août 2014 - 12:58:42 »

Perso j'arrêterais pour moins que ça  ... mais un grand bravo pour venir ouvertement étaler tout ça. Mais ça fait beaucoup, non ?
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« Répondre #34 le: 10 Août 2014 - 17:07:04 »

Une excellente (comme d'hab') émission de Jean-Claude Ameisen sur France Inter, à propos de la conscience, des émotions, de la peur et du danger.
A réécouter ici http://www.franceinter.fr/emission-sur-les-epaules-de-darwin-lempreinte-du-danger-0 pour continuer à y réfléchir et en transposer les implications dans nos pratiques.
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« Répondre #35 le: 10 Août 2014 - 19:06:02 »

Perso j'arrêterais pour moins que ça  ... mais un grand bravo pour venir ouvertement étaler tout ça. Mais ça fait beaucoup, non ?


Chacun est différent, je n'arrêterait pas pour "si peu", trop passionné et je n'ai pas le même ressenti en vol, je me sens libre et heureux de voler, pas de vertige, pas de "peur" d'être dans les airs, juste du plaisir et je remercie les gens audacieux ont inventés cette magnifique voile qui me supporte.

Jean-Nono
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cyril anakis
Invité
« Répondre #36 le: 10 Août 2014 - 22:31:37 »

... je ressors ma bonne vieille Artik. Elle a 8 ans mais j'ai fait 4 SIV avec, il ne peut rien m'arriver dessous...
hein ?

je t'ai lu jusqu'au bout . Ai je droit à une bière? clown
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paul
Invité
« Répondre #37 le: 10 Août 2014 - 23:19:15 »

Bonjour

Je ne parlerai que du seul sujet d'expérience que je connaisse : moi-même

Profil : parapentiste citadin, un peu + de 26 années de pratique dont la moitié sous des voiles compé

Je suis venu à ce sport à reculons, pensant le delta plus sérieux, plus "aéronautique"

Après des débuts hésitants, je n'en étais plus aussi convaincu et j'ai de toute façon été séduit par la facilité de transport et la possibilité de randonner en montagne (que je pratiquais à pied, à skis, en raquettes et en surf) avec un matériel de moins de 20 kg parachute de secours compris


Pratiquant peu du fait d'obligations professionnelles, d'engagements associatifs puis de responsabilités familiales, j'ai volé peu : moins de 1100 vols et tout au plus 600 heures en 26 ans de pratique

Ma passion pour la technique (formation universitaire en technologie) et les belles machines qui sont apparues m'ont néanmoins incité à voler avec nombre d'ailes que je considérais moi même comme délicates

Quelques bonnes résolutions de départ m'ont sans doute sauvé... et un peu de chance aussi !

1ère résolution pour aborder cette activité à l'évidence risquée (ça cassait déjà pas mal) qui m'amena à concourir (modestement) et à essayer pas mal de modifications et de set up sur mes ailes : travailler à fond mon physique, la théorie (bouquins et magazines spécialisés vol libre, vol à voile et un peu d'aérodynamique en français, anglais et castillan), la préparation de mes vols et leur débriefing (pas évident mais ça s'apprend aussi)

Objectif : la meilleure compréhension possible pour éviter les mauvaises surprises

2ème résolution : prise de risque réfléchie (m'enfin...) avec toujours des plans "B"
http://federation.ffvl.fr/taxonomy/term/312?page=4

3ème résolution : valoriser dans ma tête autant les distances que je réussissais en cross que mes décisions de ne pas décoller parce que je n'appréhendais pas bien la situation au déco

4ème résolution : éviter de me faire peur !

Le fait est que je ne retrouve dans mes carnets de vols que deux ou trois douzaines de fermetures dont moins d'une douzaine ont débouché sur des sketches sévères mais gérables... sauf un (secours sous un prototype plus délicat que les autres)

Ma première conviction est que la peur en parapente est le révélateur de contradictions bien plus profondes que ce que notre conscience ne veut bien se l'avouer et que ces contradictions sont pour la majorité issues d'une émulation sociale (ou de groupe) mal gérée

Cette émulation peut être :

 - salutaire quand elle éclaire notre chemin par la compréhension et l'enrichissement personnel qu'apporte le partage du savoir

