Aujourd'hui, 23 février 2017, l'essentiel était de prendre du plaisir et direction le Mont Bouquet dans le Gard, car c'est là que cela devrait voler. Site inconnu. Ciel nuageux mais assez bas de sorte qu'au déco est on se trouve au-dessus d'une belle mer de nuages. Le soleil chauffe agréablement la peau mais vu le vent, je dois me diriger vers le déco sud malheureusement situé plus bas donc dans la couche brumeuse et dans la fraîcheur. Je fais connaissance avec des gars vus à Millau la veille et des locaux venus en nombre. Premier vol de découverte mais ça ne tient pas à cause d'une composante ouest. Sur ma faim, le deuxième vol durera un peu plus longtemps en compagnie de Chloé Gé mais guère plus de réussite. C'est alors que l'air étant laminaire, et en discutant avec Olivier Pascal du forum qui m'avait rencontré il y a 3 ans à Ceillac pour mes premiers vols de piou-piou, j'ai l'idée d'inaugurer la Mantra M6, la voile dont l'achat a récemment fait couler beaucoup d'encre. Prévol minutieuse, encre plus que d'habitude surtout que les fines suspentes sont toutes de la même couleur. Mais l'écrin est royal avec une moquette synthétique flambant neuve. Léger vent de face d'environ 12/16 km/h, suffisant pour que la voile se gonfle facilement en face voile. L'instant est magique, je vais voler sous une belle D. Déjà j'aime sa couleur flamboyante et Ozone c'était la marque de ma première voile, une Mojo 4. Pas de stress particulier, juste une appréhension légitime sur le gonflage de la voile. je ne prends - comme on me l'a conseillé - que les deux suspentes centrales des élévateurs avant même si ce n'est pas fort, mais pour que la voile gonfle sans se tordre. Les 3 ou 4 personnes présentes me regardent, observent le bel allongement de la voile.J'ai un peu de pression mais celle qui oblige à bien faire. Pré-gonflage, inspection des suspentes. Je gonfle, la voile se lève tranquillement, je la temporise légèrement, je me retourne, j'attends que les bouts d'aile soient gonflés, tout me semble impeccable, deux pas, position des bras en position torpille, chargement de la ventrale, tout se passe comme dans le meilleur des décollages, la voile prend en charge et... je vole. Je pousse un cri de plaisir comme si c'était mon premier vol sans radio, sans personne. Je fais quelques va-et-vient, quelques virages, je ne serre pas autant le relief qu'avec l'Artik, me garde une marge de sécurité et je navigue comme un oiseau, j'essaie l'accélérateur et c'est doux. Quelques virages à la sellette, les commandes me semblent vite dures; il n'y a pas beaucoup de garde... je lève les yeux, je regarde la voile être satisfaite de voler et de mon décollage. Quelques instants plus tard, il est déjà temps de rentrer et assurer sur le terrain officiel; elle ne perd as grand chose et cherche à encore voler, je fais quelques S, un plané de fou me permet de passer par-dessus une haie d'arbres alors qu'avec l'Artik j'aurais contourné. Bras hauts, je me rapproche du sol, je vise le point d'aboutissement, je flare un peu, un peu de frein, elle obéit et un pied puis deux légèrement au-dessus du sol, quelques foulées, je marche avec la voile sur la tête et elle ne semble pas prête à retomber comme avec l'Artik, je me retourne, elle est toujours en l'air et je fais le plus bel affalement de ma carrière. Voilà le premier vol de la M6
Tout ce qui devait être exécuté l'a été comme un cas d'école, avec justesse et précision, sans à peu près et un peu d'émotion une fois en train de la plier. les exercices de tangage et roulis, les petits wings seront pour plus tard. Je suis passé dans une autre dimension
Je l'ai senti à travers les commandes et à la sensation de cette D de vouloir monter toujours plus, de vivre, de ne pas descendre. Je n'en serais pas là sans l'aide, la passion, l'expertise et la patience de tous les moniteurs et instructeurs croisés lors de ces 3 ans et demie : Stephane Henry de Barrême, François de Ceillac, Serge de Barcelonette, Erwan Didriche de Mieussy, Michel Didriche du Maroc
, Didier Exiga de l'école Vol'aime de Font Romeu, Gaby d'Imaginair de Roquebrune, Dan Meunier de Ténérife, Jean-Michel d'Andalousie, Nicolas Rovira des Alpes, Romain Bremont d'Andalousie et tous les parapentistes et experts edistance comme Martin Morlet et Régis Fouret et ami(e)s croisés lors de ces 895 vols sur la centaine de décos pratiqués. Je n'ai pas fini de grandir en tant que parapentiste mais sans tous leurs conseils, je ne serais peut-être plus de ce monde...en tout cas, je remercie Dieu mon ange gardien d'avoir aussi été présent pour me sauver de quelques situations scabreuses. Voilà, l'aventure continue
la vie est souvent belle, le parapente magique ! et cette voile va m'aider à accroître mes marges de sécurité car je veux devenir un vieux pilote ! Je devais être à Ténérife avec la Sigma et puis les événements en ont décidé autrement, comme quoi...Merci à Olivier Pascal pour les belles photos de ce vol inaugural !
Merci à vous du forum d'avoir alimenté à votre manière ce topic fleuve et m'avoir conseillé, averti, mis en garde
grâce à vous, j'ai des barrières mentales de sécurité en béton (enfin presque !)
Les spécialistes de la M6 me diront mais je crois que je mets un peu trop de frein (garde très courte...par rapport à la C, faut que je m'y habitue)