Je vois pas en quoi ce serait manquer de courage que de ne pas vouloir aller faire ce qu'il y a de plus dur, et s'exposer délibérément au danger.
Quel danger ? En quoi est-il si "dur" de voler en SIV, alors qu'au contraire on a un expert qui dit à la radio tout ce qu'il faut faire, un gilet de sauvetage, un parachute et en bas un bateau pour le cas où on se mettrait au jus.
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Ce qui me terrifie encore plus que l'autorot, c'est la flotte. Vous pourrez tous vous foutre de ma gueule, mais j'ai de l'eau une horreur viscérale et j'ai horreur des bateaux.
Dernier bain de mer : août 1966 (à minuit, à poil avec une Italienne sublime...)
Dernier bain en piscine : les épreuves du bac en juin 1965.
Cela ne rajeunira personne.
J'ai une trouille irrationnelle de la flotte mais pas de mettre ma voile chiffon au-dessus du lac, parce que j'ai une bonne gestuelle, une bonne réactivité et une confiance absolue en David Eyraud.
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J'étais aussi capable de descendre partout dans du raide avec les skis, j'ai arrêté il y a bien longtemps quand j'ai eu un enfant à élever. Maintenant ce n'est plus que dans du 45° maxi en bonne neige, et encore ai-je rarement l'occasion de le faire. Je ne vole pas non plus en conditions vraiment fortes, avec des gros joufflus à grand développement vertical. Certains y vont, sachant que ce ne sont pas de vrais congestus. Pour m'être fait une fois tirer par un cunimb encore très lointain, j'ai une trouille pas possible de ces monstres-là.
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Je pense que la peur peut se raisonner jusqu'à un certain point, que j'appellerai la phobie. C'est con d'avoir peur des araignées, petites bêbêtes en général inoffensives. Moi j'ai peur de l'eau parce que j'ai horreur de mettre mon cul dedans, et même dans ma baignoire je n'aime pas ça. C'est au moins aussi con que d'avoir peur des "8 pattes" ou d'avoir peur de faire un SIV.
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Pour terminer, je vais contredire Hurluberlue tout en le remerciant pour son pt de karma. Le 360 face planète tourne plus vite que l'autorot, avec plus de G, et on n'en sort pas plus facilement. Mais ce n'est pas un incident de vol, c'est une manoeuvre de descente rapide certes très désagréable mais qu'on peut faire à l'entraînement quand on a encore du gaz.
Le 360 avec les grandes oreilles cela descend encore plus vite, avec moins de vitesse angulaire, c'est plus efficace et on n'a pas de voile noir.
A mon avis, l'intérêt de bien maîtriser la spirale engagée c'est de maîtriser surtout la sortie, avec dissipation d'énergie cinétique dans la ressource sous forme d'énergie potentielle, sans passer par une chandelle et une abattée parfois oblique.
Quand on veut vraiment descendre vite, parce qu'on se fait tirer en négatif, il est aussi utile de s'éloigner de la zone qui aspire, donc les grandes oreilles à fond de 2ème barreau.
c'est surtout qu'une autorot déclenché, c'est pas une autorot qui te prend par surprise quand tu es un peu fatigué et déconcentré par 2h de vol, et que tu n'as qu'une envie c'est rentrer te poser.
Quand on tient bien sa voile, une fermeture se gère en temps réel et on garde le cap, qu'on soit frais ou fatigué, on ne part pas en autorot... quand on a appris. Je ne sache pas qu'on puisse être déconcentré après 2 ou 3h de vol, pas plus qu'après 2 ou 3h d'escalade ou de moto. Les conditions aérologiques varient dans la journée et on s'y adapte en temps réel.
Plus le message avance, plus les lecteurs de ce post pensent que je suis contre le SIV, c'est pas le cas, je cherche juste à réfléchir à ma pratique, sans bêtement suivre ce qu'on impose comme étant une règle de passage obligatoire
kaiser38 finit une nouvelle fois sur une réflexion très intéressante qui laisse ouvertes toutes les portes. C'est excellent cette maturité, et cela fera sans doute un bon et vieux pilote. Pour le moment c'est un pilote qui s'interroge au seuil d'une phase de progression, nul doute qu'avec toutes nos contributions il saura tracer son chemin.
Il n'y a rien d'obligatoire dans le parapente, c'est du vol LIBRE. Il y a cependant des apprentissages de base qui doivent être complétés par d'autres plus élaborés.
A chaque niveau on progresse, et j'aime aider les autres à progresser, comme on m'y a aidée quand j'en avais un immense besoin en reprise après un accident, sinon j'aurais cessé de voler.
J'ai fait 4 stages SIV (en fait 3 1/2), disons en tout 8 jours. 3 jours en 2009 avec Victor Sebe (Grands Espaces) et 5 jours en 2010 avec David Eyraud (Passagers du Vent) quand je suis passée sous une voile de classe C. Ce ne sont pas toujours des moments très agréables mais quel pied de voler ensuite avec plus de sérénité et de sécurité ACTIVE.
C'est pour ça que je voulais en faire un autre en 2011 avec l'Awak et pour travailler le décrochage ; ce sera en 2012.
Salut et fraternité*