Cherche situations accidentogènes

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Paragliding old bag:
Le Vautour a toujours raison.
On voit souvent à Annecy - et moi davantage parce que je fais souvent de la régulation - des gens "de la plaine" qui se font mal parce qu'ils ne savent pas que les conditions de vent sur un déco montagne ne permettent pas la même chose qu'en bord de mer.
Par contre je me suis fait poudrer par un jeune l'an dernier au déco du col des Frêtes. Lui, encore novice avec 15 vols et une Nemo de 24m², moi un peu plus expérimentée avec 600 vols en montagne et une Awak de 18m². Il y avait de l'air mais il avait l'habitude de gonfler en bord de mer, il a levé sa voile et décollé tout de suite. Moi j'ai ramé comme une vieille pioche et j'ai fini par décoller au 3ème essai, en me faisant arracher par la voile.
Cela m'a énervée et j'ai beaucoup réfléchi.
C'est le jeune débutant qui avait la bonne technique, donc j'avais des gros progrès à faire et il fallait davantage travailler au sol par vent fort.

A Annecy, je vois souvent des gens qui décollent comme des sagouins, mains aux oreilles et sans appui sur la ventrale, en me demandant qui leur a appris à gonfler et décoller comme ça... et puis je relativise en comprenant que ce sont des gens (souvent des Anglais ou des Hollandais) qui volent en bord de mer. Si leur façon de faire "passe" en bord de mer, dans du laminaire, elle est terriblement dangereuse en montagne dans du thermo-dynamique. Je me suis alors posé la question : serai-je une pioche sur un déco et un vol en plaine ou en bord de mer ? Pour le savoir, il faudra y aller, donc j'irai.
Je ne veux pas mourir idiote.

Ce qui me fout les jetons, c'est l'obligation de voler près du sol. Le Vautour a peur près du relief, nous avons tous deux pas mal de choses à apprendre, et c'est tant mieux.
On devient vieux quand on cesse d'apprendre.

Bons vols à tous*

tanga:
 Citation de: Paragliding old bag le 27 Novembre 2012 - 21:23:28


Par contre je me suis fait poudrer par un jeune l'an dernier au déco du col des Frêtes. Lui, encore novice avec 15 vols et une Nemo de 24m², moi un peu plus expérimentée avec 600 vols en montagne et une Awak de 18m². Il y avait de l'air mais il avait l'habitude de gonfler en bord de mer, il a levé sa voile et décollé tout de suite. Moi j'ai ramé comme une vieille pioche et j'ai fini par décoller au 3ème essai, en me faisant arracher par la voile.

Bons vols à tous*



Une nemo gomme aussi les erreurs, l'awak non, ou moins.
j'ai fait l'expérience avec une epsilon4 vendredi passé, et les temps de réaction de la voile son vraiment très longue par rapport a l'ordre donné par le frein, j'ai volé 5min avec pour me faire une idée, et tout est au ralenti.
avec l'épsilon je peux m'asseoir par terre sans toucher au commande, la voile bouge pas même dans du rafaleux.

lereseaudepp:
Citation de: Paragliding old bag le 27 Novembre 2012 - 21:23:28

Je me suis alors posé la question : serai-je une pioche sur un déco et un vol en plaine ou en bord de mer ? Pour le savoir, il faudra y aller, donc j'irai.
Je ne veux pas mourir idiote.

Ce qui me fout les jetons, c'est l'obligation de voler près du sol. Le Vautour a peur près du relief, nous avons tous deux pas mal de choses à apprendre, et c'est tant mieux.


Tu risques de te rendre compte que le vol de bord de mer c'est amusant de temps en temps et permet de travailler certaines choses.
Les parisiens rejoignent souvent la Normandie.

Cela me rappelle que lors ma première virée dans les Alpes on m'a surnommé gratte-cailloux : trop habitué au vol de bord de mer ou vol dynamique sur des dénivelés faibles j'évoluais beaucoup trop près de la paroi ou des arbres.

Paragliding old bag:
Je recentre le débat sur le fil "situations accidentogènes".
Mes références sont évidemment liées au bassin d'Annecy, c'est surtout là que je vole, de mars à octobre.

Un autre facteur important se situe en tout début de saison, lors des premiers vols. Les conditions sont assez toniques voire péteuses, avec du froid encore hivernal à moyenne altitude et un bon réchauffement au sol. Il s'ensuit un fort gradient de température et des thermiques puissants, larges, qui font monter très haut mais pas vraiment confortables.
J'ai vu pas mal de pilotes s'en mettre des belles, par inexpérience pour certains, par précipitation pour d'autres. Mauvaise gestion de l'aérologie, prévol peu rigoureuse, mauvaise gestuelle au déco, mauvaise sortie de déco, sur-pilotage, tout y est passé. Dragon n'a pas chômé en mars-avril puis cela s'est un peu calmé.
C'est en juillet-août que le phénomène a repris, avec l'arrivée des vacanciers qui ne volent pas le reste de l'année, qui ne veulent pas perdre une moindre minute et qui se jettent dans des aérologies bien moisies, tout frais débarqués de la ville et du boulot. Dragon a encore eu de quoi faire mais moins qu'au printemps.

Tout ça est à rattacher à un manque d'humilité face aux éléments. La montagne pardonne parfois, le parapente pardonne souvent, mais le parapente en montagne pardonne rarement quand on accumule des erreurs qui, séparément, seraient sans grande conséquence. C'est comme ça que je me suis cassée en octobre 2007 par inexpérience, l'envie de voler étant plus grande que la raison élémentaire.
Je me suis encore cassée en juillet 2010, avec beaucoup plus d'expérience mais pas assez d'humilité, l'audace habituelle ayant dérapé dans la témérité.
Sur ces deux accidents, qui me valurent de voler en EC145, ce qui n'aurait eu aucune conséquence sur des décos ordinaires fut dramatique sur des décos en montagne.
Conséquences : deux saisons pourries, 5 interventions chirurgicales, des mois et des mois d'invalidité et de souffrances, des séquelles importantes avec des douleurs permanentes. C'est moins pire - comme disent les Québécois - qu'un costume de bois.

On a souvent l'impression que voler en parapente est facile, tant on prend son pied, et il est vrai que dans certaines conditions c'est très facile... mais il suffit de pas grand chose pour que cela devienne très délicat, voire carrément stressant, un moindre détail pouvant générer une cascade d'incidents si on n'a pas une bonne expérience et le niveau de pilotage qui va avec.
Quand je me remémore mes premiers vols en autonomie, à l'automne 2007, j'ai encore froid dans le dos. C'était de la folie pure, j'étais euphorique et je risquais ma peau en toute inconscience.
Quand j'ai commencé à rouler en moto il y a bien longtemps, ce fut la même chose... et Ste Gamelle y mit bien vite un coup d'arrêt. 40 ans plus tard, la vieille dame avait gardé l'audace de sa jeunesse et la sanction fut rude, mais cela aurait pu être bien pire.
La montagne et le parapente se limitèrent à me donner des conseils.

Bons vols à tous*

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