Notre jour de gloire...

[papyon]

On a tous (?)  un jour eu notre moment de « gloire », soit parce qu’on a été meilleur que les autres, soit parce qu’on a réussi ce qui paraissait impossible, par volonté, audace, réflexion, intuition… ou tout simplement par chance d’être au bon moment au bon endroit.
Je propose à chaque volant « ordinaire » de raconter son « exploit », ce jour où on a tutoyé les sommets.

Je commence… pour lancer le topic ! même si j’aurais beaucoup plus à raconter dans un post  « galères, foirades, vaches folles, etc.»  … mais c’est bien plus sympa de se souvenir d’un très grand moment.
 
En 2005 je participe au 2 ou 3ème rassemblement organisé au Maroc par Marc Boyer. 60 parapentistes surtout français, mais aussi marocains, belges, suisses et beaucoup d’espagnols. On vole jusqu’à plus soif à Aguergour où l’ambiance chez Ahmed est très sympa,  même si je me sens un peu marginal avec ma « vieille » Onyx  de 5 ans, ma combinaison de jardinier décolorée, mon casque à vélo, et surtout ma technique rustique et mon âge déjà canonique. Les jeunes cadors eux friment et volent comme des aigles sous des engins DHV 2 ou 3 de l’année.
     
Passage à Imlil au pied du Toubkal. En arrivant de nuit je tombe dans un trou d’évacuation d’eau très profond, entorse du genou ! P… ! ça démarre mal, vu les 2h de marche du lendemain. Marc me propose de monter avec tout le groupe à Sidi Chamarouch, mais à dos de mulet, comme un parapente ! Quel confort… et quelques frayeurs près des précipices.
Au déco, vers 2500m les vols s’enchainent et se ressemblent : ça plouffe grave, personne n’arrive à tenir, même Marc,  J. Maupoint et d’autres très gros calibres, finissent paisiblement à l’atterro dans la vallée. Plus de la moitié s’est élancée quand vient mon tour. Oublié le genou enflé, feu ! J’ai déjà fait beaucoup de vaches ces derniers jours pourquoi pas une de plus ? Puisque personne ne tient je choisis une autre option sur la droite vers le haut de la vallée (coté opposé à l’atterro, bonjour la marche si je foire). Surtout je me promets de coller « au ras au ras » du relief… et après un assez long zérotage ça marche !!! Un enfant berger s’énerve de me voir trop près de ses moutons pourtant placides, puis je finis par atteindre les sommets où « je me royaume ». Un peu plus tard je suis rejoint par un as espagnol (un seul !) nous avons tout le ciel pour nous. Tout au fond (1200 m ?) je vois les petits rampants qui attendent dans l’ombre et après une heure de bonheur parfait je me sens obligé de les rejoindre et descends aux oreilles, « injure suprême » me dira-t-on.

« Mémé » (c’était le surnom charmant que m’avait offert mon voisin de chambrée – disparu en vol la même année), Mémé donc était passé de papy volant de seconde classe à star…d’un jour ! 

(plus jamais le meilleur … mais toujours heureux en vol)   
A vous…

[Landair]

 
Quand les options des cadors ne marchent pas , c'est bien d'en essayer une autre.
Encore bravo.

[stepson]

Tiens j'en avais raconté un sympa ici déjà :
http://www.parapentiste.info/forum/recits/mes-premiers-soarings-en-bord-de-mer-t11222.0.html

Après il y a mon vol au Puy de Dôme en mai cette année, mais la fin étant moins disons protocolaire, j'hésite à le qualifier de jour de gloire. En tout cas ce sera un jour marquant, soit le début d'une pratique différente, soit la fin de ma pratique (sur le plus beau vol de ma vie de parapentiste, sauf la dernière minute).

[papyon]

http://www.parapentiste.info/forum/recits/mes-premiers-soarings-en-bord-de-mer-t11222.0.html

Ah! le premier vol ou o tient tant qu'on veut! magique ! l'insupportable gravité enfin vaincue
Pour moi c'était à Campo en Aragon  (en 92!! jusqu'à la nuit) pour notre première incursion en Espagne avec AAP Barèges après 2 ans de ploufs ou semi ploufs (1/2h maxi) sur le versant français ( A l'époque les voiles à finesse 5 n'aidaient pas les apprentis vautours)
Bon je vois que mon invite au CDV n'a pas déclenché la verve des conteurs, (meilleurs devant une binouze que face au clavier?),   
ou bien ils volent toujours au top et donc pas d'"exploit" à souligner...RAS! 
 

[Striker]

allé je me lance 

C'était un beau matin de juin, dans le Vercors, je devais travailler le matin mais un collègue m'a demandé de le remplacer du coup c'est congés. 

