C'est l'article de la manche 3, pas 4
La pauvre, elle doit l'avoir mauvaise, elle part à l'attaque peu avant TP2 (tp2 c'est le champ en feu où Savov fait secours, d'ailleurs, c'est marrant à voir la trace de son tracker, il monte aussi verticalement qu'il est redescendu héhé) en quittant le thermique 500m plus bas que les autres, elle est dans les premières. Elle valide la balise, enroule le petit thermique naturel qui se trouve devant mais qui ne la monte pas bien haut, sans se jeter dans le brasier comme Maurer et compagnie qui arrivent. Puis cap B3, toujours assez basse (les basses couches ne montaient pas fort hier visiblement), et glide de quelques km avant de poser.
La manche d'hier était fascinante sur l'aspect "gestion". il y a eu des tentatives d'échappées, y compris de la part de très bons pilotes, soit en solitaire, (ca n'a jamais duré plus de 5 minutes, soit ils ont fini bas, soit ils se sont fais rejoindre immédiatement), soit en petits comités de quelques pilotes, les échappées durant plus longtemps, mais le nombre de points bas augmentant également par rapport au peloton.
L'avance du groupe (ils devaient être entre 5 et 7) qui décide de prendre l'axe NO (Caron, Cazaux, bref, ca cause quand même etc...) était par exemple de +/- 5 km sur le groupe Maurer, Durogati, Armant (une bonne cinquantaine).
Ils se sont fais rejoindre 20 km plus loin par la meute qui leur est tombée dessus en haut d'un thermique.
Tout ça pour dire, à mon avis, peu importe le type de manche, que ce soit une manche de 40km tout droit sans tactique où une manche de 100 km de 5 balises de grand rayon. Il n'y aura pas ou très peu d'échappées solitaires gagnantes (or conditions anémiques et coup de chance comme dans la manche 3, où durogati et sigel reprenne un feu alors que tout est éteint autour), le groupe est vraiment plus puissant, plus rapide, plus efficace qu'un mec isolé ou même un petit groupe de très bons pilotes.
Je n'ai pas connu le temps de la compétition qu'évoque Patrick, ou plumevole... mais je pense que ce n'est pas le format des compètes qui a changé, c'est:
- le niveau actuel des mecs qui y participent (dans une compète "Sport" française, on n'observe pas ce phénomène du "groupe", où alors seulement dans le petit groupe de tête (5 ou 10 voiles max...), et encore, quand il n'y a pas un "killer" qui met 30 minutes au second...)
- la standardisation des équipements: tous la même aile, ou de perf identique/très proche
- l'évolution du comportement: ceux qui ont tenté des échappées se sont très souvent fait rattrapé, lorsqu'ils n'ont pas posé...être "en attente" pendant 90km, rester dans le groupe le plus large pour bénéficier du panel de choix le plus large, est visiblement maintenant admis comme étant le moyen le plus sûr de gagner. Tant pis pour les égos, pour le rêve de finir premier 20 minutes avant le second sur une choix tactique "osé", on laisse tout ca au placard et on joue le jeu du "groupe"
- le système de scoring: finir premier ou trentième à 30 secondes du vainqueur rapporte +/- le même nombre de point. (5% près).
Bref, ce n'est pas la direction d'épreuve qu'il faut incriminer, ou même le "format" (ouais, ils pourraient les lancer sur 200km, c'est sûr, mais sur des conditions comme hier, ca ne m'étonnerai pas que le gagnant soit le groupe de tête, composé de 30 ou 40 pilotes... avec un qui finit 3 secondes devant ses copains.), c'est juste une conséquente de l'adaptation des pilotes à cette évidence qui est que la force du groupe est "presque toujours" supérieur à la force d'individualités. Et cela est intrinsèque à la compétition de distance, de laquelle on a évincé l'endurance (tous les pilotes pourraient voler 7h sans problème j'imagine) et la technique (j'imagine que la grosse majorité des mecs sont en mode "pilote automatique" pendant 95% du temps, ce qui leur permet d'observer, calculer, analyser).
Bref, c'est passionant de suivre ça en direct