Le danger du parapente, repenser notre pratique
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Lassalle:
Nous avons de toute évidence tous une approche personnelle différente de l'activité !

Personnellement je me suis mis au parapente principalement pour redescendre en volant des montagnes où je me rendais depuis longtemps déjà.
J'ai en effet été alpiniste (moyen) bien avant de devenir parapentiste (moyen aussi) !
Et j'ai toujours eu une approche douce et contemplative de l'activité (soaring laminaire à Sainte-Victoire et vols rando ou montagne en conditions calmes tôt le matin).
J'ai essayé (un tout petit peu) les vols de distance (avec un stage d'initiation au cross en 1993 à Annecy), mais j'ai bien vu que cela nécessite un engagement mental et une expérience que je n'avais pas avec le peu de vols que je faisais par an (une trentaine de vols/an seulement pour une vingtaine d'heures de vol).
Je vole depuis longtemps (32 ans maintenant) et certains amis pilotes s'étonnent que je n'aie jamais eu envie de passer à des voiles un peu plus performantes que celles avec lesquelles je vole (j'ai en fait essayé, à tort, une voile DHV2 avec laquelle je me suis fait les deux plus grosses frayeurs de ma vie de pilote et que j'ai revendue pour reprendre des voiles nettement plus "sages et tranquilles").
Quant à l'acro, je n'ai jamais eu la moindre envie de m'y initier bien sûr !

Je n'ai pas un ego surdimensionné en matière de parapente et je ne cherche en aucune façon à me comparer ou non à tel ou tel autre pilote.
D'ailleurs si les conditions se renforcent en l'air, je vais en général me poser alors que les autres pilotes en vol avec moi continuent à se balader dans le ciel ; la belle affaire, où serait donc le problème !
Il m'arrive aussi de renoncer à décoller alors que d'autres pilotes le font, mais que je ne le sens pas ce jour-là.
Je ne suis pas à un vol de plus ou de moins dans ma vie...  :lol:
A chacun ses motivations et son chemin...
J'ai bien conscience que mon approche tranquille et apaisée de l'activité ne supprime absolument pas les risques inhérents à ce sport magnifique, mais disons que je mets personnellement mon curseur de sécurité vraiment bas par rapport à d'autres pilotes et que cela reste mon choix personnel...

Je connais bien sûr des pilotes qui aiment "engager" beaucoup plus que je ne le fais.
Je pense en particulier à un pilote de notre club qui était l'un des "meilleurs" pilotes de Provence.
Il me disait que plus les conditions étaient fortes en l'air et plus il se sentait vivre intensément.
Il avait fait plusieurs fois secours lors de vols de distance "engagés" et il relativisait complètement cela comme si c'était banal de faire secours.  :grat:
Avec une voile très pointue qu'il venait d'acheter et avec laquelle il n'avait fait que quelques vols tranquilles, il a choisi de rester seul en l'air à Sainte-Victoire alors que tous les pilotes en l'air étaient allés se poser à cause d'une dégradation rapide des conditions aérologiques et il a réussi à se tuer en enroulant sous le vent de la crête à proximité du relief sous sa voile neuve.
Son malheureux décès accidentel n'a pas vraiment surpris pas mal de pilotes du club (dont moi) qui étaient persuadés qu'à force de chercher les gros ennuis, il risquait vraiment de les trouver un jour.
A chacun son chemin...

 :trinq:

Marc
plumocum:
Citation de: ReedSmith le 12 Août 2019 - 11:04:52


Et dernier avantage de ces disciplines, c'est de pouvoir pratiquer à tout niveau de manière graduelle:
Tu ne t'improvises pas pilote de circuit en deux heures de conduite, tu peux augmenter toi meme la difficulté au fur à mesure que tu acquières tes compétences (là je ne parle pas de confiance en soi, qui est généralement un mauvais indicateur). Tu vas pouvoir tout simplement rouler à ton rythme, dans les conditions que tu auras choisies.


