Dimanche 25 mars, le gland qui s'est mis dans les arbres à St Hil => c'est moi
Récit, (vol 444)
C’est la première fois que je vole à St Hil
11h50 j’étale mon aile pour me préparer
un petit vent de cul vient rouler le bord d’attaque sur elle-même
je la redéplie et sort mon sandwich
je mange en regardant quelques décos successifs
tiens! c’est un genre de déco que je ne connais pas encore très bien
le thermique est tellement fort devant, qu’il aspire le plateau.
Une bourrasque retourne complètement mon aile
je décide de changer de sens pour faire ma prévol
je saisis ma sellette et la traine sur le coté
je saisis mon aile et la fait glisser en aval de la sellette
je redéplie l’aile et prends les élévateurs pour vérifier
Scrogneugneu !mon aile est passée dans mes suspentes c’est un gros merdier
je me poignarderai à coup de saucisses de strasbourg si j’avais le temps
je détache les élévateurs pour mettre de l’ordre
j’acroche mes élévateurs et me dépêche sur le déco
je laisse Sergio décoller, et le regarde se prendre le thermique et grimper rapidement
12h12, je décolle sans difficulté
Je m’installe confortablement au fond de ma sellette en poussant le cale-pied
le premier vertige passé, la falaise est magnifique vue d’en haut
j’enroule ma poule … ça monte bien franchement
je me laisse glisser sur la droite
…
C’est du puissant, mais plus large que dans mes Baronnies
c’est presque facile
…
première transition pour sauter la première combe de l’antenne
j’appuis sur l’accélérateur … c’est tout mou
Scrogneugneu! J’ai oublié de le rebrancher d’un coté
…
Je traverse bras haut en gambergeant
est-ce que je retourne poser au déco ? Je ne connais pas le site
est ce que je reste en local et que je me fais une découverte du bocal ? Dommage les conditions semblent excellentes pour un pti cross
est-ce que je tente d’accrocher l’accélérateur en l’air ?
Est-ce que je continue la balade avec les autres ?
...
sans avoir encore pris de décision j’arrive sur la falaise et recommence d’enrouler
c’est un peu turbulent, j’hésite a lacher les commandes
D’ailleurs à force de ne plus être concentré sur mon pilotage, j’évite un autre pilote que j’entends bougonner contre moi avec un regard mauvais.
Je croise Vinc et Sergio qui zonent dans le coin
En voyant la largeur de la combe et en tenant compte que je n’ai pas d’accélérateur, je prends un peu de hauteur pour me lancer … certainement trop peu
Je vois Vinc se lancer de plus bas que moi
du coup je le suis et commence ma transition
Je vois assez rapidement que je vais perdre plus d’altitudes que ce que j’avais envisagé
l’accélérateur me manque cruellement à cet instant
bras haut je suis à l’écoute de la moindre bulette
… nada …
je passe le tunnel
à la hauteur des arbres j’arrive à l’entrée de la Gorge du Manival
Devant moi je vois Vinc monter comme un bouchon
La pompe a l’air puissante, la configuration de l’endroit et l’ensoleillement sont parfaits
Je suis bras haut, je sers un peu les dents, car je devine que ça va être violent
…
un ange passe
…
VLAM !en même temps que je sens que j’ai buté sur le thermique
je sens que mon aile est restée en arrière, elle est toute molle
Je temporise par reflex
je lève les yeux pour constater l’ampleur de la frontale
je remets bras haut
je pars en marche arrière
je tombe … doucement
je regarde vers le bas
je suis au-dessus des arbres
le temps me semble très lent
je ne comprends pas bien pourquoi mon aile ne s’ouvre pas toute seule
en voyant les arbres se rapprocher, maintenant, je souhaite qu’elle ne s’ouvre pas
j’ai bizarrement l’impression d’être sous un secours
je n’ai même pas le temps d’avoir peur que je traverse la canopée
je tombe entre les arbres dans un bruit de branches cassées
brusquement je remonte et yoyote un peu
je suis à 1m50 du sol
De la main gauche j’attrape une branche de houx
en la tirant je me balance et attrape le tronc d’un arbre de la main droite
je me décroche et enroule la sellette autour de l’arbre
par expérience je sais qu’il ne faut pas décrocher la sellette de l’aile
sous peine de voir son aile remonter sans ce poids au risque de devenir inatteignable
j’enlève ma combi et je me déboutonne un peu (sacrée chaleur quand même)
je m’assoie en équilibre entre deux troncs, la pente est raide et glissante
je préviens Vinc, que tout va bien et de ne pas envoyer les secours
…
Je regarde mon aile en haut des arbres et m’allume une clope
…
Je bois ce qui me reste d’eau
…
Je sors une petite scie rétractable de la poche de ma sellette
(là aussi c’est par expérience)
je grimpe le long du tronc jusqu’a la plus haute fourche que je peux atteindre
il s’agit de récupérer son aile, pas de raser la forêt
la position est inconfortable, je risque à tout moment de me rompre le cou
je fini pas réussir a couper la branche qui retenait le plus mon aile
je redescends au sol et tire de toutes mes forces sur les suspentes
A force de batailler, je finis par récupérer ma belle Marvel
...
Il me faudra une bonne demie heure pour enlever tous les bouts de bois coincé dans les suspentes et bourrer l’aile dans mon grand sac
le sac sur le dos et la sellette accroché à l'épaule je me laisse glisser dans la pente sur les fesses.
Entre le moment où j’ai touché le sol et celui où je retrouve Vinc il se sera passé une heure et demie
...
Avec Vinc et Odrey on retrouve le reste de la bande au bar de l’atterro pour une bonne mousse.
...
Vinc m’a raconté qu’il a vu de près mon décrochage, il pense qu’il manquait quelques cm de frein pour que mon aile ne s’ouvre. Elle était verrouillée en parachutale par la position de mes mains. Les commandes sont très courtes sur la Marvel et il est vrai que je n’ai pas remonté les mains jusqu’aux poulies.
La bonne nouvelle, c'est que maintenant que je maîtrise la marche arrière, je vais bientôt savoir faire des hélicos
Mon récit est certainement trop long pour ceux qui ont déjà vécu cette situation, mais j’espère qu’il intéressera les autres.
Maintenant à vous de réfléchir et de donner votre analyse
ma trace est là :
http://www.victorb.fr/visugps/visugps.html?track=http://www.victorb.fr/visuigc/26032012_081024_12032501_IGC