7h, je prends la voile sur le dos direction le pic st Michel, un vol rando pour une journée de repos, juste de quoi se vider la tête.

arrivé en haut une petite barre de céréale, et je commence à regarder autour de moi, des petites barbules arrives gentiment, les oiseaux enroules, une légère brise remonte le long de la falaise ... "Et si j’essayai les faces est ? "

La brise se renforce et je décide d'y aller, déco ouest et direction les face est dans la foulé, gagné ca monte ! et c'est parti on monte on monte, jusqu'à taper la tête dans le couvercle. j'ai assez de hauteur pour repasser coté Vercors, reposer à la voiture et rentré de belles images pleins la tête et un pari gagner. mais ca me suffit pas ... pourquoi se faire chier à monter si c'est pour rentrer ??? 

la chaine du Vercors me temps les bras, je traverse vers le rocher de l'ours, déjà heureux d'être allé plus loin que j'étais jamais aller (et oui 2eme cross seulement) l'objectif : le Roc du Cornafion ! une croix, gravi 12ans plus tôt avec mon père à pied au périple d'une ascension grincheuse et ennuyeuse pour un enfant de 8ans 

c'est la que l'aventure commence, les thermiques généreux du pic mich disparaisse et une longue descente commence.. au loin j’aperçois des oiseaux qui enroulent et un barbule qui se forme, le demi tour, on oubli je passe pas le col de l'arc a 10m sol ... je préfère encore vacher sur la pleine du drac ! je continue à avancer, plus je me rapproche de la barbule plus .. elle disparait  bon si y avait barbule et que ca continue de chauffer y aura surement barbule non ? la route continue et la première satisfaction : mon choix n'était pas idiot, mon vario se remet a bipper : ca monte ! mais la joie fu de courte durée, le petit cycle ne m'a permit qu'une fausse choix, un long soaring à zeroter se met alors en place, des aller retour interminables au dessus d'une petite barre rocheuse, la limite pour aller vacher et finir par une longueeeee après midi de stop et continuer a se battre pour rentrer a la voiture et mince.

je décide de me battre dans du rien (cinglé le jeune !) c'est long ... et puis une gentille petite buse décide de me montrer la voie, c'est LE thermique salvateur ! ca remonte ca remonte, les plateau du vercors se distingue enfin derrière les crêtes, le stop sera moins long ! je décide de basculer coté ouest en vue de la tendance sud ouest et des faible thermiques, quelques aller retour au pied du cornafion et me voilà, survolant cette croix !, plus qu'une simple balise de contournement, c'est un symbole de ma jeunesse que je survole, le sommet surplombant les 4 montagnes ou j'ai grandi. je repars en direction du nord, longeant la crête, les thermiques ce mettent en place, passe au moucherotte et décide de rentrer, certes certains diront que ce jour la, fallait tirer sur la chartreuse ! tirer tout droit pour bouffer de la borne. mais ce jour la j'ai ressenti tellement d'émotions en survolant cette croix après une bataille si difficile et surtout des choix très difficile pour un débutant que j'étais, renoncer n'est pas chose facile et la limite est très difficile à percevoir quand on a aucune expérience.

C'est avec un coeur rempli d'émotions, des yeux de paysages et les bras de fatigue que je pose dans le champ a coté de chez moi, la boucle est bouclé. que demander de mieux ?

J'ai MON heure de gloire, aux yeux de moi même. une gloire éternelle, renouvelable surtout. une gloire que personne ne peut contester et qui vaut bien plus que le regard des autres ! 

même mes plus long vols aujourd'hui ne m'ont pas apporter autant d'émotions.

bons vols a tous

Jerem
 

[Chris224]

@ptit dahu

Très sympa ton récit    Ça donne envie de se mettre au cross, un jour où j'aurais le niveau.

[papyon]

J'ai MON heure de gloire, aux yeux de moi même. une gloire éternelle, renouvelable surtout. une gloire que personne ne peut contester et qui vaut bien plus que le regard des autres ! 

La seule gloire qui vaille
Super récit! sûrement encore plus intéressant pour ceux qui connaissent le coin

j'espère que tu auras ouvert la cage à  d'autres oiseaux...

