Je ne sais pas si "simple" s'oppose directement à "exigeante" mais après une heure de vol* avec (c'est encore trop peu pour une critique très pertinente) je dirais que cette voile bien que très accessible, reste une voile exigeante, il faut -être dessous, et si possible bien rèveillé
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Cependant pour la comparer avec l'autre voile que je connais un peu dans la même catégorie, l'avax XC3, pour des perfs qui semblent ( pas assez volé pour être catégorique) meilleures, elle semble bien plus "solide" que l'avax, particulièrement accélérée (1er barreau testé seulement) où elle semble se mettre en "configuration normale" de vol, conçue pour être accélérée en quelque sorte... La voile se cale nickel, les mains passent naturellement aux "boucles" sur les B pour un pilotage aux "arrières", l'impress3 se stabilise nickel, et le plané est propre, tant en cap qu'en taux de chute. Bluffant!
Mais il me semble que cette voile n'est sûrement pas "simple" à piloter, sous peine de sanctions
et, de toutes façons, accessible seulement après une progression évolutive en terme de voiles pilotées, c'est une D, pas une voile de début en autonomie.
C'est une voile qu'il faut piloter, gavée d'energie, mais répartie très différement de l'avax Xc3.
Sur l'Xc3 je ressentais surtout la pression sur les bouts d'ailes, là sur la peak3, cette pression semble mieux répartie, et la sensation de solidité en est accrue.
Quoiqu'il en soit un plané extraordinaire, genre : "tiens je vais aller voir là-bas loin en plaine si des fois je trouve un truc" "zou!" " nan j'trouve rien?...""bon , pas grave je retourne au relief""chouette! j'ai quasi rien perdu!!"
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Un virage très agréable en thermique.
Peu ou pas de roulis inverse, pas de dérapage, elle est précise et agréable à cadencer.
Habitué à ma Naspen 3 qui aime à "visser' les noyaux, je n'ai pas été déstabilisé, elle sait faire aussi avec efficacité.
Son mordant et sa vitesse, lui donnent une pénétration en thermique très agréable, où les mouvements de tangages sont très amortis, du moins dans les conditions dans lesquelles j'ai volé (thermiques un peu étroits et pèteux, avec une dérive moyenne, mais pas non plus de "bombes"atomiques, ni des conditions "chimiques" comme dit un copain).
La mise en forme au prégonflage se fait très facilement, et le bord d'attaque reste ouvert, malgré le poids des joncs.
Au passage le prégonflage est fort utile, car malgré leur faible nombre, les suspentes ont une furieuse tendance à l'emmêlement...
Elle monte assez volontiers au dessus de la tête, avec une traction en douceur des avants, sans réel point dur, et la temporisation est précise.
Au gonflage, en forçant l'abbatée, son comportement est étonnamment sain!
Elle se stoppe d'elle même sans la moindre véléité de fermeture, le "shark nose" semble faire son office.
Une fois au sol, arrivé au pliage, commence un véritable enfer
le pliage de la belle...
Des joncs sur le bord d'attaque, jusque là ça va encore, facile à gérer, puis des joncs sur le tiers central de la corde, puis certains joncs quasiment jusqu'au bord de fuite...
Le magnifique pliage d'usine, me semble une utopie, ou un rêve que j'aurais fait, je passe presque plus de temps à plier qu'à voler, pour un résultât qui ne me semble pas probant...
je recommencerais à la maison, un peu mieux... mouais... bof...
Dans les gros "bémols", outre les problèmes déjà évoqués quant au suspentage et à son vieillissement, je pense aussi à court terme à une usure sûrement plus rapide du tissu, dû aux multiples joncs inclus, l'usure dûe aux frôtements devant être accentués par les matières rigides.
Donc une voile qui risque de revenir cher, petits budgets s'abstenir...
Si un jour le déluge s'arrête, j'espère bien creuser un peu plus le sujet
Peak3 en vol...
à suivre...
* Peak3 23 (ptv 80/97)Tornado chargée à 100kgs (avec sellette impress3)
Pour l'heure quelques images des détails :
1ere sortie du sac
pliage usine
déplions un peu...
shark nose
Élévateurs fins, 2 lignes 1/2
Maillons (avants en vert)
Poignée de frein avec émerillon
et ses aimants
mouflage accélérateur