 - le poison qui nous poussera au bout de nos nerfs dans l'obscurité du plus sombre des cauchemars quand nous suivons par instinct grégaire, sans exprimer nos incompréhensions, sans rechercher sans relâche les explications nécessaires à appréhender à chaque vol un peu mieux un sport aussi complexe et apprendre à juger seul chaque matin nos aptitudes à le pratiquer en fonction des conditions du jour

Ma seconde conviction (qui peut faire tousser) est que sans une sérieuse remise en question à chaque saison comme à chaque étape de sa formation, les stages de perfectionnement comme les "enseignements" de la compétition ne sont que des emplâtres sur une jambe de bois

Si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous nous rendons compte que nous manquons de maturité et surtout pêchons par autosatisfaction, pour coller au plus prêt de l'image que nous nous faisons de nous-mêmes, jusqu'à ce qu'une frayeur plus importante que les autres nous ramène à notre réalité viscérale :

 - recroquevillé sur nous-mêmes -en position du fétus- lorsque surpris par une agression physique violente

 - ou son équivalent psychologique, fait abêtissement et de régression

Dans une situation de stress violent, la conscience est alors dépassée par les réflexes les plus profondément (ou les mieux) ancrés

On touche là aux limites de tout apprentissage : la dernière couche n'est qu'une couche de plus sur un medium plus ou moins stable

Le constat est sans appel : le stress décape les couches supérieures pour nous ramener à nos fondements

Si ceux-ci ne sont que peaux de chagrin... alors c'est "bonjour la gamelle", sur le plan psychologique et/ou physique

Et cela n'est pas propre au parapente : il y a dans les accidents aéronautiques nombre de pilotes compétents qui se sont trouvés soudainement désorientés, jusqu'à essayer de se raccrocher désespérément à leurs premières expériences aéronautiques, à des enseignements primaires qui ne sont pas sans rappeler le sacro-saint "mains aux oreilles" des débuts du parapente...  jusqu'au sol...


Ma seconde conviction est ainsi forgée : en cas de grosse peur, reprendre la formation aussi bas que votre égo le permet, avec le matériel qui va bien

 - Travailler, travailler, travailler chaque fois que vous en avez l'occasion, en l'air mais aussi au sol, en gonflage de voile mais aussi en "gonflage de jugeote" (je parle pour moi... c'est vous qui voyez), sur vos connaissances théoriques et votre physique (un bon train d'atterrissage, ça peut toujours servir!)

 - Gratter la moindre parcelle d'incompréhension, désherber l'autosatisfaction et chasser l'esprit grégaire avant de replanter sur un sol sain, même si c'est "décapant" au départ

Jardiner a toujours été la meilleure façon de se ressourcer après un gros crash physique ou moral car il en reste toujours quelque chose Clin d'oeil
« Dernière édition: 10 Août 2014 - 23:42:22 par paul » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
Willow16
Invité
« Répondre #38 le: 11 Août 2014 - 00:40:52 »


merci pour le partage, j'ai regarde ca et j'ai apprecie la facon dont elle sythetise son approche de la peur en 7 etapes, faciles a comprendre et, j'espere, a se rememorer en cas de besoin
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nairolf
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« Répondre #39 le: 12 Août 2014 - 01:03:31 »


Bonjour.

Je trouve les témoignages très intéressants car l'on voit des manières différentes d’appréhender , de ressentir ,  cette activité
ou les notions de plaisir et de peur(au sens large) sont très entremêlées , pour ma part en tout cas volant depuis 2 ans souvent ,
(env 160 vols et autant d'heures) ce sont des sentiments qui cohabitent de façon régulière ( rarement pendant le vol mais souvent avant et au moment du déco)
 Je ne suis pas tête brulée  et j'ai essayé de progresser en sécurité , une 50 aine de vol en école avant les premiers vol autonome.

Malgré une bonne progression sur site , des tentatives de départ en cross  m'ont mis quelques-fois dans des situations que j'ai du gérer a l'impro sans pourtant avoir
eu le sentiment que je m'étais mis en réel danger (je pense notamment à pas mal de vache dans des terrain plus ou moins "safe" , voir limite )
En vol la peur , la vraie , la grande  je n'ai jamais connu , pas de  vrac ni même de grosses fermetures malgré des conditions forte parfois
  mais souvent un sentiment d'insécurité de fragilité mêlé  avec celui  du plaisir énorme d’être là haut et aussi du plaisir
d’acquérir vol après vol une "certaine" maitrise du milieu permettant de voler plus longtemps , plus haut , plus loin...
Rester ouvert et attentif au conditions , essayer de comprendre la mto du mieux possible  , renoncer à décoller si on ne le sent pas.
essayer d'avoir une analyse permanente en cour de vol et après également , c'est ce que j'ai essayé de faire  .

