(..) j'ai une question pour les possesseurs de Diamir xs: avez-vous aussi trouvé que le débattement aux commandes était hyper grand ?
je n'ai pas les bras spécialement longs, mais pour trouver le contact, il fallait que je baisse sacrément les bras. En laissant les commandes tranquilles, la ligne de frein faisait vraiment un arc de cercle comme j'ai jamais vu. Pour avoir une bonne ressource à l'atterro, je suis obligé de faire un tour de frein.
C'est vraiment bizarre ces sensations. Je vole avec une S depuis 3 saisons et au contraire je la trouve très précise, avec un débattement relativement court aux commandes.
- L'arc des drisses de freins décrit et la nécessité de faire un tour de frein me semblent davantage liés à un mauvais réglage.
- Une ressource faible à l'atterro me semble liée à des freins trop longs, elle peut aussi venir d'un allongement excessif des suspentes A.
-----
S ou XS c'est kif kif, les gens de Nervures soignent leurs voiles et ne prennent pas leurs clients pour des pignoufs en leur refilant des loups. Si une grosse boîte peut parfois commercialiser une daube, une petite boîte comme Nervures ne peut pas se le permettre.
-----
Pour les observations en gras :
- Gonfler la voile dans le vent soutenu n'est pas plus compliqué que dans la pétole, il faut d'abord s'entraîner au sol.
Face voile moderne, avec les A dans une main (sans les A') et les freins dans l'autre, on tire les C sur 40cm, ce qui empêche la voile de se gonfler. Si on fait ça avec les B, elle gonfle et dégonfle, elle se tortille de façon anarchique, on n'arrivera à rien.
Quand tout est prêt, on met un appui des fesses dans la sellette en amorçant le gonflage mais sans tirer les A, puis on "rend" tout doucement les C. C'est un peu athlétique mais on y arrive, et on pilote la montée de la voile avec la main qui tient les C, la montée est douce et n'arrache pas. Une fois la voile en vol, on se retourne et c'est parti.
- Je fais comme ça aussi avec l'Artik (4 lignes) et avec la U-Turn (3 lignes). Cela marche vraiment très bien et cela n'use pas l'extrados comme le gonflage "cobra", qu'il faut aussi savoir faire.
(Une Diamir n'est pas une Boléro et le niveau de pilotage requis n'est pas le même)
- Les petits aimants c'est de la daube, on est toujours emmerdé avec. Je vais les remplacer par des petits clips en plastique, comme j'avais fait sur mon Ultralite.
- Je n'ai
JAMAIS eu les commandes entortillées dans les élévateurs, c'est une simple question de pré-vol. Cela m'était arrivé une fois avec l'Artik et j'avais piloté avec la drisse de frein en direct, comme on fait au sol.
Je n'ai jamais eu non plus de clés ni d'embrouillamini de suspentes, là c'est lié à ma façon de plier la voile de manière à ce qu'elle soit parfaite quand je la disposerai au sol pour le vol suivant.
- Il est vrai que quand les conditions sont teigneuses on a de quoi s'occuper sous la Diamir, il faut une présence de chaque instant. C'est une vraie C avec 6 d'allongement, ce n'est pas une Boléro mais ce n'est pas non plus une M6.
- La Diamir vole très bien avec une grosse cravate, heureusement parce que sortir une cravate n'est pas une mince affaire avec les joncs en extrados. On y arrive parfois, avec une grande oreille maintenue d'une main, avec l'autre main qui titille la suspente coupable, tout ça en rotation avec un contre-sellette. Emotions garanties et réussite aléatoire.
- Quand elle ferme, on encaisse parfois un vrac assez mahousse, mais la voile est très facile à maintenir en vol... du moins avec une sellette adaptée et un pilotage précis. La Diamir n'est pas une voile pour rêveurs contemplatifs ni pour pilotes brouillons.
J'étais à la rue dans le teigneux avec l'Advance Success2+, à la rue avec la Karma 2, c'est un autre monde avec la Delight 2. J'ai découvert un nouveau bonheur de rester en l'air en aérologie soutenue et une gestion au petit poil des mouvements de la voile : la Diamir transmet bien la masse d'air et la sellette me prévient avec une fraction de seconde d'avance de ce qui va se passer au-dessus, du coup je peux anticiper (ouaip, il faut être très rapide). Les années précédentes, quand j'avais pris un vrac, le mental plongeait dans les semelles et j'allais me poser. En 2015, je restais en l'air.
- La Diamir est fabuleuse dans les petites conditions, c'est un planeur merveilleux et sa précision dans les petits coins permet de gratter le caillou et d'enrouler les pets de taupes timides, son virage à plat n'est pas mal non plus.
Vous connaissez les thermiques "à Diamir" ? Ce sont ceux qu'on enroule en rigolant de voir les autres descendre.
- Ce n'est pas un avion de chasse, elle n'est pas très rapide bras hauts. Au 1er barreau c'est autre chose et les grosses poulies, bien secondées par les grosses poulies de la sellette, permettent de maintenir l'accélérateur avec un seul pied sans fatiguer.
-----
Je ne comprends pas pourquoi certains revendent leur Diamir mais je comprends très bien pourquoi elle est difficile à trouver en occasion.
J'en suis tombée amoureuse dès le 1er vol et chaque vol est un nouveau bonheur, ce qui me conduit à la ménager : je ne fais pas de gonflage avec et quand les conditions sont pourries je prends l'Artik, qui a 10 ans et pas loin de 400h mais qui vole encore très bien, au point que je ne sais pas si je la "finirai" un jour.
Bons vols à tous*