Bruno
C'est l'aérodrome de Lens-Bénifontaine, si je ne m'abuse?
Petite anecdote au même endroit: il y a 3 ans, quand j'étais encore dans la région, j'avais donné RDV à quelques collègues de boulot pour leur faire une démo paramoteur entre midi et deux sur cet aérodrome (comme on dit dans le coin "entre les deux midis"
)
Je comptais faire quelques tours de piste, passages bas, puis avec un peu d'altitude, quelques ronds en l'air un peu plus "appuyés", en tout cas c'était le programme de départ.
Eh ben, j'ai vite déchanté et revu le programme à la baisse!
Bon, à la base les conditions n'étaient pas de l'huile, mais c'était connu et assumé:
- c'était un midi fin août par un temps bien ensoleillé donc ça donnait encore bien au niveau thermique, mais jusque là pas trop d'inquiétude
- vent météo prévu: 15-20 km/h, il y a plus calme mais ça reste encore gérable
- là où j'ai manqué une étape dans mon analyse aérologique, c'est que le vent météo était de SUD (comme dans ton exemple), et dans cette situation l'aérodrome de Lens est doublement sous le vent:
1) L'aérodrome est sous le vent de l'agglomération de Lens. Même si ce n'est pas une ville à immeubles très hauts, globalement, tant que tu es proche du sol, tu est dans une couche limite totalement pourrie
2) Les pistes sont sous le vent des hangars et de la rangée d'arbres du Parc des Cytises juste à coté, donc tu es dans une couche de cisaillement à hauteur de la cime des arbres.
J'ai décollé en bordure de piste (gaz à fond + un peu de frein => déco en 2 pas), j'ai pris 5-10m de hauteur, j'ai reperdu 3m d'un coup, repris 2m ,etc, et tout le reste a été à l'avenant: pas l'ombre d'un froissement de plume, mais "machine à laver", ressource, roulis, dégueulante, roulis...
Je suis reparti plus loin sous le vent, comme sur ta vidéo, en prenant davantage d'altitude, et c'est devenu plus calme, mais j'étais loin des collègues donc la démo perdait de son intérêt. Je suis revenu en radada à leur hauteur, ce fut le retour de la machine à laver, hop, re-tour de piste, et posé plus loin sous le vent, à 100m des collègues. Fin de la partie.
J'aurais probablement pu faire quelques ronds au-dessus d'eux en prenant un peu plus de gaz, mais je ne le sentais pas, et
quand on ne le sent pas: on fait pas.
Pour revenir à ta question sur la tenue du parapente dans cette aérologie, je n'ai à aucun moment été stressé comme j'ai parfois pu l'être en thermique en montagne, dans la mesure ou l'aile n'a jamais froissé. Mais il faut dire aussi que j'avais une charge alaire de paramoteur sous mon aile parapente, soit environ 125 kg pour une fourchette de 80-105 kg. Mais sentir une alternance de baffes ascendantes / descendantes et envoyer en roulis sans rien demander, bref en un mot "subir"
ce n'est pas plaisant, donc pas la peine de s'acharner.
En charge alaire parapente, vu l'aérologie traversée, je suis assez certain que j'aurais pris des baffes sympathiques...
Mais j'avais déjà fait 2 SIV et autres vols en conditions fortes, donc je pense humblement que j'aurais été mieux armé que toi (avec ton niveau actuel) pour les gérer. Par contre comme les boulets de canon passaient près du sol, dans ces conditions n'importe qui peut se faire surprendre...