Je viens de me pastiller tout ce fil de discussion et je n'ai pas l'impression que les divers intervenants aient conduit une réflexion philosophique, pas même après avoir fait référence à Alexandre Grothendieck... que je n'ai hélas jamais rencontré mais dont les professeurs et collègues furent mes profs à la fac Jussieu de Paris.
Grothendieck était un homme de son temps et parmi les chercheurs bien peu furent ou sont capables de conduire une réflexion éthique comme la sienne, si bien définie dans son opuscule "
Récoltes et Semailles".
Cela ne coûte rien de le lire en ligne ou de le télécharger pour pouvoir mieux l'étudier.
---
Le féminisme n'est pas une idéologie, ce n'est pas une doctrine et cela ne se décrète pas, le Persan de Montesquieu pourrait sans ridicule poser la question : "comment peut-on être féministe ?"
Le féminisme est une éthique sociale, un pan important de toute philosophie de l'existence, c'est une idée et un concept de la vie en société.
Des femmes comme Lysistrata en furent des caricatures mais c'était déjà bien pour l'époque. Plus près de nous, Olympe de Gouges, George Sand et Louise Michel apportèrent leurs pierres solides à un début d'édifice qui était encore branlant.
Cela en France, mais j'en appelle aussi à la mémoire de Rosa Luxembourg et Alexandra Kollontaï.
---
Je ma méfie beaucoup des féministes militantes comme les "chiennes de garde", avec qui je tentai naïvement, il y a quelques années, de défiler lors d'une grande manif contre les violences faites aux femmes. Je fus éjectée comme une malpropre et j'allai manifester avec les anars, chaleureuses et fraternelles.
On n'est jamais exclu sous le drapeau noir de Louise Michel.
(il n'y a pas de féminin à "fraternel", encore une pitié le la langue française)
---
La langue française est très machiste. Pour un groupe mixte, même avec mille femmes et un seul mâle, il faut dire "ils" et mettre au masculin. Il nous manque un neutre en français, pour éviter de telles abominations.
---
"On ne naît pas femme, on le devient" écrivait Simone de Beauvoir, ce qui n'empêcha jamais cette femme immense de supporter l'ignoble macho pervers et obsédé sexuel que fut Sartre, malgré tout son talent.
---
Il n'y a peut-être pas beaucoup de femmes dans le vol libre mais il y a au moins 4 transsexuelles, héhéhé... et pas des moindres parce que l'Ancienne et son amie Corinne sont mondialement connues et appréciées à Planfait, Marie est peu connue et Clara vole surtout du côté de St Hil.
---
Je ne sache pas qu'il y ait beaucoup de féministes parmi les femmes qui volent, le concept ne semble pas perturber la plupart de celles que je connais et je ne suis pas loin de penser que, comme moi, elles s'en foutent.
---
Je ne sais pas s'il y a des statistiques au sujet des garçons qui ne poursuivent pas au-delà d'un stage init, soit que cela ne leur ait pas plu, soit que cela leur ait fait peur ou les ait simplement rendus mal à l'aise. Tous les hommes ne sont pas casse-cous et s'ils ne l'avouent pas facilement ils sont tout aussi accessibles à la trouille que les femmes et ni plus ni moins doués pour appréhender la physique de l'atmosphère et la mécanique du vol.
---
Quand j'étais jeune alpiniste et que j'encadrais les activités de mon club, les filles grimpaient TOUTES en second. Je fis des pieds et des mains pour les pousser à grimper en tête de cordée, avec des fortunes diverses et les critiques des copains. L'objectif était avant tout la sécurité et ce fut évident lors d'un vol d'un ami dans la face N de la Dent du Requin : il s'était fait mal et sa compagne termina la course en tête de cordée.
A cette époque, aucune fille ne s'était jamais présentée au concours de l'ENSA. Il n'y en a pas beaucoup à notre époque mais il y en a, les femmes sont tout aussi habiles que les hommes, en rocher comme en glace, et question endurance elles ne sont pas plus fragiles, il n'y a que la question du portage qui les mette en infériorité.
---
Simplement, comme je le disais dans mon premier post, les femmes sont moins enclines à exposer la viande.
---
En tout cas j'ai la chance d'héberger ma fille, qui sait se révolter contre tous les machismes et qui est pour moi une référence en matière de féminisme bien compris. Il faut dire que je l'ai élevée seule depuis l'âge de 11ans et que ma transition - qu'elle vécut très mal à 25ans - fut pour elle une occasion d'approfondir ses réflexions sur la question.
(autre résultat : ma fille aime autant que moi la bonne bière)