bilan accidentalité des moniteurs |
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piwaille: Citation de: plumocum le 08 Décembre 2023 - 19:12:33 Même les conditions météo peuvent faire apparaître des phénomènes non prévus. C'est justement le discours ambiant à toujours pointer du doigt le pilote comme fautif que je ne partage pas. Une chose est sûre, c'est que en dehors des éventuels cas de suicide, aucun accident n'est voulu...le plus terrible c'est de dire qu'ils sont tous mérités. Il y a quelques années il y a eu un fil sur les dusts. J'avoue que ça avait ébranlé mes convictions. J'essaye d'être un peu moins catégorique depuis. En tout cas, je comprends ton opinion (mais j'ai quand même le droit d'avoir le mien :bisous: ) En revanche, être fautif ne veut pas dire (du tout) qu'un accident est mérité. Bien au contraire. Un accident reste, pour tout le monde, un moment malheureux. Je préfère souhaiter aux inconscients de passer au travers. En fait, je prône plus le presque accident qui fait peur et fait réfléchir mais n'engage pas ni couenne ni dégât matériel. J'en profite pour répondre à Nairolf : Ce qui me gêne avec la solidarité c'est qu'on fait payer 68 millions de personnes (ou plus exactement 38 millions de contribuables) pour le loisir de quelques-uns (une 100e d'accidentés en parapente, ~4.000 randonneurs secourus). Tout ce pognon (je ne vais pas aller chercher le cout de l'heure de vol d'un dragon avec son équipage et ses entrainements) c'est autant qui ne sert pas à d'autres missions, encore une fois pour le loisir d'une minorité. Et je peux dire ça parce que j'ai la chance de faire partie de cette minorité de privilégiés. Ça va à l'encontre de mes valeurs que de faire payer des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts pour mon loisir de riche. |
denben: Citation de: plumocum le 08 Décembre 2023 - 19:12:33 Si justement on s'est plutôt bien compris. Mais on ne partage pas du tout le même avis. Pour ma part j'estime qu'une grande partie des accidents est probablement de la responsabilité du pilote mais qu'il reste une inconnue non négligeable où la responsabilité du pilote ne peut pas être incriminée. Notamment dans les cas où sa conscience et son jugement peuvent être altérés par des événements qu'il ne maitrise pas. Même dans le cas d'une défaillance matériel : certains problèmes matériels peuvent survenir bêtement sans aucune possibilité de contrôle (usure cachée, rupture d'une partie en vol suite à un violent incident). Même les conditions météo peuvent faire apparaître des phénomènes non prévus. C'est justement le discours ambiant à toujours pointer du doigt le pilote comme fautif que je ne partage pas. Une chose est sûre, c'est que en dehors des éventuels cas de suicide, aucun accident n'est voulu...le plus terrible c'est de dire qu'ils sont tous mérités. Bien entendu. Mais le terme « responsabilité » peut être compris ici comme un quasi synonyme du terme « assomption » : « libre » (avec de gros guillemets...) si, en tant que pilote, je ne suis peut-être pas responsable au sens le plus commun du terme des diverses et multiples circonstances que je rencontre et que je ne peux intégralement maîtriser, j’ai toutefois à assumer le fait que je me suis mis dans telle situation et que ça a merdé (éventuellement très) grave. Maintenant, que signifie pratiquement le terme « assumer » ? Dans le cadre sécuritaire d’aujourd’hui, dans nos pays (comment les qualifier ?) « riches », si je suis dans la mouise, l’hélico décolle (que je demande ou pas). Alors, hors le fait de prendre ma licence, de m’assurer au mieux, de me rendre compétent le mieux possible pour éviter les (gros) emmerdes, etc., je dois avouer que je n’ai - en tout cas à ce jour, mais ça devrait finir par venir ;-) - pas vraiment de réponse claire… Toutefois, je suis convaincu que ça a à voir avec une éthique personnelle : liberté ne peut que rimer avec responsabilité, au moins au sens où ce terme vient d’être défini. |
wowo: Puis il me semble que cette de responsabilité dans ce qui nous arrive de malheureux n'est pas nécessairement synonyme de faute. L'erreur existe et on est alors responsable sans être dans la faute. Le dust dont fait état Piwaille me semble en être un bel exemple car si la survenue des dust présente un côté aléatoire, il ne sont pas non plus un phénomène inconnu sur les sites où ils sèment le trouble. Les sites sont connus, les créneaux horaires de survenue sont connus, les conditions environnementales et aérologiques propices à leurs survenues sont connus et même le plus souvent des dispositions sont prises pour avoir une alerte lors de leur survenue (plusieurs manches à air dans plusieurs endroits stratégiques par exemple) On pourrait fonction de nos compétences et expériences choisir de ne pas aller sur tel ou tel site où le phénomène dust est connu. On pourrait choisir d'éviter les créneaux sensibles. On pourrait éviter d'étaler son aile si les conditions environnementales et aérologiques sont propices aux dust. On pourrait être très vigilant au "alertes" disponibles voire prévoir quelqu'un de dédié à la surveillance de ces alertes pour la donner l'alerte. Ça fait plusieurs possibilités d'éviter de subir un dust mais tout autant de possibilités de faire des erreurs de jugements et décisions. On est pas dans la faute mais dans l'erreur. Par contre si on répète les mêmes erreurs x fois, il faut se poser la question du problème dont on souffre car sauf à être "différent" on est là alors dans la faute. La faute étant une erreur commise délibérément en connaissance de cause des conséquences possibles. Et la meilleure méthode pour éviter de transformer nos erreurs en fautes est, de se reconnaître à nos erreurs car cela permet de corriger nos attitudes et comportements qui nous ont amené à ces erreurs. Nier que l'on a commis une erreur est par contre le moyen le plus sûr pour la reproduire. Édit : je rejoins totalement Denben que la notion de liberté sous entend intimement celle de responsabilité. C'est qu'on est soumis à un maximum de règle que l'on peut s'estimer le moins responsable car il suffit de se conformer aux règles. Par contre quand on se souhaite contraint par un minimum de règles édictées par d'autres, il nous faut être prêt à assumer celles que l'on édicte soi-même pour soi-même et ça, ça demande un grand sens des responsabilités. :forum: |
plumocum: Citation de: denben le 08 Décembre 2023 - 21:40:48 Toutefois, je suis convaincu que ça a à voir avec une éthique personnelle : liberté ne peut que rimer avec responsabilité, au moins au sens où ce terme vient d’être défini. C'est très intéressant. Je suis une quiche en philo mais sans le vouloir il me semble que ce sujet se rapproche de plus en plus au débat qui oppose la liberté au déterminisme. Je trouve que cette question posée en terme de responsabilité due au libre arbitre face à l'accident dont les causes ont souvent tout du déterminisme, tout ça au sein d'une activité qui a la prétention de porter le mot 'libre' jusque dans son nom a de quoi mettre en place une sacrée schizophrénie 🤪. :pouce: :forum: |
wowo: C'est bien pourquoi un des débats lors du congrès FFVL portait sur l'éventuel intérêt de changer la dénomination de la fédération délégataire pour en supprimer le terme "libre". :bang: |
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