[jean77]

Pour ma part c'était en Août 2001 au Mont Colombis (1700m) entre Tallard et le lac de Serre-Ponçon.
Déjà la vue du déco est fabuleuse vers le lac et les montagnes qui l'entourent.
J'étais avec 3 amis deltistes et j'avais à l'époque une Apco Sentra, une voile qui pour quelqu'un qui comme moi vole hélas trop peu,
m'a permis deux ou trois fois de faire de belles choses pour mon petit niveau quand les conditions étaient là. Donc les amis me proposent de partir en fusible
et me disent que si je prends 1000m je peux traverser le lac sans problème. Il n'y a personne d'autre sur le site.
Il est trois heures de l'après-midi, il y a une légère brise d'ouest. Après le déco j'essaye de trouver quelque chose à enrouler et...rien.
Les amis me disent de tenter un dernier tour - on ne peut pas s'éterniser quand on ne tient pas au niveau du déco car plus bas il y a une
ligne HT à franchir avec suffisamment de marge avant d'aller en vallée à l'attéro officiel - et j'arrive à trouver  du 0,5 puis cela comme à monter
doucement, et cela continue jusqu'à me faire prendre 300m. Un second thermique m'oblige à enrouler au-dessus des lignes électriques, ce qui
m'angoisse un peu, mais là cela monte franchement et je me retrouve au-dessus de l'antenne du relais à 2500m. Et puis un autre thermique
décalé derrière me donne du +5 et je monte à 3240m, qui reste toujours mon record d'altitude... la vue est somptueuse sur 360° car il n'y a pas de
relief plus haut dans les parages. Il y a les écrins enneigés, le lac dans sa totalité, les montagnes de la frontière vers l'Italie, c'est magique.
Je traverse le lac et me retrouve de l'autre côté au Morgon à encore 2700. Et là belle fermeture sans crier gare, probablement une zone de cisaillement
car je ne suis pas sous le vent du relief. A ce moment j'ai décidé d'aller vers Briançon, ce qui n'est pas une excellent idée à cette heure de la journée, j'aurais du
filer vers Saint-Vincent et Dormillouse. Je perds peu d'altitude mais voyant que les planchistes sur le lac ont l'air de foncer je fais un demi-tour
pour me mettre face à la brise et je vois que fais du sur place. D'où décision de ne pas me poser en vallée mais un peu en altitude dans un champ en friche
bien dégagé au-dessus d'Eygliers où je pose bras hauts. Les deltas ont posé sur un terrain suffisamment vaste à la pointe du lac côté Embrun mais ils ont
eu à se bagarrer pour rester dans les thermiques du fait de leur rayon de virage et l'un s'est fait un peu peur, étant limite de passer sur le dos...
En discutant avec des gens du cru il est très rare d'avoir un tel plafond au Colombis. Donc la chance était au rendez-vous pour ce vol qui reste gravé
dans ma mémoire, dommage que la Go pro n'existait pas, un appareil photo aurait pu faire l'affaire sauf... que je ne me serai pas vu lâcher les commandes
au vu des conditions...

[fanby]

c'est bien plus beau et sympa raconté comme ça que visionné sur vimeo !

Merci à tous pour les récits ! 

[Chris224]

c'est bien plus beau et sympa raconté comme ça que visionné sur vimeo !

Bien d'accord. C'est bcp plus personnel, j'aime

[Striker]

@chris : merci beaucoup je pense que le bon niveau pour ses premiers cross c'est quand tu le sens tout simplement. tu te mets en vol et puis tu fais de choix et un moment, si t'as le niveau, tes choix vont aller un peu plus loin pluis un peu plus loin puis ... ect 

@papyon : entièrment d'accord 

@jean : merci pour ton récit, petite question : pourquoi as tu voulu aller vers briancon ? c'était ton objectif du jour ? un objectif en ligne de mire depuis longtemps ?

bon vols

jerem

[Lassalle]

Bonjour,

Je me jette à l’eau pour évoquer ce qui est sans doute à mes yeux mon plus beau vol.

Il s’agit d’un vol en haute montagne bien sûr et il va sans doute donner des regrets à Sagamartha (désolé pour elle   ).
J’ai réalisé dans ma vie 138 vols dont la dénivelée entre le décollage et l’atterrissage est supérieure à 1000 m (je ne parle pas d’éventuels gains d’altitude au-dessus du décollage).
Tous ces vols sont des vols montagne, une majorité d’entre eux étant des vols de type paralpinisme en haute montagne (la plupart des vols rando en moyenne montagne font en effet moins de 1000 m de dénivelée).

Après avoir eu la chance de voler de multiples sommets (Cime du Vallon, Aiguille du Midi, Mont-Blanc, Ecrins, Pelvoux, Grande Ruine, Pic Jocelme...), j’avais toujours en tête le rêve de faire l’ascension et de décoller de ce que je pense être la plus belle montagne des Alpes françaises : l’Aiguille Verte.

