100% d’accord avec ce texte, et avec ce que vous dites Buck Danny et Nairolf
La connexion avec la nature est essentielle, c’est personnellement ce que je recherche (en haute altitude) depuis 42 ans de montagnes et d’alpinisme. C’est même une quête quasiment philosophique. Pour paraphraser un grand pyrénéiste « En ces hautes terres il n’y a rien, mais il y a l’essentiel ».
Il m’est arrivé de pleurer de bonheur et de fatigue en arrivant au sommet du Mt Kenya à 19 ans, plus tard à l’Ojos del Salado, au Cerro Licancabur où j’avais hissé un biplace malgré une VO2 max assez misérable, ou même seul au sommet du Mt Blanc… et avec des sensations d’être nu, tout petit, voire intrus, mais en parfaite connexion avec la nature pour au moins quelques instants privilégiés. Parfois même l’impression d’être carrément hors du temps et même de la terre, tel un cosmonaute, oui étrange sensation : quand vous bivouaquez en chausson d'escalade, sans duvet, suspendu par une corde après un rappel trop tardif dans la face nord du Mt Kenya. Surpris que vous êtes, durant la descente du sommet par l’absence de crépuscule sur ces latitudes et que vous voyez scintiller durant cette nuit glaciale et quasiment sans sommeil, très loin et très bas dans la savane, la vie dans des hameaux minuscules.
Ensuite on redescend et le monde moderne nous rattrape, nous happe avec ses turpitudes. Mais j’aime malgré tout mon époque et ses contrastes, la science, l’hyper technologie mais aussi notre environnement naturel, la spiritualité.
avec toi avec ce beau texte !
Je fais de la montagne et de l'alpinisme (à un niveau moyen) depuis 55 ans maintenant et je comprends tout à fait ce que tu exprimes si bien.
Un souvenir parmi tant d'autres : je me suis retrouvé une nouvelle fois avec ma voile sur le dos au sommet du Mont-Blanc le 5 septembre 1994 (j'y étais déjà allé sans avoir pu en décoller).
Les conditions étaient changeantes (vent plein ouest, neige épaisse, quelques bouffées sporadiques de nord-ouest).
J'ai vu mes compagnons soit réussir (de justesse) à décoller, soit redescendre au Dôme du Goûter pour tenter le décollage de là.
Et je me suis ainsi retrouvé absolument seul là-haut : moment de grande plénitude dans cette immensité, loin de tout et seul en connexion avec cette nature magnifique.
Il était déjà tard, le vent, pas fort du tout, était toujours orienté plein ouest, donc plein travers.
Je me suis donné une chance de décollage (une seule) ; étalage de la voile, prévol soigneuse et je me suis dit : soit tu arrives à partir du premier coup, soit tu replies tout et tu redescends soit au Dôme du Goûter, soit au refuge du Goûter.
Survient alors une petite bouffe de nord-ouest, grosse impulsion dos voile en partant en peu en crabe avec vent léger à 45°, 4 à 5 pas en courant de façon tonique dans la neige et prise en charge par la voile (ma fidèle Météor Gold) : je quittais ce sommet pour rejoindre en une demi-heure la terre des hommes à Chamonix.
Ce vol contemplatif a été super calme et tranquille (vent nul en bas à l'atterro !) et je me suis senti à la fois loin de tout et connecté à une sorte d'énergie universelle.
Ce fut un moment de grande plénitude.
Mais cela ne m'empêche pas de croire en la science et j'ai bien l'intention de me faire vacciner.
Je n'y vois aucune contradiction...
Marc