Citation de: Neron le Hier à 22:59:01
En revanche quand on vise juste l'équivalence IPPI5 pour voler dans certains pays étrangers, je trouve que c' est exagéré.
Très juste. Qui d'ailleurs décide que c'est le BPC qui est l'équivalent de l'IPPI5? Est-ce que les Allemands (y'en a!), Belges, Suisses ou Canadiens qui nous lisent (ou d'autres) peuvent nous dire si le niveau exigé dans leur pays respectif ressemble à celui du BPC? Ou plus? ou moins?
En Suisse on a un système de formation relativement contraignant organisé par la Fédération Suisse de Vol Libre et homologué par l'Office Fédéral de l'Aviation Civile.
Le pilote débutant doit suivre une formation en école comportant des petites sorties du domaine de vol, l'exploration complète de la plage de vitesse, décollages propres etc...
L'élève n'a en aucun cas le droit de voler sans la surveillance d'un instructeur agréé avant d'avoir passé l'examen théorique comportant Météorologie, aérodynamique, législation, pratique du vol, connaissance du matériel. En tout il y a des centaines de questions et 20 questions par matière à l'examen, avec 80% exigé par matière. C'est un examen qui se déroule sous surveillance d'un expert de l'office fédérale de l'aviation civile dans un cadre bien plus austère que le dépôt de l'école
Après avoir volé au minimum 50 vols sous surveillance d'un instructeur, carnet tamponné par le timbre officiel de l'instructeur et réussi la théorie, tu peux aller à l'examen pratique.
L'examen pratique se déroule sous surveillance de deux experts de l'OFAC, ils ont un chrono dans la main et un look vintage. L'examen pratique comporte 2 vols qui doivent être réussis en totalité. Le premier est un déco parfait, 2x360 à droite sur un axe donné en 20 secondes max, chrono entre le début du virage et la reprise du vol stabilisé sur l'axe, atterrissage propre dans une cible de 30m. après avoir fait une prise de terrain en U bien schématique.
le deuxième vol, tu as droit à des questions sur les espaces aériens auxquelles il faut répondre juste et faire montre de bonnes connaissances. la figure est un 360 à gauche puis un 360 à droite en moins de 25 secondes entrée et sortie sur un même axe, posé dans la cible de 30m.
Si tu foires un des points, tu dois refaire un vol joker dans lequel il faut cette fois tout réussir, sinon il faut revenir.
La licence de vol libre de base, donne chez nous l'accès à l'IPPI4, pour l'IPPI5 il faut avoir la licence biplace complète et/ou instructeur et/ou être compétiteur dans le cercle de la swissleague (après sélection lors des cadres régionaux).
Je trouve que la formation de base est assez complète et donne de bonnes bases pour la suite. La suite étant pour la majorité une activité du dimanche mais pas chaque weekend parce qu'il y a aussi la collection philatélique à compléter. Ceux-ci continuent souvent par ailleurs à voler dans le cadre d'une école par la suite. Quand aux autres, ils volent plus régulièrement voire beaucoup, progressent, se documentent, apprennent, découvrent par eux-même et au fil des rencontres aériennes. ils sont plus investis.
Pour la licence biplace ça se passe en 2 étapes.
La première consiste à se former en école pour pente école, 2 bipéda et au minimum 10 vols pour pouvoir aller passer l'examen biplace 1 (même examen que pour la licence parapente solo) au préalable il faut avoir fait minimum 150 vols depuis la licence solo carnet tamponné à l'appui et 1 an de licence solo. Cette licence permet de voler avec un passager détenteur de la licence parapente solo
La deuxième étape c'est le biplace "pro" comportant de nouveau un exa théorique mais avec des questions biplace en plus, un examen solo comportant 7 épreuves, souvent les mêmes que pour la licence de pilote mais en moins de temps pour les manoeuvres et les atterrissages dans une cible de 15m et plus 30, du slalom, touchandgo dans une cible, atterrissage aux arrières, posé en pente dans une cible... etc...
puis enfin, l'examen final biplace. Pour ça il faut avoir fait au minimum 40 vols en biplace depuis l'obtention de la licence biplace 1, réussi le solo, la théorie, fait un SIV... Le programme c'est des 3x360 en moins de 25 secondes, 360 gauche, droite gauche en 30 secondes, wingovers propres sur axe donné, descente d'urgence, slalom (oui avec passager), interruption de décollage puis re-examen théorique.