Avec mes deux amis habituels on savait :
- d’une part que le déco au sommet est très engagé et ne permet pas l’erreur ;
- d’autre part que l’idée de se retrouver seul au sommet et de devoir redescendre le couloir Whymper en rappels successifs en solo ne motivait aucun de nous trois (celui qui reste en dernier n’est en effet jamais absolument certain de pouvoir décoller).
C’est pour cela que j’ai fait appel, pour la 1° fois de ma vie, à un guide, à savoir Bertrand Roche, alias Zébulon (guide de haute montagne et ancien membre de l’équipe de France de parapente).
Nous sommes montés en deux cordées là-haut (Zébulon et moi, puis une cordée autonome constituée de mes deux amis) dans des conditions impeccables : conditions anticycloniques, vent quasi nul en altitude, traces excellentes dans le couloir qui était entièrement en neige (absence de glace) !
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire sur ce forum le sommet est absolument magnifique et tout à fait minuscule (il est très difficile de se tenir à deux sur la bosse sommitale !) ; l’ambiance est extraordinaire et le décollage que nous avons effectué est du type « falaise » avec 1200 m de vide à 3 m devant le déco  
Moi qui suis très moyen au décollage (pour ne pas dire mauvais…), je n’aurais jamais pu décoller seul de cet endroit sans assistance.
Le moment où j’ai basculé à la cassure (toujours en courant) et où la voile a fini de se gonfler entièrement une fois en l’air restera un souvenir absolument inoubliable.
Je suis allé ensuite faire toute une série d’allers-retours devant l’incroyable face ouest des Drus (encore à l’ombre à cette heure-là) qui, vue de près, est vraiment très impressionnante : je comprends qu’elle ait fasciné des générations d’alpinistes…
Atterro du groupe à Chamonix entre 8 h et 8h30 et l’atterro du Bouchet était encore recouvert en partie par l’ombre… de la Verte justement.
La serveuse du café était un peu surprise que je commande.. du champagne à cette heure-là

J’ai fait après celui-ci d’autres vols magnifiques avec Zébulon (Grandes Jorasses, traversée des arêtes de la Meije, massif des Annapurnas au Népal, calotte de Rochefort), mais ce vol de la Verte a pour moi une saveur toute particulière.

Comme je l’ai souvent écrit, il est important dans la vie d’avoir des rêves, mais il est surtout important de réussir à en réaliser certains.  

     

 

Amitiés à tous.

A+ Marc

[thanjuzo]

Je n'étais pas breveté depuis longtemps. Lors d'une sortie club j'ai été le seul à m'extraire du déco de la Scia, tous les autres posés à Perquelin. Quelques minutes plus tard j'étais à 3200m tout seul au dessus de la dent de Crolles. Je ne connaissais rien à ce massif, j'ai fait un tour vers Chamechaude, la Charmant Som, le Grand Som, en reprenant facile à chaque fois, puis je suis allé poser à St-Pierre juste pour retrouver les autres pour le vol de l'après-midi.
Comme c'était mon premier vol en Chartreuse et parmi mes premiers cross, j'ai cru que ça se passait toujours comme ça  .
Ca fait 10 ans et jamais je ne suis repassé à 3200 au dessus de la Dent ... 
C'est pas la gloire au contraire.

[Christian-Luc]

Ce jour là, je monte au Colomby de Gex depuis le parking de la salle polyvalente d'Echenevex: il y a un immense champ à côté qui permet de poser tranquille.
C'est un beau rando-vol de fin d'après-midi en ce début d'Automne.
Je vole avec la petite EZ et j'arrive en approche sur Echenevex. Je vois pas mal d'enfants qui jouent près de la salle et sur le parking: foot, skate, vélo, ...
En survolant rapidement tout ce petit monde, je vois les têtes se lever ... J'entame une PTU et me pose nickel dans le champ à côté
En arrivant près du parking un petit groupe viens me questionner
(je suis heureux de leur montrer que je viens de la montagne juste au dessus, et que là haut c'est beau   )
puis LA question arrive par la bouche d'un gamin d'une dizaine d'années:
- t'as quel age ?
- ben ... à ton avis ? lui dis-je en souriant (coquet que je suis   )
silence ... puis: "t'es un pépé ! "
je fulmine intérieurement ... petit c..  
re-silence, pesant, finalement rompu par:
"... en tout cas, c'est la première fois que je vois un pépé faire du parapente "
Et tous les autres avec un ptit sourire au coin des lèvres
 

[Chris224]

Hi hi hi, excellent l'histoire du PP PP (pépé parapentiste).

@thanjuzo : le polygone Scia, Dent de Crolles, Chamechaude, Charmant Som et Grand Som, c'est un peu mon rêve 
Cool !

