triple7, d'habitude j'adhère, mais là...
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Ce fil fait causer et donne à penser. J'ai l'occasion d'en discuter avec d'autres personnes qui le lisent et ça suscite des réflexions... En vrac :
- Je maintiens que j'attends avec impatience le livre de M@tthieu (autre titre suggéré : Le parapente selon Saint M@tthieu), je suis client.
Arrêtez de donner des mauvais conseils à notre non-héro!Moi je ne lirais pas un livre de M@tthieu tellement je trouve le style narcissoégopompeux de forum indigeste. En revanche, sur le forum son absence me manquerait. Quelle animation! à lui tout seul! ce gars est extra. On s'emmerde et un beau jour (assez régulièrement) il déboule avec une anecdote fumante qui fait exploser les compteurs et les ventes de popcorn. Tout le monde réagit, il est arrogant, mais respectueux il prend le temps de répondre à tout le monde, un par un, il n'oublie personne, n'écoute que lui, et trouve des justifications à tout. Les gars disent tout et n'importe quoi, mais il y a des perles dans tout ça.
Et nous on lit, et qu'est ce qu'on s'marre... ce gars est une bombe pour ce forum (tiens il devrait demander une rétribution à Piwi). Et moi je tape 1 sur mon vote fororéalité : je vote pour le garder. Mais un livre, là non, vraiment.
- M@tthieu a quand même une pratique intensive du parapente, donc c'est un peu un condensé de pas mal de choses. Lorsqu'il dit que ce qui lui arrive c'est ce qui arrive à tout parapentiste, c'est un peu vrai ; avec lui, c'est juste en accéléré.
ça c'est un peu comme la bouffe : pour faire un bon bourguibu, il faut les bons ingrédients mais tu peux être le recordman de vitesse de découpage des patates/carottes, tu peux en mettre 4 fois la dose, tu peux aussi mettre le gaz à fond, tu auras fait tout ce qu'il faut pour que ton bourguibu soit dégueulasse et qu'une bonne partie finisse au compost. Si tu veux te faire péter les papilles tout le secret est dans le mijotage...le temps quoi.
Mais il est quand même représentatif de ce que va vivre une forte proportion des parapentistes lambda sur une période plus longue (un arbrissage, un posé sur une maison, un vol en feuille morte au gré d'un vent trop fort, une vertèbre suite à un décollage trop optimiste, une cravate avec autorotation, une aspiration dans un nuage, ...à suivre). Il est vrai que lorsque je regarde en arrière tout au long de ces années, parmi les copains, les clients, ces centaines de personnes que j'ai approchées, il s'en est fait quasiment autant. Simplement à un rythme moins élevé... Et, grosse différence, presque personne ne le raconte en public...
ça c'est un peu vrai : imaginer une longue carrière sans incidents de parcours c'est un peu une utopie. Mais de là à penser qu'on a un patrimoine de cartons en stock et qu'il suffit de tout péter dans les premières années pour être tranquille après
je ne suis pas dans les mathématiques mais je serais surpris que la statistique s'applique de cette façon là.
De plus, chacun parle selon son parcours et son vécu. En plus de 25 ans de pratique dont une bonne partie de façon boulimique et même des fois plutôt engagée je n'ai jamais fait secours depuis 4000m dans un cum : je n'ai même jamais fait secours (je croise les doigts) et j'ai déjà vécu quelques mésaventures avec les cums mais rien de comparable avec ce récit. Je ne me suis jamais pété le dos ni emplafonné de maison. Mais je ne dis pas qu'il ne m'est rien arrivé ni qu'il ne m'est pas arriver de m'emplafonner la planète terre un peu sèchement et que si je croyais en dieu je n'aurais pas été bruler au moins un cierge.
Pour certains les 800 vols de M@tthieu semblent être un gage d'expérience incontestable, pour moi ça n'est pas du tout un repère et le résultat est sans appel : il a encore failli se tuer en faisant au moins 3 x n'importe quoi en l'espace de 10 minutes. Il faudrait surtout comptabiliser les heures de pratique, les heures de pratique à risque, le nombre d'incidents/accidents, le nombre de chaleurs/frayeurs, le nombre de litres d'huile sortis de son troudbal/heure de vol et mettre tout ça dans une équation complexe pour obtenir un bilan plus réaliste et je tiens le pari que dans son cas le résultat de cette équation ne serait pas glorieuse. Si lui s'y retrouve comme ça, grand bien lui fasse.
Pour ma part, il ne m'est presque plus rien arrivé durant ces 10 dernières années alors que se sont celles où je cumule le moins d'heures mais incontestablement les plus beau vols avec une sérénité et un plénitude qui sont à une galaxie de ce que je ressent en lisant les textes de M@tthieu (et d'autres aussi sur ce fofo) et je n'envie pas du tout mais alors vraiment pas sa progression ni son mode de progression.
- Je me demande pour moi-même comment auraient tourné les évènements si dès mes débuts j'avais eu accès à des ailes aussi performantes et avec un tel rendement que les ailes de maintenant... Il est d'autant plus important d'arriver à faire passer le message sur l'attitude à adopter pour les débutants actuels.
Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une histoire de matos : ce dernier n'a jamais empêché de faire des vols engagés ou de ce prendre pour un highlander ou d'être libre de faire n'importe quoi trop tôt ou tout au long de sa progression. Il s'agit bien là d'un effet/comportement d'hyperconsommation comme l'a si bien décrit Dominique B (bravo à lui en passant
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Avec l'ancienne école on nous apprenait à devenir indépendant rapidement. Les mentalités ont changé, le milieu professionnel à compris qu'il y avait un marché à prendre. Maintenant si tu es prêt à payer, pas d'soucis, il y en a pour tous les niveaux du débutant au crosseur. Les offres sont ultra variées, on trouve même des abonnements pour tout savoir sur le pilotage en ligne. Un vrai ptit bisness. Et que que font les gars? ben ils consomment tiens. De la formation à tout va, ils s'imaginent que parce qu'ils ont payé ils sont devenus des cracs, et finalement ils finissent par demander des conseils sur des forums
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- Remèdes par le versant matériel, proposés au gré des conversations pour les aspirants pilotes qui ont l'attitude de M@tthieu
les 3 premières années obligatoirement sous ailes aux performances volontairement dégradées (max. 7 de finesse et 1,5 de taux de chute mini)
la première année sans protection dorsale
les 5 premières années sans parachute de secours
- L'immense majorité des parapentistes ne pratique pas le cross. Cependant, celui-ci reste une référence absolue, un étalon indépassable dans la tête de la majorité des pilotes, plus que la compétition classique me semble-t-il. Comment faire toucher du doigt qu'il s'agit d'une pratique fortement engagée, alors qu'elle semble tellement accessible et gratifiante grâce au matériel actuel et au savoir accumulé ?
s'pèce de tyran
Au fait julienF : ton post sur les SIV