Bien évidemment tous les examens coûtent du fric, faisons un rapide décompte:
solo 125; théorie 125; bi1 125; théorie bi 125; solobi 550; exa biplace 550 CHF bien entendu, un examen raté et repassé coûte de nouveau la même somme. certains y ont laissé leur retraite
notre chère fédé à augmenté les tarifs de la cotisation cette année. autour de 200 CHF incluant la RC biplace (monopole, pas le choix d'une autre assurance) avec ça on a droit à un magazine paraissant 8 fois l'an et une couverture qui ne couvre rien parce que le pilote est de toute façon responsable et l'assurance se retourne contre lui si le passager à un ongle incarné ou un agriculteur à 3 pommes de terre retournées)
Je trouve que globalement c'est un bon système, la formation de base étant solide. La liberté de progresser est laissée au pilote selon ses envies et besoins. Le pilote qui n'a pas une aisance folle après l'examen de base et qui arrive tout juste à poser dans une cible de 30m. n'en aura probablement pas davantage plus tard, mais il pourra voler avec ses amis sans surveillance d'un instructeur. Ce même pilote ne cherchera pas à faire une licence biplace parce que ça prend un temps infini et ça coûte un bras + il est déjà satisfait de poser sain et sauf après son joli vol du soir.
Le pilote plus dégourdi aura peut-être envie de partager des heures avec des amis mais dans le ciel ou avec des clients (dans ce cas ça sera plutôt des vingtaines de minutes, plusieurs fois par jour). pour lui, les examens à passer seront contraignants du point de vue du temps passé, mais au final relativement vite rentables.
Dans notre système d'examens, contrairement au vôtre, il manque la partie "cross", on nous demande jamais de présenter une trace, à part pour la licence d'Instructeur (vol de mini 30km), mais c'est une formalité, même par faible condition si on part d'assez haut c'est jouable. Je ne sais pas si faire 30km fait un bon pilote, surtout que le parapente c'est large mais sanctionné par un seul type de licence. Un mec qui n'a que les mistyflip dans son viseur n'aura peut-être pas envie de s'endormir sur un vol de 30km
Les liens vers les directives des examens:
Pilote:
http://www.shv-fsvl.ch/fileadmin/files/redakteure/Allgemein/Ausbildung/Weisungen/Gleitschirm_Pilot_f.pdfBiplace1:
http://www.shv-fsvl.ch/fileadmin/files/redakteure/Allgemein/Ausbildung/Weisungen/Gleitschirm_Biplace__1_f.pdfBiplace3:
http://www.shv-fsvl.ch/fileadmin/files/redakteure/Allgemein/Ausbildung/Weisungen/Gleitschirm_Biplace_3_f.pdfInstructeur aspirant:
http://www.shv-fsvl.ch/fileadmin/files/redakteure/Allgemein/Ausbildung/Weisungen/Gleitschirm_FluglehrerAspirant_f.pdfInstructeur FSVL:
http://www.shv-fsvl.ch/fileadmin/files/redakteure/Allgemein/Ausbildung/Weisungen/Gleitschirm_Fluglehrer_f.pdf
Je ne pense pas que les brevets tels qu'ils sont conçus améliorent la qualité des pilotes, ils seraient plus crédibles s'ils étaient obligatoires pour accéder à tels types de voiles.
Par exemple :
- sans le BI, obligation de ne voler qu'en école, avec licence-école / avec le BI, droit de voler en autonomie avec licence volant A;
- sans le BP, obligation de voler avec une voile-école de classe A / avec le BP, accès aux voiles de classe B standard;
- avec le BP + deux stages SIV, accès aux voiles de classe B+ et C sur validation du formateur;
- avec le BPC, accès à toutes les voiles, à la Qbi et à la compète.
Cela emmerderait bien certains commerçants qui se foutent du niveau de leurs clients et leur vendent ce qu'ils demandent, peu leur important qu'ils se croûtent avec du matériel au-dessus de leur niveau, mais les impliquer de façon contraignante serait la seule manière d'appliquer une telle réglementation.
ça me paraît une fausse route, les catégories ABCD correspondent à des tests de charge et de comportement lors de manoeuvres précises en vol. ça ne prend pas du tout en compte la performance, ni les qualités ou défauts de l'aile en conditions de vol réel.
Pour exemple, je me suis plus souvent retrouvé en vrai danger sous une voile école que sous une voile plus perfo, les sketchs c'était les classiques "il y a 15kmh de vent au bout de vallée je descends en chute libre" ou encore "je mets un quart d'aile en dehors du thermique je me prends la moitié sur la tronche". C'est un autre débat que le sujet initial, mais la performance d'une "belle voile" apporte de la sécurité parce que c'est vraiment fait pour voler de façon fiable. la recherche est aussi beaucoup plus aboutie (et le prix aussi...) que sur une 36 caissons.
c'est pour ça que baser la progression sur le matériel ne me semble pas une bonne solution
Quant au SIV, il faudrait alors d'abord revoir le programme de formation du début pour arrêter de voir des SIV durant lesquels les élèves font du roulis du tangage et des oreilles.
Le vol doit rester libre, le brevet volontaire.
Le vol libre n'est pas libre de contrainte mais de moteur.
Comme utilisateurs de l'espace aérien, il semble indispensable de valider des compétences.
Le vol libre est quand même l'activité aérienne qui reste la plus abordable, la moins contraignante. Ce que j'ai pu lire sur ce niveau marron est quand même abordable c'est le minimum pour s'appeler "pilote" je pense de pouvoir décoller proprement, savoir à peu près ce qu'on fait