(@) Marc L : nom de Zeus !
C'est de l'engagement... respect.

[pad]

Je vole avec la petite EZ et j'arrive en approche sur Echenevex. Je vois pas mal d'enfants qui jouent près de la salle et sur le parking: foot, skate, vélo, ...
En survolant rapidement tout ce petit monde, je vois les têtes se lever ... J'entame une PTU et me pose nickel dans le champ à côté

Ca me rappelle un vol tout récent, juste après la coupe Icare de cette année, le lundi on part en "cross" vers le Nord, et bien trop en confiance, je me retrouve coincé bien bas au niveau de St-Vincent-de-Mercuze à zéroter pdt quelqies mn au-dessus de l'école, juste derrière l'église. Aucune gloire, mais un moment magique. C'était l'heure de la récré, et tout les gamins se sont mis à m'appeler et me faire coucou pendant 2 min avant que je n'aille me poser...
J'ai pas compris sur le moment, moi qui pensait qu'ils devaient être blasés de voir des parapentistes toute l'année ! 
Bon désolé c'est hors-sujet, voir complètement l'opposée d'une heure de gloire malgré les cris  , mais ça reste un super moment pour moi.

[papyon]

 La brise s'est doucement levée et ce fil a enfin pu "décoller" avec ses récits bien sympas
 
Lâchez vous!

la "gloire" ce peut être aussi de faire rêver les gamins dans une cours de récré!
et bien d'autres péripéties .. racontez!   

[Lassalle]

(((@))) Marc L : nom de Zeus !
C'est de l'engagement... respect.

Bonjour,

Une petite précision : l'engagement était très relatif !
Cela aurait été un réel engagement si j'avais réalisé seul ce vol avec mes amis.
Mais comme je l'ai écrit nous ne nous sentions justement pas capables d'avoir suffisamment de maîtrise pour cela.
Et la présence d'un guide BE de parapente change complètement la donne car il s'occupe de tout.
Sachant que j'étais quand même fatigué (départ à 1 h du matin du refuge, ascension du couloir puis de la fine arête terminale, sac lourd car j'avais mon unique voile "classique" et j'avais quand même 53 ans), il m'a pris en charge comme un débutant (c'était pourtant mon 793^e vol !) :
- il a installé ma voile ;
- il s'est tenu devant moi (avec la cassure 2 à 3 m derrière lui) ;
- il a attendu une petite bouffe (5 km/h ?) ;
- il a levé ma voile aux élévateurs, l'a vérifiée et m'a donné le top départ.

L'engagement dans ces conditions est vraiment minimal...

A+ Marc

[aerotibo]

Euhhh, un déco falaise de 3 m " où la voile a fini de se gonfler entièrement une fois en l’air", j'appelle pas cela de l'enguagement minimal, au contraire. C'est presque du base jump

On te sent tiraillé entre le besoin de démontrer ta prudence "légendaire" sur ton dernier post et le besoin de montrer que tu as fait un "truc de ouf" pour reprendre le language actuellement en vigueur .

Y a t'il de belles photos pour illustrer tout cela ?

[Christian-Luc]

je reviens sur le fil pour les jours de gloire de ptitDahu et jean77  et  pour ces très belles évocations !
A noter que la photo de mon avatar est un selfie pris entre Dormillouse et le Morgon, lors d'un vol magnifique, lui aussi resté gravé comme pour celui de jean77;

  

[Lassalle]

Euhhh, un déco falaise de 3 m "où la voile a fini de se gonfler entièrement une fois en l’air", j'appelle pas cela de l'engagement minimal, au contraire. C'est presque du base jump
On te sent tiraillé entre le besoin de démontrer ta prudence "légendaire" sur ton dernier post et le besoin de montrer que tu as fait un "truc de ouf" pour reprendre le langage actuellement en vigueur .
Y a t'il de belles photos pour illustrer tout cela ?

Bonjour,

On ne va pas passer du temps à échanger particulièrement sur ce vol.

1/ La voile était entièrement gonflée, mais pas encore en pression car la pente de décollage était de l'ordre de finesse 4 seulement, ce qui empêchait tout décollage avant la cassure (qui se trouvait peut-être à 5 m au lieu de 3 m comme je l'ai écrit ?) ; je me souviens que c'était vraiment très, très court.
Elle a juste fini de se mettre en pression dans la seconde qui a suivi la cassure.

2/ Il est clair que ce vol est de loin le plus "engagé" que j'ai vécu dans ma vie, mais j'étais bien pris en charge sur le plan de l'assistance et de la sécurité au déco.

