faut en faire un paquet des runs
C'est pas pour faire des runs, c'est pour voler, voler léger, voler avec moins de contraintes, voler plus vite, voler plus dynamique, avoir en permanence avec soi quelque chose pour voler... mais toujours voler !
Pour "les runs", on a la Skewer :
http://777gliders.com/fr/content/skewer-frEt sinon, quelques impressions après une bonne heure de thermique, à 77 kg de ptv.
Les élévateurs Dyneema avec le suspentage ultra-simplifié se manipulent bien et ne posent pas vraiment de problème de tour de frein ou autre complication.
Le gonflage, avec la moindre brise est du genre "immédiat". Dans tous les cas, on ne tirera jamais comme une brute sur les avants. Si on fait ça avec de la brise de face, la voile bondit au-dessus de la tête, ce qui peut surprendre. Sans brise on peut replier et masquer le bord d'attaque. Quelles que soient les conditions, une simple sollicitation en douceur des avants avec un léger accompagnement mettent l'aile en ligne de vol en deux pas.
Les freins sont doux et l'aile est légère, donc les sensations sont subtiles. Un coup d’œil à l'arrêt confirme que tout est en ordre, aile sagement en train d'attendre au-dessus du pilote, et on peut y aller en confiance.
On met les watts pour décoller et si on pense à freiner l'aile symétriquement tout en accélérant la course, la prise en charge vient bien et on décolle sur une trajectoire immédiatement tendue.
En vol c'est très dynamique. A ce ptv bras hauts je suis immédiatement à 42 km/h (vers 1000 m d'altitude). La réponse en roulis à la sellette surprendra les moins aguerris.
J'ai suivi une Advance Pi pour voir : j'ai plus de vitesse pour une trajectoire un poil moins rentable il me semble ; en freinant pour me mettre à la même vitesse, la finesse semble la même. En début de vol dans un inter-cycle compliqué, j'ai plus de mal à rester haut, le temps de comprendre un peu mieux mon aile. A force d'attendre, je finis par trouver un bon déclenchement qui me permettra de passer au-dessus du groupe et de travailler mes gammes.
On lance le virage sur 1/8 de tour et le bruit du vent relatif couvre très vite le son du vario ; alors on reprend l'aile au frein l'extérieur et on règle sa vitesse et inclinaison en laissant voler au maximum. Si on n'est pas trop lent, les noyaux aspirent l'aile et l'accélèrent encore de manière impressionnante. En entrée de thermique on peut être amené à contrer et contrôler un roulis tonique.
On évitera de sortir par erreur sous le vent du thermique en virage : l'aile plonge dans la dégueulante en accélérant fortement et rentre ensuite en survitesse dans le thermique avec une énorme énergie qui se transforme en remontée carabinée !
En thermique, selon les conditions et selon mon application, un coup j'ai un peu de mal à suivre les surfaces classiques, un coup je monte mieux. Hors thermique, le plané est intéressant et permet de bien jouer.
On a à faire en vol à une aile bien tendue, qui ne ramollit jamais, qui n'accordéonne pas, qui ne dissipe pas son énergie en trainée inutile. Pour autant, une fois le style de vol assimilé, après les premières 20 minutes, on se sent en totale confiance.
Toute cette tonicité s'accompagne d'énormément de tolérance. Le tangage est très peu marqué et l'aile est extrêmement solide. La commande douce se dose parfaitement, la voile peut voler lent (pour une petite surface) et rester précise.
Une montée en chandelle violente n'est pas suivie par une attaque en abattée, un coup de roulis surcorrigé ne renvoie pas dans l'autre sens. Remettre bras hauts ou appliquer 20% de frein symétrique sont les deux "recettes" qui suffisent à calmer toutes les incartades rencontrées en aérologie vivante.
L'accélérateur est assez physique et accélère fort : le bruit du vent devient insupportable dès le premier tiers de débattement et à mi-course on dépasse déjà les - 2 m/s.
Sans faire subir de G violents, le 360 engagé permet d'obtenir et tenir facilement les - 7 m/s. Excellent point, la simple remontée mesurée de la main intérieure suffit à sortir l'aile de la spirale, et en douceur.
Sans brise, posé en trois pas avec une aile qui ne manifeste aucune tendance à décrocher sur le freinage final.
Une aile très dynamique et très tolérante, avec de grandes qualités de vol, qui demande un peu d'expérience pour être exploitée.
On préfèrera voler avec une sellette sans planchette pour calmer le roulis. On prendra un casque qui couvre bien les oreilles pour protéger du bruit du vent.
L'énergie que la P-Light manifeste en permanence et sa réponse immédiate aux sollicitations sellette ne la destinent pas aux débutants. Deux saisons de vol en thermique sous surfaces classiques me semblent nécessaires.
Quant au pilote expérimenté, il trouvera là un produit... psychotrope !