Bon bah devant ton enthousiasme et puisque je suis debout (je devais me faire une petite dent du matin mais là... il pleut...
), voici la suite du samedi 11 :
Badminton mercredi, vol-rando de 1000m de déniv un peu dur le vendredi... Vivement le week-end que l'on se repose !
Et bien non ! Nous avions parlé d'un senepi avec Bernard dans la semaine. Objectif : traverser le lac du Monteynard et revenir en passant les 2 belles passerelles (sur l'Ebron et le Drac). Soit une rando de plus de 1100m. de déniv suivie d'un vol, suivi d'une nouvelle rando de 14 km... Le tout en se levant tôt !
Bah oui, si les week-ends ne servent pas à ça, à quoi servent-ils ? Dormir ? Moui... La réponse est tentante. Mais une autre fois car ce vol est largement plus tentant !
C'est donc partit ! 06h30 : Le réveil sonne. Je dois partir dans 15 minutes pour récupérer Claire chez elle à 7h. Le RDV est à 8h au pied de la rando où l'on doit retrouver Bernard et Christian.
Tout va bien, je suis à l'heure ! Pour une fois ! Petite pause boulangerie, on monte sur le plateau de Brié-et-Angonnes, direction Vizille. On entame la descente sur Vizille lorsque Claire me demande : "T'as pris mes maillons ?". Et m..... !!!!!! La veille au soir, je n'avais que ça à penser : prendre les maillons de ma sellette pour lui prêter ! J'ai préparé toutes mes affaires... mais j'ai oublié les maillons !
Coup de fil à Bernard : "Nous sommes déjà à Laffrey."
Bon bah on sera un peu à la bourre. Demi-tour sauvage dans la descente de Vizille, le coffre s'ouvre tout seul ! Et bah ! Cette matinée commence bizarre ! Claire fait vite pour récupérer ces gros maillons rapides et nous reprenons le chemin de La Mure.
On se fait des petits points réguliers avec Bernard. On rattrape un peu notre retard et Bernard me dit qu'ils vont commencer doucement et nous attendre au soleil.
Nous voilà donc sur le sentier ! La fraîcheur matinale se fait sentir mais pour la saison on sent que l'on aura vite chaud. Après une demi-heure environ, Bernard et Christian nous attendent à un virage et nous repartons ensemble. Au fil de la montée, le lac se dévoile avec de superbes paysages sur un soleil encore bien bas. Mais il n'est pas le seul à se dévoiler et nous constatons un vent parfois assez fort. Qu'à celà ne tienne ! Le matin, ça ne veut pas dire grand chose... Il peut y avoir des phénomènes de brise encore. Et au pire, la rando est belle.
Le chemin forestier s'avale assez facilement. Et en discutant, on ne voit pas le temps passer. On arrive déjà au pied de la pente finale. Là, tout le monde s'arrête de parler ! Il va falloir garder du souffle. On monte droit dans le pentu ! Et c'est pas une petite pente... Après quelques pauses pour reprendre son souffle, nous voici sur le plateau au sommet avec un panorama superbe ! Le vent ne semble même pas si fort ! Quelques champignons plus loin, nous essayons la pente sud qui se trouve en prolongement de la crête. Une petite brise de face... qui ne dure pas. En effet, ça vient régulièrement de l'est. Mais où est donc ce sud annoncé ?
Changement de programme. On remballe ce que nous avions déballé et on passe de l'autre côté du sommet sur la face Est. On étale les ailes et pendant ce temps le vent forcit. Bernard gonfle, l'aile se tourne face au sud. Christian en fait de même pour un résultat identique. Les ailes en bouchon, nous voici repartit sur nos pas pour retourner au sud.
Ici, le vent est loin d'être laminaire. Bernard tente un gonflage un peu en retrait de la ligne de crête mais on a l'impression qu'il se retrouve plus dans du rouleau qu'autre chose.
Christian plus sur la crête, gonfle et décolle, immédiatement suivi de Claire. Beau déco nickel mais derrière on voit que les conditions ne sont pas super calmes. L'aile demande un brin de pilotage.
Bernard se rapproche de la crête et fait un peu de tricot avec ses suspentes pour tout remettre d'aplomb. Pour ma part, l'aile est prête mais j'ai encore besoin d'observer les conditions aérologiques un instant. Parfois nous avons brusquement du vent de face, puis l'instant d'après ça tourne Est. A un moment, tout était calme : pas de brise pas de vent. L'instant d'après, je me prends une rafale de face si violente qu'elle en arrache du sol des poussières et brins d'herbes coupés.