3/ Il y a bien eu des photos prises par un ami, mais nous n'avions pas d'appareil numérique à l'époque (c'était en juin 2000, il y a donc plus de 15 ans), alors pour retrouver les négatifs ? 

Bon je crois que l'on peut arrêter de parler de ce vol.
Ce fut effectivement un grand moment et une émotion très particulière dans ma vie de pilote 

 

Marc

[Chris224]

((((@)))) Marc L : nom de Zeus !
C'est de l'engagement... respect.

...
L'engagement dans ces conditions est vraiment minimal...

Ah ouais, d'accord. Vraiment petit joueur le Marc
Même avec un tel encadrement, je pense que je me ch... dessus 
En tout cas, la course pour elle-même ou le vol pour lui-même, me font rêver.
Allez, n'en parlons plus 

[jean77]

@chris : merci beaucoup je pense que le bon niveau pour ses premiers cross c'est quand tu le sens tout simplement. tu te mets en vol et puis tu fais de choix et un moment, si t'as le niveau, tes choix vont aller un peu plus loin pluis un peu plus loin puis ... ect 

@papyon : entièrment d'accord 

@jean : merci pour ton récit, petite question : pourquoi as tu voulu aller vers briancon ? c'était ton objectif du jour ? un objectif en ligne de mire depuis longtemps ?

bon vols

jerem

Pour répondre à ta question j'avoue que j'étais impressionné par un ami, deltiste confirmé, qui faisait Aspres Briançon quand les conditions étaient propices. Mais un parapente n'est pas un delta et la force de la brise m'a fait vite renoncer à ce projet et poser avant de me retrouver en situation délicate. Il eut été plus habile d'aller vers Dormillouse et de continuer vers le sud si cela était possible. J'ai revolé au Colombis mais je n'ai jamais refait un tel gain là-bas... Sacré journée.

[Dominique B]

Allez je me lance ,ca fera vivre le fil et me refera vivre un vol sympath!

Plus qu'un jour de gloire :UN SUPER COUP DE BOL
 Le 19 août 2003  Journée mémorable partout dans les Alpes.
Décidons avec un copain de décoller des Plagnes à Allevard (2100 m) vers 15h
Prévision météo locale par tel à cette époque: très léger Nord et forte instabilité au dessus de l'inversion, thermiques bleus ,Isotherme 5000 m :Journée atomique en vue!
Objectif essayer cheminer vers Chamrousse et pourquoi pas  en rêvant un peu revenir!
Un peu travers droit au déco et bien alimenté .Thermique généreux dès la sortie de déco ,2700 m à l'aplomb du grand charnier 15 minutes plus tard avec un léger nord ouest à cette altitude .
Tout va bien,cap sur les Sept laux .Et là je perd tout le gaz gagné et me prépare déjà à trouver un atterro vers Fond de France. J'ai un peu les boules, j'ai même pas vu mon pote décoller .
J'ai repéré où atterrir, mais comme j'ai pas mal de marge en hauteur je décide de pousser un peu en fond de vallée car le sens de la brise  soutenue à mon altitude et la topographie laissent présager du dynamique.Et là Bingo je suis catapulté à 3300 m au dessus des lacs des sept Laux. Je continue au dessus des sommets vers Chamrousse que je dépasse  en me décalant avec un Thermique qui me hisse pour la 1ere fois de ma vie à 3500 m.
J'ai déjà dépassé mes espérances et je sais que j'ai un peu de gaz pour un début de retour mais je ne vole que depuis 1h 40 et j'ai envie de prolonger le plus ce vol .
Je n'ai jamais été aussi haut ,jamais rencontré des thermiques aussi larges et fréquents . Sur le début du retour je fais un plaf à 3600 m au dessus de ce que je sais être maintenant( je ne le savais pas à l'époque)le Gd pic de Belledonne.
J'aperçois devant moi au loin les aiguilles d'Arves et sur ma droite  vers le sud les Ecrins tout proches .
 Je me dis  que c'est l'occasion et je file vers le sud ,survolant l' Alpe d'Huez , les Deux alpes , avec des points« bas» hallucinants 2700m! plusieurs plafs à plus de 4000 ! le max à 4150 ( alti non étalonné ).Vers la fin un point bas à 1800m  que je n'ai jamais réussi à localiser .2 h30 plus tard j'aperçois enfin un grand lac que je reconnais  sans oser y croire:Serre-Ponçon .Je suis encore à 1800 m à l'aplomb du lac
Ca fait plus de 4 heures 30 que je vole .Je traverse le lac une première fois en observant les voiliers et le sens du vent.Ca me donne le temps de choisir  mon attérro  sur la rive nord  à un endroit bien axé par rapport au vent établit sur le lac (plusieurs possibilités de finale) .
J'atterris à 19 h45 Baie st Michel . C'est le barman de la buvette qui me l'indiquera et me prêtera une carte car je  visualise assez mal le trajet exact que j'ai fait, mais environ 120 bornes à la louche car pas de GPS .J'ai explosé mon record qui était de 80 bornes et mon plaf(Jamais monté aussi haut depuis)
J'ai des messages de mon pote qui a été moins chanceux que moi mais qui a récupéré sa bagnole a Super Collet,qui est déjà vers Chamrousse et qui attend de mes nouvelles.
Je le joins et nous convenons de converger ,l'un vers l'autre .
Deux bières plus tard je tends le pouce en direction de Gap .Et comme c'est la journée ,au bout d'une minute une camionnette s'arrête avec 4 joyeux Rastas(dont une jolie rastate )qui me proposent de m'amener jusqu'à Gap avec un petit stop «baignade rivière» sur le chemin et « calumet de la paix» included !
Je retrouve mon pote descendu jusqu'à Gap, content pour moi, mais un peu frustré.
Il sera récompensé rapidement car il fera quasiment le même vol le lendemain même,en plongeant plus tôt au sud(vers les sept Laux) avec à peu près les mêmes conditions .Il atterrira près d'Embrun et c'est moi qui ferai la navette).
Ces deux jours là 19 et 20 août 2003 une bonne dizaine de pilotes atterriront au Mont Blanc , plein d'autres  exploseront aussi leurs records. Fallait juste être là au bon moment au bon endroit!
Ma voile était une sport 1  EN B  Finesse 8 , celle de mon pote une Aspen 1 je crois EN C  Finesse 8,5.

