Le pilote prudent est il en danger ? la part du diable |
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Peter PAN: "Quand tu dis : "avec le manque de vent, la voile plonge sous le relief". C'est pas le manque de vent qui fait plonger la voile sous le relief, c'est savoir décollé dans ces conditions. " Oui, avec plus de vitessee. Donc bien un manque de vent relatif. Merci pour ce témoignage Brandi et bon rétablissement. Ce que tu expliques très bien est souvent ce qui est arrivé aux pilotes confirmés que je connais et qui se sont fait mal. Excès de confiance lors d'une manœuvre exécutée des dizaines et des dizaines de fois à la perfection. Sauf qu'un jour il y a un petit détail de différent. Et quand bien même on en a conscience au départ, les automatismes et la confiance font que la marge n'est plus la même... Pas simple tout ça :grat: |
papyon: Citation de: peneAir le 29 Septembre 2017 - 08:45:30 :pouce: Vu l'exemple relaté, pourquoi se passer de ce vol ? Vent de face, déco et atterro ''tranquille'' si j'ai bien compris. Une partie du problème ne viendrait elle pas surtout de la vision de ce qu'est un ''vol réussi'', même un ''plouf bien réalisé'' c'est quand même déjà une sacré performance. Si un-e profane te vois décoller et poser en bas ce même jour, il ou elle va probablement se dire, INCROYABLE, quel courage ! , qu'elle dextérité !.... Et malheureusement, nous (''la communauté''), dévalorise, ce qui est pour le commun un exploit. Perso j'adore ''me regarder'' lors de plouf assurés (vol le matin, en hiver, descente de montagne,...) ''me voir'' assis en plein ciel m'apparaît toujours comme quelque chose de fabuleux. [/quote] :pouce: bien d'accord le pb ne semble pas les conditions insuffisantes mais la volonté de prolonger à tout prix (voire de sauver) un plouf inéluctable en frôlant la paroi Courage pour la consolidation question subsidiaire : tu étais en cocon? si oui penses tu que la 1/2 seconde perdue a compté dans la gravité de ton accident? |
Flying Koala: Bonjour Brandi, Tout d'abord, tous mes vœux de prompt rétablissement. Merci de nous avoir raconté ta mésaventure. Un autre mécanisme inconscient aurait-il également pu jouer? Je pense à nos automatismes d'évaluation : Vent fort => Attention! facteur de risque => J'augmente mes marges au relief Ce qui peut finir par se transformer en : Vent faible => OK peu de risque=> Je peux réduire mes marges Tu as malheureusement fait l'expérience l'érosion de tes marges dans une situation faussement banale où un des facteurs de risque communément admis virait au vert. Ce n'est peut-être pas anodin. (@) bientôt dans les airs j'espère. FK |
flaille: Citation de: finlard le 29 Septembre 2017 - 09:46:35 Est-ce que l'un des facteurs de ce glissement de curseur ne serait pas la pratique régulière? En effet, en tant que pilote très irrégulier, j'ai toujours une remise à zéro de mon curseur marge. Par conre, lors d'un mois de pratique régulière, je sens bien que mon curseur se déplace. C'est normal car je prend confiance et je progresse, mais si je n'avais pas d'interuption je sens bien que je pourrais vite me retrouver régulièrement dans le rouge. Pourtant je me considère pilote prudent. La pratique régulière est bien entendu bénéfique, mais la pratique irrégulière à son avantage aussi ;) C'est pour cela que je considère "étérnel débutant" Une bonne remarque de Finlard. La recurrence d'une prise de risque qui amene a une recompense positive (surpassement de soi, gonflement de l'ego, decharge d'adrenaline, etc.) et n'amenant a aucune consequence negative (frayeur, crash, etc.) devient une habitude. et Hop, le curseur se deplace vers la droite :) C'est le principe du renforcement en psychologie. Voir wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Renforcement C'est toute l'ironie de notre passion: Theoriquement, pour faire en sorte que notre curseur ne bouge pas dans le temps, il faudrait voler en etat de manque de confiance. Il faudrait avoir en tete en permanence des images negatives de ce qui pourrait se passer de pire pour contrebalancer les images positives. Mais le cerveau n'aime pas cela. La presence d'images negatives perturbe la production d'images positives. Et comme nous sommes dopes aux images positives (et oui, pauvre de nous, petits drogués), nous "forcons" le changement de nos perceptions negatives en perceptions positives. - Oui, ca fait peur ce deco, mais rappelle toi, tu l'as deja fais dans le passe, et tu avais eu un super vol, tu es donc capable de le faire encore - Oh je ne devrais pas boire cette biere en plus, mais bon, j'ai deja conduis avec 3 bieres dans le sang, en roulant lentement, je ne courre aucun risque - C'est vrai que c'est pas bon pour la sante de fumer, mais bon, de toute facon l'esperance de vie augmente, et l'on peut etre soigne de tout a present. De toute facon je fais du sport regulierement donc c'est pas si pire. Les images de nos Charles C, Honorin H, etc. filant a fond de barreau sous des guns dans les petards de printemps n'ameliorant pas la situation. Comment laisser de la place au doute et a la peur dans cette histoire? Tout est fait pour que notre curseur bouge avec la pratique. Quelqu'un sait comment stopper cette tendance? a moins de se regarder des videos de crash /visiter a l'hopital un pote accidenté juste avant de decoller bien sur. |
wowo: Connaissant Brandi, je peux affirmer qu'il ne peut pas être question de manque de technicité ou de connaissances/analyses et pas plus d'expérience. Reste je crois effectivement "l'optimisme illusoire" cité par Gilles. Il ne me semble pas non plus qu'une pratique régulière puisse être pensé comme "cause" et je suis convaincu qu'une pratique régulière sera toujours plus favorable à la sécurité qu'une pratique irrégulière. Maintenant oui, un phénomène d'accoutumance peut nous mettre dans cet état d'optimisme illusoire ou l'illusion peut par exemple (peut-être le cas pour Brandi ici ?) nous donner l'illusion d'avoir une maîtrise totale des événements, sans doute plus encore dans des situations jugées anodines, jusqu'au moment ou la réalité nous rappelle à l'ordre et nous explique que d'avoir abordé la situation en mode trop cool, trop "je maîtrise facile", se paye parfois douloureusement, aussi qu'il n'y a pas de situation anodine quand on parle de vol-libre. Pour autant il ne me semble pas qu'il faille voler en état de "manque de confiance" pour avoir une vigilance accrue ou à minima suffisante. L'image des curseurs de marges à Brandi est très parlante de comment on les déplace plus ou moins (in)consciemment en fonction de nos "envies" alors qu'en fait il faudrait seulement et uniquement adapter nos envies aux marges que l'on s'est fixé. C'est sur nos états d'esprits qu'il faut que l'on apprenne à agir, à éduquer/former, pour dissocier par exemple aussi "confiance" et "vigikance". Avoir l'une ne doit pas nous priver de lautre et idem pour ce qui est de nos envies et marges. |
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