L'activité à l'air de se stabiliser un peu et Bernard décolle alors que Christian est déjà à l'atterro de la plage de Savel. Dès son décollage, il est contrée en Est et crabe le long de la ligne de crête sans réellement avancer au-dessus du vide, le tout en contrôlant des mouvement de roulis / lacets / tangages assez important. J'attends encore un peu des conditions meilleures pour décoller. Gérer le thermique ne me dérange pas mais je n'aimerais pas me retrouver comme Bernard. En effet, peu de temps après son décollage, le vent tourne de nouveau Est vers moi aussi.
Je regarde Bernard avancée au rythme des thermiques et des dégueulantes. En l'air, c'est bien thermique et ça semble un peu mouvementé, genre thermique haché par une brise de sud et un vent d'est. Bref, rien de bien joyeux mais rien de dangereux non plus.
Voilà une bonne bouffe de face. Je décide de décoller en fin de cycle. J'observe l'herbe devant moi. Ca se calme. Je gonfle, me retourne et me retrouve en l'air au-dessus du vide en un instant. Déco nickel. Dès le passage de la cassure en Est, je me prends directement un bon gros thermique qui ne dure qu'un instant. Je reste pendu dans ma sellette le temps de le passé et de me retrouver avec plus de gaz. Voilà, c'est mieux... Mas là, j'essai de m'installer dans la sellette mais : impossible ! J'ai du trop serrer les cuisses ou je ne sais pas mais je me retrouve complètement pendu dans les sangles de cuisses et j'ai beau essayer tout ce que je veux, pas moyen sans lâcher les commandes. Oui mais les lâcher est quelque chose d'inenvisageable pour le moment car l'aérologie ne me laisse pas un moment de répis. Je tente plusieurs fois mais à chaque fois, je dois contrer un mouvement de l'aile. Je vole en plus sous l'aile à Juliette, donc assez nettement au-dessus de la fourchette ce qui rend l'aile un peu plus vive mais néanmoins très agréable à piloter... Si ce n'est... que je suis toujours pendu. Enfin, ça semble se calmer légèrement. Après au moins 3 bonnes minutes de vol (je dirais même plus tellement ça m'a semblé long), je m'installe correctement au fond de la sellette. Haaa ! J'apprécie enfin et je me détends. Je regarde le paysage, pilote l'aile de manière nettement plus efficace et ne subit plus l'aérologie un peu forte. J'en sors même l'appareil photo et je commence de mitrailler le superbe paysage autour de moi. Le vol se poursuit au-dessus du lac mais pas trop loin tout de même car on ne traversera pas cette fois-ci du coup. Bernard se pose face au nord ! Etonnant ! Bon le vent n'a pas l'air fort car il semble arriver vite. Encore quelques photos et je range l'appareil pour me concentrer sur l'atterrissage et le sens du posé. J'essaie de trouver des indices : risées sur le lac, feuilles qui bougent... Pas évident. Je descends d'un cran par quelques beaux 360° que je tente de rendre assymétrique. Au-dessus du lac, l'effet est assez spectaculaire pour le pilote et à la fois inquiétant car c'est tout de suite moins évident d'estimer sa hauteur à chaque tour. Je ressors avec une petite marge et je survole l'atterrissage. Bernard me crie quelque chose qui se termine par Nord (face au nord ? où Ca vient du nord ?) Christian me montre une manche à air de fortune sur un bâton et au coup d'oeil ça me semble flotter par... bof, je ne sais pas trop. Bon, ça n'a pas l'air violent et je vais poser face au Sud avec un bel arrondi. demi-tour : bout de terrain, coup d'oeil derrière moi pour estimer le moment du demi-tour. j'ai l'impression de filer donc ça serait bon pour le vent. Demi-tour en jouant avec les arbres, ressources, prise de vitesse et... posé ! Arrondi bof et l'aile me passe devant. Bon, pas grave, ça posait bien quand même. Mais ça arrive quand même plus vite avec une petite aile !
Le vol, même si un peu chahuté est vraiment magnifique dans ce coin. Le Mont-Aiguille et le Grand Veymont presque à portée d'ailes. D'un autre côté Chatel, le plateau de la Matheysine et derrière le Taillefer. Et le lac du Monteynard et sa belle couleur. Vol à refaire avec option traversée du lac la prochaine fois !
Il faut remonter cherche la voiture au parking mais c'est Claire qui s'en charge à l'aide d'un sympathique monsieur qui se trouvait au bord du lac. Dès son retour et le matériel rangé, place au casse-croûte dégustation ! Saucissons corses, pains aux fromages et lardons, fromages et verre de rouge... sans oublier le cake et la tablette de chocolat ! Le tout partagé dans une ambiance sympathique ! Voilà de quoi terminer une magnifique rando !
Les photos :
http://picasaweb.google.fr/manu.b71/2008_10_11VolRandoSenepi