Mes plus beaux cross  ont souvent été d'heureux concours de circonstances plus que de savants calculs car je suis Parisien, et donc pas tjs sur place au bon moment.Je suis un peu jaloux quand je lis les traces des crosseurs furieux de mon club «Les indiens de Montlambert» mais je sais qu'il y aura d'autres opportunités à saisir !

[Chris224]

... Et là Bingo je suis catapulté à 3300 m au dessus des lacs des sept Laux. Je continue au dessus des sommets vers Chamrousse que je dépasse  en me décalant avec un Thermique qui me hisse pour la 1ere fois de ma vie à 3500 m.

Sûrement l'incendie du Néron (qui a brûlé pratiquement tout le mois d'août 2003 au-dessus de Grenoble) qui t'a fait un effet montgolfier

...
Deux bières plus tard je tends le pouce en direction de Gap .Et comme c'est la journée ,au bout d'une minute une camionnette s'arrête avec 4 joyeux Rastas(dont une jolie rastate )qui me proposent de m'amener jusqu'à Gap avec un petit stop «baignade rivière» sur le chemin et « calumet de la paix» included !
...

Ah c'était vraiment la totale 
Bravo en tout cas

Encore, encore des récits qui font rêver

[papyon]

Allez je me lance ,ça fera vivre le fil et me refera vivre un vol sympath!

C'est le but!!!
mais mon salaud tu as mis la barre (ou le plafond!) très haut!

les autres ne vous censurez pas si vous n'avez pas atteint ces sommets ...
sinon il ne nous restera que les veinards qui ont posé au Mt Blanc

[guillaume05]