En 2014 je vole régulièrement l'hiver et grosse envie de pousser plus loin dans le cross ( quelques un en 2013 . entre 10 et 20 km ) donc bien motivé je fais plusieurs tentative
objectif cross avec un vol super de 50 km en mars , mais parallèlement à ces premier cross  qui se passent plutôt bien grandi une appréhension avant chacun  me pourrissant
la nuit ou je me fait "des films"  ensuite j'arrive au déco crevé et je ne suis pas dans mes vols , plus de plaisir a voler , bcp de stress
La période coïncide avec un  premier stage siv que je pensais (souhaitais) formateur  , et la grosse désillusion a nouveau beaucoup d'appréhension et comme le dit
triple seven le sentiment de me faire violence  avec un vrai pic de stress  pendant les séances de 360  je n'irai pas à l'autorot  refus d'obstacle.....
Retour au vol sur site je veux avoir du plaisir en vol en tout cas ne plus me faire "manger " par le stress en diminuant les difficultés et en ne me fixant pas d'objectif .
ça va mieux , quelques vol plaisirs , ensuite période MTO pourrie, peu de vol, 2 semaines de vacance sans parapente et à nouveau des conditions pas top,
encore quelques vol pas terrible, un peu de démotivation .

 Et  puis vent de travers au déco aucune raison de m'y trouver et de voler ce jour là,  je n'étais pas au bon endroit mais pas
seul , effet de groupe , la brise redresse le MTO , ça va le faire .... la suite un enchainement de grandes absences neuronale  je pars vent travers et fini ma course vent légèrement arrière
pédalage à fond les manettes pour avoir de la portance ,  première repose à 50 km h ça passe, merde ça va retoucher  et ya plein de cailloux dans le coin ...
ça touche et ça décolle  ouf .....mais j'ai tapé trop fort avec le pied la dernière fois .
Malléole tibiale pétée , intervention , vis,  depuis  15  jour je suis sur 3 pattes et prépare assidument  le module 2 de mon brevet béquille (celui qui comporte la marche arrière ,
le déplacement latéral façon crabe et le monté d'escalier en colimaçon serré)  .

Je me pose  des  question sur mes grosses erreur de jugement et mon accident , et aussi sur la suite .....
Je connais depuis deux ans pas mal de pratiquant plus ou moins proche qui se sont fait mal, un peu , beaucoup , définitivement , mourir ne me dérange pas quoi-que...
Il y a encore quelques truc que j'aimerais bien faire avant Mr. Green  . mais je sais que j'aurais de grande difficultés à endurer  les longs mois d'hostos résultant d'un crash sérieux ,
les mois de rééducations , la plus ou moins bonne récupération ensuite , les douleurs pendant des années , la chaise à vie , ou encore la version légume....
A ce propos je bloque complètement sur ton récit  Sagarmatha et je suis dans l'incompréhension la plus totale devant tant d'acharnement à pratiquer une activité
qui te brise aussi régulièrement .
Jean -Nono tu dis  que tu  n’arrêterait pas pour "si peu"  c'est du second degré  ou de la fanfaronnade ??
Je trouve ton analyse très intéressante Paul et j'ai l'impression qu'il y a bcp d'enseignements à en tirer , merci
Je ne sais pas si mon post amène qqch dans ce fil , mais je me demande pourquoi cette "appréhension , peur " à gagner en importance cette année alors que
j'imaginais plutôt le contraire au fil du temps . vol rando ou cross


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Michel Ballif
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« Répondre #40 le: 12 Août 2014 - 01:11:55 »

 Si si .... ça amène beaucoup. Et j'ai déjà dit que dans une adversité douteuse, perso je renonce ... définitivement. Merci aussi d'oser parler franchement de ton expérience SIV. 1 SIV, 2 ou 3 ... ça ne sert pas à grande-chose. Sauf ouverture sur l'accro et l'acquisition de réflexes conditionnés en cas de sortie du domaine de vol.
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« Répondre #41 le: 12 Août 2014 - 01:23:12 »

