Quelques retours d'expérience.
Je me rappelle avoir vu des boules au Parmelan pour signaler le câble qui dessert le refuge.
Si on vole au-dessus du plateau, on s'en fout.
Si on décolle près du refuge, on voit bien le câble et il faudrait être un vrai branque pour se mettre dedans.
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Le câble du refuge de la Tournette versant Montmin est nettement plus vicelard et il a déjà fait des morts mais que diable allaient-ils foutre dans ce secteur ? Le refuge étant fermé depuis longtemps, il est question de démonter le monte-charge qui, de toute manière, ne permettrait pas le transport éventuel de matériaux de (re)construction avec une sécurité acceptable.
Quand on décolle depuis la bosse qu'on voit à gauche de la gorge sur la photo plus haut, le câble n'est absolument pas dans la trajectoire et il ne gêne pas du tout.
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A Chamonix, les câbles des téléphériques du Brévent et de l'Aiguille du Midi ne constituent pas une gêne. Depuis les décos de Planpraz, on passe sous les câbles et depuis le Plan de l'Aiguille on les voit parfaitement. Il y a quand même une petite ligne électrique sous le déco et il ne faut pas mettre les pieds dedans, on a déjà vu un biplace se croûter là. J'y ai décollé à mes débuts quand le déco était en réfection, plusieurs autres fois depuis et je n'ai pas compris comment on pouvait accrocher cette ligne.
Plus dangereux : l'atterro utilisé par les biplaceurs près de la gare du télécabine de Planpraz. L'approche se fait au ras des toits avec des câbles de téléskis dans la trajectoire, le terrain est malsain et en cuvette, limite vent de cul, c'est presque aussi craignos qu'à La Toussuire.
Je préfère poser relax au bois du Bouchet, quitte à prendre ensuite une navette voire même marcher un peu.
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Le double grille-pain d'Ebaudiaz est stressant la première fois qu'on le passe quand cela ne monte pas au Grand Arc, on choisit évidemment de passer au-dessus des pylônes. Avec un peu d'habitude, on remarque que la tranchée dans la forêt génère un petit thermique qui aide à remonter, héhéhé... ce n'est pas très sympa une ligne THT mais cela peut être utile.
Il m'est arrivé de me refaire très bas au-dessus de la petite église et de remonter au déco, le passage du grille-pain offrant les plaisirs discutables d'une incertitude stressante.
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On retrouve ces joyeusetés sous le fort de la Plate à Bourg St Maurice et je n'irai pas jusqu'à prétendre que ce soit agréable. Si on veut passer sur Roselend, une adorable ligne 20kV qui traverse les alpages vers le haut promet un plaisir raffiné à celui qui va devoir bricoler au-dessus.
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Les grille-pains qui franchissent le Semnoz et le Roc des Boeufs sont tout aussi gênants que les autres, surtout sur le versant Quintal.
Se mettre dedans au-dessus de St Jorioz serait totalement imbécile, le cheminement optimal étant de viser la base de l'arête du Roc pour passer très au-dessus des lignes en se faisant pousser par la brise, après quoi on remonte le Roc et on "travaille" plus ou moins pour passer les lignes au relief et aller au sommet du Roc, quel que soit le parcours qu'on s'est défini.
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Quand on décolle de Marlens / col de l'Epine, il y a une ligne 20kV sur le cheminement pour aller raccrocher l'arête sud du Charvin. Il m'est arrivé de ratasser une demi-heure avant de trouver un petit thermique salvateur permettant de passer cette ligne de m... avec une marge acceptable.
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Je déteste l'atterro d'Aiguebelette avec pour attraits masochistes l'A43 et des lignes HT. Je préfère aller vacher dans une immense friche au bord de la route, à 100m au nord de la gare de péage. Approche évidente, aérologie saine, terrain stable, du gâteau :
La route est 20m à gauche.
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Même aux environs de l'atterro de Planfait il y a des obstacles du type lignes BT ou téléphoniques. Se mettre dedans est éventuellement possible quand on s'est fait enterrer et qu'on rentre au ras des fraisiers mais il faut vraiment le vouloir ! L'atterro de Gibus (on y vache parfois) est défendu par une ligne téléphonique débonnaire.
La "vache" de Vérel, quand on ne passe pas le plateau au retour de la Tournette ou du Roux, est au-dessus de la route et des maisons, un vaste pré débonnaire. Poser au-dessous de la route, dans un pré en cuvette traversé par une ligne 20kV, est une variante imbécile de la roulette russe. J'ai vu une fois un copain accrocher la ligne et tomber dans sa voile qui en avait fait le tour, rester ainsi à 5m du sol pendant un temps pas possible en attendant qu'EDF ait coupé le courant pour que les pompiers puisent le récupérer.
Par chance, il n'avait frotté que sur un seul câble ! S'il en avait touché deux, il aurait été grillé vif.
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Il y a un peu partout en montagne des lignes électriques qui défigurent le paysage et qui constituent un danger potentiel pour nous autres volatiles. Le choix d'EDF de transporter le courant par des lignes aériennes est aussi économique que technique et les enterrer coûterait bien plus cher, avec des risques bien plus élevés pour les populations, notamment du fait de champs électromagnétiques intenses.
Le choix d'installer des lignes téléphoniques aériennes plutôt qu'enterrées est historique. Avec le développement des réseaux numériques et de la fibre optique on verra peu à peu régresser les bricolages aériens.
D'ici-là, nous devrons faire attention mais est-ce vraiment un problème ? Quand on vole, on n'est pas forcément aveugle ni idiot et si on est capable de ne pas se mettre aux arbres ou sur des toits on doit être capable de ne pas accrocher des obstacles aériens.
Le vol en parapente n'est pas une activité contemplative.