Allez, je me lance : j'ai la crève, çà fait une semaine que j'ai pas volé et vos récits m'ont fait du bien !
Petite précision d'abord : j'ai décidé de me mettre au parapente un jour où, déboulant au sommet du Mont Blanc, j'ai vu un gars décoller sous mes yeux ahuris ; tout au long de l'interminable descente, je me suis juré de ne plus jamais redescendre à pieds !
En septembre 2011, cela fait 3 ans que je vole et j'ai déjà décollé de quelques beaux sommets des Ecrins. A l'affut en ce bel automne, je guette les créneaux de vent faible à 5000 : en début de semaine, il me semble que quelque-chose est possible pour le WE suivant. Petit hic, je n'ai pas été en montagne depuis quelque temps et ne suis pas sûr d'être encore assez acclimaté pour être à l'aise et lucide à presque 5000m ; autre soucis, même si j'ai la chance de ne pas bosser le lundi, je ne suis pas dispo le dimanche.
La prévision se confirmant, je décide de régler le premier hic en montant me tester au Pelvoux le samedi. Je débauche mon ami Pierrick, et tard le vendredi soir, nous rejoignons le refuge désert à cette époque. La montée par le Coolidge le lendemain et le vol au dessus du glacier des Violettes sont de première classe, sauf pour Pierrick qui a oublié sa sellette et à qui je bricole un semblant de harnais avec son baudrier et quelques sangles... "c'est toujours mieux que de redescendre à pieds" est le seul argument que je peux lui présenter pour supporter cette solution désagréable.
A 10h30, posés au camping d'Ailefroide, on savoure notre bon coup, mais j'ai déjà la tête ailleurs : comment profiter du beau créneau qui semble se dessiner lundi matin, en sachant que je suis retenu jusqu'à 17h dans les Hautes Alpes le dimanche ? La seule réponse qui me vient à l'esprit et que je considère au premier abord comme complètement farfelue, fait finalement son chemin pour doucement s'installer comme un joli coup à tenter : marcher toute la nuit pour être au sommet au petit jour et essayer de décoller, en me laissant la journée pour redescendre si cela ne le fait pas. Seule véritable question, mais de taille, suis-je capable de supporter les 4000m de D+ que sous-entendent cette belle idée ? J’ai déjà au maximum fait 2400m, mais en montée descente, et je supporte assez bien les efforts longs en montagne, donc, çà devrait être possible ; de toute façon, les décos intermédiaires ne manquent pas !
Le dimanche 25 septembre en fin d'après-midi, après une dernière vérif’ de la météo, je quitte les Hautes Alpes à 17h. A 20h45, je suis à pieds d’œuvre à la gare de Saint Gervais, mon sac sur le dos avec dedans une petite sellette, ma spiruline 18, une paire de crampons, des habits et des vivres solides et liquides. Avec ma frontale et mes bâtons de marche, je me sens bien petit quand je commence à marcher le long des rails à 800m d’altitude, et que j’imagine tout ce qui m’attend ! Pour ne pas désespérer sur ce long chemin, je décompose en petits tronçons connus et prends mon mal en patience…
22h45 : Col de la Voza (1650m), 23h45 : Col du Mont Lachat (2050m), 0h15 : Nid d’Aigle (2370m) où j’avale mon premier sandwich, 2h : Tête Rousse (3100m), 4h : petite pause au refuge du Goûter (3800m) pour me sustenter et m‘habiller, 6h Dôme du Goûter (4300m).
A 8h30, je suis au sommet, seul en cette journée magnifique. Comme prévu, il y a un léger Nord-Est : tout est si parfait que je peine à croire que je ne suis pas en train de rêver ! A 9h, après un premier déco raté, je m’envole définitivement vers la vallée pour poser au Fayet une demi-heure plus tard en ayant eu tout loisir de contempler les efforts de ma longue nuit.
Un peu plus tard, au café de la Gare de Saint Gervais, juste un peu plus de 12h après mon départ, j’ai encore du mal à réaliser la magie de ce qui vient de se passer : merci infiniment la Vie pour nous permettre de tels bonheurs en montagne.

[Chris224]

4000 m D+ de nuit, et un beau vol au matin pour s'épargner les 4000 m D-... la classe 

[Christian-Luc]

Alors là 

[papyon]

Un truc de dingue!  4000m d'un coup, seul, de nuit!  ya pas de mots...    
Moi aussi j'ai décidé de passer au parapente (en 89, après arrêt du delta) médusé de voir décoller sans pb du Mt Blanc un gars sympa qui me disait que c'était pas difficile. Je m'étais aussi promis de faire ce "vol des vols" ! et c'est pas fait... et probablement enterré à jamais, comme tant de rêves...
(en tout cas jamais comme toi pour l'ascension, très très très loin du niveau nécessaire -même au meilleur de ma forme d'antan)

Les autres, futurs contributeurs, faites nous aussi rêver avec des aventures moins héroïques, qu'on puisse imaginer vivre nous mêmes
 

[guillaume05]

Merci pour vos messages ; et pour ceux qui  aiment ce genre de balades, je vous renvoie ici :
http://mytrip.expemag.com/carnet/55ec7b99e4b0e77a20240300/0/du-triglav-a-la-mer-3500-bornes-sans-carbone-ni-nucleaire-1
55 jours de balades dans les Alpes pour découvrir de nouvelles montagnes d'où voler.
Bonne lecture

[Chris224]

Merci pour vos messages ; et pour ceux qui  aiment ce genre de balades, je vous renvoie ici :
http://mytrip.expemag.com/carnet/55ec7b99e4b0e77a20240300/0/du-triglav-a-la-mer-3500-bornes-sans-carbone-ni-nucleaire-1
55 jours de balades dans les Alpes pour découvrir de nouvelles montagnes d'où voler.
Bonne lecture

Déjà vu. Magnifique voyage