+1 nairolf. Je me retrouve complètement dans ton message.  Plus de 200 vols depuis 2010 et cette année une volonté de faire un peu plus de bornes que les années précédentes . Alors on commence à devenir un peu plus sur de soi, on grignote les marges, on hésite pas à voler même quand c'est fort.
Et c'est là que le pépin arrive. Pour moi c'était un poignet mi juin à Millau en voulant partir en cross dans des conditions fortes preorageuse sans assurer les plafs. Résultat : vache dans un coin pourri pose vent de cul et gros impact.
Je suis comme toi j'ai vraiment l'angoisse de me retrouver blessé plus ou moins gravement en convalescence plusieurs mois et avec des multiples aller retour dans le circuit médical.
6 semaines d'atele m'ont suffit...
Je me trompe peut être mais j'ai quand même l'impression de croiser parfois des têtes brûlées que cela ne dérange pas de se faire opérer d'un ligament par ci ou d'une fracture par la...
Je n'arrête pas l'activité pour finalement si peu (j'aurai pu me faire la même chose en vtt ou dans ma salle de bain...), mais clairement grosse remise en question sur la prise de risque et cette volonté de vouloir tjs repousser ses limites.
Je vais en tout cas revoir ma manière d'appréhender l'activité. D'ailleurs depuis cet accident j'ai revolé mais je suis pas à l'aise en l'air.  Il faut un temps de réadaptation.

++
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« Répondre #42 le: 12 Août 2014 - 15:32:58 »

posé vent de cul et gros impact.
++

C'est sans doute le posé vent de cul qui est en cause dans ton pépin, plutot que les conditions fortes.
Et ces conditions fortes qui t'ont géné mentalement pour assurer un vol et un attéro correct jusqu'au bout.
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«Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c'est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs.» Jean Chrysostome
paul
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« Répondre #43 le: 12 Août 2014 - 17:31:18 »

Sur l'esprit grégaire, on peut (re)lire Vol Passion qui a repris il y a quelques temps le récit d'une "pointure" US en delta

C'est un témoignage édifiant de toutes les conneries que l'on s'autorise à faire parce que l'on pense que "ça passe... alors pourquoi pas moi..." Grrrr , refoulant au fond de son crane des appréhensions souvent salutaires, jusqu'à ce que... ça ne passe plus...

La "conscience statistique" nous trompe... Apprenons à connaître et à respecter nos propres limites, en les revoyant à la baisse chaque fois que le doute s'insinue dans le bonheur de voler et/ou que l'on appréhende pas bien notre situation (et encore au sol serait le mieux... en vol, se sera plus dur, sachant qu'il faudra sans impatience gagner avec méthode chaque mètre pour se poser entier!)




« Dernière édition: 12 Août 2014 - 17:51:37 par paul » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
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« Répondre #44 le: 12 Août 2014 - 19:29:28 »

posé vent de cul et gros impact.
++

C'est sans doute le posé vent de cul qui est en cause dans ton pépin, plutot que les conditions fortes.
Et ces conditions fortes qui t'ont géné mentalement pour assurer un vol et un attéro correct jusqu'au bout.
Non j'ai déjà vu parlé de ce sketch ailleurs. Le problème était un mauvais placement dans la masse d'air et une degueulante sous le vent d'un gros thermique. Les conditions ne m'ont pas paru forte quand je volais mais a posteriori. Ce qui a été confirmé par plusieurs personnes.
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« Répondre #45 le: 26 Août 2014 - 04:05:33 »

Un autre incident qui fait réfléchir.

La semaine dernière, j'étais en train d'enrouler un thermique au-dessus du déco quand j'ai eu un malaise : la vue se brouillait, le crâne cognait et les mains avaient une telle grebelée que je n'aurais pas mis un suppositoire enfant à un mammouth adulte.
J'ai évidemment mis le cap sur l'atterro mais il y avait 700m à descendre et dans l'état où j'étais il n'était pas question d'engager des 360. Le coeur battait normalement, donc mon malaise n'était pas cardiaque (j'ai un coeur formidable, d'après mon médecin), ce n'était pas non plus un malaise vagal (j'en avais eu un en 2005 et si cela avait été le cas je serais vite tombée dans les pommes), je me suis concentrée sur le pilotage en faisant des exercices respiratoires.
La descente m'a paru très longue mais mon état ne s'aggravait pas, j'étais au-dessus d'une zone boisée et le risque était gérable.
La peur avait disparu.
J'ai posé à la perfection après une approche difficile et une fois dans la zone de pliage je me suis assise, hébétée, et j'ai pu réfléchir.
J'ai fini par incriminer le café ultra-fort que j'avais bu après déjeuner.

