(...) l'histoire de tombé forcement tête en bas est complétement con!
Si les skis raclent la glace ou la neige de la lèvre, le corps bascule la tête en bas et c'est foutu, c'est comme ça que Lachenal s'est tué. La seule chance de s'en tirer est que les skis restent dans le sens de la crevasse et d'arriver ainsi sur un bouchon de neige ou de se coincer.
Si la crevasse est étroite, cela peut se produire, surtout au printemps quand les crevasses sont partiellement bouchées. Si on perce un pont de neige dans un sens transversal, la probabilité devient extrêmement faible.
J'ai secouru aux Grands Montets en 78 un type très connu (dont je tairai le nom) qui eut une chance extraordinaire : cela s'était produit sous mes yeux (sinon personne ne serait allé le chercher là), c'était une crevasse de rupture de pente, peu profonde (7-8m) et bien bouchée, on pouvait y entrer par un de ses bords et le sauvetage ne fut pas très compliqué. Il s'en tira avec des fractures terribles mais en vie.
Les gens qui ne connaissent pas la Haute Montagne et qui pérorent ne me font pas rire mais c'est leur droit.
Les "alpinistes" qui ont parcouru des quantités de voies normales derrière des guides me font seulement sourire quand ils pérorent parce qu'ils ont quand même fait de l'alpinisme, même si ce fut dans le bac à sable. J'ai une autre expérience, j'ai perdu la plupart de mes copains de jeunesse (presque tous des très bons) et cela m'a conféré un immense respect pour la Montagne, en banaliser les dangers est à mon sens irresponsable.
On a le droit d'avoir un avis différent.