Oui mais ça c'est pareil pour notre pratique. Peut-être que je me trompe mais j'ai l'impression que cette notion de 'pratique graduelle' était bien plus imprégnée dans les années 90 que maintenant. Perso j'ai enchaîné de très nombreux vols sur site avant d'envisager le cross. On voit maintenant de nombreux pilotes sortir du bocal des la première année et la plus grande majorité n'envisage pas de ne pas le faire dès la seconde année. Quant à l'imprevisibilité de la masse d'air c'est une mauvaise excuse. La presque totalité des phénomènes dangereux sont prévisibles mais cela ne se fait pas sans une grande expérience.  Il peut rester un poil d'inconnus mais bien souvent la situation difficile provient d'une erreur, pas d'une fatalité aérologique imprévisible.
wowo:
Citation de: plumocum le 12 Août 2019 - 11:25:57

Citation de: ReedSmith le 12 Août 2019 - 11:04:52


Et dernier avantage de ces disciplines, c'est de pouvoir pratiquer à tout niveau de manière graduelle:
Tu ne t'improvises pas pilote de circuit en deux heures de conduite, tu peux augmenter toi meme la difficulté au fur à mesure que tu acquières tes compétences (là je ne parle pas de confiance en soi, qui est généralement un mauvais indicateur). Tu vas pouvoir tout simplement rouler à ton rythme, dans les conditions que tu auras choisies.


Oui mais ça c'est pareil pour notre pratique. Peut-être que je me trompe mais j'ai l'impression que cette notion de 'pratique graduelle' était bien plus imprégnée dans les années 90 que maintenant. Perso j'ai enchaîné de très nombreux vols sur site avant d'envisager le cross. On voit maintenant de nombreux pilotes sortir du bocal des la première année et la plus grande majorité n'envisage pas de ne pas le faire dès la seconde année. Quant à l'imprevisibilité de la masse d'air c'est une mauvaise excuse. La presque totalité des phénomènes dangereux sont prévisibles mais cela ne se fait pas sans une grande expérience.  Il peut rester un poil d'inconnus mais bien souvent la situation difficile provient d'une erreur, pas d'une fatalité aérologique imprévisible.


 :pouce: Comme quoi on finit par dire pratiquement la même chose même si avec des circonvolutions de langages différentes.

Le problème de l'expérience est que tout le monde pense en avoir. Même les ados quand leurs parents tentent de les mettre en garde.

 :trinq:
william_baptiste:
Salut ReedSmith,

Il m'est arrivé plusieurs fois de me trouver dans une aérologie que je ne comprenais pas (plus) pour de multiples raisons ; je n'hésite jamais à envoyer du 36 par douzaine et poser asap !  Ce qui m'a probablement évité de petits désagréments.

Ce qui me rappelle une anecdote récente : je décolle et rapidement je me sens mal à l'aise traversé par de puissantes rafales bataillant (à mon modeste niveau) pour garder le chiffon sur la tête. Rapidement, je décide de poser : 36 et oreilles en regardant avec circonspection les voiles qui montent.
Au final cinq brevet initiaux finiront au plancher reculés dans les rouleaux (sans trop de gravité) et plusieurs pilotes m'avoueront que voir une aile aux oreilles les avaient motivés à faire de même (je parle de pilotes en devenir pas de super pilotes ;-)).

Bref tout ça pour dire que je pense qu'il toujours possible de couper court et très rapidement à un vol quand ça sent le moisi ; quitte à marcher un peu.
wowo:
Intéressant ton témoignage Williams et qui montre comment on a tous notre propre vision du possible.

Perso, je ne crois pas que mes compétences en 3.6 engagés me donnent nécessairement la capacité à échapper aux soucis une fois que j'y suis confronté/dedans.

Si plusieurs pilotes brevets initiaux finissent au "plancher" reculés sous le vent et même si cela se termine sans casse. Je me dis qu'il existe au moins pour eux voire pour la communauté sur site un souci d'appréciations des conditions.

Enfin et justement, je ne crois pas ; " qu'il est toujours possible de couper court et très rapidement à un vol quand ça sent le moisi ; quitte à marcher un peu.


Mais comme toujours, à chacun ses convictions.

 :trinq:
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