J'ai eu un vieux stress des familles le lendemain, en décollant au col des Frêtes comme chaque matin de beau temps, mais il n'y avait pas eu d'alerte dans la montée, enlevée à mon rythme habituel. Ils étaient tous cardiaques dans la famille de ma mère mais je n'ai sans doute pas hérité de cet inconvénient.
Depuis, je suis aussi à l'écoute de mon organisme qu'à celle de l'aérologie que la voile me transmet, cela fait une charge mentale supplémentaire dont je me passerais bien.
 
Ce matin, j'ai décollé au col des Frêtes avec une petite pluie, avant qu'elle ne devienne trop forte pour voler. Au-dessus de l'atterro, j'avais encore 600m de gaz et j'ai envoyé des 360, excellente occasion de voir comment se comporte ma petite Sagarmatha. Pour envoyer elle envoie vraiment, comme l'Awak 18, et je n'ai pas ressenti de gêne en tournant, juste un peu dans les sorties dissipées. J'en ai fait des deux côtés, kif kif, et la gêne disparaissait une fois revenue en vol droit.
Je n'ai donc pas de problème de circulation sanguine cérébrale.
J'ai bu un café au bar après déjeuner, pas de souci.
C'est donc presque certainement mon café "à la manière de Gaston" qui m'a valu le malaise de l'autre jour.

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« Répondre #46 le: 26 Août 2014 - 08:10:26 »

Je te souhaite de trouver ta voie dans l'activité. Personnellement je pense que les conclusions que tu tires des témoignages lus sont, au moins pour la plupart des pilotes, illusoires...

Perso, il y a plein de domaines, dans la vie ou je suis prêt à me mettre des coups de pied au derrière, mais ce ne sera certainement pas pour mes loisirs !

Hélas le parapente est un loisir très exigeant qui demande énormément d'investissement personnel et parfois de se faire carrément violence !

- avoir toujours envie de voler qd on décide de décoller,

Justement, la peur te donnera de moins en moins envie de voler et te décidera de plus en plus à ne pas décoller.

- ne voler que dans des conditions saines,

La peur peut obscurcir le jugement et te faire voir des conditions malsaines en permanence, jusqu'à ne plus jamais vouloir voler.

- prendre encore davantage de temps pour se remettre en forme "psychologique"en conditions thermiques calmes,

Les conditions thermiques "calmes", celles qui ne font pas peur, sont vraiment très rares et il est souvent difficile pour des raisons pratiques de se trouver au bon endroit au bon moment. La rareté de ces moments peut décourager et offre un volume de pratique faible, peu propice au retour de la confiance.

- quand je le pourrai, faire du SIV,

Si tu penses que le SIV est une solution pour toi, il ne faut pas le faire "quand on pourra", il faut s'inscrire maintenant et s'organiser pour le faire à la date choisie (qui doit être proche). Par exemple, un SIV de 3 jours dès cet automne.

- et à l'occase, en parler avec qui voudra autour d'une bière !! 
Il faut agir pour ne pas laisser la peur te faire passer dans le cas déjà évoqué sur ce fil, de ces pilotes qui ne viennent plus sur les sites... que pour parler ! (avec ou sans bière)

Merci à vous tous pour vos témoignages instructifs etje suis d accord avec ta synthèse partielle .

J ai eu un gros vrac sur 500m avec erreurs de sur pilotage de l incident ,et pépin largué volontairement très bas 70m ( trop bas avec le recul) sur les arbres . Pas de bobos ( les arbres ont été mes amis )

Je pensais que tout allait bien psychologiquement .
En fait, grosse régression

J ai beaucoup volé en redescendant avec une b avant de revenir avec ma C ( que j aime bien)
Ceci étant j acheté une rush 4 et pas une sigma 9

Je reste loin du cailloux quand c est pas sein
Il m a fallu 1 an pour revenir comme avant

Je n ai jamais arrêté de vole, même quand il faut serrer les fesses en prenant des marges

Le risque : ce n est pas de voler en ayant peur ou alors qu on n a pas envie
La risque c est une erreur d analyse ou de pilotage
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« Répondre #47 le: 26 Août 2014 - 14:13:02 »

Hep ! Psssssst, Vivianne ! tu crois pas que c'est l'age plutôt que le cafetard ?

