Nos précédentes interventions tournaient autour de l'obsolescence de la norme EN tout en admettant que si une norme doit être définie elle doit l'être de façon à coller au moins mal à la réalité.
Personnellement je m'assois dessus.
A mon sens, ce qui compte c'est le niveau d'accessibilité d'une voile, défini d'abord par le constructeur, qui doit être précisé par des essais in situ effectués par des pilotes n'étant pas liés au constructeur.
Le téléphone arabe fait le reste.
J'avais fait mon 1er SIV avec la Joy, petite voile "sortie d'école" tout à fait sympathique, ludique et précise. Passant un an plus tard sous l'Artik, cotée C, j'avais éprouvé le besoin de refaire du SIV et bien m'en avait pris : encaissant un gros vrac un mois plus tard, je n'avais pas été prise au dépourvu et cela s'était très bien passé.
Mon moral faiblard en 2012, suite à des accidents, me poussa à refaire du SIV pour me remettre d'équerre et cela se termina mal, moral au dernier sous-sol.
J'ai repris du poil de la bête et retrouvé une bonne sérénité en l'air, en encaissant trois vracs avec la Diamir (deux en stage "cross" et l'autre sur une tentative au Mont Blanc) gérés au petit poil en 15 (148hde vol) et aucun en 16 (130h de vol).
Je ne vole pas "frénétiquement" et quand les conditions me semblent moisies je préfère la lecture ou la promenade. En stage cross, l'itinéraire est défini par l'instructeur et on peut passer dans des coins encore inconnus, trouver ici ou là des conditions malsaines, il faut être préparé à gérer un vrac éventuel tout en restant concentré. Même si le parcours proposé est rarement réalisé, on en retire toujours du positif.
Je me fiche bien de la classe d'homologation d'une voile.
La plupart des voiles modernes ont des A presque partout aux tests, un B ici ou là et elles sortent en C à partir du moment où il y a eu un test noté C, le plus souvent sur la fermeture à 75% accélérée à fond.
Il est rare de pousser le barreau à fond en conditions turbulentes susceptibles de produire une fermeture massive. A l'aune de cette réflexion, la plupart des voiles C pourraient être notées B... mais celles que je connais n'ont rien d'une B standard dans leurs comportements en vol ni surtout quand on les prend sur la gueule.
J'ai l'habitude de voler sous des voiles de classe C et je sais gérer celles avec lesquelles je vole. J'ai rencontré des soucis avec l'Awak 18 en 2012 quand mon moral était exangue et je l'ai revendue.
Ma voile montagne U-Turn n'était pas homologuée quand je l'ai achetée en 14 et je m'en foutais, je m'en fous toujours. Tous les copains qui ont volé avec l'ont trouvée saine et très sympa, un seul ne l'a pas aimée et tous l'ont évaluée en C. C'est une voile montagne, extrapolée de celle qui a été définie par U-Turn pour les compètes de marche & vol. Quand on vole le matin, l'aérologie est relativement calme et en haute montagne on évite d'aller voler quand l'aérologie est annoncée forte.
Faire un vrac avec une voile montagne me semble assez improbable et le manuel du constructeur suffit.
Nez de requin ou pas, je m'en fiche : ma prochaine voile, quand la Diamir sera rincée, sera la Diamir 2. J'ai hâte de l'essayer dans les thermiques du printemps.