Aie ! Aie ! Non ! Aie ! Pas la tête ! C'était pour rire ! Aie ! Non, tu ris pas ! Aie ! J'vois bien ! Aie !
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C'est pas la peine de forcer quand on peut utiliser un plus gros marteau et les deux mains !
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« Répondre #48 le: 12 Janvier 2015 - 11:15:37 »

Je viens de tomber sur ce fil par hasard.
Moi je suis dans le même cas que toi avec 4 mois d'hosto suite à une chute.
Il m'a fallu 10 ans pour me reconstruire un mental, c'est long, parfois on a l'impression de progresser, parfois de refaiblir. Chacun le vit différemment je suppose mais j'ai vécu ce que tu décris, l'envie de voler puis au déco avant de partir ou en l'air un malaise qui gâche tout et me pousse à aller poser...l'angoisse irrationnelle.
Aujourdh'ui j'ai juste appris tout seul à revivre avec car on ne guérit pas. J'ai commencé par refaire de la compète (ya un effet groupe qui rassure), puis des SIV. Ya aussi les copains qui peuvent te rassurer sur les conditions. Faut pas craindre d'avoir l'air ridicule parce que tu demandes aux copains ce qu'ils pensent des conditions, ça rassure. Ya les bouquins sur l'aérologie aussi, c'est très important d'apprendre à analyser l'aérologie, comme ça tu la subis moins . Petit à petit, avec de la motiv' et du travail il est possible de remonter son seuil psychologique de tolérance, voilà.

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« Répondre #49 le: 20 Janvier 2015 - 04:32:25 »

Allez, j'en remets une couche avant d'aller me coucher (z'avez vu l'heure ?).

Quand on a pris des vracs, qu'on a fait des cratères, qu'on s'est cassé, qu'on s'est mis aux arbres, on a engrangé des sensations et de l'expérience, et si on n'a pas jeté l'éponge on est plus fort après, plus prudent aussi et plus mature.
On apprend beaucoup de nos erreurs et de celles des autres.
Ce qui est vrai en parapente est vrai aussi en alpinisme, en voiture et sur des skis (et sans doute en mer mais je n'ai jamais navigué, j'ai horreur de l'eau).

On n'efface pas la mémoire traumatique, on apprend seulement à vivre avec et à ne pas se laisser dominer. Si on n'y arrive pas et si la peur prend le dessus, alors il convient d'arrêter l'activité et de faire autre chose, pour un temps, quitte à y revenir plus tard pour une sorte de reconquête.
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« Répondre #50 le: 21 Janvier 2015 - 11:55:00 »

Bonjour, je me suis aussi fait une grosse peur en 2013, j'ai posé dans un rouleau et je me suis fracturé une vertèbre, du coup pas moyen de revoler pendant un peu plus d'un an (contre indication médicale, c'est pas l'envi qui manquai  Pas content  ) et quand j'ai repris en pensant que tout irai bien je me suis rendu compte qu une fois en l'air, j'était complètement crispé notamment a l'approche du sol, du coup pendant plus d'un mois je faisai que des hors terrain a l'atterro, puis en essayant de poser au deco là ou je n'avais pas d'autres choix que de poser sur l'herbe ca s'est arrangé !
Pareil pour le ressenti très amplifié en vol thermique, ce que j'ai fait et qui m'a bien aidé c'est d'abord d'éteindre le vario (au moins le volume), de se détendre au maximum dans la sellette et d'entendre parler ! ce que j'ai fait (involontairement) c'est qu'après voir décollé, ma radio s'est mise sur des fréquence fm, du coup j'ai fait 1h de vol branché sur france inter, mais le fait d'entendre une voix m'a beaucoup rassuré et m'a aidé a me concentrer sur autre chose que d'éventuelles peur injustifiées!
En espérant t'avoir aidé !
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Michel Ballif
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« Répondre #51 le: 22 Janvier 2015 - 00:36:32 »

En général, quand ça bouillonne à l'atterro, ça veut dire que ça thermique fort. Et dans ces cas je reste en l'air - le plus haut possible - même si j'ai eu ma dose. Je préfère attendre, loin du relief, que le fond de la marmite se calme. Mais il faut de la patience, ne pas avoir de rdv. ou alors aller poser hors marmite.
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